Feat. Silena D. Beauregard and Octavia Marshall
   

Quelle merde...

Octavia avait tout pour elle aujourd'hui.
Ce matin, elle pensait pourtant que sa journée serait bien plus agréable: Elle avait quelques projets qui n'attendaient que de débuter, des idées à déposer par-ci par-là, et des détails à revoir avec ses collègues. Du basique, mais qui faisait pourtant tourner la journée bien plus rapidement que lorsqu'elle se retrouvait surchargée de demandes et d'exigences de la part de ses supérieurs. Elle supportait facilement la pression, mais selon les jours elle n'était pas particulièrement ouverte à la recevoir.

Aujourd'hui était l'un de ces jours.

Elle venait de s'attarder sur un défaut présent sur l'une des vestes de ses clients. Il lui l'avait confiée dans l'espoir qu'elle sauve sa soirée avec l'élue de son coeur. Mais pour l'instant, elle était loin d'être une héroïne: Le fil que lui avait conseillé la nouvelle était bien trop fin. Il suffisait qu'elle tire sur la manche pour qu'elle craque. Elle savait qu'elle n'aurait pas du suivre ce conseil, mais si c'est encore pour se faire hurler dessus par ses supérieurs car elle dénigre les nouveaux, elle préfèrait encore refaire cette manche une bonne centaine de fois.

Elle attrapa alors un ciseau, découpant les fils qu'elle avait cousu pour pouvoir recommencer à zéro. Elle devait le faire au plus vite, mais pour l'instant son moral n'était pas adéquat. Si elle commençais à coudre en ayant les nerfs à vif et des jurons coincés dans le gosier, elle ne pourrait rien obtenir de correct si ce n'est un râteau pour son client. Elle déposa alors son matériel vers sa table de travail, décidant de se diriger vers l'accueil de l'établissement pour se changer les idées.

Quel ne fut pas son bonheur en débarquant de croiser sa fameuse nouvelle collègue qui semblait bien trop enjouée à son goût. Après un soupir agacé d'avance, elle enfila ses lunettes et attacha mes cheveux en recherchant dans les tiroirs de l'entrées quelques matériaux qui lui seraient plus utiles pour m'y remettre plus tard.

- Alors ? Pas mal comme fil ? Il est fait par un de mes oncles, je le trouve vraiment bien !

- Ca ne va que dans ton sens dans ce cas. Il est tellement fin que ton oncle devrait songer à ouvrir un commerce pour du fil dentaire.

Cette remarque était gratuite. Très gratuite. Mais ce qui lui passait en tête sortait toujours comme un automatisme: On appelle ça l'honnêteté. Très sympathique quand on veut se faire des amis. Elle avait gagné l'affection de sa collègue au point que son expression se figea, et qu'elle décida de repartir au plus vite vers la salle de travail.
Dieu merci.

Elle n'était pas d'humeur à la supporter. Ni elle, ni qui que ce soit. Elle avait envoyé valser sa mère quelques secondes plus tôt alors qu'elle s'affairais à ranger mon matériel, et à réfléchir à comment elle comptait s'en sortir avec un fil aussi ridiculement fin. La conclusion était évidente: Elle ne s'en était pas sortie.

Désormais, Octavia voulait simplement s'asseoir à l'accueil et attendre que le temps passe. Bien sûr, elle fouillait les tiroirs en attendant de tomber sur quelque chose qui sauverait ses dernières heures, mais elle ne s'y attardait pas spécialement. Elle préférait presque rester ici à ne rien faire et espérer que l'après-midi se termine au plus vite.

Elle avait les nerfs à vif, le cerveau en fumée, enfin bref.
Encore un début de semaine foireux.
Notre couturière attendait alors  en se massant les tempes désespérement, jouant avec une aiguille qu'elle tapotait lentement sur la table en bois. Une activité qui finira sans doute par la détendre après plusieurs minutes. Peut-être lorsqu'elle finira par former un sacré trou, qui sait ?