Chris Lawson

Tu ne vois pas vraiment l'utilité de te décrire. Après tout, personne ne te connait sous ton vrai jour. Tu aimes jouer des personnages, révéler différentes facettes de ta personnalités. Et parfois pas les meilleures. Tu es assez vantard, tu aime qu'on remarque tes qualités. Tu ne parle pas beaucoup, du moins pas pour rien dire. Il ne faut pas utiliser ses forces pour quelque chose d'inutile. Toute ta vie, tu t'es noyé dans le travail. Tu disais que c'était pour nourrir tes soeurs depuis que ton père avait sombré dans l'alcool. Mais en réalité, tu voulais juste noyer ton chagrin. Car cette apparence de brun ténébreux et vantard n'est qu'une carapace. Seules tes soeurs voient ta vraies personnalité. Tu peux parfois te montrer attentionné, et tu donnerais ta vie pour les causes qui te tiennent à coeur. Tu es plutôt quelqu'un d'irréfléchi, tu fonce sans voir les conséquence. Ta force physique est peu être un atout, mais il faudrait que tu réfléchisse avant d'agir.



Tu a passé une enfance tranquille, malgré le manque d'argent de ta famille. Tu avais une mère aimante, et un père présent. En tant que premier né, tu avais eu droit a beaucoup d'attention. Ce bonheur dura jusqu'à tes treize ans. Tu avais donc à ce moment trois petites soeurs, et le nombre de bouches à nourrir devenait bien trop élevé. Tu as donc été contraint de travaillé pour nourrir tout ce petit monde. Pendant deux ans, tu travailla d'arrache pieds, la nourriture se faisant de plus en plus rare, et les hivers de plus en plus rudes. Juste avant tes quinze ans, ta mère tomba de nouveau enceinte. Elle qui était déjà assez faible avant, elle ne mangeait pratiquement plus. Au moment de l'accouchement, le bébé fut sauvé, mais ta mère mourut, épuisée par l'effort. Depuis ce jour, plus rien ne fut pareil. Ton père s'emmura dans un silence total, avec pour seul réconfort ses bouteilles d'alcool, et tu te retrouvais seul à travailler et à s'occuper de ta famille.


Aujourd'hui, le soleil brillait, éclatant. Il frappait si fort qu'il n'y avait quasiment personne dans les rues. Tu passa la main sur ton front pour effacer une trace de sueur. Ce n'est pas le moment de ne rien faire. Tu devais travailler, pour tes soeurs. En ce moment, ta famille manquait encore plus de nourriture, et  l'hiver avait été rude. Mais tu devais sauver ta famille, même ton père. Cela te coûtait de l'avouer, mais il s'était bien occupé de toi quand tu n'étais qu'une jeune garçon perdu. Mais c'était avant sa chute. Et si tu devais mourir, tu n'allais pas le faire sans avoir servi à quelque chose, que ce soit dans la rébellion ou dans n'importe quoi d'autre. Tu te devais de mourir fier, en te battant pour ce que tu croyais juste. Mais tu n'en était pas encore là. Pour l'instant tu devais te contenter d'aller travailler. Tu croisas des personnes de ta connaissance dans les rues, mais ils te regardaient tous avec une pitié mal dissimulée. Tu grimaça. C'était donc un crime de travailler ? Surtout que pas mal de gens se trouvaient dans sa situation, étant donné la pauvreté qui régnait dans ce lieu.


Il était 20 heures passé, et tu venais à peine de de rentrer chez toi. La journée avait été épuisante, mais semblable aux autres. Tu étais la seule source de revenus de ta famille, car tes soeurs étaient trop jeunes pour travailler. Tu avais fait marquer ton nom plusieurs fois pour les nourrir. Quand à ton père, cela faisait bien longtemps qu'il ne faisait plus rien.  Quand tu entra dans la petite maison, une odeur forte d'alcool et de poussière te prit à la gorge. Tu grimaça. Maya, l'aînée des trois filles, faisaient le ménage. Elle était âgée de seulement douze ans. Votre père était accoudé à la table, endormi. Tu salua ta soeur puis monta les escaliers, tu mangerais demain. Tes soeurs passaient avant tout. Depuis que ta mère était décédée,après la naissance de la plus jeune de tes soeurs, ton père avait sombré dans l'alcool et tu t'occupais seul de tes trois soeurs. Celle ci te considéraient plus comme un père qu'un frère. Avant que tu puisse arriver en haut, une petite brune te sauta dans les bras. Ce n'était autre que Leah, la petite dernière, âgée de cinq ans. Malgré son visage pâle et sale, un grand sourire éclairait son petit visage. Tu la fit tourner sur elle même. Elle rigola. Si seulement vous aviez plus d'argent, si seulement le Capitole utilisait son argent autrement que pour sacrifier des gens dans une arène. Si seulement il pouvait offrir une vie meilleure aux petites filles comme Leah. Tu ne voulais pas les décevoir, et pour tout dire, tu te sentais un peu coupable de ne pas leur donner la vie qu'elles méritaient. Les gens te disaient souvent qu'il ne fallait pas que tu travail autant, que ce n'était pas bon pour toi. Mais c'était la seule solution, il le fallait, tu n'avais pas le choix.

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