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 Visite technologique

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MessageSujet: Visite technologique   Visite technologique EmptyMar 10 Mai - 1:40












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~ Un calvaire ~






Pourquoi. Cela était la question qui me hantait depuis que le chef de ma section du laboratoire m'avait annoncé que je ne ferai pas partie du voyage pour le Capitole où se tenait une vaste exposition d'armes en tout genre. Rien que l'idée de contempler ces engins qui pouvaient tenir la vie d'une personne au bout de leur viseur et de leur mécanisme à la pointe de la technologie me donnait le vertige. Seulement, je n'avais pas été conviée. Tout mon travail avait été balayé au profit de jeunots à qui il fallait "donner de la motivation pour en tirer le meilleur potentiel"... A croire que parce que mes inventions montraient une performance hors norme, point besoin de me maintenir motivée : mon engagement à vouloir éradiquer les rebelles leur suffisait. Et à vrai dire, elle m'avait suffi pendant toutes ces années. Certes, rester au district rongeait mon orgueil, mais pas seulement : j'avais espéré pouvoir récolter lors de cette exposition des informations, quoi vraiment je n'aurais su le dire... Mais peut-être aurait-ce été utile pour causer quelques torts à ce gouvernement manipulateur...

C'est avec toutes ces pensées en tête que je m'étais rendue au laboratoire ce matin-là, pleine de rancœur et d'amertume. Ce n'est que lorsque j'avais aperçu la chevelure rousse de la jeune fille qui attendait devant le poste de sécurité que je m'étais souvenu de la cerise sur le gâteau : on m'avait collé une gamine venant d'un district défavorisé et présentant apparemment de bonnes compétences pour une visite guidée de ma section de recherches. Franchement, est-ce qu'un seul des autres laborantins m'avaient déjà vu être pédagogue ? Lors de mes heures de travail, j'étais souvent si absorbée dans mes expérimentations que j'en oubliais de me nourrir : autant dire que m'occuper d'une tierce personne n'était pas réellement dans mes habitudes. Si encore il s'agissait d'un haut dirigeant, d'un chercheur éminent qui avait gagné sa place à la capitale, j'aurais consenti à un effort... Mais là, c'était hors de question.

En arrivant prêt du poste, le pacificateur qui gardait les lieux me reconnut et je montrai mon badge dans un geste mécanique avant de me tourner vers la gamine :

       
« Mlle Winfield ? », demandai-je en plantant mon regard dans le sien. « Je suis Clarissa Stern, ingénieure en biomimétisme. Suivez-moi, nous allons pouvoir commencer. »
   

Immédiatement, je tournai talon et je déclenchai l'ouverture de la porte d'entrée dans les laboratoires technologiques du District Trois. Un long couloir aux murs d'un blanc parfait, puis un autre. Tout paraissait aseptisé dans nos locaux. En arrivant devant mon laboratoire, la porte de sécurité s'ouvrit lorsque je composai le code puis j'attrapai ma blouse suspendue aux patères avant d'en tendre une à la gamine qui me collait.

       
« Mets cela, c'est obligatoire vu les produits qu'on est amené à manipuler ici... L'énervement me rendait réellement peu apte à réaliser cette visite, mais cette réplique m'avait donnée une petite idée qui fut encore plus tentante lorsque mon regard dériva vers "la" salle. Tu es ici pour voir quel type de travail font les ingénieurs en innovation technologique, ne perdons donc pas de temps : je te propose de te montrer certaines de nos inventions les plus...captivantes !
   

Je me dirigeai alors vers la salle en question dont je débloquai l'accès avant de me placer sur le côté afin de la laisser passer. Une lumière claire se mit aussitôt à briller dans la pièce entièrement fermée. Aucune fenêtre, aucun moyen d'en sortir sauf la porte du laboratoire et celle de secours, à deux battants, qui servait essentiellement à transporter les engins au-delà des murs de notre laboratoire pour les emmener vers leur véritable existence : dans les prisons du Capitole.

Les éclats métalliques resplendissaient déjà, les machines s'alignaient avec une précision spectaculaire. Je me plaisais à m'en remémorer le moindre rouage et la séquence terrible qu'il déclenchait. Cela serait sans doute instructif pour cette gamine qui paraissait se laisser porter au fil de l'eau si on en croyait sa docilité depuis le début de la visite. Lui montrer de telles inventions aurait sans doute le bénéfice de rendre cette visite de "découverte" plus "intéressante", sans compter que ce n'était pas vraiment ma faute si elle finissait effrayée, à vouloir se terrer des nuits durant sous sa couette, après tout ce n'était pas moi qui avait ordonné de l'occuper pendant tout un après-midi...

       
« En avant pour le spectacle... lâchai-je dans un murmure alors qu'elle pénétrait dans la pièce.
   

Ce que je m'apprêtai à faire était mal, vraiment ce n'était pas digne ni même professionnel. Mais cela aurait au moins le bénéfice de combler ma frustration et, pour le moment, je m'en contentais largement ! Après tout, ce n'est pas comme si je n'avais pas prévenu mon supérieur que cette mission me répugnait d'avance, ni même comme si je lui avais dit que j'allais être la plus exemplaire des professeures...












Dernière édition par Clarissa L. Stern le Lun 24 Avr - 9:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Visite technologique   Visite technologique EmptyVen 13 Mai - 21:45




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Scio me nihil scire


Indis Winfield et Clarissa Stern


On venait de laisser Indis devant la porte blanche d’un laboratoire du District Trois.
Le matin-même, la jeune femme avait manqué de casser son verre qui lui avait échappé des mains, et le jus entier s’était renversé sur le haut de sa voisine ; s’excusant, elle et avait posé le verre sur une cuillère qui vola sur la table dans un tintement fort et clair qui firent se tourner toutes les têtes. La rouquine avait récupéré la vaisselle récalcitrante, tentant de l’ordonner pour se redonner de la contenance, mais force était de constater que tous les enfants qui vivaient depuis beaucoup plus longtemps à l’orphelinat qu’elle la perturbaient un peu. La jeune femme avait du mal à réellement se sentir chez elle. Mais cela ne faisait que quelques jours qu’elle était ici.
Indis eut un rire nerveux quand elle pensa aux évènements de la matinée, et jeta un regard légèrement tendu au Pacificateur debout à ses côtés. Dont elle ne capta qu’une inexpressivité absolue. Indis inspira pour se donner de la contenance, et elle jeta un regard circulaire pour s’occuper un peu : et son regard se retrouvera irrémédiablement attiré par les consigne de sécurité inscrites à sa gauche.
Tout l’émerveillait depuis qu’elle avait mis les pieds au District Trois.
Indis n’était jamais sorti de son District, et le troisième était splendide. Cette gamine longtemps éperdue de science, qui avait perdu l’habitude d’être curieuse quand sa vie s’était compliquée, retrouvait le goût du savoir. Le District Trois était tellement plus merveilleux que le Six. La jeune femme se voyait déjà vivre ici. Loin des drogués et des malades.

« Mlle Winfield ? Je suis Clarissa Stern, ingénieure en biomimétisme. Suivez-moi, nous allons pouvoir commencer. »

A son arrivée, l’ingénieure agacée plongea ses yeux sombres dans les yeux clairs de la jeune fille excitée. Celle-ci ouvrit la bouche pour lui lancer un mot, tant elle était heureuse d’être ici, mais Miss Stern tourna les talons et ne laissa d’autre choix à Indis que de la suivre, qui se mit à trottiner derrière elle. Les couloirs blancs défilaient, dans un silence qui aurait été parfaitement vide sans les bruits de pas assurés et ceux plus irréguliers.
Soudain, l’ingénieure lui tendait une blouse blanche dans laquelle l’élève rentra, se la prenant en pleine tête et se perdant dedans quand elle la lâcha. Elle se débattit un instant tandis que son guide expliquait :

« Mets cela, c'est obligatoire vu les produits qu'on est amené à manipuler ici... Tu es ici pour voir quel type de travail font les ingénieurs en innovation technologique, ne perdons donc pas de temps : je te propose de te montrer certaines de nos inventions les plus...captivantes ! »

Indis voulu à nouveau dire quelque chose, mais Miss Stern s’éloignait déjà et la condamna à nouveau au silence. Quand elle lui laissa le passage libre, la jeune rouquine leva des yeux brillant vers l’ingénieure et se précipita dans la pièce.
Tant de machines étaient entreposés sur les différents plans de travail alentour. Indis n’entendit pas les mots de son guide, véritablement captivée parce qu’elle voyait. Elle se souvenait de Terrell qui parlait du District Trois et elle ne pouvait qu’approuver.
Oui, Indis souhaitait tout savoir et tout comprendre. Elle se rappela soudain la présence de l’ingénieure et se tourna vers elle, enfin calme – et donc prête à l’écouter, sans aucun doute.

« Vous faites quoi ici ? »

La rouquine du District Six se mit à sautiller de machine en machine, sans savoir ce que c’était. Certaines d’entre elles ressemblaient aux armes des Pacificateurs, en plus… compliquées. Sophistiquées. Trop belles pour être mortelles – et cela lui aurait-il vraiment fait quelque chose ?
L’une d’entre elle attira particulièrement son attention et Indis se tourna de nouveau vers Miss Stern qu’elle appela :

« A quoi sert cette machine ? »

Approchant sa main, Indis toucha avec douceur la surface métallique et se retourna à nouveau – mais son geste fut brusque et peu contrôlé. Son coude heurta malencontreusement l'une des machines posées là qui glissa un peu pour laisser apparaître un bouton de couleur mauve.
Quelle étrange couleur.

« C'est marrant, vous faites dans l'artistique. Mais le orange est plus joli », déclara Indis d'un ton détaché en haussant les épaules.

Elle ne s'inquiéta pas outre mesure d'avoir manqué de provoquer une catastrophe en cognant l'arme.


© code by S.D.123


Dernière édition par Indis L. Winfield le Jeu 14 Juil - 17:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Visite technologique   Visite technologique EmptyMer 1 Juin - 2:35












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~ Un calvaire ~






Sérieusement, cette gamine m'agaçait au plus haut point. Ses grands yeux émerveillés qui trahissaient son plaisir intense et rayonnait dans toute la salle m'exaspéraient. Je n'avais jamais été aussi niaise, ou du moins je l'espérais sincèrement. Ici, nous ne faisions pas des jouets : c'était nos bébés mais certainement pas des machines innocentes qui trônaient les unes à côté des autres en faisant scintiller leurs lames acérées. Sa jeunesse l'empêchait de comprendre toute l'ampleur du spectacle auquel elle assistait, j'allai me faire un plaisir de le lui démontrer.

Un sourire quelque peu sadique étira le coin de mes lèvres quand elle se retourna vers moi en me lançant :
       
« Vous faites quoi ici ? »
 
       
« Nous donnons les moyens à notre pays de punir les criminels de la façon la plus...adaptée qui soit. »
 
Je n'avais pas pu m'empêcher de songer aux rebelles. L'espace d'un instant, cette rage à leur égard avait ressurgi, viscérale et sans appel. Puis je m'étais souvenue que rien n'était réel. Que ce besoin de vengeance n'était pas orienté vers la bonne personne et, soudain, j'imaginais la présidente dans la machine derrière la gamine. J'imaginais son corps si frêle sanglé sur le siège, ses mains manucurées glissées dans l'étau dont les lames était en réalité des épines d'acanthaster pourpre, sa tête plaquée dans le casque à impulsion électrique... Cette vision me fit frissonner d'envie, si seulement j'y parvenais un jour.

Mon rêve prit fin alors que les bonds de ma jeune élève commençaient à me donner le tournis. Elle regardait chaque machine rapidement, sans vraiment s'y attarder : son attitude me plaisait autant qu'elle m'agaçait. Si sa concentration était tant celle d'une huître, elle ne pourrait jamais être assez brillante pour faire une bonne ingénieure comme l'avait suggéré un des professeurs de son district. Tout au plus, elle pourrait être une assistante qu'on attribuerait au chercheur le moins apprécié du laboratoire qui aurait tout loisir de gérer son attention si peu maintenue. Elle finit par s'attarder devant celle qui justement avait vu mon fantasme s'opérer dans mon esprit.
       
« A quoi sert cette machine ? »
Je marchai lentement vers Indis. Je contemplai son air intrigué, sa main qui caressait le métal comme si elle pouponnait un enfant. C'était le genre de comportement qu'avait toute personne qui portait un intérêt particulier à ce genre d'inventions... On n'avait pas ce type de réactions par hasard et je comptais bien la pousser à bout : aussi bien pour passer mes nerfs que pour voir ce que cette gamine avait réellement dans le ventre.
       
« A torturer des ennemis de l'Etat. », annonçai-je sur un ton qui ne laissait pas place au doute quant à la véracité de mes propos. « Les sangles sont faites pour être laissées en contact direct avec la peau, elle possède des pores qui sécrètent le même venin que les méduses... »
J'approchai encore, elle la contemplait toujours. Mais soudain elle eut l'air de repérer quelque chose et fit volte-face, manquant de faire chuter une arme très délicate qui, si elle avait touché le bouton par erreur, aurait pu l'embrocher sans prévenir !

Ma marche se stoppa net quand elle me dit sans même se rendre compte de la catastrophe qu'elle avait failli provoquer :
       
« C'est marrant, vous faites dans l'artistique. Mais le orange est plus joli. »

Les yeux écarquillés, je repris contenance rapidement. Je retins mon expression colérique et lui dis sur un ton égal :
       
« Si nous faisions dans l'artistique, nous ne contrôlerions ni ne tuerions personne. » Puis j'ajoutai, un rictus aux lèvres : « Vous feriez mieux de vous en souvenir si vous ne voulez pas mourir avant la fin de la journée... L'arme dont vous avez failli déclencher l'option vous aurait embrochée en moins de temps qu'il ne faut pour le dire si vous n'aviez pas eu de la chance. Seulement, la chance, ça ne marche souvent qu'une seule fois. »
 
J'arrivai à sa hauteur et me plantai devant elle.
       
« Ce bouton est violet car c'est la couleur spécifique pour permettre aux autorités de reconnaître facilement les fonctions de nos machines et de les utiliser à bon escient. », je souris. « Violet pour la paralysie temporaire. Orange, c'est tout autre chose... »
   
D'un geste, je découvrais un boîtier caché sur le côté de la machine qu'elle avait observé. Plusieurs autres boutons y figuraient : de différentes couleurs, notant des intensités aussi, il ne laissait aucun doute que le code couleur était parfaitement maîtrisé. Les couleurs froides pour les tortures non létales visant à effrayer l'ennemi, les couleurs chaudes les plus claires pour les tortures non létales toujours mais provoquant des douleurs insoutenables ou des hallucinations permettant de mieux contrôler l'esprit de la victime, les couleurs chaudes vives pour les tortures qui se révèleraient létales à court ou long terme. Le bouton noir pour ne jamais revenir en arrière...
       
« Ici,tu as la plupart des couleurs les plus utilisées. La couleur orange que tu trouves si belle, veux-tu savoir ce qu'elle déclenche ?. Mon regard se plongea dans celui d'Indis, et je lui dis : « Bien sûr que tu veux savoir... Sinon tu ne serais pas là.
   
Je tournai talons et j'allai trouver un mannequin que je plaçai dans la machine. Je serrai chaque sangle, calai sa tête dans le casque, glissai ses mains dans les étaux. Un claquement. J'actionnai la manette de mise en fonctionnement de l'appareil et commençait l'explication.
       
« Ce mannequin est "intelligent", il mesure les constantes qu'un humain aurait s'il était dans la machine et qu'on lui faisait subir les mêmes tortures. D'un mouvement de tête, je lui montrai le moniteur sur lequel j'avais connecté le mannequin et sur lequel les constantes d'une femme d'une quarantaine d'années en pleine forme s'affichaient. « Maintenant... Appuie sur ton cher bouton orange et voyons ce qu'il se passe...
   
Allait-elle le faire ? Aurait-elle le cran d'aller jusqu'au bout ?
« Et n'oublie pas, Indis... C'est comme s'il s'agissait d'un humain...Une femme qui pourrait être ton professeur, ta tante, ton amie...mais une ennemie de Panem.
   
Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. J'adorais ces moments de test de nos joujoux, chaque fois j'éprouvais cette décharge d'adrénaline quand je voyais ma création en fonctionnement, quand je la voyais déployer ses atouts et réussir son œuvre. Oserait-elle ? Eprouverait-elle le même plaisir d'une réussite scientifique et technologique parfaitement orchestrée ? Une pression sur ce bouton, une seule et tout s'enclencherait pour que sa visite me semble un peu plus intéressante.








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MessageSujet: Re: Visite technologique   Visite technologique EmptyJeu 14 Juil - 14:10




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Indis Winfield et Clarissa Stern


Malgré son apparente désinvolture, son excitation à vouloir ne rien manquer de cette exposition et ce papillonnement de paupières et de visage, Indis perçut le très bref mouvement de tension de Miss Stern, qu’elle attribua à la quasi-catastrophe qu’elle avait manquée de provoquer. Le ton égal et la réponse que lui proposa l’ingénieure permit à la jeune rouquine de ne pas s’en préoccuper plus que cela.

« Si nous faisions dans l'artistique, nous ne contrôlerions ni ne tuerions personne. Vous feriez mieux de vous en souvenir si vous ne voulez pas mourir avant la fin de la journée... L'arme dont vous avez failli déclencher l'option vous aurait embrochée en moins de temps qu'il ne faut pour le dire si vous n'aviez pas eu de la chance. Seulement, la chance, ça ne marche souvent qu'une seule fois. »

La jeune femme se trouva tout d’abord perturbée par l’utilisation du vouvoiement, puisque son vis-à-vis était la première personne à employer cette formalité à son égard. Or, cela lui donnait de l’importance, du respect, des intentions qu'Indis n’arrivait pas à analyser correctement et qui la décontenançaient plus qu’autre chose. Bien plus que cette mention par Miss Stern de la mort que pouvait provoquer ces armes et machines diverses ; après tout, ces inventions portaient leurs intentions sur leurs carlingues. Et il en fallait beaucoup moins que des instruments pareils pour que des gens meurent : la maladie, le désespoir, la faim étaient des faux implacablement plus acérées.
Indis était donc des plus perturbées par le vouvoiement et ne remarqua Miss Stern plantée devant elle que lorsque ses bottes claquèrent sur le sol, marquant sa position. Un sourire habitait son visage, un sourire qui, il lui fallait l’avouer, mettait légèrement mal à l’aise la plus jeune des deux rouquines.

« Ce bouton est violet car c'est la couleur spécifique pour permettre aux autorités de reconnaître facilement les fonctions de nos machines et de les utiliser à bon escient. Violet pour la paralysie temporaire. Orange, c'est tout autre chose... »

Sur une chaise métallique magnifiquement briquée, dont les sangles impeccables démontraient qu’elle n’avait jamais servi comme elle le devait, Miss Stern laissa ses doigts s’arrêter sur un boîtier qu’elle ouvra délicatement. Ce fut un verger de couleurs qui se présentèrent à elles : des boutons de tailles et de coloris variés étaient alignés, prêts à ce qu’un esprit curieux ou des mains téméraires cèdent à leur appel. Indis repéra au premier coup d’œil le fameux bouton orange, non loin d’un certain bouton noir qui était aussi, si ce n’était plus, intrigant.

« Ici, tu as la plupart des couleurs les plus utilisées. La couleur orange que tu trouves si belle, veux-tu savoir ce qu'elle déclenche ?
- Oui », lança-t-elle immédiatement, sans pour autant détacher yeux qui allaient du noir à l’orange, de l’orange au noir.

Miss Stern, peut-être attirée par cette réponse rapide, tourna la tête, et ce mouvement attira les yeux de la jeune rouquine qui se portèrent vers les prunelles vertes.

« Bien sûr que tu veux savoir... Sinon tu ne serais pas là. »

Indis se retint de lui répondre que tout était de l’initiative de son professeur, cette retenue étant causée par la peur de manquer quelque chose dans les évènements qui pouvaient potentiellement suivre. Elle observa Miss Stern en s’attendant à tout instant que celle-ci appuie sur le fameux bouton orange, voire même le noir qui se tenait à côté, mais l’ingénieure tourna au contraire les talons pour se diriger de l’autre côté de la pièce. Indis reporta son attention sur le boîtier. Et si elle pressait maintenant l’objet de sa curiosité ?
Mais un mannequin barra son champ de vision, s’installant sous l’impulsion de l’ingénieure dans la chaise. Le bruit des sangles, du plastique contre le métal, le tout rendait mal à l’aise la jeune femme ; le tout attisait la curiosité sans faille de la jeune femme. Elle continuait d’attendre silencieusement que Miss Stern lui permette d’assouvir cette flamme de connaissance, même si elle appréhendait ce qu’elle allait découvrir. Quand le moniteur s’enclencha, Indis se tourna vers cet objet familier et rassurant.

« Ce mannequin est « intelligent », il mesure les constantes qu'un humain aurait s'il était dans la machine et qu'on lui faisait subir les mêmes tortures. Maintenant... Appuie sur ton cher bouton orange et voyons ce qu'il se passe... »

La jeune rouquine continuait de regarder le moniteur, alors même qu’on lui avait donné le feu vert. Une idée s’était soudain rappelée à elle, des mots maudits inscrits sur une lettre sans âme, dactylographiée avec l’automatisme implacable de l’administration.

« Et n'oublie pas, Indis... C'est comme s'il s'agissait d'un humain... Une femme qui pourrait être ton professeur, ta tante, ton amie... mais une ennemie de Panem. »

Et alors, Indis saurait enfin ce qu’il avait pu vivre.
Elle n’hésita pas un instant et se détourna vers le boîtier pour appuyer non pas sur le bouton orange, comme le lui avait autorisé Miss Stern et qui devait avoir somme toute une conséquence semblable au mauve, mais pour appuyer sur le bouton noir qui était si intriguant. Et tandis que la chaise déploya son savoir-faire et que le moniteur afficha les conséquences de son action, Indis reculait doucement en disant.

« Ca peut également être un ingénieur très talentueux. »

Ce frère qui n’avait pas été un ennemi de Panem.
Indis laissa tout de même une moue certaine envahir son visage ; si elle appréhendait une conséquence qu’elle n’apprécierait pas, elle se doutait bien que son action n’avait pas dû être la plus appropriée.

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