Sujet: Re: « La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON Mar 11 Mar - 10:46
Je marche rapidement dans les couloirs de la prison, plongé dans mes pensées, qui n'ont rien d'agréables. Ce matin, je me suis encore disputé avec Diamond, au sujet des Hunger Games. Je ne comprend pas son attitude ! Depuis quelques temps, il a changé, et nous qui vivions en parfaite harmonie ne cessons plus de nous disputer pour une raison ou une autre. Est ce que c'est ça l'amour ? Est-ce qu'il s'use avec les années ? Pourtant j'aime toujours Diamond comme au premier jour, et je sais qu'il m'aime aussi. Alors qu'est ce qui a changé ? Serait ce l'arrivée de notre fille ? Pourtant, elle n'a fait que nous rapprocher davantage et nous sommes tous les deux aux petits soins pour elle. Non, décidemment, je comprend pas l'attitude de Diamond de ces derniers mois...
Toujours perdu dans mes réflexions, je continue d'avancer dans les couloirs sans regarder où je vais. Je dois venir récupérer un ancien vainqueur des Hunger Games. Il s'est saoulé la veille dans un bar du Capitole et a ensuite aggressé d'autres clients avant de proférer des menaces contre le Capitole, ce qui lui a valu un aller simple dans une cellule de la prison. J'ai appris son arrestation au réveil, et j'ai donc décidé d'aller le récupérer avant d'aller travailler. Cela ne fait pas partie de mes attributions, mais j'essaie au maximum de garder un oeil sur les gagnants de Jeux, afin de m'assurer qu'ils s'adaptent à leur nouvelle vie. Certains s'y font très bien, mais pour d'autres, c'est plus difficile. Il leur est facile de sombrer dans la drogue et la boisson, et ensuite de perdre pied. C'est là que j'interviens, pour essayer de les remettre dans le droit chemin, et pour leur eviter d'avoir des ennuis avec la justice du Capitole. Je trouve en effet parfaitement injuste de les "abandonner" une fois les jeux terminés, j'estime qu'il est de notre devoir de les soutenir après ce qu'ils on fait pour nous. Et donc ce matin je viens récupérer mon vainqueur discrètement, et user de mon statut de juge pour lui éviter une peine d'emprisonnement. C'est déjà la troisième fois... Il va falloir que je lui trouve une cure de désintoxication, car un jour, même moi je ne pourrais plus rien pour lui.
Soudain, je relève la tête, ne sachant absolument pas où je suis. J'ai marché comme un automate, et je me suis complètement perdu. Maudissant intérieurement ma distraction, j'ouvre une porte au hasard, afin d'avoir une idée d'où je me trouve. Les machines installées dans la pièce ne me laissent aucun doute, je suis au niveau des salles de torture. Je recule lentement, réprimant un haut le coeur. Je ne supporte pas l'idée même de la torture, cela me rend malade. Je repars alors dans le couloir, espérant trouver le plus rapidement possible comment sortir de cet endroit. Je suis en colère. En colère contre le vainqueur qui m'a obligé à venir ici de bon matin, contre Diamond qui m'a pris la tête, et surtout contre ma propre distraction, qui fait que je me retrouve dans ce lieu abominable. Je continue d'avancer sans trouver rien d'autre que des portes menant vers d'autres salles de torture. Et il n'y a personne dans ce maudit couloir pour m'indiquer la sortie !
Au détour d'un couloir je m'arrête soudainement. Deux muets sont là, cachés dans un recoin sombre. Au premier coup d'oeil, je vois que, s'ils semblent bien occupés, ils ne sont clairement pas en train de travailler... L'un deux prend soudain conscience de ma présence, et ils se retournent tous les deux vers moi, l'air honteux.
Déjà énervé par le début de matinée que je viens de passer, mon tempérament colérique prend le dessus sur tout le reste et je crie dans leur direction, sans réfléchir :
- Bravo ! Je vois que vous travaillez avec zèle ! Pendant que je cherche désespérement à rejoindre les cachots, vous passez votre temps à vous bécotter dans les coins !
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Sujet: Re: « La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON Mer 12 Mar - 7:12
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Sujet: Re: « La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON Jeu 13 Mar - 9:30
Les deux muets reculent, comme giflés par mes paroles. L'un des deux s'avançe alors, et me fait signe de ne rien dire sur ce que je viens de voir, avant de se diriger vers les cellules. Enfin ! Je dois quitter cette ambiance de mort et de souffrance le plus vite possible ! Je le suis donc en silence, tandis qu'il me guide vers les cellules. Ce faisant, je sens ma fureur qui se calme peu à peu, et mon esprit qui reprend le dessus graduellement, au fur et à mesure que l'on s'éloigne des salles de torture. Diamond me reproche sans cesse mes accès de colère que je ne parviens pas à controller. Diamond...
Soudain, je relève les yeux et contemple le dos du jeune muet qui avance la tête basse devant moi. D'un seul coup, je les revoit tous tous les deux avec son ami, se tenant par la main dans le couloir sombre, et c'est Diamond et moi que je vois. Je m'en veux maintenant de leur avoir hurlé dessus. J'imagine que les muets doivent avoir très peu de moments d'intimité et de bonheur. Quand je pense à tout ce que l'amour de Diamond m'apporte chaque minute de ma vie, j'imagine ce que ces quelques instant partagés doivent valoir pour ces pauvres êtres. C'est étrange, jamais avant je n'avais autant pensé à la condition des muets, à leur vie, mais la vision de ces deux amants me ramène à ma propre histoire et me touch, m'oblige à m'imaginer à leur place. Je voudrais pouvoir me poser dans un coin et analyser calmement tout ce que je ressens, mais le muet devant moi s'arrete soudain, car nous sommes arrivé devant la cellule de celui que je suis venue chercher.
Nous entrons dans la cellule et Je regarde le muet et lui dit :
- Attendez.
Je ne sais pas pourquoi je le retiens de s'en aller, je n'ai plus besoin de lui. Mais je ressens le besoin de lui parler, je voudrais... Je ne sais pas ce que je veux en fait, mais les sentiments, les pensées qui ont éclot dans mon esprit m'empeche de le laisser partir.
Revenant au moment présent, je me tourne alors vers le vainqueur étalé par terre. Il a le visage tuméfié, et je ne sais pas si il a reçu des coups en se battant dans le bar ou si ce sont les pacificateurs qui l'ont frappés. Je m'accroupis tout près de lui et lui dit d'une voix douce :
- Peter ? C'est Philéas, je suis venu te sortir de là. Est ce que tu m'entends ?
Peter gémit sur le sol et bredouille des mots indistincts en me saisissant la main. Il pleure à moitié, et je comprend vaguement qu'il me demande l'aider. Je lui caresse doucement la tête et ajoute :
- Tout va bien se passer Peter, tu ne vas pas aller en prison. On va sortir tous les deux et je m'occuperais de tout, d'accord ? Je vais te trouver un bon centre de désintoxication, où tu seras bien... Je t'ai promis que je serais toujours là pour t'aider...
Sans lâcher Peter, je dit alors aux deux pacificateurs :
- il va me falloir un brancard pour le transporter. Il est incapable de se lever seul.
J'entend alors la porte du cachot qui s'ouvre, et quelqu'un entrer. Je tourne la tête, et etouffe un grognement. C'est le gardien principal, une être abject et sadique... Je vais avoir du mal à faire libérer Peter. Officiellement, je n'ai aucunement le droit de faire ça, je joue simplement sur mon aura de Haut-Juge. Et le gardien principal aime trop voir ses cachots pleins pour libérer facilement un détenu...
Je le relève alors pour lui faire face, tandis qu'il me lance, d'un ton narquois :
- Bonjour, mr le Haut-Juge, vous venez rendre visite à notre prisonier ?
Je crispe les poings et m'apprete à lui répondre, lorsqu'il ajoute :
- ha et félicitation ! Nous avons capté votre altercation de tout à l'heure sur nos écrans. Merci d'avoir reperé ces deux muets qui négligent leur travail ! Ce sera le fouet pour eux ! Lance-t-il avec une lueur mauvaise dans le regard.
J'ai l'impression de prendre un seau d'eau sur la tête en réalisant que mon accès de colère va condamner ces deux hommes au fouet. Le muet derrière le gardien devient livide et semble prêt à défailllir. A cet instant, je vois Diamond à sa place. Diamond, mon aimé, que penserait-il s'il apprenait que par ma faute deux pauvres muets ont été fouettés ! Je ne peux pas laisser faire ça sans réagir... Je n'ai pas le choix, en plus de faire sortir Peter de prison, je vais devoir user de tout mon pouvoir pour sauver ces deux muets...
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Sujet: Re: « La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON Dim 16 Mar - 9:29
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Sujet: Re: « La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON Ven 21 Mar - 10:40
Je regarde le gardien principal, réfléchissant à ce que ja vais lui dire. Je vois dans ses yeux tout le plaisir qu'il prend à voir Peter baignant dans son sang par terre, et le plaisir qu'il prendra à faire fouetter les deux muets jusqu'à ce qu'ils en perdent connaissance. Je dois faire quelque chose... Ne pouvant laisser le silence s'installer plus longtemps, je lance :
- bonjour. Vous avez raison, je suis venu voir Peter Lawson, pour le sortir d'ici, et l'envoyer en cure de désintoxication. - hum... Je ne crois pas que ça va être possible, me répond-il. C'est déjà la troisième fois qu'il atterrit en prison pour des faits similaires. - j'en suis bien conscient, mais la présidente m'a demandé personnellement de veiller à ce que tous les vainqueurs soient présent lors des festivités à la prochaine édition des Jeux.
Je dis la vérité, enfin presque. Cette année, c'est une édition d'expiation, et la présidente a bien insisté sur le fait que tout devait être absolument parfait. Mais bien sûr, elle n'a jamais exigé que tous les vainqueurs soient présents, les plus charismatiques lui suffisent... Le gardien me regarde d'un œil mauvais, avant de lâcher finalement :
- Bon, emmenez le et faites en ce que vous voulez. Mais qu'il se tienne à carreau ! - ne vous inquiétez pas pour cela, tout sera fait pour que ces Jeux se déroulent parfaitement.
Cette fois, je suis bien sincère. C'est la première édition de l' Expiation à laquelle je participe en tant que juge, et je mets un point d'honneur à ce qu'elle soit grandiose. Les éditions de l'Expiation sont l'occasion de rassembler tous les habitants du Capitole autour d'un même événement, et sont l'occasion pour les districts de montrer leur valeur... Tous devra être absolument parfait et cela fait déjà plusieurs années que nous préparons cette édition si particulière. Cela va être une lourde responsabilité pour moi et je suis très stressé mais excité en même temps de participer à ce grand projet...
Revenant au moment présent, j'ajoute d'un ton indifférent
- Quand à ces deux muets que j'ai surpris tout à l'heure... Il ne sera pas nécessaire de les punir. Je suis certain qu'ils ont compris la gravité de leur acte.
Mais je vois au regard du gardien que je parle dans le vide. Il a envie de voir du sang, et rien ne pourra le faire changer d'avis. D'ailleurs, il réagit aussitôt :
- Ne pas punir ces muets ? Mais c'est inconcevable ? Cela les encouragerait à recommencer !
Je désespère de réussir à les sauver, je ne vois ce que je pourrais dire pour leur éviter le fouet, lorsque le gardien affirme d'un ton joyeux : - non, non, ils doivent être punis, et sévèrement ! Cela leur apprendra à désobéir aux ordres, et les guérira peut être de leur passion déviante et contre nature !
A ces mots, mon sang se met à bouillir dans mes veines et ma vision se trouble. Ma première réaction, c'est de m'avancer vers cet être répugnant pour lui arracher les yeux et la langue... La langue ! Je réalise soudain qu'il vient de me donner exactement ce dont j'avais besoin pour aider ces muets... Je m'approche donc tout près de lui, mes yeux rivés dans les siens, et lui dit, d'une voix grave, lente et lourde de menace :
- Déviante et contre nature ? Savez vous que je suis marié à un homme et que nous sommes les pères d'une petite fille ?
A ce mots, je vois ses yeux s'agrandir de terreur. Les lèvres du gardien se mettent à trembler, il est suffisamment intelligent pour comprendre que ses paroles peuvent lui coûter la vie. Alors j'enfonce le clou :
- C'est très grave d'insulter un haut juge... Très très grave... Je n'ai pas d'autre choix que de le signaler... A moins que ?...
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Sujet: Re: « La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON Mer 26 Mar - 19:58
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Sujet: Re: « La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON Jeu 3 Avr - 9:32
Je laisse la fin de ma phrase en suspens, observant la réaction du gardien. Il est blanc de peur et de rage mêlée. Quand au muet juste derrière, je vois une esquisse de sourire se dessiner sur son visage, avant de disparaître aussitôt, remplacée par... Je ne sais pas par quoi en fait. Colère ? Haine ? Méfiance ? Je n'arrive pas à déchiffrer son visage. A quoi pensait-il lorsqu'il m'a sourit, et qu'est ce qui a fait s'évanouir son sourire si vite ? Quelque chose que j'aurais dit ? Ou bien serait ce ma personne de haut juge qu'il rejette ?
Mais je ne peux m'interroger plus longtemps, puisque le gardien me répond d'une voix sourde :
- peut être en effet que le fouet est excessif... Je pourrais me contenter de... Les séparer, en les envoyant au service de particuliers du Capitole, ou dans un autre établissement ?
J'hésite un instant. Si acquiesce, ces deux êtres seront séparés, pour un très long moment peut être. Et je ne veux même pas imaginer ce que serait ma vie si on m'enlevait mon Diamond. Je ne supporte déjà pas lorsque nous sommes séparés plus d'une journée ! Mais d'un autre côté s'ils restent ici dans la prison, le gardien chef finira par les tuer, j'en suis persuadé, ne serait que parce qu'il vient de perdre la face devant l'un des deux. Il serait parfaitement capable de torturer l'un des deux devant l'autre, juste pour le plaisir. Et il n'y aurait personne pour l'en empêcher, personne pour prendre leur défense... Brusquement l'horreur de ma dernière phrase me frappe et je réalise que moi même, avant ce jour, je ne me suis jamais demandé si les muets que je croisais étaient bien traités et ce qu'il pouvait advenir d'eux lorsqu'ils avaient commis une faute. Ils étaient tout simplement transparents, invisibles...
Mais le gardien me regarde attentivement, attendant de voir si sa proposition va me convenir. Elle ne me convient pas, mais je ne vois pas d'autre solution pour protéger ces deux muets. Alors, la mort dans l'âme, j’acquiesce :
- c'est une très bonne idée ! Faites donc cela. Je m'assurerais personnellement qu'ils ont bien été réaffectés.
Le gardien me salue froidement, puis quitte le cachot précipitamment, bousculant au passage les deux aides qui apportent le brancard. Je leur leur fais signe de déposer Peter dessus, sans dire un mot. Il gémit doucement lorsqu'ils le soulèvent, je vais devoir appeler un médecin pour vérifier qu'il n'a rien de cassé.
Le muet est toujours dans la pièce, attendant mes ordres. Je n'ose pas le regarder dans les yeux, j'ai peur de ce que je pourrais y lire... J'ai la tête qui bourdonne de toutes ce qui vient de se passer et de tout ce à quoi j'ai réfléchi. Je voudrais pouvoir en parler avec Diamond, comprendre ce qui m'arrive. Mais je dois d'abord sortir de ce cachot...
Je me résous alors à relever les yeux vers le muet et lui demande :
- Pou...pourriez-vous nous indiquer la sortie s'il vous plait ?
Lorsque je m'entend parler, je me rend compte que je suis sans doute la première personne à m'adresser à lui sur ce ton depuis bien longtemps. Et, il n'y a ne serait qu'une demi heure, j'aurais moi aussi ordonné et non demandé... Mais mon esprit nage en pleine confusion... Le gardien chef représente la loi et les valeurs du Capitole, tout comme moi. Et pourtant, en cet instant, je me sens plus proche de ce muet que de lui... Ce que je voudrais que Diamond soit là pour m'aider, il est toujours si calme, si réfléchi... Que deviendrais-je si je le perdais...
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Sujet: Re: « La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON Mer 9 Avr - 13:09
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Sujet: Re: « La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON Mar 15 Avr - 9:31
Le muet sort du cachot et s'engage dans un couloir, sans un regard vers moi, ce dont je me sens soulagé. Je ne sais toujours pas ce qu'il pense et je ne peux pas lui demander. J'espère qu'il comprend que j'ai agis pour les sauver, lui et son compagnon. Mieux vaut être temporairement séparé de celui qu'on aime que de contempler son cadavre... Soudain, je reconnais le couloir où nous trouvons, la sortie est juste au tournant. Heureusement, je n'en peux plus de cette atmosphère viciée et confinée. J'ai besoin de respirer de l'air frais, de me changer les idées.
Le muet avance toujours mécaniquement devant moi. Je me demande soudain comment ils s’appellent, lui et son compagnon. Je réalise qu'en plus de les priver de la parole, le Capitole les prive aussi de leur identité. Qui était-il ? Quel métier exerçait-il ? De quel district venait-il ? Avait-il de la famille ? Autant de questions qui resteront à jamais sans réponse...
Brusquement, je vois le muet s’arrêter et éclater en sanglots. Je reste pétrifié, incapable de savoir comment réagir. Je pourrais bien sûr regagner la sortie sans m'occuper de lui, mais quelque chose me retient. Je fais alors signe aux brancardiers de poursuivre leur chemin. Ils passent devant le muet sans un regard, comme s'il n'était tout simplement pas là. Est ce que je me suis déjà comporté comme ça moi aussi ? Sans doute, je me dois de l'admettre. Jusqu'à aujourd'hui, moi non plus je n'avais jamais prêté attention aux muets... Je ne les voyais pas, tout simplement. Mais celui là, qui pleure la tête enfouie dans ses mains, incapable de maîtriser ses larmes, je ne peux pas le laisser planté au milieu du couloir. Je dois faire quelque chose ! Mais quoi ? Qu'est ce que je pourrais faire ? Là encore, j'aurais besoin de mon Diamond. Lui il saurait...
Le muet est toujours la proie de gros sanglots et je me mordille la lèvre, incapable de trouver quoi faire. Mais rester planté ne servira a rien... Je jette un rapide coup d’œil autour afin de vérifier qu'il n'y a pas de caméra en vu, j'ai retenu la leçon cette fois ! Ce couloir ne semble pas en être équipé, fort heureusement. Alors je m'avance doucement tout en sortant un mouchoir de ma poche. Puis je me racle la gorge et murmure, tout en tendant mon mouchoir en direction du muet :
- Tenez.
Je réalise que je dois être pathétique avec mon mouchoir tendu comme ça. Comme si cela allait tout arranger ! Je pourrais sans doute faire autre chose, mais rien ne me vient sur le moment. Déjà, lorsque c'est Crystal qui pleure, j'ai tendance à être complètement démuni, incapable de savoir quoi faire où quoi dire pour la consoler. Mais que me dit toujours Diamond dans ces cas là ? "Dis la vérité, tout simplement."
Alors je me lance :
- Je... Je suis désolé. Pour tout. Je ne peux pas revenir en arrière, mais je ferais tout mon possible pour que vous soyez tous les deux bien placés. C'est une bien maigre consolation je sais...
C'est la première fois que j'adresse des excuses à quelqu'un d'autre que Diamond. Toute l'éducation que j'ai reçu m'a au contraire toujours poussé à ne jamais m'abaisser à cela. Ma mère m'a toujours appris qu'être Haut Juge me rendait supérieur aux autres, et que je devais toujours faire honneur à mon titre. Il faut donc croire que dix ans de vie commune avec Diamond et la paternité ont émoussé mon orgueil...
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Sujet: Re: « La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON Ven 9 Mai - 13:20
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Sujet: Re: « La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON Mar 20 Mai - 10:26
Le muet me fixe de son regard si intense, si brûlant, même au milieu des larmes qui continuent à rouler sur ses joues. Je crois que si ses yeux avaient le réellement le pouvoir de brûler, je serais déjà mort. Jamais auparavant je n'ai vu de muet capable d'exprimer des sentiments si forts et violents rien qu'avec son regard. Ou bien, peut être est parce que je n'ai jamais regardé un muet dans les yeux avant...
Il ne fait pas un mouvement pour saisir mon mouchoir, et je finis par le ranger sans rien dire. L'instant est presque surréaliste, c'est le Haut Juge qui est jugé ! Et pourtant, moi qui ai toujours été sûr de toujours faire mon devoir et d'agir pour le bien commun, je sens comme une pointe de culpabilité s'enfoncer dans mon cœur. Je me suis toujours considéré comme un homme bon et juste, mais je m'aperçois aujourd'hui que j'ai eu tord, car jamais avant aujourd'hui, je n'ai vu dans les muets que je croisais des êtres doués de sentiments et capables d'aimer. Jamais je n'ai réfléchi à leur sort au Capitole. Cela fait-il de moi un monstre ? Je ne crois pas. Mais je ne suis pas l'homme plein de vertus que je croyais alors...
Et je réalise soudain que jamais ma mère ne m'a parlé des muets lorsque j'étais enfant, des raisons qui avaient faite que le Capitole les avaient punis en les privant de langue. Même cela je l'avais appris après l'avoir harcelée de questions, et j'ai compris petit à petit qu'il ne fallait pas parler des muets, qu'ils étaient là pour nous servir et que tout était bien comme ça. Et j'ai arrété de poser des questions, j'ai suivi le mouvement comme un mouton, et j'ai cessé de m'intéresser à eux et de les voir... Bien sûr, chaque enfant du Capitole reçoit la même éducation, et c'est pourquoi personne ne s'interesse jamais aux muets en tant que personnes, ils font partie du décor depuis tellement d'années...
Et Crystal ? Que devrais lui dire ? Que les muets sont là pour la servir et qu'elle ne doit pas y attacher d'imprtance ? Non, jamais je ne pourrais lui dire ça, plus maintenant. Mais alors, que devrais je lui dire à la place ? La vérité ... Mais quelle est-elle ? Que le Capitole punit ceux qui lui désobeissent en les privant non seulement de langue, mais aussi de leur humanité ? La brutalité de cette phrase me frappe. J'ai 34 ans, et j'ai pourtant encore tellement à apprendre... Comment faire de ma fille une meilleure personne que moi ?
Je remarque alors que le muet s'agite. Il me mime le geste d'écrire et je comprend soudainement qu'il veut me "dire" quelque chose. Je sors alors de ma poche de veste un petit carnet en cuir rouge, avec un stylo fixé dans la reliure, cadeau de Diamond et je lui tend, sans dire un mot.
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Sujet: Re: « La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON
« La vie est un jeu de carte où le cœur n'est j'amais l'atout. » ∆ PHILEAS K. HAMPTON
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