Caractère du personnage -  10 lignes minimum
Pour quelqu’un qui ne la connaît pas (et peu de gens sont dans le cas contraire), le caractère de Claire peut paraître déroutant. Elle peut passer en une seconde d’un sourire aux larmes. De sa réserve habituelle à une colère noire sans raison apparente. Et dans ces moment-là, il n’y a que son fils qui peut l’adoucir, la ramener à la raison. A la seule vue d’Aaron, Claire se calme et on peut apercevoir dans ses yeux cette lueur, à la fois nostalgique et emplie de tristesse, qui apparaît souvent –bien trop souvent- depuis la mort d’Arthur. C’est dans ces moments qu’elle peut paraître douce, effacée. A vrai dire, Claire ne sait pas elle-même qui elle est vraiment, et à quoi elle doit s’attendre d’elle-même. C’est également dans ses moments d’égarement qu’elle rêve, enfermée dans sa bulle, dans son monde à elle où il est impossible de l’en sortir : elle rêve d’un monde nouveau, d’une utopie bien à elle. Pensant qu’il est impossible de se réaliser, elle préfère veiller sur Aaron et continuer à l’imaginer, à le façonner, à la créer dans sa tête, le seul endroit où elle sait qu’il ne lui sera pas arraché.  Le reste du temps, elle peut paraître agressive, brusque, froide. Peut-être est-ce pour cacher son désespoir, du moins c’est l’excuse qu’on lui donne, certains habitants proches d’elle refusant encore d’abandonner la Claire qu’elle était autrefois, souriante et pleine de vie.

Histoire du personnage -  30 lignes minimum

Comme un conte de fée

Petite, tout semblait sourire à Claire. Née de parents relativement aisés pour le district 8, ils tenaient une boutique de tissu qui permettait de répondre aux besoins grandissants de la petite.  Des chaussons de danse, trouvés au fond de la boutique dans un vieux cartons lui servaient de chaussure avant même qu’elle ne sache marcher. Avant 7 ans elle maîtrisait les pointes à la perfection et tout le monde l’admirait pour sa grâce. Appliquée à l’école, elle s’est faite rapidement remarquée pour sa douceur et son âme d’artiste : la danse, tel était le mot avec lequel on pouvait résumer sa vie. Comme si le destin avait décidé de continuer à lui sourire, elle trouva l’amour à 18 ans et a été rapidement persuadé qu’Arthur était l’homme de sa vie. Leur amour, aussi passionnel que fusionnel les enferma dans une bulle qui semblait flotter au-dessus du sol, au-dessus de toute réalité. De cet amour est né rapidement un petit garçon, Aaron. Ils avaient tous deux 21 ans. La vie dont Claire avait toujours rêvé prenait une tournure au-delà de tout ce qu’elle avait imaginé. Jamais elle ne pouvait être plus heureuse.  En plus de cela s’ajoutait sa passion pour la danse. Elle progressait de jour en jour, d’année en année,  et son rêve de devenir danseuse au Capitole prenait des allures de réalité lorsqu’elle fut contactée, à plusieurs reprises, pour y travailler. « Pas tout de suite » répondait-elle, « Je veux qu’Aaron grandisse dans le District 8 ».

Retour à la réalité

Mais un jour, ce paradis qui s’était confortablement installé autour d’elle se brisa. Si brusquement qu’elle ne s’en est jamais remise. Un nom. Un nom a suffi à tout faire écrouler autour d’elle. Dans son haut-parleur, la responsable du District 8 annonça d’une voix claire et aigüe, voix que jamais, jamais Claire n’oubliera. « Arthur Pace ». En un instant, Claire comprit ce qu’il se passait. Elle comprit les enjeux, les risques, et surtout la défaite toute proche. Car Arthur n’avait aucune chance de survie dans l’arène. Aucune. Il avait 22 ans, c’était la dernière année où il pouvait être tiré. Et personne ne s’est porté volontaire. Et on l’envoya dans l’arène. Le pire, c’est qu’il ne mourut pas tout de suite.  Non, cela aurait été trop facile. Non, il a préféré vivre. 1 semaine et 3 jours après le début des jeux, il ne restait que 3 tributs. Au lieu de mourir dans le bain de sang du premier jour, Arthur a tenu, a survécu. Et a donné à Claire de l’espoir. L’espoir de le revoir un jour, pour reformer la famille qu’ils s’étaient construite et qui s’était brisée. Mais au moment où on ne s’y attendit le moins, un coup de poignard, traître, dans son dos, rendit le coup de grâce. Il agonisa de longues minutes sous les yeux de Claire. Sauf qu’ils étaient à des milliers de kilomètres de distance, séparés et pourtant si proches. Alors qu’il fermait les yeux pour la dernière fois,  trois mots se sont dessinés sur ses lèvres : « Claire, bats toi ».  

Le début de l’enfer

« Bats-toi » « Bats toi ». Ces mots se répètent en boucle dans la tête de Claire depuis six ans déjà. Mais se battre pour quoi ? Six ans qu’elle se posait sans cesse la réponse. Se battre pour sa passion -Arthur avait été l’un des seuls à comprendre ce que la danse représentait réellement pour elle, bien plus qu’un simple passe-temps- se battre pour Aaron, se battrepour venger sa mort ? Elle n’avait toujours pas tranché. Mais depuis ce jour-là, depuis qu’elle avait vu Arthur mourir dans l’arène, elle devint quelqu’un d’autre. Brisée, la jeune femme heureuse et pleine de vie avait laissé place à une jeune femme  fragile, lunatique, complètement méconnaissable. Un jour c’était une véritable furie, le lendemain elle était douce et calme. Elle éleva Aaron comme elle le pu.  Elle reçut beaucoup d’aide –du moins  au début : elle était très appréciée dans son District-, mais, au fur et à mesure que les gens comprenaient que l’ancienne Claire était définitivement perdue, ils la laissèrent tomber, voyant en elle une femme folle, un cas désespéré. Seuls deux choses lui permettait de tenir le coup, de survivre. La danse qui, chaque jour, la déconnectait du monde et elle savourait les instants où, enfilant ses chaussons, elle virevoltait dans le magasin, le soir, alors qu’il était fermé. Parfois elle donnait même des cours de danse à des fillettes du district 8 : c’était un moyen pour elle de se reconstruire. Son fils, Aaron, lui permettait de ne pas devenir complétement folle. Elle devait se battre pour lui. C’est avec ces deux choses en tête qu’elle vit, qu’elle survit depuis six ans. Et elle ne sait pas combien de temps elle pourra encore tenir.

Ambition du personnage - 10 lignes minimum
Son rêve de petite fille –devenir danseuse pour le capitole- s’est effondré aussitôt la mort d’Arthur. Elle n’avait pas renoncé à être danseuse, bien au contraire, mais certainement pas pour se donner en spectacle devant des gens qui considèrent la mort de l’homme qu’elle aime comme tel. Claire veut d’abord une vie heureuse pour Aaron, et pour ne pas refaire les mêmes erreurs sur son fils, elle lui rappelle constamment qu’il faut se méfier de demain, que rien n’est acquis. Ainsi, elle espérait qu’il n’allait pas se briser comme elle l’avait été si un quelconque malheur lui arrivait. . Elle rêve d’un monde de liberté. Elle rêve d’un monde meilleur, un monde où Arthur ne serait pas  mort, un monde où Aaron pourrait grandir en toute sécurité. Rejoindre les rebelles n’a pas –encore- effleuré son esprit : elle vit encore dans son monde, où elle croit que tous ses rêves deviendront réalité, juste en y croyant assez fort. Elle attends encore peut-être quelqu’un qui pourra l’en sortir.