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 Comment dormir la veille de la moisson ?

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MessageSujet: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyDim 3 Juil - 14:19





Brook & Melvil





Ca avait été des jours intenses. La moisson était demain. J’avais passé la journée à la chasse, avec Azylis. Ca avait un peu rattrapé la façon dont j’avais merdé la veille, même si je ne me l’expliquais toujours pas, et que je me le pardonnais encore moins. Entre ça, la rédaction de ma lettre à Faye, et les arrangements de dernière minute avec les rebelles qui n’avaient pas manqué de me signaler que ma mission était au point mort, autant dire que cette journée dehors m’avait fait du bien. J’étais plus serein, quelque part, d’avoir pu offrir à Azylis une dernière « belle journée » avant la suite, qui semblait bien incertaine pour tous.

Mais le soir, sur le canapé, ma tête tournait dans tous les sens. Je réfléchissais à tout ; au lendemain, au risque que Faye soit tiré, au risque que Brooklyn se porte volontaire pour elle, au destin d’Azylis si je ne revenais pas, à ce qu’il faudrait faire si je revenais. Après deux heures allongé comme ça, lorsqu’il fut clair que j’arriverais pas à dormir, je décidai de sortir de la maison prendre l’air. Avec une bonne bouteille de Rhum. Mes pas me dirigèrent tout naturellement chez Brooklyn. On s’était plus ou moins déjà fait nos adieux, mais j’étais prêt à parier qu’elle non plus ne dormait pas. Il y avait de la lumière à sa fenêtre. J’approchais et je toquais doucement. Quelques secondes après, la fenêtre s’ouvrait. Je lui souris en agitant la bouteille de Rhum sous son nez. Bon, c’était clairement une très mauvaise idée, je le réalisais seulement : Brook était un peu jeune pour boire des trucs aussi forts. Je n’aurais jamais proposé ça à Faye, qui avait le même âge. Mais j’étais là, et c’était trop tard. Si je pivotai en disant que je venais juste dire bonjour et que je repartais avec ma bouteille à la main, elle me tirerait sans doute avec son arc comme un lapin.

« J’ai de quoi t’aider à bien dormir … C’est presque aussi efficace que le thé. »

Elle me lança un regard qui me fit sourire. Je la fixai, inclinant un peu ma tête.

« Tu me fais rentrer ? Promis, aucune requête ce soir. »

Je passais rapidement la fenêtre tandis qu’elle la refermait. Je posai la bouteille sur la table et sorti deux verres sur la table.

« Alors, la mission avance bien ? »

Je nous remplit les verres un instant avant de le lever en l’air.

« Puisse le sort nous être favorable. »

Et je le descends, cul sec, avant d’en reverser un autre. Je la regarde un moment avant de lancer sur le Capitole … Je sais bien ce qu’elle en pense. J’en pense moi-même une sacré dose de choses pas jolies.

« J’arrive pas à croire que c’est demain, que je vais y retourner. J’ai autant envie d’y aller que de me retrouver pendu sur la place publique. J’ai tellement horreur des réceptions là-bas … Mais d’un autre côté, y’a vraiment des choses … J’aimerais que tu puisses voir, un jour. »

Je reste pensif. Malgré toute l’horreur là-bas, les femmes et les fêtes qui virent à l’orgie, j’ai toujours cette sorte de surprise lorsque le train approche du Capitole. On ne peut pas nier que c’est grandiose. Les bâtiments, les rues, les gens. Tout est si différent de chez nous, un autre monde. Et tous les gens n’y sont pas mauvais.

« Je sais bien ce que t’en pense. Mais vraiment, y’a des choses là-bas qui sont juste, majestueuses. Et contrairement à ce qu’on nous raconte, tout n’y est pas aussi horrible. Y’a des gens bien. Regarde Héspéros, avec lequel je vais en mission. Il est rebelle. Un des plus dévoué que je connais. Et il est juge, aussi. Le monde là-bas comme ici n’est pas noir ou blanc … J’espère qu’un jour tu le verras. »

Et je descendis mon second verre de Rhum. Je savais que j’avais entamé une discussion difficile. J’avais failli l’avoir, quelques jours auparavant. Mais Brooklyn l’avait dit : c’était peut-être la dernière fois qu’on se verrait. J’aurais tellement voulu lui ouvrir les yeux, qu’elle puisse voir les choses comme moi je les voyais. C’est vrai, les rebelles avaient une fausse image du Capitole. Le Capitole une fausse image des rebelles. Les mentors étaient peut-être les seuls à vraiment pouvoir voir les deux facettes de Panem, mais personne n’écoutait vraiment ce qu’on avait à dire sur le sujet.



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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyDim 3 Juil - 21:40




Comment dormir la veille de la moisson ?
Brooklyn & Melvil

Peut-être demain. Comme l’an passé, j’appréhende cette journée autant que je la désire. Ce sera la moisson, peut-être la dernière. Peut-être que mon nom sera tiré, peut-être que celui de Faye le sera et que je crierai que je suis volontaire. Mais cette année, ça a une… saveur particulière à cause des nouvelles règles. Melvil affirme qu’il descendrait dans l’arène avec moi… Je ne sais pas si c’est une bonne chose. Il a déjà donné et on s’inquièterait tellement l’un pour l’autre qu’on ne serait peut-être pas assez concentré. Je regarde distraitement les photos de famille, recroquevillée dans mon fauteuil. J’ai eu tellement peur quand le nom de Blake a été appelé. Nous avions survécu à la mort de notre père, mais celle de mon frère nous a brisés. Tellement de gens sont détruits par ces jeux. Ceux qui y meurent, ceux qui y survivent, et tous les autres. Si je suis appelée demain, au moins, je ne laisserai ni frère et sœur attristés, ni parents, ni petit ami éploré.

Je referme le livre, mon attention étant attirée par un bruit… La fenêtre ? Melvil ? Il a vraiment un problème avec le concept de porte d’entrée décidément, mais il est pardonnable avec sa bouteille de rhum. Reste à savoir pourquoi il vient, parce que m’acheter avec de l’alcool… Bon, s’il ne vient pas pour me demander je ne sais quelle protection sur je ne sais qui, alors ça passe.

« Tu n’es pas obligé de me rejouer la scène du balcon de Roméo et Juliette à chaque fois tu sais. »

Surtout qu’ils meurent à la fin. Enfin je crois, je n’étais pas vraiment attentive en classe. Je l’observe un peu faire comme chez lui avant d’hésiter entre éclater de rire et pleurer.

« La mission…. Non, non pas vraiment. Je pense que ce sera vraiment la merde. Mais genre, vraiment.  J’ai l’impression que notre plan tient la route mais… Va savoir tout ce qu’il peut se passer. Déjà rien que se mettre d’accord… Mais si ça tombe la question ne se posera pas pour moi. Ta bouteille tombe bien. »

Je trinque avec lui, répétant avec ironie la traditionnelle sentence. Tu parles, le sort nous sera favorable le jour où on mettra le capitole à terre. Imitant Melvil, j’avale d’une traite le verre en grimaçant un peu, à cause de la chaleur du rhum sur ma gorge. Puis ça redevient sérieux. Oui, c’est demain, et c’est vrai que pour lui, c’est un peu la même chose tous les ans. Je n’aimerais pas être à sa place, devoir regarder mes protéger mourir et côtoyer ces ordures qui se délectent du spectacle. Non, vraiment, ça doit être horrible. En plus ces gens sont d’un ridicule, ils ne comprennent rien à ce qui se passe chez nous.

« La seule occasion que j’aurai d’aller là-bas, ce serait en étant sélectionnée tu sais. »

Parce que franchement, je pense qu’il est de notoriété publique chez les rebelles que je ferai sévèrement tâche là-bas s’ils m’envoyaient en mission. On me repèrerait tout de suite. Je n’ai pas leurs beaux vêtements, leurs coiffures, leur manières, la bonne attitude à adopter en société. Avec mes guenilles et ma façon d’être je doute de me fondre dans la masse. D’un autre côté, ce n’est pas un coin de Panem que j’ai envie de découvrir. Je ne les aime pas du tout, je hais ce qu’ils représentent.

Je fais une moue… contrariée, sceptique… un savant mélange de plein d’émotions et d’expression. Je n’aime pas quand il commence à partir dans des éloges du Capitole. Ah non hein, il ne va pas commencer avec ses leçons de morale, je lève les yeux au ciel.

« Héspéros c’est un cas. Un cas parmi des centaines. Je ne pense pas qu’ils échangeraient leur situation avec la nôtre. Avoir faim, avoir froid, mourir en s’acharnant à gagner de quoi manger pour un jour ou deux, ils ne connaissent pas. J’suis pas certaine qu’ils nous écouteront et accepteront tous bien gentiment de partager leurs biens et de se salir les mains pour travailler tu vois. »

J’avale mon verre, au goût cette fois plus amer. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec lui, pas ce soir. Et je n’ai pas envie qu’il me traite comme une gosse non plus. Cette fois c’est moi qui m’arme de la bouteille, pour le resservir avant d’en prendre une rasade directement au goulot.

« Allez, tais-toi et bois. »

Parce que pression de la moisson + alcool + sujet sensible, je ne donne pas cher de l’état de ma maison après cette nuit.

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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyDim 3 Juil - 23:18





Brook & Melvil




« La seule occasion que j’aurai d’aller là-bas, ce serait en étant sélectionnée tu sais. »

J’haussais les épaules. Oui, peut-être. Pas forcément. Je réfléchissais. J’aurais tellement aimé qu’elle puisse le voir, sans avoir à en passer par là. J’haussais un sourcil.

« Pas forcément. Il suffirait que les rebelles se décident à t’envoyer en mission là-bas. Franchement, avec une petite robe et un peu de maquillage, si tu te laissais faire, j’suis sûre Gaby ferait des merveilles sur toi. »

C’était clair. Brook était jolie, mais un brin masculine. Elle aurait facilement pu faire des folies au Capitole, si elle se laissait faire. Mais c’était pas vraiment son genre. Brook avait horreur de tout ça. Mais elle était rebelle avant tout, extrême même. Si il le fallait, j’aurais mis ma main au feu qu’elle aurait fait ce qu’il fallait.

« Héspéros c’est un cas. Un cas parmi des centaines. Je ne pense pas qu’ils échangeraient leur situation avec la nôtre. Avoir faim, avoir froid, mourir en s’acharnant à gagner de quoi manger pour un jour ou deux, ils ne connaissent pas. J’suis pas certaine qu’ils nous écouteront et accepteront tous bien gentiment de partager leurs biens et de se salir les mains pour travailler tu vois. »

Je sifflais. Bien sûr qu’ils n’échangeraient pas leur place. Je l’aurais pas fait, moi. Si j’avais été au Capitole, avec Faye, jamais j’aurais voulu aller dans les districts, où elle aurait pu être tirée.

« Tu le ferais toi, à leur place ? Echanger ? »

Elle siffle son verre et nous en ressert un.

« Allez, tais-toi et bois. »

Je prends le verre qu’elle me tend, et je le bois. Et j’en ressers un. Parce que je sais d’avance qu’on va en avoir besoin. Mais je veux lui parler. J’en ai BESOIN. Je veux qu’elle comprenne. J’ai besoin d’en parler. Même si je sais d’avance que ça va mal finir.

« Brook. C’est justement parce que je te prends pas pour une gamine que je te dis ça. »

Je m’approchais d’elle et ma main fit un bref mouvement pour relever son menton.

« Brook, regarde-moi. »

Je plongeais mes yeux dans les siens. Bon sang, que j’avais besoin de le dire. Besoin qu’elle l’entende.

« Si je te dis ça, c’est pas pour t’énerver. Pas parque je te prends pour une gosse. Je connais des mecs de cinquante balais dans les rebelles qui ne comprendraient pas ce que je veux te dire, ça n’a rien à voir. »

Je soupirais. Je n’étais pas certain qu’elle comprenne non plus, mais je la connaissais assez pour espérer que ce soit le cas.

« C’est quelque chose qui m’est apparu clairement, depuis que j’ai eu cette mission avec Azylis. On fait croire à cette femme qu’elle vient des districts. Et juste comme ça, je t’assure Brook. On jurerait une fille du douze. Parce qu’elle croit qu’elle vient des districts, c’est aussi simple que ça. »

Je secouais la tête et repris un verre. J’en avais tellement besoin à ce moment-là.

« Ces gens sont juste nés là-bas, Brook. C’est leur seule faute, d’après les nôtres. Mais combien y ont mis les pieds ? Trois ? Quatre, max. Si on été nés là-bas, est-ce qu’on serait différents ? J’t’en prie, réfléchis une seconde. Je ne dis pas qu’ils sont des anges. Je suis le premier à les subir. Mais c’est le Capitole qui les a fait comme ça. Les Capitoliens ne sont pas nos vrais ennemis, c’est les dirigeants. C’est eux, les vrais coupables. Les Capitoliens sont juste ce qu’ils ont fait d’eux. »

Je fixe Brook droit dans les yeux, et la coupe avant qu’elle ait pu ouvrir la bouche.

« S’il te plait Brook. Ne me réponds pas juste un truc sous l’énervement. Ne me réponds rien, ça n’a pas d’importance. Réfléchis-y juste. S’il te plait. »

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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyLun 4 Juil - 22:55

Brooklyn Lefevre a écrit:



Comment dormir la veille de la moisson ?
Brooklyn & Melvil

Je jette un regard blasé à Melvil. Le genre de regard qui dit « non mais tu te fiche de moi là ou quoi ? ». Il m’imagine vraiment en robe et « maquillée ». Je ne sais même pas vraiment ce que c’est que d’être maquillée. Et je déteste mais alors sévèrement quand je dois « m’habiller » pour la moisson. Comme les guenilles que je vais devoir mettre demain.

« Il y a des filles bien plus jolies et bien plus prêtes que moi pour ce genre de mission. »

Il n’y a jamais eu une once d’hésitation au treize à ce sujet d’ailleurs. Comme les missions séduction, ce n’est jamais mon nom qui vient immédiatement en tête. Moi je suis convaincue que même Gaby n’arriverait pas à me faire passer pour une Capitolienne. On les voit, à la télé, c’est comme si nous étions génétiquement différents. J’aurais l’impression que… je ne sais pas, le charbon est en moi et me trahirait. Et puis il y aurait tellement de trucs à apprendre, sur la gestuelle, les minauderies, sur tout en fait. Qui perdrait son temps à me former ? Question aussi ridicule que la sienne. Ce n’est pas réellement la question que d’échanger nos places avec les Capitoliens, mais il faut se rendre à l’évidence, ils ne sont pas prêts pour une société où ils devraient, comme nous ici, gagner leurs croûtes parfois à la sueur de leur front. Même sans échanger, si on veut une situation plus juste, ils ne pourront plus rester au chaud dans leur tour d’ivoire.

Mais je n’ai pas envie de débattre avec lui. On ne va quand même pas se prendre la tête la vieille de ce qui sera peut-être notre condamnation à mort ! Boire c’est bien mieux, beaucoup plus logique. Mais il faut croire que ce n’est pas du tout dans le plan de Melvil. Je baisse la tête en me mordant la lèvre. Ce n’est pas possible, Mel, il faut vraiment qu’on en vienne toujours à ça ? Il en profite que je ne me méfie pas pour m’obliger à le regarder. Je déteste quand il fait ça ! Généralement je recul, je n’aime pas qu’on empiète dans mon espace vital quand je ne suis pas l’instigatrice du rapprochement. Surtout qu’il m’a déjà fait le coup la dernière fois. Regarde-moi, regarde-moi, il en a de bonnes. Parler, parler, toujours parler ! Pourquoi ? Depuis quand est-il absolument nécessaire de parler ? On peut faire des choses beaucoup plus sympathique que cela. On en a déjà eu une preuve. Et encore le prénom d’Azylis qui revient, comme une éternelle rengaine. Une fille du Douze, c’est ça ouais. Et elle se salit les mains, elle se crève à la tâche pour gagner un peu d’argent ? Ok, Brook, tu te calmes, on ne va pas repartir sur une dispute, pas maintenant, pas vu ce qui se passe demain. Et rebelote sur l’immuable débat. Je soupire un grand coup, reprenant d’une voix calme et posée.

« Ils rient, Melvil. Quand Blake a été tué dans les premières minutes, les caméras ont diffusés des images de Capitoliens qui riaient aux éclats. Ils savent pourtant ce que sont les enfants, ils savent ce que c’est que la mort, ils savent ce que c’est que de perdre un membre de sa famille. Comment peuvent-ils rire, Melvil ? Pour eux, on n’existe pas, on n’est pas réels. On ne vaut peut-être pas mieux que les combats de chiens. Ne me dis pas qu’ils ne savent naturellement pas ce que la mort signifie… »

Je n’ai pas quitté son regard, m’empêchant avec une férocité qui me fait mal de terminer ma phrase. S’ils ne savent pas ce que cela fait, alors il faut le leur montrer. Ils ne pourront comprendre que s’ils l’éprouvent dans leur chair et dans leur âme.

« C’est pas contre eux spécifiquement que je suis en guerre, c’est contre tout ceux qui cautionnent cela. A la limite, qu’ils ne sachant pas ce qu’on endure, qu’ils nous méprisent, je m’en fous. Mais ils rient, Melvil et c’est probablement la chose la plus insupportable que j’ai vue. »

Je me ressers un verre, mes mains tremblant sous le tourbillon d’émotions qui a ressurgi à la mention de ce souvenir.

« J’aime pas en plus que tu me balances ça. On dirait une scène d’adieu. »

Genre, il faut comprendre maintenant, après il sera trop tard, je ne serai plus là pour te guider. Quelle importance, si nous nous retrouvons tous deux dans l’arène après tout ?

« Et je ne suis pas une sentimentale ! », que j’ajoute en pointant un index accusateur vers lui. Qu’il n’ose pas dire ça.

BY .SOULMATES

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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyVen 8 Juil - 23:40





Brook & Melvil




« Ils rient, Melvil. Quand Blake a été tué dans les premières minutes, les caméras ont diffusés des images de Capitoliens qui riaient aux éclats. Ils savent pourtant ce que sont les enfants, ils savent ce que c’est que la mort, ils savent ce que c’est que de perdre un membre de sa famille. Comment peuvent-ils rire, Melvil ? Pour eux, on n’existe pas, on n’est pas réels. On ne vaut peut-être pas mieux que les combats de chiens. Ne me dis pas qu’ils ne savent naturellement pas ce que la mort signifie… »

Et elle me fixe en plus. Bon sang. Je ne sais pas quoi dire. Parce que tout ce qu’elle dit, c’est la pure et stricte vérité, voilà. Je n’ai rien dire. Rien à faire. Elle a raison sur ce point. Cette idée me désole. Je n’ai qu’une chose qui me traverse l’esprit … « Pas tous. » Mais franchement, pour le défense, ça reste un peu faible.

« C’est pas contre eux spécifiquement que je suis en guerre, c’est contre tous ceux qui cautionnent cela. A la limite, qu’ils ne sachant pas ce qu’on endure, qu’ils nous méprisent, je m’en fous. Mais ils rient, Melvil et c’est probablement la chose la plus insupportable que j’ai vue. »

Je sais bien. Je l’ai vécu moi aussi, je m’en rappelle. C’est d’ailleurs à ce moment-là que j’avais craqué et que Mia m’avait recrutée. Ca me semble si loin parfois …

« J’aime pas en plus que tu me balances ça. On dirait une scène d’adieu. »

Je lève les yeux au ciel. Et mélodramatique par-dessus le marché. Ce n’était pas une scène d’adieu. Ou en était-ce une ? Je n’étais pas très sûr en fait. Peut-être un peu. Après tout, on avait plus de chance de mourir à la prochaine semaine que d’y survivre, et ce quoiqu’il se passe.

« Et je ne suis pas une sentimentale ! ».

Je la regardais me pointer du doigt avec un léger sourire.

« Si tu le dis, qui suis-je pour te contredire ? »

J’haussais un sourcil. Clairement, il n’y avait pas plus « sentimentale » que Brook. Pas dans le sens, rose bonbon ou larmoyant bien sûr. Mais je ne connaissais personne qui soit autant guidée par ses sentiments. Tout ce qu’elle faisait, elle le faisait pour son frère, son père, sa mère … Morts il y a plusieurs années. Faites-donc plus sentimentale que ça … Je m’avançai vers elle.

« Ok, ressers-moi un verre … »

Je le bus d’une traite avant de me lancer. Je fixais Brook.

« Brook écoute, faut vraiment que je te parle d’un truc, d’accord. J’peux t’en parler qu’à toi. Faut juste, pas que tu t’énerves. Même si tu le feras, pour la forme, mais ensuite, j’ai vraiment besoin que t’essaye d’être sérieuse et de me dire clairement ce que tu penses … »

Je repris un verre. Bon sang, ça allait être dur. Mais j’avais besoin d’elle sur ce coup. Elle était la seule qui puisse me dire la vérité.

« Après ça, j’te le promets, j’aborderais plus jamais le sujet. »

Ouais, fallait mettre une carotte au bout. Je continuais toujours à la fixer. Comme si ça allait changer quoi que ce soit, comme si ça allait « la tenir ».

« Je suis perdu dans ma mission. Avec Azylis. Je sais, ce que t’as dit. Sur leur rire. Mais Brook, Azylis … C’est comme une page blanche. Elle se souvient pas d’avoir fait tout ça. Elle est … Comme une enfant … »

Enfant que t’as failli te tapper. Te sens pas obliger de l’oublier dans le récit, hein Melvil. Je voyais qu’elle n’aimait pas le sujet.

« S’il te plait. Ce que je veux dire c’est qu’elle n’a rien fait. Elle ne sait pas par quel morceau tenir une arme, elle a été battue à mort. Et moi, je sais pas quoi faire avec ça. Si elle recouvre ses souvenirs, je suis censé la tuer. Si elle ne se rappelle de rien, c’est aussi ce qui est censé se passer. Je pas juste l’abattre Brook, pas alors qu’elle est si … Fragile, innocente, ignorante de tout ce qu’on peut l’accuser d’avoir fait. »

Je soupirais.

« Je sais que je ne peux pas la laisser partir. Mais je ne peux pas la tuer. Je sais qu’on fond, tu ne pourrais pas toi non plus, tuer de sang-froid quelqu’un d’innocent, de désarmé, qui ne sait pas se battre. Qui n’opposerait même aucune résistance. Et je ne sais pas quoi faire. Parce que je veux que cette mission se termine. Parce qu’elle me brouille les idées. Mais je ne peux pas non plus envisager qu’on la tue. Parce que clairement, on n’a pas d’autres options. J’ai retourné le problème dans ma tête. Elle finira soit par s’échapper, et révéler ce qu’elle sait, soit par mourir. Et je ne sais pas comment faire face à l’une ou l’autre de ces solutions … »

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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptySam 9 Juil - 13:59




Comment dormir la veille de la moisson ?
Brooklyn & Melvil

Boire, ça, ça me connait, et ça fait du bien pour relâcher les tensions. Demain… Demain certaines seront fixées. Bizarrement, quand il ouvre de nouveau la bouche, je meurs d’envie d’être déjà demain finalement, l’attente de la Moisson sera encore moins stressante que ça.

« Melvil… »

Déjà, je ne me fâche pas si souvent que ça. Sauf s’il me demande encore de faire quelque chose pendant qu’il sera en mission. Là, effectivement, je vais me fâcher parce que j’ai été claire avec lui la dernière fois.

« Je suppose que je vais encore avoir besoin d’un verre… »

A la vitesse où ça va, il n’y aura bientôt plus une goutte d’alcool dans cette maison. Et comme il tente une séance d’hypnotisme, j’en déduis que c’est non seulement vraiment important, mais surtout que je ne vais vraiment pas aimer.

Oh putain Melvil, tu fais vraiment chier.

Je soupire tentant de lâcher son regard quand il prononce encore une fois le nom de sa mission. Mais il m’oblige à le regarder. Et effectivement, je sens comme un léger énervement poindre en moi. Il se pose beaucoup trop de questions. Sérieusement. Elle a fait ce dont elle a été accusée, ne pas s’en souvenir n’est pas une excuse.

« Oh s’il te plait Melvil, c’est momentané tout ça ! »

Fragile, innocente, j’t’en collerai moi ! Moi aussi je sais jouer la fille innocente et fragile si je veux. C’est facile ça, d’échapper à une punition parce qu’on a « oublié ». Dans quel monde ça marche ça ? J’espère bien qu’elle va retrouver ses souvenirs tiens, histoire qu’elle tombe le masque et montre la capitolienne qu’elle est réellement. On verra si elle est encore la blanche colombe qu’il décrit. Je ne pourrai pas la tuer… Si vraiment ça l’embête de le faire… Je peux rendre service hein. Je n’ai jamais tué « d’innocents » comme il dit, toujours des gens qui savaient exactement ce qu’ils faisaient. Mais peut-être que je pourrais faire une exception.

Elle lui brouille les idées… Il réfléchit beaucoup trop. C’est une mission, les ordres sont clairs. Normalement les idées n’ont pas à être brouillées. Cas 1 : tu fais ça, cas 2 : tu fais ça. Clair, net et précis. Mais je suppose que jouer au mari avec une gentille petite femme absolument parfaite ça doit brouiller les idées.

« Elle est un danger incroyable si elle recouvre la mémoire. Ce n’est pas n’importe qui… »

Ne fais pas cette tête-là, Melvil, tu ne m’aides pas. Et moi aussi j’ai envie que cette mission s’arrête. Je me passe une main dans les cheveux, poussant un gros soupir, avant de le pousser d’un coup d’épaule pour aller me vautrer dans mon fauteuil. Si Azylis retrouve ses souvenirs, on pourra peut-être obtenir les infos que détenait son mari, mais il faudra l’éliminer.  Mais si elle ne se souvient jamais… Aucun intérêt de la garder en vie. Mais Melvil sera coincé jusqu’au bout vu qu’il refusera qu’on touche à elle. On est dans la panade. Et je ne suis pas spécialement réputée au D13 pour mes plans géniaux. Je suis plutôt une petite main moi, pas un cerveau.

« Si elle n’a pas commencé à recouvrer la mémoire, peut-être qu’il vaut mieux la maintenir dans cet état. Tu m’as dit la dernière fois qu’on jurerait une fille de chez nous. Autant le lui faire croire. En occultant cette fois votre pseudo relation. »

Même si elle a déjà eu quelques brides, mais ça demanderait plus de travail. Je relève la tête vers lui, je me doute qu’il ne va pas forcément comprendre ce que je veux dire par là. Il ne va pas l’abandonner pour en prime lui briser le cœur et la laisser seule sans souvenir. Trop chevaleresque pour ça.

« Tu sais que ma mère était une passionnée de plantes et qu’elle les a étudiées et a lu tous les bouquins qu’on pouvait trouver dans le district… »

Une sorte d’herboriste, je ne sais pas trop le nom, mais elle travaillait les plantes qu’on pouvait trouver dans le coin pour en faire des remèdes en tous genres. Elle m’avait appris deux trois choses.

« Comment tu crois que je connais la laitue sauvage ? Je sais que tu ne vas pas aimer l’idée, mais peut-être qu’on pourrait lui faire perdre la mémoire à court terme, tout en la maintenant dans le district pour la surveiller. Mais tu ne serais plus tout seul sur ce coup-là, et elle se souviendrait seulement qu’elle appartient au D12. Mais pour ça, il nous faudrait de la … mince comment ça s’appelle déjà… de la datura ! Bon, je préfère être honnête, sur le coup, les effets ne sont pas très jolis, mais ils s’accompagnent d’une perte de mémoire. Une nouvelle coupe de cheveux et voilà. »

On ne lui taperait pas dessus comme ça. Elle oublie le mensonge construit autour d’elle, les souvenirs qui pourraient lui revenir, et elle devra se reconstruire au D12, grâce à tout le district. Elle fera sa vie de son côté, et pour éviter le moindre risque de réminiscence, je pourrais agrémenter un plat de temps en temps avec la datura correctement préparée.

« Et si c’est trop dangereux de la maintenir au 12, dans n’importe quel autre district, sous la surveillance de quelqu’un de confiance. Ça lui permettrait d’avoir une vie et à toi aussi. Mais je sais que ça ne règle pas le problème des comptes qu’on te demandera au D13, sauf si tu fais passer cela pour un transfert de mission, ce qui pourrait arriver avec le résultat de demain. »

Après tout, il faudrait trouver une solution si Melvil décide de descendre dans l’arène. Je n’arrive pas à croire que je vais vraiment dire ça.

« On simule sa mort et on la transfère sans prévenir les autres. Mais on la confie à quelqu’un en qui tu as vraiment confiance. Avec de la datura. Mais je ne veux pas être au courant si tu choisis cette option. C’est une mission et je n’aime déjà pas ce que je suis en train de faire. Sinon…»

Pourquoi c’est à moi qu’il demande conseil ?

« Sinon on provoque le retour de sa mémoire. Mais ça peut vouloir dire des stimuli… durs. Et on voit comment elle réagit maintenant qu’elle a vu ce qu’est la réalité du district. On lui laisse une chance en gros. Soit elle accepte de rester ici et de se comporter comme une vraie femme du district – et il faudra vraiment qu’on la surveille –, on arrivera à convaincre les autres de son utilité ; soit elle refuse et là je suis désolée mais à part la droguer pour effacer ses souvenirs, je n’ai pas d’idée. »

Je doute qu’elle se dise « nan mais je les aime bien les gens du Douze, qui vivent dans la misère et qui ont participé à l’assassinat de mon mari, je vais rester avec eux ou au moins ne pas les dénoncer ». Et moi aussi je vis dans un monde merveilleux rempli de licornes. Je soupire. Vraiment pas un génie Brooklyn Lefevre, c’est désolant.

« Je suis désolée, mais vraiment… Il y a l’option de mentir au D13 et de la transférer – mais je déteste cette idée, mentir à ceux qui m’ont protégée, je préfèrerai que tu ne me le demandes pas -  effacer sa mémoire à court terme ou tenter le tout pour le tout. Je préfère évidemment l’option qui ne nous oblige pas à mentir ni à totalement abandonner : le tout pour le tout, parce qu’il y a une chance que tu récupères les infos qu’on voulait et tu auras mené ta mission à bout… si tu as réussi à me convaincre de te sortir tout ça, d’envisager des pistes pour arrêter une mission contre les ordres et de lui apporter en prime ma bouffe, je pense que tu peux la convaincre que tous les rebelles ne sont pas des monstres sanguinaires et que les gens du districts ne sont pas que des cafards mais des gens généreux qui méritent d’être aidés. Dans le pire des cas, on bascule sur une des deux premières. »

Je n’arrive vraiment pas à croire que j’ai formulé ces hypothèses à voix haute. Encore moins l’hypothèse d’un saut de confiance alors que moi-même je n’y crois pas du tout. Ou de mentir au D13. Il nous faut au moins les infos qu’elle a, pour que ce ne soit pas un fiasco ni une désobéissance totale. Je me masse le front, bordel… mais quel merdier. Remarquez, ça ne me dérange pas plus que cela qu’Azylis ressemble à un légume sous drogue toute sa vie, ce serait un peu comme si on l’avait tuée après tout.

« Je n’arrive pas à croire à tout ça, là c’est toi qui me brouille les idées – dis-je en me relevant d’un coup avant de faire les cent pas en me tenant la tête – c’est une mission, on ne désobéit pas à une mission… c’est juste pour une question de… justice, que tu ne veux pas aller au bout, n’est-ce pas ? »

Brouiller les idées, j’espère seulement qu’il hésite à cause d’une question de moralité et pas pour autre chose…

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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyMer 13 Juil - 23:54





Brook & Melvil




« Oh s’il te plait Melvil, c’est momentané tout ça ! Elle est un danger incroyable si elle recouvre la mémoire. Ce n’est pas n’importe qui… »

Je sais tout ça. Je sais bien ce que je risque. Les risques que je fais prendre aux autres. Ca a toujours été clair avant ; j’aurais tué même des nôtres pour protéger le plus grand nombre. Mais pour Az, c’était différent : elle n’avait pas demandé à faire partie de tout ça.

« Si elle n’a pas commencé à recouvrer la mémoire, peut-être qu’il vaut mieux la maintenir dans cet état. Tu m’as dit la dernière fois qu’on jurerait une fille de chez nous. Autant le lui faire croire. En occultant cette fois votre pseudo relation. »

J’acquiesçai. Oui bien sûr, j’y avais pensé. Mais le treize ne nous laisserait jamais faire. Il ne prendrait pas le risque, pas pour une seule vie de Capitolienne.

« Tu sais que ma mère était une passionnée de plantes et qu’elle les a étudiées et a lu tous les bouquins qu’on pouvait trouver dans le district… Comment tu crois que je connais la laitue sauvage ? Je sais que tu ne vas pas aimer l’idée, mais peut-être qu’on pourrait lui faire perdre la mémoire à court terme, tout en la maintenant dans le district pour la surveiller. Mais tu ne serais plus tout seul sur ce coup-là, et elle se souviendrait seulement qu’elle appartient au D12. Mais pour ça, il nous faudrait de la … mince comment ça s’appelle déjà… de la datura ! Bon, je préfère être honnête, sur le coup, les effets ne sont pas très jolis, mais ils s’accompagnent d’une perte de mémoire. Une nouvelle coupe de cheveux et voilà. Et si c’est trop dangereux de la maintenir au 12, dans n’importe quel autre district, sous la surveillance de quelqu’un de confiance. Ça lui permettrait d’avoir une vie et à toi aussi. Mais je sais que ça ne règle pas le problème des comptes qu’on te demandera au D13, sauf si tu fais passer cela pour un transfert de mission, ce qui pourrait arriver avec le résultat de demain. »

Je secouai la tête.

« Arrêter la mission pour la redonner à quelqu’un d’autre ne serait pas la solution. Et je pense pas qu’on aurait besoin de plantes. Az…yilis et moi, c’est pas… Fin, je sais pas ce que tu t’imagines, mais je joue pas au p’tit couple marié quand je rentre à la maison. C’est plus compliqué, elle croit être ma femme mais elle n’en a aucun souvenir … Si on voulait achever la mission, je n’aurais qu’à dire que sa mémoire ne revient pas, et que c’est trop dur de vivre comme ça, avec elle mais sans ses souvenirs. Q’uil vaut mieux qu’elle prenne un nouveau départ. Bien sûr, faudrait quelqu’un pour la surveiller. Peut-être que Mia pourrait accepter … »

J’avais besoin que cette mission s’arrête. Elle me faisait perdre les pédales et le sens des réalités. Peut-être que Mia pourrait aider. Je ne pourrais pas compter sur Simon là-dessus, il était bien trop embrigadé par la rebellion. Quoique, d’un côté, Brook l’était aussi, et pourtant elle cherchait à m’aider. Parfois, les gens vous surprennent …

« On simule sa mort et on la transfère sans prévenir les autres. Mais on la confie à quelqu’un en qui tu as vraiment confiance. Avec de la datura. Mais je ne veux pas être au courant si tu choisis cette option. C’est une mission et je n’aime déjà pas ce que je suis en train de faire. Sinon… Sinon on provoque le retour de sa mémoire. Mais ça peut vouloir dire des stimuli… durs. Et on voit comment elle réagit maintenant qu’elle a vu ce qu’est la réalité du district. On lui laisse une chance en gros. Soit elle accepte de rester ici et de se comporter comme une vraie femme du district – et il faudra vraiment qu’on la surveille –, on arrivera à convaincre les autres de son utilité ; soit elle refuse et là je suis désolée mais à part la droguer pour effacer ses souvenirs, je n’ai pas d’idée. »

Je réfléchissais. Bon sang, Brook avait de sacré bonnes idées. Provoquer le retour de sa mémoire … Elle était mignone. C’était pas si simple, elle croyait que je faisais quoi depuis des semaines ?

« Le retour de la mémoire, je compterais pas trop dessus. J’ai tout essayé au cours des dernières semaines, et franchement j’ai pas eu … »

Bon, si, y’a bien eu cette fois. Cette fois où on s’est embrassés, et où elle a dit le nom de son mari. Mais c’était juste ça, rien de plus.

« J’ai pas eu de résultats. Elle a aucun souvenir, de rien du tout. »

Je réfléchissais encore et encore aux propositions de Brook. C’était compliqué, mais elle faisait de sacrés efforts pour m’aider, j’en avais conscience. Pour Azylis, c’était extrêmement compliqué, et risqué qui plus est. La solution la plus simple aurait été de n’impliquer que moi. J’avais déjà vu avec un autre pour la ravitailler pendant mon absence, mais je n’aimais pas l’idée d’impliquer Brooklyn dans tout ça. C’était trop dangereux. Parce que dans tous ses plans, il y avait une faille. Si le Capitole remettait la main dessus, elle pourrait parler. Des gens qu’elle avait vu. J’étais prêt à prendre ce risque avec ma vie. Avec celle de Brook, pas du tout.

« Je suis désolée, mais vraiment… Il y a l’option de mentir au D13 et de la transférer – mais je déteste cette idée, mentir à ceux qui m’ont protégée, je préfèrerai que tu ne me le demandes pas - effacer sa mémoire à court terme ou tenter le tout pour le tout. Je préfère évidemment l’option qui ne nous oblige pas à mentir ni à totalement abandonner : le tout pour le tout, parce qu’il y a une chance que tu récupères les infos qu’on voulait et tu auras mené ta mission à bout… si tu as réussi à me convaincre de te sortir tout ça, d’envisager des pistes pour arrêter une mission contre les ordres et de lui apporter en prime ma bouffe, je pense que tu peux la convaincre que tous les rebelles ne sont pas des monstres sanguinaires et que les gens du districts ne sont pas que des cafards mais des gens généreux qui méritent d’être aidés. Dans le pire des cas, on bascule sur une des deux premières. »

C’était là aussi une bonne idée, mais je l’aimais beaucoup moins. Je connaissais Azylis, celle qui vivait chez moi, sans ses souvenirs. La Azylis en pleine possession de sa mémoire, qui avait été battue à mort par des rebelles serait-elle aussi sympathisante de notre cause ? Serait-elle seulement gentille ou douce ? Je n’avais pas le moyen d’en être certain ; le risque était beaucoup trop gros.

« Je n’arrive pas à croire à tout ça, là c’est toi qui me brouille les idées … C’est une mission, on ne désobéit pas à une mission… c’est juste pour une question de… justice, que tu ne veux pas aller au bout, n’est-ce pas ? »

Je la vis se lever et prendre sa tête entre ses mains, et c’est la que je compris que je lui en demandais beaucoup trop. Je soupirais. Franchement, c’était la seule raison. J’en étais convaincu … J’avais détesté la mission dès le début. Parce que j’avais détesté ce qu’on lui avait fait. Ca n’avait rien à voir avec ce qui avait failli se produire deux jours plus tôt. Les choses étaient claires dans ma tête depuis. Je m’étais laissé un peu emporté dans la mission, mais Brook m’avait remis les idées en place. Je m’en étais assuré aujourd’hui. Je levai un sourcil vers Brook et tentai l’innocence, même si j’avais parfaitement compris ce qu’elle insinuait.

« On peut savoir à quoi tu penses ? »

Je la fixai quelques instants. Bon dieu, ce qu’elle pouvait être dure pour quelqu’un de si jeune. Mais il fallait régler notre affaire rapidement. Je me rapprochai d’elle et posai une main sur son épaule, tout en la regardant droit dans les yeux.

« Merci Brook. Je sais que c’est pas facile pour toi … Mais merci, de m’avoir écouté, conseillé … Tu m’as vraiment aidé. Tu sais que c’est pareil, quoique t’ai besoin, t’auras qu’un mot à dire. »

Je relâchai ma main en me plaçant devant elle. Je savais ce que je devais faire, mais ça ne serait pas maintenant.

« Ok, bon, je ne ferais rien avant mon retour, de toute façon. Mais je ne t’en parlerais pas, je veux pas que tu sois impliquée dans tout ça. D’ailleurs, oublie ce qu’on a dit hier, ne vas rien lui apporter, ne passe même pas la voir. On ne sait jamais. Si ça tourne mal, il vaut mieux que ça ne concerne que moi et le gars du 13. Lui vit là-bas, il risquera rien. Moi, c’est moins grave. Mais toi, tu te mets pas en danger pour ça d’accord ? Si jamais tout se passe bien demain, et que je vais au Capitole et que toi tu restes, tu t’occupes pas d’Azylis. Si elle a moyen de t’identifier derrière, je serais complétement coincé. »

Je pivotai et nous resservi à chacun un verre du Whisky que j’avais amené. Après tant de réflexion, on l’avait bien mérité. Je lui apportai et lui remis dans la main.

« Sérieusement Brook, merci. Rien que d’avoir des idées de solutions en tête, ça m’enlève d’un poids. C’est pas du luxe après la journée qui nous attend demain.»

Ca allait être l’enfer. Mais j’tenais pas à y penser ; elle viendrait bien assez vite. Quelques heures maintenant en fait. Je préférais voir le positif. Je levais mon verre et poussais celui de Brook avec le mien.

« A ta dernière moisson sale gosse. »


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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyJeu 14 Juil - 9:13




Comment dormir la veille de la moisson ?
Brooklyn & Melvil

Oh. Alors il ne joue pas complètement son rôle de faux époux. Je réprime un sourire. C’est ridicule, ça ne devrait pas me faire plaisir et je ne devrais pas me sentir soulagée. C’est une mission après tout. Mais au moins il ne prend pas goût au mensonge, c’est déjà une bonne chose. Et oui, voilà, qu’il refile le bébé à quelqu’un d’autre. Je valide complètement l’idée et je ne me battrai même pas contre lui pour une fois. Pasons à une autre option. Celle du retour à la mémoire.

« T’as essayé la méthode douce depuis des semaines. Tu n’as pas essayé de lui coller la vérité sous le nez, je parie. Il faut lui provoquer des chocs pour que sa mémoire ait une chance de lui revenir. »

Oui, je sais, pas besoin de commenter, il déteste cette idée. Mais il faut quand même que je la formule à voix haute. Parce qu’en plus, moi, je n’aurais pas de problèmes moraux à lui prodiguer quelques stimuli. Mais franchement, toute cette situation, c’est… un vrai sac de nœuds. Et même moi je merde, parce que je lui donne des solutions pour qu’il sorte de mission, parce que je veux qu’elle s’arrête, parce qu’elle m’énerve et que je ne sais même pas pourquoi.

Il ne répond pas à ma question. Et pire que ça, il répond par une autre question. Je déteste quand il fait ça ! Je pense que peut-être il est possible qu’elle te plaise vaguement… Mais je ne vais quand même pas dire ça ! ça sonne déjà ridicule dans ma tête alors si je le dis à voix haute…  sans compter qu’il apprécie un peu trop le Capitole à mon goût.

« Je pense aux meilleures solutions possibles en fonction de ton état d’esprit. »

Et non, je ne baisserai pas le regard, tu auras beau me fixer Melvil, ça ne marche pas à tous les coups. Même le coup de la main sur l’épaule. Même le coup du mer… Oh non, pas le coup du merci. Je veux culpabiliser en paix pour dévier du droit chemin de la mission, ne me remercie pas. Et oui, je sais que c’est pareil, cet idiot m’a dit qu’il irait dans l’arène si je devais y aller. Bon, au moins, je ne serai pas mêlée à tout ça, à sa désobéissance. Mais quelque part, ça m’ennuie un peu, parce que ça veut dire que je ne serai pas là pour couvrir ses arrières en cas de pépins. Je fronce les sourcils. Il est sérieux ? Hier il me demande de passer stimuler Azylis et la nourrir et là de m’en tenir parfaitement éloignée ? Mais il est pire qu’une girouette ! Je pousse un soupir. Je ne suis pas une petite chose à protéger mais je me prends de plein fouet la réalité.

Voilà pourquoi je ne voulais plus être proche de personne à l’origine, parce que c’est une faiblesse. Et ça me fait vraiment très bizarre de me dire que je suis une faille possible chez quelqu’un. Il devrait aller au bout, même si j’avais des emmerdes, c’est comme ça. Mais je ne veux pas qu’il soit coincé à cause de moi. Je ne réponds rien. Tout simplement parce que rien ne me monte au cerveau. Je ne sais pas quoi dire ou quoi faire. A part attraper le verre qu’il me tend. C’est même presque un automatisme.

« Qui serait venu me préparer de bons petits plats brûlés si tu devenais fou en mission ? »

Ou si tu finissais par jouer le rôle du mari. Heureusement, cette phrase là reste dans ma bouche et ne franchit pas le seuil de mes lèvres. Demain. Oui, c’est demain la moisson. Demain que l’on saurait si on part à l’abattoir ou en mission. Cas un, on se reverra très vite, mais plus pour très longtemps. Point positif : j’aurai tout de même ce que je veux, je marcherai dans les pas de Blake et je pourrai ressentir ce qu’il a ressenti et avoir une chance de le venger – et puis un miracle, si je gagnais, ce serait tout de même un beau pied de nez à toutes ces ordures. Cas deux, on ne se revoit plus avant que nos missions aient réussi. Parce que si elles échouent… Autant ne pas y penser.

Ma dernière moisson… C’est vrai que j’aurai vingt-deux ans bientôt et que mon nom ne sera plus dans l’urne. J’y aurai échappé durant des années, mais c’est aussi ma dernière chance…  Trois ans qu’on m’interdit d’y aller, alors que j’y suis préparée. Du moins psychologiquement. Et si je faisais un coup d’éclat demain, prenant la rébellion de court et me portant volontaire malgré leur interdiction ? La raison pour laquelle je ne le ferai pas se trouve devant moi. Hors de question que je lui impose un retour dans l’arène et je sais qu’il le ferai, que c’était sincère.

« Puisse le sort nous être favorable. »

Je réponds presque machinalement, avant de porter le verre à mes lèvres.

« J’ai du mal à réaliser que c’est ma dernière moisson. Après ce sera fini, plus aucun risque pour moi de finir dans l’arène. Mais faut voir le bon côté, si on y est, tu pourras me faire visiter le Capitole. »

Pourquoi aurai-je la chance de passer entre les mailles du filet alors que chaque année vingt-quatre gamins y passent ?

« Tu ne pourras plus me traiter de sale gosse bientôt. Et ça, je sens que ça va être très dur pour toi, il va falloir trouver d’autres arguments… »

Je finis mon verre sans me départir d’un sourire lourd de sous-entendus. D’un côté parce que je sais que ça le met foutrement mal à l’aise alors que franchement, il n’y a pas mort d’homme et que c’était sacrément sympa. Et de l’autre… eh bien justement parce que ça avait été sympa et que s’il n’était pas aussi borné… En plus, on va peut-être être condamnés à mort demain. Donc franchement… Mais je le connais, même si je n’ai officiellement qu’un seul mot à dire si j’ai besoin de quoi que ce soit – et j’ai bien besoin qu’il me fasse oublier toute la conversation qu’on a eu ainsi que le fait que ce sont mes derniers Jeux possibles – je sens que ça ne passera pas comme demande. Néanmoins, je peux bien l’embêter un peu.

« Je crois que je n'arriverai pas à fermer l'oeil cette nuit. »

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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyDim 24 Juil - 15:04





Brook & Melvil





« Je pense aux meilleures solutions possibles en fonction de ton état d’esprit. »

Je la fixai, un léger sourire aux lèvres. Ouais, j’avais bien compris ce que tu voulais dire Brook. J’étais toutefois plutôt reconnaissant qu’elle n’insiste pas sur le sujet. La connaissant, j’étais presque persuadé qu’une demi-douzaine de répliques cinglantes se bousculait derrière ses lèvres, mais qu’elle les retenait au mieux, ce qui n’était pas vraiment dans ses habitudes. Je la remerciais. Elle avait du mal à accepter les remerciements.

« Qui serait venu me préparer de bons petits plats brûlés si tu devenais fou en mission ? »

Je souris. Ah Brook, elle a vraiment la manière de dire les choses de façon détournée. Mais sa phrase m’interpelle quad même.

« T’as mangé aujourd’hui ? Tu veux que je te fasse un truc ? Nan en fait, faudrait mieux que tu fasses. Si on veut te trouver un p’tit mari un jour, vu ton caractère de merdre, faudra que t’améliore ta cuisine si tu veux le gard… Aïe. »

Je la regardais en riant. Elle venait de me frapper. Je levai mon verre, l’imitant.

« Puisse le sort nous être favorable. »

Je répétais ses mots et trinquais, descendant mon verre à mon tour.

« J’ai du mal à réaliser que c’est ma dernière moisson. Après ce sera fini, plus aucun risque pour moi de finir dans l’arène. Mais faut voir le bon côté, si on y est, tu pourras me faire visiter le Capitole. »

Sa dernière moisson. Bientôt, elle serait tirée d’affaire. Bientôt, Faye aussi. Enfin, je pourrais commencer à respirer à nouveau … Mais Brook ne semblait pas comprendre les vrais tenants de mon retour au Capitole avec elle. Ou alors, elle faisait semblant ; avec elle allez savoir. Je ne savais pas vraiment si elle réalisait que si on y allait ensemble, un seul reviendrait. Et si je me portais volontaire pour assurer sa survie là-bas, ça ne serait pas pour l’emmener au bout et la tuer pour revenir.

« J’aurais presque envie que tu te portes volontaire, rien que pour voir les stylistes s’amuser avec toi. Les pauvres, tu n’en ferais qu’une bouchée. »

Je continuais sur le même ton. Si elle l’évitait volontairement, inutile de mettre les pieds dans le plat. Si elle ne se rendait pas compte, alors inutile de l’alarmer. Si ça ne signifiait pas risquer sa vie, j’avoue que l’idée de Brooklyn au Capitole me faisait doucement sourire.

« Tu ne pourras plus me traiter de sale gosse bientôt. Et ça, je sens que ça va être très dur pour toi, il va falloir trouver d’autres arguments… »

Je la regardais, amusé, tout en lui resservant un verre.

« Tu rêves, tu seras toujours ma sale gosse. »

J’ignorais tout à fait volontairement la fin de sa phrase.

« D’ailleurs, maintenant que tu le mentionnes, pas sûr que tu sois en âge de boire de l’alcool jeune fille. »

Je fis mine d’attraper le verre qu’elle tenait à la main, et je mis la main dessus assez rapidement. Je baissais les yeux vers elle avec un sourire amusé.

« Tsss, si on survit à cette semaine, faudra sérieusement qu’on travaille tes reflexes. »

Je restai ainsi, le regard vers Brook quelques secondes de trop, avant de lâcher sa main et de faire quelques pas en arrière pour récupérer mon propre verre. Il serait franchement plus sage d’arrêter de boire. Malgré les barrières que je me mettais, j’avais une attirance pour Brook que je ne pouvais pas nier. Et l’alcool avait tendance à me faire oublier les bons réflexes.

« Je crois que je n'arriverai pas à fermer l'oeil cette nuit. »

Je fis là encore mine d’ignorer l’allusion. Je répondis en me resservant, sans relever la tête.

« Comme beaucoup de gens à Panem cette nuit … »

Je bu encore quelques gorgée avant de me retourner vers elle.

« Je pense à tous ces pauvres parents … J’ai du mal à comprendre qu’on puisse avoir envie de faire des gosses dans un monde pareil … »

J’étais déjà fou d’inquiétudes pour Faye d’année en année, mais ce n’était pas ma faute. Ce n’était pas moi qui l’avais mise dans ce monde. A part au Capitole, où ils étaient tranquilles avec leurs mômes, ici c’était une toute autre histoire.

« T’imagines ? T’en prends directement pour 22 ans d’inquiétudes, tous les ans. Et j’dis 22 ans, c’est si t’as du bol. »

Je réfléchis un instant en replongeant mes lèvres dans mon verre. Y’avait pas beaucoup de gosses au treize, mais j’imagine que ça pouvait se faire.

« Quoique, nous si on avait des enfants, j’suppose qu’on pourrait ne pas les déclarer et les planquer au treize. »

Je vis le regard que me lança Brooklyn et je réalisai ce que je venais de dire. Je me corrigeais rapidement.

« Enfin nous, les rebelles. »

Génant.

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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyDim 24 Juil - 21:55




Comment dormir la veille de la moisson ?
Brooklyn & Melvil

Je lève les yeux au ciel quand il me demande si j’ai mangé. J’ai mangé. Enfin je crois… je suis à peu près sûre d’avoir avalé un morceau de pain aujourd’hui. Même pas le temps de lui répondre qu’il enchaine sur une idiotie encore plus grande que lui. Et il se prend un coup. Autant pour le caractère de merde que pour l’idée de me marier un jour. Je ne me sens pas prête du tout à construire une famille dans ce monde. Et c’est le but du mariage, non ? On ne peut pas avoir une faille aussi évidente qu’un mari quand on est rebelle. Si on est pris, on condamne l’autre. Et puis d’abord, pourquoi faudrait-il absolument se marier. J’ai pu vouloir ces choses autrefois, sans vraiment y penser, j’avais le temps et des rêves d’enfants, des projections classiques. Aujourd’hui…

« Même pas en rêve ils m’approchent pour me transformer en poupée. »

Comment penser au mariage dans ces conditions ? Peut-être que demain je serai appelée. Peut-être donc qu’il viendra avec moi et je verrai le Capitole comme il le veut, mais une seule et unique fois. Parce que même si je veux y croire, je sais au fond de moi que je n’ai pas beaucoup de chance de gagner. Et je sais aussi que si je gagne, il ne sera plus là. Et penser à ça, ça me rend ma participation aux Jeux moins réjouissante que je ne me l’étais imaginé. Mais ça, je ne lui dirai pas, parce qu’il me dira encore que je suis sentimentale.

« Ta sale gosse, et tu voudrais me trouver un « p’tit mari » ? Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre… »

Comme la suite d’ailleurs. Pas en âge de boire ? Mais… Pour qui il me prend celui-là ?!

« Eeeeeeeeeeh ! »

Mon verre ! Mais comment il a fait ça ? Je lui adresse une grimace, avant que ne s’installe un silence. Quelques secondes mais une éternité. J’ai envie de lui. Comme dans la caverne. On l’a déjà fait, on ne commettrait aucun crime… Et puis il est clair qu’on ne pourra pas fermer l’œil lui et moi, alors pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable ? Sauf que Melvil a un talent légendaire pour tuer toute envie. Parents et gosses dans la même phrase. Voilà de quoi me couper tout désir. Parce que ça me rappelle qu’on peut avoir des enfants en faisant ce dont j’avais envie. Et ce n’est pas vraiment à l’ordre du jour.

« Merci pour l’atterrissage, que je murmure entre mes dents. Moi non plus, je ne comprends pas. Je ne supporterai pas de voir mon gamin appelé aux Jeux je crois. »

Ma mère n’a pas été assez forte, pas même pour continuer et s’occuper de moi. Et si je lui en veux encore de m’avoir laissée toute seule, au fond, j’ai vraiment la trouille d’être pareille. La douleur d’avoir perdu Blake est déjà si forte, alors un enfant… En plus je serai une très mauvaise mère, je le sais.

« Ma mère disait que c’était quand même la plus belle chose qui lui soit arrivée. Mais j’en sais rien. Pour moi ce sont juste des vies qu’on sacrifie… »

Oh oui, j’imagine bien ce qu’il me dit. J’avale mon verre d’un coup. Peut-être que j’ai voulu être maman quand je ne savais pas encore réellement ce que cela impliquait. Si ça doit m’arriver, ce serait horrible. Et effectivement, peu de gens doivent dormir ce soir. Oui, c’est sûr… On pourrait les planquer au Treize nos enfants, ils le cach…

Hein ?

Je le regarde, pas sûre de comprendre ce qu’il vient de dire.  Si on avait des enfants, genre… ensemble ? Lui et moi alors qu’il me repousse soigneusement depuis de longues semaines ? Et puis même s’il ne me rep…

« Oui, nous en tant que membres du Treize, bien sûr. Je suppose que ce serait une possibilité oui. Enfin, il faudrait cacher une grossesse aux Pacificateurs qui trainent dans le coin, mais bon… »

Il arrive bien à cacher une fausse femme… Mais je ne me suis jamais posé la question de savoir si lui voudrait un jour une famille un jour. Il y a peut-être déjà réfléchi, j’en sais rien, j’ai plutôt tendance à vivre au jour le jour. Enfin la question ne se pose pas maintenant, pas vu ce qui nous attend demain.

« Il faudra bien que ça s’arrête un jour… Les Capitoliens ont leurs enfants à l’abri. Les rebelles peuvent cacher les leurs, mais tous les autres ? »

Ça me rend folle, cette injustice, cette inégalité totale. Pourtant je sais que si je devais par le plus grands des accidents, avoir un enfant, je ferai tout pour le protéger, le soustraire à la menace de la Moisson, même si ce n’est pas juste vis-à-vis des autres.

« On verra demain, combien de personnes ont eu raison de ne pas fermer l’œil et combien pourront dormir en paix pendant un an. »

J’essaye d’avoir l’air assuré, mais en réalité, il n’en est rien, parce que demain, il est fort probable que l’un de nous n’ait plus d’avenir. Il n’y a qu’un seul gagnant dans les Jeux, et même s’ils ont introduit cette règle exceptionnelle, je doute qu’ils offrent aux mentor et tribut d’un même district une victoire commune. Je soupire et écarte mes bras, tenant toujours mon verre vide dans l’une de mes mains et j’attends.

« Bon, viens, j’vais pas rester plantée là une heure ! »

Je ne sais pas dire les choses, même celles qui me tiraillent. Lui dire que je ne veux pas qu’il meure dans cette arène si on est appelés. Lui dire que je refuse de le tuer même s’il ne reste plus que nous deux. Lui dire qu’il est hors de question qu’il se porte volontaire pour y aller si par miracle ni Faye ni moi ne sommes appelées. J’attends qu’il approche pour refermer mes bras sur lui et le serrer. Rien de plus. Mes doigts tout au plus crispés dans son dos, mais pas une larme – je n’en ai plus versées depuis la mort de ma mère – pas un mot. Pas un au revoir non plus. Je t’interdits de mourir Melvil. S’il y en a un qui pourra un jour avoir une famille, on sait tous les deux que ce n’est pas moi.

« Je dois mettre une robe demain, pour la Moisson… »

Oui, je sais, phrase totalement ridicule et inintéressante.

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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyMar 26 Juil - 18:57





Brook & Melvil




« Merci pour l’atterrissage. Moi non plus, je ne comprends pas. Je ne supporterai pas de voir mon gamin appelé aux Jeux je crois. Ma mère disait que c’était quand même la plus belle chose qui lui soit arrivée. Mais j’en sais rien. Pour moi ce sont juste des vies qu’on sacrifie…»

L’atterrissage ? Je la regardai un instant. C’était vrai qu’imaginer Brook avec des gosses était assez improbable. Elle était tellement casse-cou et dévouée aux rebelles qu’il était difficile de l’imaginer en petite femme au foyer.

« Oui, nous en tant que membres du Treize, bien sûr. Je suppose que ce serait une possibilité oui. Enfin, il faudrait cacher une grossesse aux Pacificateurs qui trainent dans le coin, mais bon… Il faudra bien que ça s’arrête un jour… Les Capitoliens ont leurs enfants à l’abri. Les rebelles peuvent cacher les leurs, mais tous les autres ? »

Parfois je doutais qu’on y arrive … A ce que ça s’arrête un jour. Lorsque je m’étais engagé, j’étais persuadé que c’était possible. J’étais devenu beaucoup moins optimiste avec le temps … J’haussai les épaules. Au final, le sujet n’était pas vraiment pertinent. On ne pensait ni l’un ni l’autre à avoir des enfants, ayant déjà trop souffert avec nos frères et sœurs. Je tentai une petite plaisanterie pour détendre l’atmosphère.

« J’en sais rien … Moi j’aime pas les gosses. J’serais peut-être bien soulagé qu’on me tire les miens à la moisson s’ils n’arrêtent pas de brailler toute la journée. »

C’était une plaisanterie, mais au fond, je savais qu’il y avait un plan qui n’était pas si faux que ça … J’avais appris à ne pas aimer les enfants. Je m’y attachais parfois, c’était sûr, mais à force de voir mes tributs mourir d’année en année, je suppose que je m’étais un peu … Détaché. Il aurait été hypocrite de dire qu’avec le temps, les perdre ne devenait pas moins difficile. Il faut croire qu’on s’habitue vraiment à tout …

« On verra demain, combien de personnes ont eu raison de ne pas fermer l’œil et combien pourront dormir en paix pendant un an. »

Elle soupira, posa son verre et ouvrit ses bras. Je ne compris pas tout de suite ce qu’elle faisait. Ce n’était pas vraiment un comportement habituel venant d’elle … C’était même carrément exceptionnel, en fait.

« Bon, viens, j’vais pas rester plantée là une heure ! »

J’avançais avec et je la pris dans mes bras, alors que ses mains se refermaient dans mon dos. Je calai quelques instants mon menton contre son front. Qu’elle vienne pas dire qu’elle était pas un peu sentimentale. Je souriais, alors qu’elle ne pouvait pas voir. Je décidai de ne pas la taquiner ; c’était suffisamment exceptionnel pour que je ne l’embête pas avec ça. Au lieu de ça je la serrais doucement, en songeant à ce que ce geste signifiait. Brook n’était pas vraiment du genre tactile. C’était clairement un au revoir. Elle pensait comme moi qu’on n’allait pas y couper … Cette règle, elle était faite pour les mentors, mais tirer leur famille « au hasard » permettrait quand même de donner un petit coup de pouce à leur décision. Elle brisa le silence et me coupa dans ma réflexion.

« Je dois mettre une robe demain, pour la Moisson… »

Mon sourire s’élargit. D’où ça sortait ça ?

« C’est en effet ce qui est attendu des demoiselles … »

Je relâchai mon étreinte et reculai d’un pas. Je pouvais dire qu’elle était tendue. Je la fixai un instant avant d’ajouter :

« Tu veux me montrer ? »

Ouais … J’avais quand même grandit avec deux petites sœurs, ça vous donnait quelques reflexes de ce genre. J’avais appris à la dure que quand elles mentionnaient une nouvelle tenue, un petit bijou ou même juste un nouvel essai de coiffure, il était mauvais de laisser couler sans rien dire, sans quoi vous vous retrouviez rapidement accusé d’en avoir rien à faire, et vous n’aviez pas terminé cette conversation avant des heures. Bien sûr, Brook n’était pas de ce genre là. Elle était moins « fille » … Mais c’était presque un réflexe que j’avais, à l’époque. J’étais surpris de l’avoir encore ; c’était il y a si longtemps …

Elle finit par se diriger vers une pièce, et je la suivi. Je la regardais fouiller tout en restant appuyé contre l’encadrement de la porte, lorsqu’elle se tourna vers moi et me fixa. Ah oui, d’accord. Je pivotai vers le couloir, un léger sourire amusé sur le visage.

« Comme tu te plais tellement à me le rappeler, y’a rien là-dessous que je n’ai pas déjà vu. »

Bon sang Melvil. Ne vas pas l’encourager en plus. Je restai quelques instants comme ça à patienter, jusqu’à ce que je sente sa présence derrière moi. Je pivotai doucement, avec elle, on ne savait jamais. J’affichai un large sourire, déjà prêt à la taquiner sur le fait qu’avec une robe, on dirait presque une vraie nana … Mon regard s’arrêta sur elle. Fiou. Bordel, elle était belle. Très. C’était pourtant une petite robe qui n’avait l’air de rien. Mais ça la changeait totalement. Je me retrouvais finalement bien incapable de dire quoi que ce soit, même pour la taquiner, alors que mon sourire s’effaçait. J’approchais d’un pas vers elle, et ma main passa à l’arrière de sa tête, tirant doucement sur son élastique pour libérer ses cheveux qui tombèrent sur ses épaules. Ma main glissa un instant sur son épaule alors que je la dévisageais, s’arrêtant un instant sur la bretelle de sa robe avant de retomber vers moi. Melvil, pas de conneries. Dis un truc gentil et recule.

« C’est très bien. »

Oui, on avait fait mieux comme compliment. Mais mon regard avant sans doute été déjà trop explicite pour que j’en rajoute une couche.

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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyMar 26 Juil - 21:15




Comment dormir la veille de la moisson ?
Brooklyn & Melvil

J’arque un sourcil. Soulagé hein ? Vu comme il angoisse déjà pour sa sœur, je n’ose même pas imaginer si c’était la chair de sa chair comme on dit. Sauf si on s’endurcit assez. Je n’en sais vraiment rien. De toute façon, la question ne se pose pas après tout, alors pourquoi se prendre la tête ? Demain, un grand trait sera tiré sur notre avenir, j’en ai la certitude. Sinon pourquoi le Capitole aurait introduit cette petite variation ? C’est ce que je voulais après tout, aller dans l’Arène… mais certainement pas dans ces conditions. J’essaye de lui transmettre tout ça en le serrant contre moi, de lui dire ce que je ne sais pas formuler. J’aurais dû être heureuse d’avoir l’occasion de faire partie des Hunger Games. La vie m’a aussi arraché ça. Pourtant demain, il faudrait jouer le jeu, même si on en connait déjà l’issue. Et pour jouer le jeu, il faudra que je mette une robe. La même depuis que j’ai arrêté ma croissance. Elle est un peu large pour moi mais avec une ceinture on n’y voit que du feu. La tradition. Tout ce que je déteste.

« Tu veux me montrer ? »

Lui montrer ? Ma robe ?

« Mais je suis ridicule là-dedans ! »

Il y a des filles à qui ça va bien. Même ici, dans la Veine, j’en vois qui s’habille « en fille » et qui sont plutôt jolies malgré les ravages que nous causent les conditions de vie. Moi je me sens juste… ridicule. Sous son regard, je finis par faire une petite moue et à aller dans la chambre. Après tout, il me verra demain, comme des dizaines d’autres personnes. Je n’ai pas beaucoup d’affaires, mais cette robe se retrouve bien reléguée tout au fond de l’armoire, et ce dès le soir de chaque Moisson. Toutefois, quand je parviens à mettre la main dessus, je me rends compte que Melvil est toujours là. Qu’est-ce qu’il fait là ? On ne lui a jamais appris qu’on ne regarde pas quand une fille se change ? Je laisse échapper un petit rire nerveux quand il s’en va. Ok, bien joué et bon retour à l’envoyeur.

« Il faisait sombre, j’suis sûre que tu n’as pas vu grand-chose ! »

Je ne suis pas pudique. Clairement, ce n’est pas du tout un trait de caractère qui me définit. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai pu me déshabiller devant Zane ou me balader devant lui sans le haut ou sans le bas. Mais là, c’est différent. Parce qu’il va me voir en robe. Il ne va pas voir Brooklyn la rebelle, la petite orpheline du district 12 ou que sais-je. C’est moi en robe. Je l’enfile, serrant bien la ceinture pour marquer ma taille. Je me sens tellement vulnérable ainsi vêtue. On ne peut pas courir ou se battre correctement dans cette tenue. Je rattache bien mes cheveux, histoire de garder au moins ma tête habituelle. Bon. Quand faut y aller…

Je fais quelques pas avant de me planter derrière Melvil et de ne pas savoir quoi faire de mes bras. Je préfèrerai franchement être nue, ce serait nettement moins gênant. Là, je me sens juste gauche. Il sourit… Voilà c’est sûr, il va se moquer. Et il aura mon poing dans la figure s’il le fait ! Je me redresse, me crispant quelque peu en le voyant esquisser un geste vers moi. QU’est-ce qu’il fait ? Et pourquoi est-ce que je ne bouge pas, ne tentant même pas de lui faire une clé de bras ? Pas ma queue de cheval, c’est privé ça. Je sens comme si mes joues rougissaient. C’est stupide, c’est complètement stupide. Mais je ne parviens pas à détacher mon regard du sien, comme si son jugement était super important, comme si ce qu’il faisait était… Je ne sais même pas.

Je sens ses doigts effleurer ma peau. Juste mon épaule hein, mais ce que j’avais envie de faire avant qu’il ne parle d’enfant revient au triple galop. Mon cœur s’emballe un peu quand ses doigts glissent sur ma bretelle. Il suffit d’un geste… Et je ne détache pas mon regard du sien. C’est rare pourtant, que je fixe quelqu’un dans les yeux pendant qu’on s’amuse … mais là, c’est différent. Je n’ai pas l’impression qu’il m’ait déjà regardée ainsi. Ou peut-être une fois. Je ne sais pas mais j’aime ce regard. Pour une fois, il ne me regarde pas comme une gamine. Sérieusement, on peut plaire en portant ce genre de robe ?

Je n’écoute même pas ce qu’il dit, je sais juste qu’il se recule. Après ce regard ? Mon cerveau ne comprend plus rien. Et à dire vrai, il se met en pause immédiatement. Sans réfléchir, j’attrape sa main que je plaque contre ma hanche, alors que l’une des miennes glisse dans son cou pour l’attirer à moi. Son front contre le mien, je fixe quelques secondes ses lèvres, me laissant complètement envahir par l’envie que j’ai de le sentir à nouveau contre moi, en moi. C’est probablement la dernière nuit où nous pourrons faire ça, tout sera fini demain, alors il n’a aucune raison de me rejeter. Puis mes yeux remontent pour ne pas croiser les siens, comme s’il me fuyait.

« Regarde-moi… »

Je souffle ces mots tandis que mes doigts glissent sur sa peau. Et quand enfin nos pupilles se croisent, c’est moi qui craque. Plus aucune barrière ne me retient. Je le veux lui, maintenant. Je veux sentir ses mains sur moi, son regard dans le mien. Je l’embrasse. C’est idiot, je ne fais jamais ça. Pourtant mes lèvres cherchent bien les siennes avant de les abandonner pour parcourir son cou, ses épaules. Voilà qui est plus habituel. Mes mains se frayent un chemin sous son haut, pour caresser sa peau. Ses abdos, ses côtes, son dos. Ma robe me brûle, accentuant cette sensation de chaleur qui me dévore de l’intérieur. Je lui enlève son haut, ne sachant pas si c’est lui qui résiste ou mon empressement qui me rend maladroite, avant de coller mon corps contre lui. Tout en moi l’appelle. La moindre parcelle de ma peau se souvient de notre danse dans la caverne et la réclame. On dirait une junkie en manque, c’est affligeant.

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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyJeu 28 Juil - 22:42





Brook & Melvil




Alors que je recule, Brook attrape ma main. Merde. Ouais, j’ai déconné. C’était pas grand-chose, mais c’était déjà trop, je le savais bien. Elle qui n’arrêtais pas de lancer des commentaires à ce sujet … Et moi, je l’avais regardé, trop longuement, avec trop d’insistance. C’était si court, mais c’était déjà la seconde de trop. Elle m’attira contre elle, posant ma main sur sa hanche. Non Brook, il ne faut pas. Ce n’est pas bien … Sa main se glisse dans mon cou et nos visages se rapprochent jusqu’à ce que nos fronts se rencontrent. Je me pince la lèvre, baissant les yeux. Bon sang Melvil, comme si t’avais pas déjà assez merdé récemment. Recule. Recule et passe cette porte.

« Regarde-moi… »

Brook non. Non, non, stop … Ses mains glissent dans mon coup et je relève les yeux vers elle. Son regard s’ancre dans le mien … Ma respiration s’accélère. C’est mal. C’est mal pour tellement de raisons … Mais j’ai envie d’elle. Elle s’approche encore et ses lèvres se posent sur les miennes … Ma main se resserre sur sa hanche. Je ne peux pas faire ça, et pourtant mon corps n’écoute pas les cris que pousse ma tête, lui disant qu’elle est trop jeune, que c’est à cause des missions qui arrivent, de la moisson, du fait qu’on risque fort de mourir bientôt. C’était déjà comme ça la dernière fois. Mais je n’arrive pas à me faire une raison … Je ne pense qu’à ses lèvres contre les miennes, à son corps, si désirable dans sa petite robe de moisson …

Je n’ai pas un seul moment pour penser. Ses lèvres descendent déjà dans mon cou, ses mains passent sous mon T-shirt. Je lutte. Je n’arrive pas à la repousser, mais je n’arrive pas non plus à me laisser la toucher comme ça. Lorsqu’elle essaye de m’enlever mon T-shirt, je tire dessus pour l’en empêcher. Je vois où ça nous mène … Et je sais que bientôt je n’arriverais plus à nous stopper. Mon T-shirt tombe au sol et elle se colle à moi.

« Brook, non … Il faut pas … »

Mes ses lèvres sont déjà dans mon cou. Je ferme les yeux. A cet instant précis, je la désire violemment. Sans que je sache bien ce qui les poussent, mes mains remontent sur sa robe jusqu’à ses bretelles que je fais glisser le long de ses bras, jusqu’à ce qu’elle tombe au sol. Trop tard … Je ne peux plus reculer. Je ne veux plus reculer. Il ne faut pas. Mais j’en ai plus rien à fouttre.

Je la soulève doucement dans mes bras et glisse une main sous sa cuisse pour la transporter jusqu’au lit sur lequel je l’allonge, me glissant sur elle. Mes lèvres se mettent alors à parcourir son corps, descendant de son cou, à son ventre, à ses cuisses … Puis je remonte à son niveau, mes mains se faisant plus aventureuses, agrippant son genou pour faire remonter sa jambe derrière moi, alors que mes lèvres remontent le long de sa mâchoire. Tout se passe si vite. Je me sens pris dans un tourbillon de peur, d’adrénaline, de désir. Ma main remonte sur son ventre lorsque …

« Brooklyn ? »

Quelqu’un frappe à la porte. Je resserre mon étreinte. Sérieusement, maintenant ? Je me stop net et bascule sur le côté pour laisser Brook se relever. C’est la douche froide. Il y a quelqu’un, là dehors cette heure. Et moi j’étais sur le point de … Bon sang. Je ne sais pas si je suis déçu ou soulagé. Là tout de suite, mon corps brûle. Il a un sentiment d’inachevé. Mais mon esprit reprend le dessus. Je m’étais laissé emporter, mais ce simple éloignement remet les choses en perspectives. Elle est toujours beaucoup trop jeune ; rien n’a changé. Je blâme l’alcool, pour m’avoir laissé ainsi agir comme un animal sans penser aux conséquences, aux problèmes, à la raison. Mais je sais au fond que je suis le seul responsable, encore. Je me redresse et remet mon T-shirt alors que Brook se rhabille.


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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyVen 29 Juil - 23:18




Comment dormir la veille de la moisson ?
Brooklyn & Melvil
Hum ? Il ne faut pas quoi ? Il n’y a personne pour nous dire quoi faire ou ne pas faire, sur ça, le Capitole n’a pas d’autorité, et il n’y a ni père ni frère qui viendra hurler « ôte tes sales pattes de ma fille » ou « qu’est-ce que tu fiches avec ma sœur ». Il n’y a que deux personnes qui s’apprécient qui veulent passer un bon moment. Il se prend beaucoup trop la tête, alors qu’il en a envie lui aussi. Il suffit de voir ma robe tomber au sol. C’est mieux, c’est bien mieux. Je peux me reconcentrer sur sa peau que je presse et embrasse avec une envie incontrôlable. J’enroule mes jambes autour de lui quand il me soulève, ne songeant même pas à lui intimer de faire demi-tour. Pas la chambre… pas le matelas non, non… bon tant pis, le matelas. Mon frère me pardonnera. Dire que je n’ai pas passé une nuit là-dedans depuis trois ans.

Mon corps frémit sous ses caresses et sous ses lèvres. Les miennes s’étirent en un large sourire avant que je ne sois obligée de me mordre tout au long de son périple. Mes mains parcourent son dos, remontent dans son cou. Je le veux. Bien que toujours entravés par la barrière de nos vêtements, je sens mon désir monter d’un cran quand nos intimités se rapprochent. Je frissonne sous sa main, tandis que je me cambre et que je tente de déboutonner son pantalon. Et là… C’est quoi ce bruit ?

« On s’en fout », que je murmure en essayant de rattraper son visage pour l’embrasser. Sauf que ça frappe encore et … noooooooon… Mais pourquoi il se recule ? Je vais tuer l’importun. Je ne sais pas qui ose se pointer en pleine nuit et me gâcher ce moment, mais il va entendre parler du pays ! J’enfile un caleçon vite fait et un tee-shirt avant de pointer un index sévère sur Melvil.

« Ne bouge pas. »

Chiotte ! Je trottine jusqu’à la porte, après avoir pris soin de récupérer ma robe pour la balancer dans la chambre. Oui, oui, Brooklyn c’est moi, je sais, merci. J’ouvre la porte en essayant de remettre un peu d’ordre dans mes cheveux.

« Quoi ?!
-Bonjour à toi aussi charmante Brooklyn, je vais très bien et ça me fait aussi plaisir de te revoir. Je dérange peut-être ? »

Je soupire. Nikolaus. Si tu savais à quel point tu déranges. C’est un gars du Treize, prétentieux, lourd, mais plutôt efficace sur le terrain, surtout grâce à son bagou, mais qu’est-ce qu’il fout ici ?

« On est la veille de la Moisson, j’ai besoin de dormir.
-C’est justement à ce sujet que je viens te voir. Tu permets ? »

Et sans attendre mon accord, il me pousse et entre, avant de jeter un regard sur la pièce.

« Bah dis donc, c’est cosy chez toi.
- Je me passerai de tes commentaires Nikolaus, qu’est-ce qui t’amène à cette heure-ci ?
-Nos amis communs figure toi. Ils ont peur que tu fasses une bêtise. Et ils m’ont demandé de venir te faire une petite piqûre de rappel. En gros, il est pas question que tu te portes volontaire demain. »

Je lève les yeux au ciel. Cette interdiction, ils me l’ont particulièrement martelée lors des Jeux de 2235, mes premiers en tant que Rebelle. Ils savaient que je voulais en être, et j’avais eu droit à un sermon en bonne et due forme pour m’empêcher de faire un coup d’éclat si le sort m’épargnait. Ils ont dû se souvenir que ce serait la dernière occasion pour moi demain, d’où la piqûre de rappel qui arrive au plus mauvais moment.

« Et ils ont eu la brillante idée de t’envoyer toi ?
- C’est que je sais être très convaincant… »

Désespérant. Dis plutôt que les deux qui ont un tant soit peu d’influence sur moi n’étaient pas disponibles. Et pour cause… l’un des deux se trouve dans ma chambre et m’a justement demander de rompre la promesse que j’ai faite aux Rebelles. Et là, je vais leur mentir sciemment. Enfin, pas forcément. Si le nom de Faye n’est pas tiré, je ne me porterai pas volontaire.

« Je ne ferai pas de bêtise. Tu peux y aller et les rassurer.
-Même pas besoin d’essayer de te convaincre ? »

Il se penche un peu vers moi, et je le repousse fermement.

« Je sais que je leur suis plus utile vivante que morte. Ta mission est accomplie. Sors de chez moi.
- Hum… soit… jolies jambes…
- Au revoir Nikolaus. »

J’y crois pas. Je referme la porte à clé quand il a enfin mis les voiles. J’avais d’autres projets plus réjouissants que ça à la base. Quand je me retourne pour rejoindre la chambre et reprendre là où Melvil et moi nous sommes arrêtés, je le vois dans l’embrasure.

« Si tu voulais recommencer la session déshabillage, il suffisait de le dire. »

Je me force à sourire, mais je vois déjà à son regard et à son expression qu’il n’est plus vraiment question de reprendre.

« Mel, t’es sérieux là ? »

Je croise les bras. Il ne va pas faire ça ? Il va ne pas me planter là comme ça et me proposer une partie de tricot la prochaine fois ? Il n’a pas le droit de faire ça… et je jure que s’il me sort encore une fois son délire de différence d’âge, je le mets dehors moi-même.

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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyDim 7 Aoû - 9:37





Brook & Melvil





Brook se tourne vers moi avec un air sévère alors qu’elle enfile quelques trucs pour se couvrir et quitter la chambre.

« Ne bouge pas. »

Et où tu veux que j’aille … ? J’avoue que l’idée de sortir par la fenêtre me traverse brièvement l’esprit. Courage fuyons. Mais je n’ai plus vingt ans. Je n’ai plus l’âge de fuir. Et puis, ça serait repousser l’inévitable et instaurer un mauvais climat avec Brook, et ça je refuse. Elle est la seule qui me permette de garder un peu la tête hors de l’eau ces temps-ci. Non, on va agir comme un adulte, se rhabiller et attendre qu’elle revienne, et on s’en ira la tête haute, sans cris.

Alors que je remets mes vêtements, je saisis des bribes de la conversation qui se tient à la porte. La maison de Brook n’est pas très grande, et assez peu isolée. J’ai presque l’impression qu’ils sont dans la même pièce. Je reconnais assez rapidement la vois de Nikolaus, un gars du 13, plutôt bon combattant. Vu le timing, pas le moindre doute sur le but de sa visite ; s’assurer que Brook ne se porte pas volontaire. Je baisse les yeux, même si je suis seul dans la pièce, à l’idée que si elle y va, je serais seul responsable, pour lui avoir demandé un truc pareil. J’entends qu’il rentre. Merde. Pendant une seconde, j’hésite à sortir. Je l’aurais fait, d’habitude. Il n’y a rien de mal à ce que je sois chez Brooklyn. Sauf que là, je suis dans une chambre. Les choses sont un peu différentes. J’ai l’impression d’être un amant coincé dans un placard. Parce que je sais, encore plus qu’auparavant à quel point ça serait mal … La preuve, je compare ma situation à celle d’un amant caché.

« … pas question que tu te portes volontaire demain. »

Je lève les yeux au ciel. Quel crétin. Faut jamais donner des ordres aussi directs à Brook. S’il avait fait correctement ses devoirs, il saurait qu’elle met un point d’honneur à faire le contraire si on se montre à peine trop autoritaire avec elle.

« Je ne ferai pas de bêtise. Tu peux y aller et les rassurer. »

Honnêtement, je suis presque un peu surpris qu’elle n’ait pas objecté qu’elle ferait bien ce qu’elle voudrait. Elle doit vouloir qu’il se casse vite.

« Même pas besoin d’essayer de te convaincre ? »

Classe. Je secoue la tête en me dirigeant vers la fenêtre. Je suis protecteur avec Brook, comme je le serais avec Faye. C’est pas autre chose que cela. Je me prends la tête entre les mains alors que ma tête me supplie d’arrêter cette comparaison délirante à chaque fois que j’ai besoin de me rassurer. Jusqu’à preuve du contraire, quand on manque de faire ce que je viens d’arrêter avec quelqu’un, on peut oublier l’étiquette « fraternelle » sur la relation.

J’entends la porte se refermer et les pas de Brook se rapprocher. Au fond de moi, j’espère que son entrevue avec lui l’aura un peu coupée dans son élan et qu’elle remarquera à peine le changement de ton dans la pièce. L’espoir fait vivre.

« Si tu voulais recommencer la session déshabillage, il suffisait de le dire. »

Je me pince la lèvre alors qu’elle sourit. Au fond, je sais qu’elle sait parfaitement que c’était un moment d’égarement, et qu’on ne peut pas juste reprendre là où on s’est arrêté. Je la regarde dans les yeux. Même si c’est dur, je sais bien que c’est moi qui ai merdé, alors il faut l’assumer.

« Brook … »
« Mel, t’es sérieux là ? »

Elle me fixe, croisant les bras. Je fais un pas vers elle et j’ouvre la bouche pour parler, mais je la referme aussitôt. Parfois, je me sens si proche de Brook que j’ai l’impression de pouvoir tout lui dire. Qu’elle est peut-être la seule à qui je peux tout dire. Mais d’autre, c’est si dur de lui parler, parce que je sais qu’un mot de travers suffit à la faire partir au quart de tour. Et dans ce cas précis, je sais qu’elle en aurait le droit.

« Ecoute Brook, c’était un moment. On s’est tous les deux laissés emportés, mais ça aurait été une connerie. Parce qu’on a trop bu, parce qu’on a peur pour demain … »

Je vois que je suis en train de la perdre, alors je me rapproche d’elle. Je n’ose pas trop la toucher, parce que je sais qu’elle est énervée et qu’elle va m’envoyer promener, alors je me contente de plonger mes yeux dans les siens.

« Après ce qui s’est passé, j’vais pas essayer de te faire croire que j’en ai pas envie. Mais je suis pas comme toi. Je peux pas juste faire ça et oublier le lendemain, loi je ressasse, j’y repense. Je suis une personne compliquée. »

Je tente un léger sourire, comme pour détendre l’atmosphère, mais quelque chose me dit qu’il faudra plus que ça.

« En ce moment, entre la mission, ma sœur, l’Expiation … J’ai l’impression de me noyer complétement. Ici, avec toi, ça semble être la seule chose qui me permet de garder la tête hors de l’eau. »

Ma main se risque sur sa joue pour remonter sa tête et la pousser à me fixer.

« J’veux pas perdre ça. »

Je la lâche sans bouger. J’ai pas envie de partir comme ça. Je n’ai pas envie de rentrer, même si je sais bien que ça serait sans doute la meilleure chose à faire.

« J’aimerais rester un peu, mais t’as complétement le droit de me mettre dehors. »


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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyDim 7 Aoû - 15:00




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Brooklyn & Melvil
C’était un moment. Je baisse la tête, me mordant nerveusement la lèvre inférieure, voulant réprimer un rire nerveux et toute la rage que je ressens à cet instant. Bah oui Brook, c’est que l’alcool et la trouille, tu sais bien que t’es pas assez jolie ou pas assez intéressante pour que je m’intéresse à toi dans des conditions parfaitement normales. Je relève la tête, prête à le mettre dehors. Et à chaque mot qu’il prononce, cette envie devient vraiment de plus en plus forte et pressante. « Je ne suis pas comme toi ». Prends-toi ça dans la tronche Brooklyn. En même temps, ce n’est pas faux, je suis comme ça. Je suis comme ça parce qu’on n’a pas le choix. S’illusionner, croire au grand amour ? Pourquoi ? Quand même votre famille, les gens qui sont censés vous aimer vous abandonnent, pourquoi est-ce qu’on s’attacherait aux autres ? Pourquoi on essayerait de donner un sens à nos relations ?

« T’as raison oui, parce que moi j’ai totalement oublié ce qu’il s’est passé dans la caverne. »

Et au passage, je suis ravie d’apprendre que ça le ferait chier de penser à moi. J’ai instinctivement détourné le regard. Pourquoi il faut toujours que ça prenne ce genre de tournure ? Pourquoi est-ce qu’il m’énerve à ce point ? On est beaucoup trop différent, j’ai besoin de me sentir vivante moi. Je ne veux pas écouter ce qu’il me dit. Et si je meurs dans l’arène ? Ou au cours d’une mission ? Elle va être belle sa tête hors de l’eau. Je ne veux pas être ça, je ne veux pas que ma mort fasse du mal comme j’ai pu souffrir de la perte de ma famille. Mais je ne peux pas le laisser non plus, parce que je ne sais que trop ce que ça fait d’être seul. En un mot, je suis coincée, et je déteste cette sensation.

Je sens sa main sur mon visage et je résiste pour ne pas le regarder. Je suis toujours furieuse. Je pourrai lui faire une prise pour le forcer à me lâcher… D’accord, moi-même je n’y crois pas. Je finis par reporter mon regard dans le sien. Je déteste quand il fait ça, je l’ai déjà dit ?

Je ne veux pas avoir ça comme il dit, parce que moi aussi j’ai peur de le perdre, ce ça, qu’importe ce en quoi il consiste. Mais c’est là. C’est déjà là. Et ça me fait chier. Je dois être tellement pathétique, ce n’est pas mon genre de courir après un mec qui ne veut pas. Moi mon genre, comme il l’a dit, c’est de me taper le premier venu et d’oublier. Il va peut-être falloir revenir à ça. Je devrais le foutre dehors, ce serait vraiment plus simple et toute cette situation arrêterait d’être humiliante.

« Il va vraiment falloir que tu parles à ta sœur à ton retour de mission si demain on n’y passe pas. Et que tu passes du temps avec elle. Je prendrai tes missions. »

De toute façon, moi, il faudra que je me change les idées et que je m’occupe. Et eux deux, s’il faut que je les enferme, je le ferai, parce que leur histoire parasite un peu trop ce que moi je voudrais. Je donnerais tout pour avoir mon frère auprès de moi, même s’il était en colère. Je le contourne, me passant une main dans les cheveux avant de refaire ma queue de cheval quand je remets la main sur l’élastique qu’il m’a enlevé tout à l’heure.

« Et une fois que ce sera fait, je te jure qu’il va falloir que je m’occupe de ton cas parce que tu as une légère tendance à oublier de vivre pour quelqu’un qui veut absolument garder tout le monde en vie. Quitte à te gaver de thé amélioré. »

Parce que je n’arriverai pas à le laisser, peu importe mon degré de colère. Ou alors il faudra que ce soit lui qui parte. Que je m’arrange pour que ce soit sa décision. Je me retourne vers lui, paumes ouvertes.

« Je n’ai pas de tricot, si jamais c’est ce que tu avais prévu de faire maintenant. Je n’ai probablement rien à t’offrir à manger ou à boire d’ailleurs, t’es certain que tu as envie de rester ici ?… »

Sans compter qu’on a déjà bien voire très bien entamé sa bouteille.

« T’es censé me faire travailler ma façon de viser, mes réflexes, et ramoner ma cheminée – et je me rends vraiment compte qu’il y a un nombre incalculable de jeux de mots qu’on peut faire avec cette expression. Si jamais il y a un truc que tu veux faire maintenant vu qu’après demain quoi qu’il arrive, tu risques d’être surchargé avant de pouvoir t’occuper de moi à nouveau, c’est le moment de parler. »

D’un autre côté, ce n’est peut-être pas la meilleure liste d’activités qui soit au vu du nombre de verres qu’on a pu ingérer. Sans compter que si je me porte volontaire demain, la cheminée sera le cadet de mes soucis puisque la ville reprendra ma maison, et on s’entrainera comme jamais, puisque nos vies en dépendront.

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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyDim 14 Aoû - 0:47





Brook & Melvil




« T’as raison oui, parce que moi j’ai totalement oublié ce qu’il s’est passé dans la caverne. »

Je la fixais quelques secondes avant de détourner le regard. Bon sang, elle a l’art de la mémoire sélective. Je soupirai, alors qu’elle s’éloignait. J’allais me faire virer ; au final, je l’aurais bien mérité. Je n’aurais jamais du me laisser emporter comme ça. Sans que je comprenne bien le rapport, elle embraya sur un autre sujet.

« Il va vraiment falloir que tu parles à ta sœur à ton retour de mission si demain on n’y passe pas. Et que tu passes du temps avec elle. Je prendrai tes missions. »

Elle était bien gentille, mais c’était pas vraiment facile de parler avec Faye. Elle avait de la rancœur ; et elle avait tous les droits d’en avoir. Je secouais la tête. De toute façon, ça ne serait pas avant des semaines. Elle m’adressait déjà la parole, je n’allais pas tenter le diable en la contredisant sur un truc qui allait peut-être ne jamais avoir l’occasion de se produire.

« Et une fois que ce sera fait, je te jure qu’il va falloir que je m’occupe de ton cas parce que tu as une légère tendance à oublier de vivre pour quelqu’un qui veut absolument garder tout le monde en vie. Quitte à te gaver de thé amélioré. »

Je levai les yeux au ciel, mais ne put retenir un léger sourire. Je savais bien au fond qu’elle avait raison, dans le sens où elle l’entendait. Mais je n’avais pas besoin de vivre pour moi. J’avais abandonné ça lorsque j’avais dit oui à Mia pour entrer dans les rebelles, il y a presque dix ans de cela. Ma vie avait depuis été dédiée à Faye, aussi loin d’elle que je sois. Et ça m’allait très bien comme ça.

« Ma vie est très bien comme ça Brook. Où elle le sera bientôt. Le bonheur parfait, ça serait de pouvoir rentrer chez moi sans que personne ne soit là, et d’aller m’allonger dans mon lit tranquillement, en sachant que ma sœur ne risque plus rien. Je suis un homme très facile à satisfaire. D’ici deux ans, tout ira bien. »


J’essayais mentalement de me convaincre que c’était possible, même si je savais combien ça serait compliqué, surtout avec l’Expiation. Même si j’étais depuis longtemps convaincu du vice du Capitole, je n’arrivais pas à m’empêcher totalement d’espérer, malgré tout.

« Je n’ai pas de tricot, si jamais c’est ce que tu avais prévu de faire maintenant. Je n’ai probablement rien à t’offrir à manger ou à boire d’ailleurs, t’es certain que tu as envie de rester ici ?… »

Je la fixai une demi-seconde avant de répondre ;

« Bien sûr que je veux rester. Si c’est ta façon polie de me dire que tu préfères que je m’en aille, mieux vaut me le dire directement. »

Visiblement ce n’était pas le cas, puisqu’elle enchaina.

« T’es censé me faire travailler ma façon de viser, mes réflexes, et ramoner ma cheminée – et je me rends vraiment compte qu’il y a un nombre incalculable de jeux de mots qu’on peut faire avec cette expression. Si jamais il y a un truc que tu veux faire maintenant vu qu’après demain quoi qu’il arrive, tu risques d’être surchargé avant de pouvoir t’occuper de moi à nouveau, c’est le moment de parler. »

Un léger sourire se dessina sur mon visage. Ramoner sa cheminée … Bon sang, il fallait décidément qu’on lui mette un filtre. J’avais parfois l’impression que ses paroles ne passaient pas par son cerveau. Ce qui était divertissant, et rafraîchissant … De ne pas à se demander ce qu’elle pensait. Mais dans certaines situations …

« Pour la cheminée, c’est mieux quand il fait jour, de toute façon. Et vu la quantité d’alcool qu’on a ingérée, je dirais que le tir est pas une idée très sécurisante. Mais on peut travailler tes reflexes. Si on en avait la force ou l’énergie. »

Au lieu de ça, je désignais le reste de la bouteille et désignais les canapés de la tête. Oui, on avait vu plus productif. Mais la vérité, c’est que je n’avais envie de rien faire. Enfin, ce n’était peut-être pas tout à fait exact, mais j’avais déjà exclu ce qui aurait pu me tenter. Je m’installai sur un des fauteuils, en prennant au passage la bouteille à moitié vide avant de m’enfoncer dedans et d’en boire une gorgée. Ma tête se tourna vers Brook qui n’avait toujours pas bougée. Je lui tendis la bouteille pour l’inviter à venir.

« Ne me dis pas que t’espère encore faire quoi que ce soit de productif ce soir … Viens par-là. »

Je m’enfonçai encore dans le fauteuil pour lui laisser davantage de place sur mes genoux avant de lui faire signe de venir avec ma main.


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MessageSujet: Re: Comment dormir la veille de la moisson ?    Comment dormir la veille de la moisson ?  EmptyDim 14 Aoû - 23:22




Comment dormir la veille de la moisson ?
Brooklyn & Melvil
C’est ça le bonheur ? Rentrer seul chez soi et dormir ? Je fais ça depuis trois ans et ce n’est pas vraiment la définition que je donnerai pour le bonheur. Mais je peux comprendre pour sa sœur. J’angoissais plus pour Blake que pour moi. Néanmoins, ce n’est pas ça, être vivant. Et je veux dire par là se sentir vivre, ressentir chaque parcelle de son corps, s’abandonner, s’oublier. Bon, cette phase chez moi a eu lieu en deux temps. C’était la rage et la colère qui m’avaient d’abord portée, j’avais eu besoin de la douleur pour me rappeler que je n’étais pas morte. Entrainements, courses jusqu’à ce que les poumons brûlent, tirer à l’arc à en avoir les doigts en sang. Je m’étais épuisée, mais avoir mal était un moyen de ne pas oublier. J’avais survécu et pas mon frère. La violence, puis les bras et les corps échauffés pour me rappeler de vibrer.

Melvil, je me demande ce qu’il a lui, pour ça. Il réfléchit beaucoup trop et il n’arrive pas à être égoïste. Quant à moi, je ne sais pas ce qu’on va faire maintenant. Or, il  faut toujours un plan B quand on vit une situation gênante. Et on vient d’en vivre une. En revanche, il n’y met pas du sien et ne semble pas être au courant pour cette règle. Mon regard doit se noircir un peu, je me connais, et je sens que je pourrai lui dire d’aller se faire voir cordialement parce qu’il sait très bien que je ne suis pas du genre à mâcher mes mots et que je lui aurais dit si je voulais qu’il s’en aille. Mais une fois n’est pas coutume, je prends sur moi, inspirant à fond pour ne rien répliquer de cinglant. Il faut qu’on fasse quelque chose. On est plutôt bon quand on bosse ensemble, et il n’y a pas à se poser de questions. Mais encore une fois, il ne m’aide pas. A croire qu’il pousse la contrariété au rang d’art.

Toutefois, sa tête m’amuse. J’ai tendance à être toujours en train de courir, de faire quelque chose, juste pour ne pas penser, et lui, il veut me mettre sur pause ? Ne souris pas Brooklyn, ne souris pas devant sa tête. Je reste là, à l’observer, tandis qu’il évolue comme chez lui, s’installant dans l’un des fauteuils avec la bouteille. Ah non, c’est sûr que ce que j’espérais n’était pas vraiment productif, mais vu qu’il m’a fait prendre une douche froide. Je lève brièvement les yeux au ciel avant de reporter mon attention sur lui, et que mon visage ne se fende d’un petit rictus amusé. Nonchalamment, je me décide à m’approcher de lui, avant de prendre la bouteille.

« Ok… alors à ma dernière moisson… » la dernière dans tous les cas d’ailleurs, ce que j’évite de dire à voix haute, « et au fait que tu préfères ramoner ma cheminée en plein jour, j’ai bien noté, je réattaquerai en journée. »

Je bois une gorgée directement au goulot en essayant de ne pas rire. Mieux vaut le prendre comme ça après tout. Demain remettra peut-être les compteurs à zéro. Demain, certaines choses n’auront plus la moindre importance. Je m’assois sur un de ses genoux, calant mon dos contre son torse, et lui tendant la bouteille.

« J’suis quand même contente que tu sois là ce soir. »

Mon regard se perd dans le vague, mon esprit s’égare. Et si par miracle je gagne les Jeux ? Non seulement je prendrai sa place mais en plus il ne sera plus là. Bizarrement ça ne me donne pas du tout envie. On a encore bu après ça, histoire de ne rien laisser dans la bouteille. Je ne sais plus de quoi on a parlé, ni combien de temps, mais je me souviens qu’on a ri par moment. Je commençais à somnoler, bien calée contre lui, quand il a dit qu’il était temps pour lui de rentrer. Il m’a embrassée sur le front – ce que je déteste, je n’ai pas quatre ans ! – et il est reparti, me laissant seule. Chacun sa punition après tout, lui c’est de ne pas l’être. Et je me suis couchée en boule dans le fauteuil, pour essayer de dormir quelques heures avant le grand jour.

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