EVENT exceptionnel au District 1 - Sujet de RP commun

Une éternité. Eneron avait la sensation d’avoir attendu seul à broyer du noir dans cette pièce austère durant une éternité. Il s’était même demandé si la Pacification ne l’avait pas plus ou moins “volontairement” oublié dans sa cellule improvisée. Ils avaient sûrement mieux à faire et surtout plus urgent car même s’il lui manquait de nombreuses informations, le magnat de l’armement se doutait qu’il y avait un joli foutoir à l’extérieur.

Alors quand la porte finit par s’ouvrir, laissant apparaître un colosse en armure, l’ingénieur ne put réprimer un soupir de soulagement teinté d’agacement.

“Eh bien pas trop tôt. Un court moment j’ai cru que vous m’aviez oublié.”

En guise de réponse, le soldat lui fit signe de sortir. Le détenu provisoire ne se fit pas prier deux fois et se leva aussitôt. Il n’avait pas été aussi pressé de rentrer chez lui depuis un moment; il y avait des jours cela où il fallait mieux ne jamais sortir de son lit. De toute évidence celui-ci appartenait à cette catégorie bien peu agréable.

Eneron, toujours escorté par son nouveau cavalier blanc, redescendit dans le hall où il s’enquit de la situation de ses deux gardes du corps qui avaient été arrêtés en même temps que lui. On expédia rapidement sa question en lui expliquant qu’une décision serait prise après l’étude du dossier. Plus de gardes, plus de voitures. Lui qui n’avait pas l’habitude de rentrer seul après une fête. En lui rendant ses effets personnels confisqués lors de son arrivée le Pacificateur Rowney, déjà entraperçu plus tôt, lui lança un regard noir qui en disait long.

“Ce fut un plaisir. A présent j’imagine que s’il n’y a pas de livre d’or à signer, alors je peux rentrer chez moi non?
-A vrai dire M. Stark il y a quelque chose que mes supérieurs tiennent à ce que vous voyez.” Lui répondit Rowney avec un rictus mauvais

L’ancien mentor fronça les sourcils. Quelle donc était encore cette mascarade? N’avait-il pas assez donné pour la journée? Son interlocuteur se leva et lui fit signe de le suivre à l’extérieur de la caserne. Ils marchèrent côte-à-côte durant plusieurs minutes en direction du centre-ville et de la grande place. A mesure qu’ils approchaient la foule se faisait de plus en plus dense. Les visages semblaient tantôt terrifiés tantôt interdit. Mais qu’avait-il bien pu se passer pour en arriver là ?

Une bonne partie des questions du milliardaire trouvèrent leur réponse lorsqu’ils arrivèrent sur la place où on avait rapidement installé une estrade et des poteaux. Eneron savait ce que cela signifiait : une execution publique. Sentence médiatisée au vu des hordes de caméras sur leur starting-block. Le maire du Un, un homme pédant et particulièrement dur en affaire qu’Eneron ne portait vraiment pas dans son coeur prit la parole et apporta quelques informations. Ainsi des rebelles étaient bien impliqués pour une histoire de meurtre. Quelle bande d’abrutis; ils auraient pu viser à côté et débarrasser Panem de l’homme qui prononçait leur châtiment en présence. Mais non, à la place ils avaient descendus Whettrone, le maire du District Cinq ; comme si quelqu’un en avait quelque chose à carrer ici. A priori tous les rebelles étaient soit morts soit sur le peloton d’exécution mais vu le degré de fiabilité des informations donnée par les organes officiels, Eneron se doutait que quelques un des attaquants aient pu passer entre les mailles du filet d’un Capitole bien trop fier pour pouvoir l’avouer.

L’attention d’Eneron se porta sur les trois silhouettes que l’on avait attaché aux poteaux. Deux femmes et un homme, on ne pouvait voir leur visage mais ils semblaient assez jeunes.
Des esprits révoltés dont l’ardeur était sur le point d’être brutalement éteinte de manière aussi précoce. Les risques du métier dirons nous.

Les soldats s’alignèrent.

Les soldats se mirent en joue.

Les soldats firent feu.

Les soldats défirent le rang.

Entre-temps les trois rebelles s’étaient effondrés sur eux-même, criblés de balles. Morts presque instantanément. Eneron avait assisté à ce macabre spectacle sans faire le moindre geste. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait ce genre de choses mais cela faisait toujours quelque chose même s’il n’en montrait rien.

L’air satisfait Rowney lui glissa:

“Voilà ce que le Capitole fait subir à ceux qui se dressent sur notre chemin. J’ose espérer que vous en tirerez les conséquences. Sur ce bonne fin de journée M.Stark.”

Le Pacificateur s’éloigna pour rejoindre un groupe de collègues, laissant le milliardaire planté là, en plein milieu d’une foule encore sous le choc.

“En tirer les conséquences”...Il détestait le reconnaître mais cette enflure avait raison.