Aujourd'hui je décidai de sortir du District 2. J'aurai pu aller au District 1 mais ma mère m'avait demandé d'aller chercher du poisson au 4ème district. Je n'avais pas besoin d'autorisation pour sortir de mon district, le district 4 faisant partit des districts supérieurs. Je ne comprenais pas trop pourquoi, ce district se spécialisait simplement dans la pêche. Je ne savais pas qu'on pouvait être pêcheur et être riche en vendant son poisson au marché. Je m'habillais d'un simple t-shirt noir ressemblant à un t-shirt un peu "gothique", d'un short déchiré avec des collants et des chaussures noires montantes. Je maquillais mes lèvres de rouge à lèvre rouge et mit du crayon noir sur mes yeux. Les habitants du District me connaissaient pour mon excentricité vestimentaire mais je ne portais pas ce genre de vêtements lorsque je m'entraînais pour les Hunger Games. Je pris aussi mon sac noir avec de l'argent pour payer le poisson que ma mère me demandait et partit de chez moi pour me diriger vers la gare. Je ne mis pas longtemps pour arriver au 4eme district, 20 minutes tout au plus. Je regardais par la fenêtre pour voir l'eau calme. Quelques pêcheurs étaient en train de pêcher.

Je descendis du train pour rentrer dans le district 4. Il était tôt et c'était jour de marché comme pratiquement tous les jours. Je me dirigeai vers les fruits et légumes pour acheter deux pommes à une jeune femme d'une vingtaine d'années. Une fois ceci-fait je me dirigeai vers l'étalage de poisson. Cela sentait assez fort. Je n'aimais pas sentir l'odeur du poisson mort. Je m'arrêtai devant l'étalage et dit à une femme d'un certain âge :

- Bonjour madame. Pourrais-je avoir une dorade s'il vous plait ? Pourriez-vous enlever les arrêtes ?

Celle-ci me servit mon poisson. Alors que j'allais sortir mon argent pour la payer, j'entendis des gens crier fort. Je me retournai et vit une femme à terre. Elle venait peut être de se faire bousculer par quelqu'un. Les gens s'attroupaient autour d'elle. Celle-ci gesticulait dans tous les sens. Je payais la vendeuse et me dirigeai vers la femme à terre. Une fois à sa hauteur je m'agenouillais.

- Que se passe-t-il madame ? Que s'est-il passé ? Calmez vous.

Le poisson voit l'appât et non l'hameçon

Swan & Abigail

J'ai l'esprit ailleurs en ce moment. Mais je commence à sortir un peu plus, j'étouffe, je suffoque, à rester constamment chez moi, enfermée dans cette vie qui ne m'appartient plus vraiment. D'ailleurs, m'a-t-elle déjà appartenu  ? Chaque matin, je m'offre, très tôt, le luxe de vagabonder un peu les rues du district. Aujourd'hui, c'est mon jour de repos, alors ma divagation est un peu plus longue que d'habitude. J'effectue un trajet qui est majoritairement au bord des flots. La mer m'apaise, elle happe mon esprit.

Ce matin néanmoins, je fait un léger détour. Il me faut quelques fruits. Alors que je viens à peine de payer mes maigres achats, j'entends deux bonnes femmes, qui sont mes collègues, elle rient et se donnent de léger coups de coudes en me zieutant. Je n'y prête pas réellement attention, un gamin d'une quinzaine d'années me bouscule, je manque de tomber et un autre, plus jeune me dérobe mon sac à peine rempli. Je lâche un hurlement de stupeur tandis que les petits malfrats se font la malle. Des rires fusent de mes deux collègues qui se retrouve à mes côtés.

« Mes pommes ! Et ça vous fait rire bandes de bécasses ?! »

L'une d'elle me décolle un coup de coude bien placé avant de partir.

« De la nourriture en plus ou en moins, pour toi, ça ne changera pas grand chose, tu reste un déchet, pauvre folle. »

Je me tiens la hanche, la mâchoire serrée. Les rires fusèrent, j'avais terriblement mal, et le fait qu'on me bouscule une nouvelle foi me fis tomber à terre. J'allais devenir folle sous la douleur et leur rire, je le sentais déjà comme un mauvais rêve vous donne le tournis.

« Laissez-moi tranquille ! Bande de rapaces ! »

Déjà mon corps commençais à ne plus m'appartenir, prise entre la panique, la douleur et la rage, j’oscillais entre tremblement et gestes de défense. Une jeune femme, tout de noir vêtue et que je ne n'avais jamais aperçue ici, elle s'approche de moi et s'accroupie. Je recule, effrayée.

« Que se passe-t-il madame ? Que s'est-il passé ? Calmez vous. »

« Ne m'approchez pas ! » Je ravale ma salive péniblement avant de tenter de me relever, sans grands résultats, ma hanche me fait atrocement mal.