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 Une dernière chance

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MessageSujet: Une dernière chance    Une dernière chance  EmptyMar 2 Fév - 21:40





Une dernière chance ...





Je me réveillais avec les premières lueurs du jour qui irradiaient dans le salon, presque étonné d’être devant la petite table. Cela faisait deux nuits que je dormais là. Fondamentalement ça ne changeait pas grand-chose ; j’avais juste troqué un canapé contre un autre … Mais je dormais très mal. C’était peut-être du à tout ce qui me tournait dans la tête, et notamment à l’approche de la moisson … Demain, en fait. Mais je savais au fond que ce qui me travaillait beaucoup, c’était l’espèce de tension froide qui s’était instaurée entre Azylis et moi depuis l’autre soir. On était allé trop loin -j’étais allé trop loin. Et depuis, même si nous nous parlions bien sûr, il y avait cette sorte de distance qui s’était installée. Une part de moi pensait, à raison sans doute, que c’était pour le mieux. Mais je n’y pouvais rien ; je détestais ça. Pire, je détestais l’idée de partir et de laisser les choses comme ça.

La moisson était pour le lendemain, et j’aurais eu un million de choses à faire. Mais je ne partirais pas l’esprit tranquille tant que les choses ne seraient pas éclaircies entre nous. Alors je me levai, décidé à préparer un plan pour la journée. Pour qu’au moins cette journée soit agréable, car elle pourrait bien être notre dernière vraie chance de passer un bon moment, pour elle comme pour moi. C’est donc en préparant le petit déjeuné que je planifiais une bonne journée.

J’entendis les pas d’Azylis dans les escaliers. J’en étais encore à tenter de cuisiner … L’odeur l’avait peut-être attirée ? Je relevais les yeux vers elle et lui fit un sourire.

« Bonjour ! Tu as faim ? »

Je la laissais venir s’assoir tandis que j’étalais les différentes choses que j’avais préparées sur une assiette que je lui tendis. Je pris une assiette à mon tour avant de m’assoir en face d’elle. Mes yeux restèrent un instant sur mon assiette avant que je me décide à les relever … Pour chercher les siens. Mais elle fixait elle aussi son déjeuner comme s’il était la chose la plus importante du monde. Je me mordis la lèvre avant de tenter de capter son attention.

« Bien dormi ? »

C’était assez stupide comme question en réalité ; j’avais dormi pendant plusieurs semaines dans sa chambre, je savais pertinemment qu’Azylis dormait toujours d’un sommeil plutôt agité … Ce qui n’avait rien de bien étonnant au regard de la situation. Les secondes passaient et je sentais que je m’étais fait des illusions ; un malaise ne dissipe pas jusqu’on parce qu’on le décide ; ça se saurait. Tout dans cet endroit me rappelais la soirée que nous avions passé, jusqu’à la porte qui se tenait derrière Azylis. Et comme à chaque fois que je me sentais prisonnier de cet endroit, je n’avais qu’une seule envie ; aller chasser en forêt. J’étais tiraillé. Si c’était en effet notre dernière journée de paix, je n’avais pas non plus envie qu’Azylis la passe seule ici à broyer du noir … Sauf si … Non. Non, l’idée n’était pas …

« Et si on sortait de là ? »

Melvil, Melvil. Faut vraiment que tu apprennes à terminer tes recommandations dans ta tête avant de balancer tes idées. Azylis me fixait comme si j’étais devenu fou. Peut-être bien. Mais je n’allais pas gâcher ma dernière journée de liberté avant je ne sais quand ici, dans une ambiance tendue.

« Je connais un moyen de sortir sans qu’on nous voit. Je pourrais aller chasser, te remontrer comment on fait … Ca pourrait réveiller des souvenirs ? Et puis, même si ce n’est pas le cas, ça nous fera du bien de sortir d’ici. »

Je savais qu’elle comprenait ce que je voulais dire. J’affichais un large sourire. La perspective de l’emmener dehors me réjouissait par avance et était parvenue à transformer mon humeur en quelques secondes. Je me levais et me rapprochais d’elle, et dans un élan de bonne humeur, je glissais une mèche qui barrais son visage derrière son oreille, ma main prolongeant son chemin jusque sa mâchoire en glissant jusqu’à son menton que je relevai doucement vers moi. Je la fixai un instant avant sourire.

« Va donc t’habiller, met un pantalon bien long ; il risque d’y avoir des ronces. »

Je la lâchai et me dirigeai vers le placard en lançant :

« Je vais voir ce qu’on peut emmener pour pique-niquer. »

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MessageSujet: Re: Une dernière chance    Une dernière chance  EmptyLun 15 Fév - 18:48

Je portais cette jolie robe que j’avais cousu moi-même à partir de reliques d’autres vêtements, à la fois élégante, raffinée et très séduisante. Je m’étais faite belle pour lui et en conséquence j’étais légèrement en retard. Néanmoins, il m’attendait patiemment en bas des escaliers, élégamment vêtu d’un costume qui lui allait à merveille. Sobre mais chic. Il me regardait avec son sourire en coin et je ne pouvais plus quitter son regard en descendant les marches. Deux percées de ciel azur, pénétrant, envoûtant. J’étais absorbée et je crois que je souriais sans même m’en rendre compte. Il était si beau.
Lorsque j’arrivai près de lui, il me tendit son bras et me conduisit avec galanterie jusqu’au salon. Soudainement le monde s’était transformé en un conte de fées alors que tout semblait si compliqué avant. Melvil m’avait préparée un diner romantique : chandelles, pétales de roses, décor de table, l’argenterie et la porcelaine, un bon vin et un délicieux fumet, et enfin, une petite musique d’ambiance. C’est agréable de se sentir aimée, désirée. Et je crois que j’étais à la hauteur de ses attentes.

Il recula la chaise pour que je prenne place avant de me servir un verre. Nous trinquâmes autour d’un éclat de rire, presque un peu gênés et aucun de nous ne sachant trop comment démarrer la conversation. Mais il n’y avait pas de glace entre nous, au contraire, nous profitions de ce silence pour nous dévorer du regard. Melvil semblait avoir éclipsé tout mon monde. Le repas qui s’en suivit était tout aussi magique que ce début de soirée, nous rigolions, nous jouions chacun à faire languir l’autre, à le provoquer, à le séduire. D’une simple fourchette de viande en sauce qu’il me faisait croquer à travers la table à la suivante qui ripait sur ma joue et qu’il venait lui-même nettoyer. C’était bête mais d’une certaine façon nécessaire pour faire durer la soirée. Et jamais cela ne devenait trop érotique ou vulgaire. Nous jouions tous deux à l’innocent, comme si nous ignorions ce qui pouvait se passer ensuite, comme si ces gestes étaient parfaitement anodins et sans conséquence.
La seule chose qui comptait finalement, c’était que nous passions un bon moment ensemble.

Au rythme de nos rires, c’était une réussite.

« Azilys, j’ai une surprise pour toi. »
« Nooooooooon, il ne faut pas. Tu fais trop de folies Melvil. »
«  Prends mon bras et laisse-moi te mettre ce bandeau sur les yeux »
J’étais dans le noir complet et j’avançais à tâtons, m’agrippant à son bras toutes griffes dehors. Dans ce noir complet, il n’y avait plus que le son de mon cœur qui battait. J’exprimais mon inquiétude, un peu par jeu, par envie qu’il me protège et il se moquait gentiment de moi. Nous rîmes encore, toujours de bon cœur.
Mais plus nous avancions et plus le mystère s’épaississait.
« Melvil, où allons-nous ? Dis-moi s’il-te-plait ! »
«  shhhh, c’est une surprise. »
« Allez, je veux savoir ! »

J’insistais toujours plus, mais il ne voulait pas avouer. La surprise devint un « Je ne te dirais rien Azilys. » Et puis bientôt il n’y eu même plus de réponse. J’étais toujours dans le noir, mon cœur battait plus vite. Je m’accrochais à lui, mais il m’échappait. De plus en plus. Tout était flou, tout devenait plus terrifiant. Bientôt il devenait insaisissable et puis il n’était plus là et je me retrouvais complètement seule, dans le noir complet.

Je me réveillais en serrant mon coussin contre moi et la couette entre mes cuisses. Je n’étais pas en nage, ni perturbée, juste un peu déçue. Ce rêve avait si bien commencé. Les rêves n’en faisaient qu’à leur tête mais je gardais en moi l’ambiance du début. C’était une maigre consolation pour moi. C’était tout ce que j’avais souhaité l’autre soir, même pas tant d’ailleurs, je me serais contentée de sa présence et de son sourire. J’étais curieuse de constater que depuis qu’il ne dormait plus avec moi dans la chambre et certainement aussi depuis ce baiser, il occupait toutes mes pensées, puisqu’il était même dans mes rêves. Avant, je pensais aussi souvent à lui, bien sûr, ce n’est pas comme s’il y avait beaucoup de personnes dans ma vie actuellement et qu’il n’en était pas le pilier. Mais maintenant c’était différent. Je ne cherchais plus à me concentrer pour me souvenir, je ne réfléchissais plus à comment je devais me conduire, à savoir qui je suis et qui il est, à guetter le retour de mes souvenirs. Je pensais juste à lui, tout le temps, je voulais le voir, le toucher et j’étais contente à chaque fois qu’il revenait de je-ne-sais-où. Simplement heureuse, et tout autant intimidée. Parce que ça ne passait pas très bien entre nous depuis cette soirée, nous étions froid l’un avec l’autre. Il était fuyant et moi je lui en voulais et je devais mal le cacher. Pourquoi le cacher d’ailleurs ? Et oui, j’étais contente de le voir et il me manquait quand il n’était pas là, mais je boudais lorsque je le voyais. La femme dans toute sa splendeur. Et je vivais très bien mes propres contradictions, moins mon égo froissé.

Après ce rêve, le constat était sans appel : j’avais des sentiments pour lui. Restait à savoir si c’était les sentiments que j’éprouvais avant ma perte de mémoire qui refaisait surface, ou si j’étais en train de retomber amoureuse de lui. Les deux me convenaient parfaitement. Par-dessus tout je m’estimais chanceuse, nous étions collés l’un à l’autre, j’étais prisonnière ici. J’aurais pu tout aussi bien me mettre à le détester, voir tous ses défauts, jusqu’au moindre détail et trouver tout cela insupportable. Mais il me semblait que j’étais de bonne nature là-dessus, facile à vivre et faisant tout pour rendre la vie à deux la plus agréable possible. (Sauf peut-être ces derniers jours, je l’admets volontiers.) C’était quelque chose que j’avais déjà fait, avec John, sans m’en souvenir exactement, je le savais. Avec Melvil, cela me paraissait assez évident, sans que je n’aie trop de moyens de comparaison.

Je rêvassais encore sur ce doux rêve et cette merveilleuse soirée lorsqu’une odeur familière monta depuis la cuisine. Était-ce déjà l’heure ? Il était encore tôt, mais cela attisait ma curiosité. M’étais-je rendormie ? J’espérais bien que non. Un petit-déjeuner romantique pouvait tout à fait se substituer à une soirée magique.

Je descendis dans son t-shirt qui me servait de nuisette, sans même me recoiffer ou me faire une rapide toilette. J’étais trop curieuse de voir ce qu’il faisait. Je tentai une approche discrète, afin de l’observer un peu, mais rien à faire avec des escaliers en bois, surtout à cette heure-là. J’étais repérée. J’étais ravie de descendre lui dire bonjour, et pourtant comme à chaque fois que je le voyais, et en particulier dans cette cuisine, ça me renvoyait à la façon dont il m’avait repoussée. Et dès lors, je redevenais bougon.

Mais il fait un effort là Az, alors bouge-toi !
Et avec le sourire. Même un petit.

« Bonjour Melvil… ça sent bon ! »

Je pris place en face de lui, attendant la suite tout en y mettant beaucoup de bonne volonté. Je m’écrivais des petites règles afin d’enterrer mon ressentiment. Du genre : répondre à toutes les questions, sourire, rester serviable, ne pas faire de geste brusque ou énervé, manger tout ce qu’il a fait sans broncher, lui faire des compliments. Il fallait que je me mette dans de bonnes dispositions pour ne pas gâcher ce… ce… dernier… jour. Je refusais d’y penser.

« J’ai pas mal dormi. Je dors de mieux en mieux d’ailleurs. J’ai presque fait une nuit complète. Hmmmm. C’est très bon ce que tu as préparé ! »

Presque… Je lui offre un léger sourire, parce que c’est positif. Mais je ne voudrais qu’il croit que c’est parce qu’il ne dort plus dans ma chambre. La vérité c’est que je pense plus à lui qu’à mes mésaventures. Je pique un léger fard, j’espère qu’il n’a pas remarqué.
Apparemment non, puisqu’il part sur autre chose… Je le regarde avec des grands yeux ronds, et je me pince le bras.
Il est sérieux ? J’attends la suite. Par contre, je le dis tout de suite, je refuse qu’on me bande les yeux.

Soudainement, tout avait changé. Il souriait et il était… encore plus beau. Et puis il s’approcha de moi, de mon visage. Mon esprit criait « embrasse-moi » mais je devais avoir perdu toute raison. Toutes notions de tout, surtout là, qu’il se tenait si près, qu’il relevait mon menton du bout des doigts. Ce n’était quand même pas si compliqué…
J’avais besoin d’une douche froide.

Je détalai donc rapidement lorsqu’il me dit d’aller m’habiller, sans prendre le temps de me doucher, il n’y avait pas de temps à perdre. Je remis simplement la tenue que sa collègue m’avait donnée, elle était confortable et pratique. Et puis des baskets aux pieds. J’attachai enfin mes cheveux en queue de cheval. J’allais redécouvrir l’univers de Melvil, et j’étais enchantée de l’idée. Enchantée aussi de sortir enfin. Je redescendis très vite, à peine quelques minutes plus tard. Signe certain de ma motivation. Je n’avais pas trop pris le temps de me faire belle, j’espérais qu’il ne ferait aucunes remarques là-dessus. De toute façon, nous allions faire un peu de sport, j’aurais tout aussi bien fait de me laver après. Et pourquoi pas avec lui.
Roh, bon sang, Az, il va falloir te calmer.

« Je suis prête. »

J’avais hâte !
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MessageSujet: Re: Une dernière chance    Une dernière chance  EmptyMar 1 Mar - 22:08





Une dernière chance ...






« J’ai pas mal dormi. Je dors de mieux en mieux d’ailleurs. J’ai presque fait une nuit complète. Hmmmm. C’est très bon ce que tu as préparé ! »

Je souriais. Au moins, tout n’allais pas mal pour elle, et j’étais soulagé qu’elle soit parvenue à chasser ses démons. Peut-être était-ce ma présence dans la chambre qui l’avait empêché de les chasser jusque-là … Je chassais cette idée d’un revers de la main et lui proposai de sortir de là et d’aller prendre l’air, « une dernière fois », même si je n’avais pas utilisé ses mots. C’était suffisamment clair pour nous deux sans que je vienne le rappeler chaque seconde.

L’idée sembla réellement l’enchanter. Elle se précipita dans sa chambre pour se changer et je la regardais monter avec un large sourire sur mon visage. Je crois bien que c’était la première fois que je la voyais aussi enthousiaste vis-à-vis de quoi que ce soit.

Pour ma part, j’étais déjà prêt. Je pris mon sac habituel de chasse dans lequel j’avais mis mes pièges et un arc. J’y glissais deux bouteilles de bières que j’enroulais dans une serviette. Si on devait bouger rapidement, il ne fallait pas que le sac fasse de bruit … L’euphorie du moment ne me faisait tout de même pas oublier des années d’attention. Puis j’entrepris de nous préparer deux sandwich pour le midi ; il était évident que nous ne pourrions rentrer que le soir, lorsque les rues seraient vidées. Je terminais de les mettre dans le sac lorsqu’Azylis débarqua, enjouée.

« Je suis prête. »

Je la regardais en riant.

« Je ne crois pas t’avoir déjà vu te préparer si vite ! »

Je mis mon sac sur l’épaule avant de regarder la porte. Mauvaise idée.

« On va passer par la fenêtre ; on ne peut pas se permettre que qui que ce soit nous voit. Une fois dehors, on ne pourra plus faire de bruit jusqu’à ce qu’on ait passé la barrière. Marche dans mes pas et tout ira bien. »

Je la regardais acquiescer, et m’avançai vers la fenêtre. Elle était un peu haute, aussi je passais le premier. Azylis s’assis sur la fenêtre et je la saisis par la taille pour l’aider à descendre. La proximité entre nous lorsque ses pieds foulèrent le sol me perturba quelques secondes alors que je croisais son regard. Mais nous étions trop à vue et il fallait avancer. J’attrapai sa main dans la mienne et la trainait jusque la lisière du bois.

Après quelques minutes, nous arrivions à la barrière. Elle n’était plus électrifiée depuis un moment, mais je lançai toujours un bâton dessus pour être sûr. Rien. Je lançais alors mon sac par au-dessus et fis signe à Azylis de monter alors que je lui faisais la courte échelle. Elle se débrouillait plutôt bien pour une femme qui avait passé sa vie au Capitole … Sûrement parce qu’elle ne s’en souvenait pas. Je chassais cette pensée d’un revers de la main. Aujourd’hui était à propos de pensées positives.

De l’autre côté, je la poussais doucement d’un appui sur son épaule et lui montrait du doigt la direction qui allait être la nôtre. Il y avait une quinzaine de minutes de marche avant d’être totalement à l’abri, et en sécurité (ou du moins, autant qu’on peut l’être en braconnant). Nous avancions en silence pendant plusieurs minutes avant que je ne considère qu’on était suffisamment éloignés.

« C’est bon, on est tranquille ici. »

Je regardais un peu autour pour décider où aller poser les pièges.

« On va commencer par poser quelques pièges pour les lièvres, on les récupérera en partant. Certains les laissent la nuit, mais c’est le risque de retrouver un pacificateur à côté quand tu reviens. »

J’avais souri … Mais je me rendais compte que pour Azylis, la plaisanterie n’avait que peu de sens. Elle n’avait jamais eu à les craindre, et la description que je lui en avais faite n’était pas vraiment suffisante pour se représenter la chose. Elle n’avait jamais eu un ami torturé pour interrogatoire, ou vu un gosse se faire fouetté sur la place pour avoir braconné. Oh bien sûr, certains s’engageaient pour éponger leurs dettes, ou pour ne pas mourir d’épuisement à la mine. Mais certains étaient vraiment vicieux, une vraie vocation. Mais là encore, le rebelle qui avait battu Az’ l’était aussi.

Je l’entraînais derrière moi à travers la forêt. Je m’arrêtais périodiquement pour lui parler d’une plante et de ses vertus, ou pour lui faire goûter une baie. Je m’arrêtai à plusieurs endroits pour poser des collets.

« On peut les mettre à l’entrée d’un buisson, ou en sortie de terrier lorsqu’on arrive à les repérer. Tiens regarde là … »

Je soulevais quelques branches où j’avais repéré un terrier quelques jours plus tôt. Je commentai mes paroles par des gestes.

« Tu commences par tordre le fil, en faisant une boucle comme ça … On fais une boucle dans laquelle on passe le fil tendu pour que cela coulisse. On fixe le fil tendu ici à l’entrée avec une bûchette … Et voilà ! Quand le lièvre se prendra dedans, la boucle se resserrera et il sera capturé. »

Je relevai la tête vers Azylis. Sa tête concentrée me fit rire.

« Ne t’en fais pas, ça à l’air bien plus compliqué que ça ne l’est, surtout avec un prof pareil … Viens, on va chercher un endroit un peu plus loin. »

Quelques mètres plus loin, je repérais un endroit de passage grâce à des traces de pattes dans la terre fraîche. Je me baissais avec le fil et me tournai vers Azylis.

« Viens, essaye tu vas voir, c’est facile. Je vais te guider. »

J’attrapai sa main et la fit s’assoir à côté de moi. Je lui mis le fil entre les mains et l’encourageait.

« Voilà, une boucle … Comme ça, très bien … »


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MessageSujet: Re: Une dernière chance    Une dernière chance  EmptyJeu 5 Mai - 10:23

Passons par la fenêtre, d'accord... Mais ce n'est pas tellement le genre d'acrobaties que j'avais en tête. Je ne faisais pas non plus une grande cascadeuse. Ce dont il devait se douter puisqu'il m'aida à combler le vide entre la fenêtre et le sol, m'attrapant par la taille et ... Là je crois que j'ai complètement perdu le fil de mes pensées qui était de faire attention où je posais les pieds et de ne pas me faire au bras en frottant contre le bois du cadre. Nos regards se sont croisés, j'ai dégluti et sur le coup, je crois que je l'ai même momentanément pardonné. Jusqu'à ce qu'il me prenne la main et m'emmène. Il n'avait sans doute pas tort, nous n'avions pas de temps à perdre et personne ne devait me voir.

Je suivais en silence, avec obéissance, consciente de l'enjeu de cette petite sortie. Je prenais seulement la liberté d'observer autour de nous et plus nous avancions plus j'étais choquée par ce que je voyais. Le village des vainqueurs n'était pas grandiose, mais il était mignon et avait un charme certain. Ce que je vis du reste du district par contre... Si j'avais eu le temps de me laisser envahir par mon empathie, j'aurais presque pleuré. Une telle misère... Mais point le temps de s'attarder, mon visage blême en serait le seul témoin. Et puis aujourd'hui était une belle journée pour Melvil et moi, je ne devais pas la gâcher en amenant des choses si triste sur le tapis. Mais je réalisais que, même si je ne me souvenais pas, j'avais l'impression d'avoir eu une vie facile mais que ce n'était pas le cas pour tout le monde. Melvil en était la preuve d'ailleurs.

Une nouvelle barrière vint arrêter ces réflexions déprimantes. Décidément ! Je n'étais pas cascadeuse mais je n'étais pas un manche et avec l'aide de Melvil ce fut assez facile de passer par dessus. Il suffisait de savoir quoi faire de ses pieds et de ses mains. Enfin, nous entrions dans la forêt, avançant en silence pour le moment. J'observais les merveilles de la nature, les yeux ébahis, la bouche entrouverte. C'était magnifique une forêt et mon cerveau me glissait que je n'en avais jamais vu en vrai. Dés que Melvil m'annonça que nous étions en sécurité, ma première réaction fut de me baisser pour caresser de la mousse. Ça avait l'air tellement doux, et ça l'était. Et puis de toucher un tronc avant de faire un tour complet sur moi-même, sourire ahuri aux lèvres.

- Quel endroit merveilleux !

Mais le pragmatique Melvil était déjà parti. Parti faire quoi ? Ah oui, poser des pièges avait-il dit. Il n'était pas parti loin hein, seulement à quelques mètres.

- Oui on les récupèrera en partant, je ne veux pas croiser un pacificateur et puis...


... Ce n'est pas comme si je pouvais revenir les chercher seule. Rien. Non, je n'avais pas le droit de dire ça, mais ne pas y penser allait être compliqué et surtout cette journée allait être beaucoup trop courte. Melvil avait dû comprendre car il m'entraina sans rien dire. Nous marchâmes un petit moment, il s'arrêtait de temps en temps pour me parler d'une plante ou autre et j'écoutais avec attention, très intéressée par tout ça. Il m'a même fait manger quelques délicieux petits fruits, des mûres et des myrtilles. S'il ne m'avait pas tirer pour continuer, j'aurais bouloter tout l'arbuste. Jusqu'à ce que nous arrivions à un endroit qui semblait lui satisfaire.

Melvil mis en place un premier piège m'expliquant vaguement comment faire, puis un autre avec de plus amples explications. Je fronçais les sourcils : Je n'avais rien compris. Une boucle, puis une autre boucle, tordre le fil. Et la bûchette c'est quoi ? Concentration extrême. Et puis soudain, l'horreur me frappa.

- On va tuer de mignon petit lapin ?

On avait fait quelques dizaines de mètres depuis le dernier piège lorsque je réalisais ça, et au même moment il me proposa d'essayer. J'étais face à un conflit interne. Les lapins c'est mignon c'est vrai, mais la peau et la viande, j'en avais déjà utilisée et mangée non ? Impossible de me souvenir exactement et je devais faire une drôle de tête à être aussi concentrée pour rien. (Encore) D'ailleurs, est-ce qu'un lièvre est aussi mignon qu'un lapin ?
Au pire, si je faisais mal le piège, la petite bête survivrait... Mais nous n'aurions rien à manger. Je commençais à saisir l'idée de la chasse. Tuer pour se nourrir. Et puis Melvil avait déjà tué des... Je lui lançai alors un regard des plus bizarres, d'interrogations mêlées de crainte. Mais Melvil devait croire que j'avais peur de mal faire.

En fait, je n'eus pas le temps de trop hésiter car il me fit s'asseoir à coté de lui et dirigea mes mains avec les siennes. S'il comptait m'apprendre quoique ce soit, là, c'était raté. Il avait perdu toute l'attention de son élève qui préférait se concentrer sur le contact de sa peau sur la sienne et se serrer au maximum contre lui. Pendant qu'il me faisait faire des boucles, je laissais trainer mes doigts de façon à caresser le dos de son autre main ou son bras, je dessinais des traits entre ses phalanges, tout doucement. Melvil avait de belles mains et les miennes avaient l'air toutes petites à côté même si j'avais de longs doigts. Mais je crois que le piège finit tout de même par être posé et prêt à fonctionner.

- Hmm, un futur civet. Fis-je en me léchant très légèrement les babines pour me rattraper du coup des lapins mignons. Quand on mangeait de la viande il fallait bien tuer l'animal et au final, ce n'était pas différent du sort d'une carotte. Tant de souffrances autour de nous et de notre besoin de survivre. Mais bon. J'étais déjà assez mince, je n'allais pas faire la grève de la faim pour si peu. En plus j'adorais manger. Machinalement, j'avais continué d'explorer les mains de Melvil, du poignet jusqu'au bout des ongles. Je tournai alors mon visage vers lui.

- Et ensuite ?

Et ensuite on chasse quoi ? Et ensuite... Ça pouvait dire tellement de choses.
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MessageSujet: Re: Une dernière chance    Une dernière chance  EmptyDim 12 Juin - 23:54





Une dernière chance ...





Azylis avait eu un regard étrange lorsque je m’occupais des pièges. Je n’avais pas compris tout de suite jusqu’à ce que je la regarde dans les yeux, et que je vois ce qui la torturait.

« On va tuer de mignons petits lapins ? »

Ma bouche s’ouvrit dans un très léger sourire, même si mes yeux traduisaient sans doute combien cela m’exaspérait. Ça avait sans doute un côté mignon, mais elle n’avait pas 15 ans. Et elle n’avait jamais craché sur la viande que j’avais ramenée. Mais elle était Capitolienne. Il ne fallait pas l’oublier.

« Hmm, un futur civet. »

Elle tentait de se rattraper, l’effort était déjà louable. J’avais terminé de l’aider sur le piège. Elle n’était pas très concentrée, plus focalisée sur le parcours de mes mains. Ca n’allait pas aider pour le prochain – ou pour mes bonnes résolutions d’ailleurs. Lorsque j’eus terminé, elle ne lâcha pas mes mains. Je disais cela, mais je ne les avais pas précipitamment retirées non plus. Elle tourna son visage vers le mien.

« Et ensuite ? »

J’avais souris. Je me doutais que ce n’était pas facile pour elle de prétendre ne pas détester chasser, et j’appréciais ses efforts.

« Tu penses pouvoir en faire un toute seule ? Je te montre encore une fois pour le suivant, et ensuite tu essayes de toi-même, d’accord ? »

J’avais quelque peu perdu l’objectif de la faire se souvenir de choses, mais ce n’était pas le moment. La moisson arrivait, et il ne fallait clairement pas que ça se produise pendant mon absence. J’avais donc avancé avec elle un peu plus loin, lui avait remontré de la même manière le suivant, et lui avait ensuite laissé en faire un seule tout en gardant un œil sur elle malgré tout.

« C’est très bien, tu t’en sors très bien Az. »

Elle avait terminé le piège correctement, j’étais assez fier, et je pouvais voir qu’elle aussi. Lorsqu’elle se redressa, je poussais son épaule avec ma main pour l’amener dans une direction différente.

« Viens, allons trouver un coin à l’abri pour manger en attendant qu’on prenne quelque chose. »

Je l’avais amenée dans une petite clairière assez reculée, d’où on pourrait entendre et voir venir des pacificateurs si jamais. Ca n’arrivait que rarement par-ci, mais on n’était jamais assez prudent. J’avais sorti les sandwichs préparé le matin du sac, et je m’étais assis contre un arbre à côté d’elle avant de lui en tendre un. Pas vraiment les chics repas du Capitole, mais je pense qu’elle avait commencé à s’y habituer.

« Alors, qu’est-ce que tu as pensé de la chasse ? Pas de souv… »

J’avais levé la main pour la faire taire et lui montrer une direction un peu plus haute perchée. Là se tenait une magnifique biche, complétement à découvert. Il n’y avait bien sûr pas d’intérêt à la tuer ; on n’aurait jamais pu la ramener. Elle resta plantée là plusieurs minutes avant que le vent ne tourne et qu’elle ne perçoive notre odeur, et reparte en courant dans la forêt. J’avais regardé Azylis qui semblait émerveillée devant l’animal, m’arrachant un sourire.

« Je suis désolé que tu ne puisse pas sortir davantage. C’est seulement temporaire … »

Oui, jusqu’à ce que tu te souviennes ou que les rebelles décident que c’est trop long …

« Si je reviens on fera ça plus souvent. »

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MessageSujet: Re: Une dernière chance    Une dernière chance  EmptyDim 10 Juil - 21:39

Je le regardai aussi fière qu'une gamine qui venait de réussir son puzzle. Une attitude un peu altière mais tellement adorable avec un immense sourire. Je riais d'ailleurs. Je m'étais concentrée comme jamais pour comprendre ce que je devais faire et mettre en place le prochain piège. (Et c'était pas facile de chasser mes idées salaces sur tout ce qu'il aurait pu faire avec ses si belles mains) Hors de question de me louper, je n'étais quand même pas une bonne à rien. J'avais reproduit tranquillement et minutieusement chacun de ses gestes, avec quelques erreurs mais pas assez pour me rater. Et voilà, bientôt à nous le bon petit lapin. Mignon lapin... Ca me fendait le coeur mais c'était la vie après tout. Enfin surtout j'avais sentie son regard exaspéré quand j'avais dit ça...
Et mais en plus je pourrais me faire une belle écharpe avec la fourure ! Pourvue qu'elle ne soit pas trop abîmée. Je gardais ça pour moi, ça m'occuperait pendant quelques jours quand il serait... Rien. Je ne penserais pas à ça. Je souris à nouveau, un peu forcée.

Par contre, j'avais envie d'être contre lui, voire dans ses bras et je ne risquais de laisser passer la moindre occasion. Plutôt le contraire même, je comptais bien tout faire pour le provoquer. Le baiser de l'autre jour ne voulait pas sortir de mes pensées, j'avais trop attendu et la journée passerait déjà beaucoup trop vite pour patienter encore. Donc quand il me poussa avec sa main sur mon épaule, je trouvai moyen de me rapprocher de lui comme s'il avait voulu poser réellement son bras par dessus mes épaules. Peut-être que c'était le cas d'ailleurs et qu'il n'avait pas osé. Et pareil quand nous fumes assis, je me glissais contre lui au maximum. J'entamais son sandwich gentiment, sans rien dire. C'était pas mauvais et plutôt pratique. Sommes toute, j'étais plutôt bonne pâte. Je m'adaptais, un véritable caméléon. Je regardais la forêt autour de nous, tout en mâchant, c'était charmant. C'est d'ailleurs la bouche pleine que j'allais lui répondre lorsqu'il interrompit la discussion.

Stupéfaite, je regardais dans la direction indiquée. Prenant quelques secondes pour avaler avant de prendre un air ébahie. Wahou. Cet animal était d'une grâce... L'idée de le chasser ne me traversa même pas l'esprit. La biche, ça se mange ? J'en avais sans doute déjà mangé, mais aucun moyen de me souvenir. En l'instant j'aurais dit que non. En tout cas, j'étais sûre d'une chose, je n'en avais jamais vu en vrai. J'étais sans voix devant tant de beauté et d'élégance. Malheureusement, j'étais en compagnie d'un rabat-joie. Si...

- Melvil ! Tu reviendras et nous retournerons chasser - je pris sa main dans la mienne et la pressai entre mes doigts - Cette biche est notre bonne étoile. Elle vous portera chance demain.

Cela ne valait rien, mais j'étais sincère et j'y croyais vraiment. Il y avait des choses comme ça dans la vie qui n'avait pas d'explications. Un genre de destin. Et soudainement dans mon esprit crédule et un peu fou, tout devenait notre destinée. Mon accident, la perte de mémoire, nous deux réunis. C'était pas fait pour s'arrêter demain, il y avait un futur pour nous dans cet ensemble de possibilités qu'était la vie. Je plongeai dans ses abîmes bleus avec le plus grand sérieux du monde.

- Promets-moi que tu feras tout pour me revenir.

Je le regardais. J'attendais. Je serrais sa main plus fort. Pourquoi est-ce qu'il ne m'embrassait pas ? C'était pas à moi de faire ce pas là, je m'étais faite rembarrer la dernière fois. Et... Et, mais, attendez une minute. Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Je suis sa femme, pourquoi il hésite ? Il en crève forcément d'envie puisqu'il m'aime. Alors c'est quoi le soucis ? J'aurais pu, à partir de là, comprendre tout ce qui n'allait pas dans l'histoire mais j'étais Azilys, je ne voyais que ce qui sautait aux yeux. Il m'aurait fallut plus d'indices pour me méfier. Au lieu donc de trouver ça louche, j'en déduisais que je pouvais finalement foncer sans risques. Il avait peur de quelque chose et les détails m'importaient peu, moi juste de ne pas être assez désirable, ce que je savais être faux. Évidemment. Ce que j'avais pu être bête.

Je n'attendais donc pas une minute de plus. C'était notre dernière journée avant un moment et nous avions déjà assez perdu de temps comme ça. Sûre de moi, je l'enjambai et vins m'asseoir sur lui, les genoux dans la terre, les mains sur son torse. J'avais toujours ce même air sérieux de celle qui s'apprête à mettre les points sur les i.

- Ecoute. Je suis peut-être un peu différente, je ne me souviendrais peut-être jamais de ma vie avant, de mes sentiments pour toi. Mais ces sentiments peuvent renaitre. Je suis en train de retomber amoureuse de toi Melvil, parce que tu es un homme merveilleux. Alors arrête de te retenir de m'aimer et profitons pleinement de cette merveilleuse journée... J'en ai autant envie que toi.
En plus, j'ai plein d'idées de comment nous occuper en attendant que les pièges trouvent une proie...


Je finis sur un sourire coquin. Si avec ça, il ne m'embrasse pas... Je ne sais plus quoi faire. Sans le savoir, je le mets devant un énorme dilemme, accepter de jouer le jeu jusqu'au bout ou me repousser et prendre le risque de me froisser pour cette dernière journée. Peut-être réellement la dernière de nos vies. Même si moi, je crois au destin, je sais qu'il va revenir. Je suis certaine que sa soeur ne sera pas tirée au sort.
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MessageSujet: Re: Une dernière chance    Une dernière chance  EmptyDim 24 Juil - 10:20





Une dernière chance ...




Je regardais Azylis porter un regard émerveillé vers la biche. Même moi qui étais habitué, j’étais toujours en admiration devant ses animaux que je ne chassais jamais. Bien sûr, ça n’avait rien à voir avec la beauté de cet animal ; mais un tel gibier aurait été impossible à transporter jusque la maison en toute discrétion. Puis elle tourna sa tête vers moi.

« Melvil ! Tu reviendras et nous retournerons chasser. Cette biche est notre bonne étoile. Elle vous portera chance demain. »

Elle glissa sa main dans la mienne, et je ne pus retenir un léger sourire, entre amusé et un brin moqueur. C’était adorable, bien sûr. Cette façon innocente de se raccrocher à n’importe quel signe. Mais il n’y avait rien à faire ; je ne croyais plus en la chance et ce depuis longtemps. Je fixais Azylis quelques instants. Ce qu’elle était, cette … Chose … Si étrange et si particulière. Je n’arrivais pas à savoir ce qu’elle était. Sa perte de mémoire l’avait rendue différente. Beaucoup moins dure et plus naïve qu’une femme des districts, parce que la violence et la douleur qui régnaient ici lui étaient étrangères. Mais beaucoup plus simple et plus naïve qu’une Capitolienne. Dans certains aspects, elle pouvait faire penser à une enfant, qui n’avait pas encore conscience de ce qui se passait vraiment ici. Je n’avais pas envie qu’elle grandisse.

« Promets-moi que tu feras tout pour me revenir. »

Elle m’avait regardé dans les yeux, et je ne lâchai pas son regard.

« Bien sûr que je te le promets. »

Au fond de moi, je savais combien cette promesse était un mensonge. Mais je n’étais plus à un près, non ? Je savais que Faye n’irait pas aux jeux. Brook se porterait volontaire dans ce cas, j’en avais la certitude. Et dans ce cas, je me porterais volontaire. Je n’étais pas assez idiot pour ne pas avoir vu clair dans la proposition des Juges : pouvoir accompagner les tributs pour les protéger signifiait finalement se sacrifier pour eux. Ils ne nous laisseraient jamais revenir à deux. Promettre de tout faire pour revenir était donc un leurre, mais rien n’était fait. Je ne voyais pas d’intérêt à lui faire peur pour rien, à la faire souffrir plus que nécessaire. Soudain, elle s’approcha de moi et vint s’installer à califourchon sur moi. Mon cœur s’accéléra. Merde, merde, merde, Az. Qu’est-ce que tu fou ? Qu’est-ce qui se passe, comment je l’empêche ? Ma main s’installa presque par reflexe dans le bas de son dos pour la maintenir. Melvil, réfléchis. Ne fais rien d’inconsidéré.

« Ecoute. Je suis peut-être un peu différente, je ne me souviendrais peut-être jamais de ma vie avant, de mes sentiments pour toi. Mais ces sentiments peuvent renaitre. Je suis en train de retomber amoureuse de toi Melvil, parce que tu es un homme merveilleux. »

Mon cœur se stoppa net. Bon sang Az, non. Non, ne dis pas des choses pareilles. Tu ne peux pas retomber amoureuse de moi, tu ne l’as jamais été. Et je suis tout le contraire d’un homme merveilleux. Je me forçais à maintenir son regard. Pendant une seconde, je songeais à tout lui dire. A lui dire que je n’étais pas qui elle croyait, ce qu’elle pensait. Parce que voilà, elle avait prononcé le mot amour. A cet instant, j’avais su qu’elle souffrirait encore davantage, et que j’en étais le seul responsable.

« Alors arrête de te retenir de m'aimer et profitons pleinement de cette merveilleuse journée... J'en ai autant envie que toi. En plus, j'ai plein d'idées de comment nous occuper en attendant que les pièges trouvent une proie... »

Mon cerveau tournait à mille à l’heure. Il ne fallait pas. J’en avais pourtant envie. Qu’aurait-fait son mari ?? Il aurait fait ce que j’avais envie de faire. Ce qu’elle disait aurait été une joie immense pour lui. Lui aussi en aurait eu envie. Alors sans réfléchir davantage, je resserrais mon étreinte et la rapprochais encore plus de moi, la collant presque à moi et je l’embrassais. Ce fut d’abord un petit baiser, court, presque du bout des lèvres, mais bien vite, je m’emparais avidement des siennes et je plongeais dans un baiser passionné.

Je l’embrassais longuement, mes mains glissant doucement plus bas dans son dos, passant sous son T-shirt, effleurant sa peau … Rapidement, mon corps répondit complétement à ses appels, une bosse commençant à se former dans mon pantalon. Ce fut un électrochoc. Bon sang, qu’est-ce que je fouttais ? Si je continuais, je savais pertinemment où ça allait me mener. J’avais déjà eu l’expérience la dernière fois. Il fallait que j’arrête ça au plus vite. Mais pourquoi son mari aurait-il arrêté ? Je reculais légèrement ma tête, lâchant Azylis.

« Chut, chut, stop Az … »

Je la retins à distance par les hanches. Je ne voulais pas qu’elle prenne ça pour un encouragement.

« J’en ai très envie … »

Voilà au moins une chose qui n’était pas un mensonge.

« Mais il ne faut pas. Pas comme ça, pas maintenant. »

Je me concentrais au maximum pour essayer de penser à la mission, et à la fois aussi comme un mari. Il fallait que je trouve, vite.

« Tu ne sais pas qui je suis. Tu n’as pas tes souvenirs, tu ne sais pas qui tu es. Ca ne semble pas … Bien. »

Je devais la rassurer. Je ne voulais pas qu’elle se fasse de fausses idées, ou qu’elle se sente mal. Pas comme moi. Elle ne méritait pas ça.

« J’ai envie que tu récupères tes souvenirs. Et s’ils ne reviennent pas, qu’on s’en construise d’autres. Pas que tu te précipites dans ce que moi je veux sous-prétexte que je pourrais ne pas revenir. »

Ma main glissa une mèche de cheveux derrière son oreille. Je me dégouttais, mais je savais que c’était ce qu’il fallait faire. Au moins, je n’avais pas cédé à mes envies. J’aurais pu me dégoutter encore plus. On se console comme on peut …

« Ca sonnerait comme un au revoir. »

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MessageSujet: Re: Une dernière chance    Une dernière chance  EmptyVen 9 Sep - 23:14

Je levais les yeux au ciel.
Et voilà. Il se débinait. Je devais vraiment pas être assez sexy pour lui. Sans doute les années de mariage. Puisque lui s'en souvenait, moi pas. Ca ne pouvait être qu'une certaine lassitude. Ou la raison. Foutue raison.

Je le regardais, complètement dépitée. Franchement à deux doigts de pleurer mais je me retenais de toutes mes forces. Je l'écoutais s'expliquer et c'était... terriblement censé. A un point où c'en était déprimant. Il avait raison mais une petite voix en moi me disait que c'était pas si grave, une petite partie de jambes en l'air ne faisait de mal à personne... Et puis ça lui aurait fait un bon souvenir de moi à emmener au capitole.

La tristesse.

Habilement, je repassai une jambe de l'autre côté et me laissai tomber contre son épaule. Qu'il le veuille ou non, il devra me faire un câlin. J'ai quand même mérité ça en lot de consolation. En prime j'y suis plutôt bien, je pourrais y rester des heures. J'ai même réussi à murmurer un « D'accord. » bougon pour lui signifier que je cède et avec une certaine bonne volonté. J'ai quand même pas oublié que c'était notre dernier jour ensemble et je n'aurais pas voulu le gacher avec mon sale caractère et mon côté entreprenante.

Ensuite on est resté un long moment je crois, comme ça, moi assise sur ses cuisses, dans ses bras. A ne rien faire. A ne rien dire. Sans dormir, il fallait profiter de chaque seconde. J'ai même fini par retrouver le sourire. Et puis quand j'eues eu ma dose de silence, je lui ai raconté une petite histoire. Elle m'est venue comme ça, très facilement et de je ne sais où. Une histoire d'un petit garçon qui avait un ami qui était un renard. Une histoire pour enfant. J'avais oublié la fin. (Certainement pas très joyeuse.)

On avait discuté, on avait ri. J'avais insisté pour retourner voir les pièges. Et puis je lui avais demandé un cours de tir à l'arc, dés fois que j'ai besoin de chasser en son absence ! J'avais souri. C'était une belle journée.

Enfin il avait fallu rentrer.
Je n'avais jamais autant cauchemardé que cette nuit là.
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Une dernière chance

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