Caractère du personnage -
   Mon caractère ? Ma personnalité ? Tout le monde l'a vu dans les Jeux, non ? Je suis une pauvre petite chose naïve, faible, perdue... Ou plutôt tout le contraire de ce que j'ai bien voulu montrer pour éviter de me faire tuer !
Pour moi, la fin justifie les moyens. Je ne recule jamais devant rien et, même quand il s'agit d'une mission suicide, on peut dire que je suis plutôt obstinée dans mon genre ! Une vraie tête de mule vous diraient mes parents ! C'est sans doute mon caractère bien trempé qui me permet d'être aussi forte pour encaisser chaque année depuis bientôt 18 ans la mort de chacun de mes tributs... En effet, même si je suis maligne, intelligente et parfois un brin manipulatrice, je n'ai jamais réussi à faire gagner l'un de mes tributs. Vous ne me verrez jamais verser une seule larme, je peux paraitre froide dans ces moments-là mais c'est mon mode de fonctionnement. Celui qui m'a permis de me construire à peu près normalement après l'arène et la lapidation de mon adversaire.
Grâce à ma victoire, je sais que je vaux mieux que les autres, que j'étais destinée à un brillant avenir dans Panem. Prétentieuse vous dites ? Non, juste réaliste ! Je pense que mon côté séductrice m'avantage également beaucoup, dommage que je n'ai pu l'utiliser à l'époque dans l'arène : j'étais encore trop jeune pour connaître ce pouvoir que je peux aujourd'hui avoir sur les hommes.
Enfin, je ne suis pas le genre de mentors à me la couler douce depuis ma victoire. J'ai monté une petite entreprise de taille de bois dans mon district qui marche plutôt bien ! J'embauche tous ceux dont les autres menuiseries ne veulent plus et je mets moi-même la main à la pâte. Je ne supporterai pas de rester sans rien faire toute la journée, je suis une femme active !
   

Histoire du personnage -  
 Quand je suis née, j'étais une fille comme les autres dans un district comme les autres. Je n'étais pas particulièrement destinée à un avenir spécial, pourtant le destin et ma personnalité ont fait de moi une survivante dans ce monde plutôt amer.

 Je suis née un 31 juillet dans le District Sept. On ne peut pas dire que j'étais bien lotie. Ma famille était pauvre, nous n'avions pas à manger tous les jours mais nous faisions tout pour être heureux malgré tout. Chez nous, c'était ma mère qui tenait la famille à bout de bras. Mon père avait toujours eu des problèmes de santé, comme la plupart des autres hommes du district. Porteur de bois depuis l'âge de 16 ans, il savait ce que le mot "travailler" signifiait. Malheureusement, un accident de trop sur son dos déjà fragile et il finit en fauteuil, paralysé ou du moins ayant perdu une grande part de sa mobilité. Dès lors, ma mère est devenue ce qu'on peut appeler sans se tromper une femme forte. Elle ne lésinait pas à la tâche, ne se plaignait jamais. Elle tenait la maison parfaitement et travaillait en tant qu'institutrice. Elle n'avait jamais du temps pour elle mais toujours de l'amour à donner et un sourire sur les lèvres. C'est sans doute elle qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui.

J'ai appris très tôt que la vie n'était pas tendre à Panem. Ma mère me poussait à bien suivre les leçons données à l'école, dans l'espoir que j'ai un avenir plus tard. Un avenir plus flamboyant que simplement me marier et vivre dans la misère le jour où mon mari finirait comme mon père. Moi, j'avais envie d'être comme elle : intelligente, forte, déterminé, sûre d'elle... Pour elle, je faisais tout.

Mais j'étais aussi en manque d'aventures. A mes dix ans, j'avais croisé des jeunes du district qui allaient braconner dans la forêt. Je n'étais pas assez téméraire à l'époque pour les aborder, leur demander de me montrer. Je les suivais donc à distance pendant des heures. J'aimais cette espèce de traque, ils ne me voyaient pas et moi, dans l'ombre, j'apprenais. Oui oui je ne savais tirer à l'arc, d'ailleurs je n'en avais pas et n'ai jamais réussi à en fabriquer un qui soit à peu près équilibré, mais j'étais douée pour la pose de pièges ! Les mécanismes de ceux-ci étaient élaborés et je m'amusais à les perfectionner de plus en plus pour faire des prises de plus en plus grosses. Je dus même en relâcher une un jour tant je ne pouvais pas la trainer jusqu'à chez nous ! Je fouillais parfois dans de vieux livres que nous avions pour voir quelle serait la manière la plus efficace de piéger telle ou telle bête. J'étais intelligente et maligne, j'avais acquis une expérience à force d'observer et d'expérimenter. Avec cette technique, je ramenais souvent du gibier à la maison : lapin, faisan,... Les questions pleuvaient à chaque fois, ma mère ayant toujours peur que j'ai enfreint une loi du Capitole. Elle était réellement attachée au respect des règles, bien plus que moi. J'avais le mensonge aisé, une bonne bouille et une facilité à manipuler les gens qui me permettait de tirer mon épingle du jeu : cela marchait même sur ma mère, celle qui me connaissait le mieux n'avait aucun mal à croire que toutes ces douceurs étaient des cadeaux d'un ami. Parfois j'en riais intérieurement : quel ami pourrait être assez généreux pour donner de la nourriture alors que nous étions dans un district si pauvre et que ma famille n'était pas forcément la plus malheureuse ?

A mes 12 ans, tout changea. Cette année-là était la première où je pouvais être tirée et personne n'y croyait vraiment, même pas moi. Je n'avais jamais pris de tesseraes : un seul et unique papier serait à mon nom dans l'urne. Pourtant, c'est mon nom qui résonna sur la place. Et dans le Sept, ce n'est pas comme dans le Un, le Deux ou le Quatre. Personne ne se précipite pour se porter volontaire, même quand c'est une gamine qu'on envoie à la mort.

Mon mentor était un vieil aigri qui ne croyait plus en la victoire d'un de ses tributs ou , plutôt, il y croyait enfin cette année mais pas pour moi. Il me conseilla de jouer la carte de la "fille des bois", jeune, mais déjà rude et forte. Comme si ça allait me sauver ? Avec mon physique svelte et frêle, qui croirait à cette farce ? Non, ma seule chance c'était que personne ne s'intéresse à moi. Je décidais de me montrer comme j'étais, voire pire : avec les petites robes toute mignonne que me faisaient porter mes stylistes, ce n'était pas compliqué. Je parus donc extrêmement faible, atrocement naïve et innocente. Je poussais le vice à n'expérimenter que le camouflage lors de la phase d'entrainement et obtînt logiquement la fabuleuse note de 2. Au moins, j'étais tranquille : personne ne me chercherait dans l'arène, je n'étais pas un danger et serai facile à tuer. Du moins, c'était ce qu'il pensait tous.

Arrivée dans l'arène, fin du décompte, je pris mes jambes à mon cou pour m'éloigner au plus vite de la Corne d'Abondance. Il était hors de question que je meure bêtement pour attraper une arme que je ne saurais utiliser.
Cette année-là, l'arène était à mon avantage : une vaste forêt composée de différents climats. Entre la tropicale, la taïga et le maquis, je dus choisir. J'optais pour la taïga, celle qui ressemblait le plus aux bois de mon district. Pendant des jours et des jours, se furent mes pièges qui me permirent de continuer à rester en vie : je pouvais ainsi manger à ma faim, sans perdre mon dynamisme et rester alerte. Le reste de mon temps, je peaufinais mon camouflage de manière exemplaire. Plusieurs tributs me croisèrent d'ailleurs sans jamais me voir ! J'aurais alors pu tenter de les tuer, beaucoup l'auraient fait mais à quoi cela aurait servi ? Me faire repérer ? Risquer d'être la plus faible et que ma tentative se retourne contre moi ? Je n'étais pas stupide, ils s'entretueraient sans moi et moi j'attendrais le "bon moment" pour faire mon effet de surprise.

Le final fut épique. J'étais parvenue à me cacher et vivre de manière plutôt agréable jusqu'à ce qu'il ne reste plus que moi et un jeune homme de 20 ans du District 1. Dès lors, je n'eus plus le choix : c'était lui ou moi. Et ce fut lui. Pendant des journées entières, je l'espionnais sans succès. Il dormait à peine, je n'avais pas la possibilité de le tuer. Une seule solution restait : je n'étais pas dangereuse à ses yeux, je devais l'attirer dans un piège. Après tout, les hommes ne sont pas si différents des animaux qu'ils veulent bien le croire... On les appâte et ils mordent à l'hameçon. Je ne mis pas longtemps à réunir ce qu'il me fallait pour mettre mon plan à exécution. La nuit, je posais des pièges près de l'endroit où il avait l'habitude de s'assoupir et, après m'être délestée de mes couches de camouflages, je m'allongeais sur le sol, la chemise déchirée et le jus de baie rouge sur sa peau, pour qu'il me crut blessée ou mourante et s'approche de moi. Il me trouva moins d'une heure plus tard. Je me souviens encore de son sourire victorieux, plein de suffisance. Il se voyait déjà acclamé par son district. Il n'était qu'un idiot. Son pied se prit dans son piège. Un piège de fortune. Lui un grand carrière accroché comme un pauvre petit lapin. Il s'agitait dans tous les sens, essayant de m'avoir avec sa lance. Croyait-il vraiment qu'il avait une chance de s'en sortir ? Un rire fou m'avait échappé à cet instant alors que j'avais attrapé la première pierre au sol et qu'elle l'avait frappée violemment à la tempe. Puis il avait cessé alors qu'il continuait à tenter de se libérer, pauvre petite souris dans mes griffes. Pendant des heures, je lui jetais et rejetais de grosses pierres froides comme la mort qui l'attendait. Dans un gargouillement atroce, la vie quitta son corps. Le canon résonna : j'avais gagné.

Ma victoire fut admirée. J'étais devenue "la mentor au coeur de pierre", on se demande pourquoi, hein ?

Désormais, j'ai une vie luxueuse pour mon district. J'ai de l'argent à n'en savoir que faire. J'ai pu payer le traitement de mon père pour qu'il souffre moins. Ma mère continue à exercer en tant qu'institutrice mais elle n'est plus pareille avec moi. Elle dit que quand elle me regarde, elle ne voit plus sa petite fille, que l'arène m'a changée. Je continue à penser que c'est faux, elle m'a seulement révélée. J'ai tué un garçon plus fort que moi de sang froid, pendant des heures, et je ne me sens pas différente. J'ai juste grandi : d'autres le font en commençant à aller travailler avec leur père dans les bois, moi je l'ai fait en tuant quelqu'un. Chacun sa vie, chacun sa croix. Je ne regrette rien.

Après ma victoire, j'ai continué à vivre. J'avais seulement 12 ans à l'époque, j'étais une gamine. Une gamine différente, beaucoup trop mûre pour son âge peut-être, mais une gamine quand même. Je connus les joies de l'adolescence comme tout le monde même si mes amants d'une nuit avaient tendance à ne pas aimer que je les tienne un peu trop fermement... Moi j'aimais jouer de mon côté séductrice, mon physique avantageux m'y aidant fortement. J'étais la plus belle, la plus forte, la plus influente dans mon district aussi certainement sinon je n'aurais pas pu ouvrir cette usine qui embauche les pariats du district, ceux qui n'ont plus la force de travailler dans les autres entreprises du Sept et dont les familles se mourraient de faim. J'ai fait ça pour mon père je crois, pour lui montrer que je l'aimais aussi même s'il n'avait pas été un modèle comme l'avait été ma mère.

Aujourd'hui, je vis bien. Je pense que je suis heureuse. J'aimerais simplement pouvoir un jour avoir une relation stable, construire quelque chose. J'ai l'impression d'avoir voulu vivre mais que ma vie s'est arrêtée le jour où ma victoire a été diffusée à tout mon District. Ce n'est que dans l'arène que je me suis réellement sentie en vie, lorsque j'ai éliminé ce dernier tribut. Un seul croit encore en moi, supporte ce que j'ai fait, il dit que je suis sa muse. Mais voudrait-il plus ? Même moi je ne suis pas sûre de le vouloir... Et l'Expiation de cette année pourrait tout changer.
   

Ambition du personnage - 10 lignes minimum
    Ma vie n'est pas plus compliquée qu'avant ma victoire. Au contraire, maintenant que le système est de mon côté, j'en profite au maximum ! Panem n'est pas le meilleur des endroits où vivre, loin de là même : je ne suis pas dupe. Mais lorsque vous êtes du bon côté, vous n'allez pas risquer de tout perdre pour une guerre dans laquelle vous n'auriez rien à gagner et qui ne risquerait que de voir plus de morts et de malheureux au final.
Aujourd'hui, j'essaye donc de vivre en me faisant plaisir chaque jour un peu plus et la vie me sourit. J'espère simplement continuer ma petite existence tranquille avec mes tributs chaque année et mes richesses qui s'amassent le reste du temps pour ma jolie victoire.
J'aimerais bien me caser, un jour... Mais on dit que les mentors n'ont que peu de chance de trouver quelqu'un qui puisse comprendre ce qu'ils ont vécu au point de pouvoir avoir un vie une famille "normale". C'est la seule chose dont je rêve pourtant...