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 Pour un bracelet d'or.

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Parris Redings
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Pour un bracelet d'or. Vide
MessageSujet: Pour un bracelet d'or.   Pour un bracelet d'or. EmptyLun 29 Juin - 16:56



Pour un bracelet d'or.



1 Quam dulcis sit libertas breviter proloquar. 2 Cani perpasto macie confectus lupus 3 forte occucurrit. Dein salutantes invicem 4 ut restiterunt : « Unde sic, quaeso, nites ? 5 Aut quo cibo fecisti tantum corporis ? 6 Ego, qui sum longe fortior, pereo fame. » 7 Canis simpliciter : « Eadem est condicio tibi, 8 praestare domino si par officium potes. » 9 — Quod ? inquit ille. — Custos ut sis liminis, 10 a furibus tuearis et noctu domum. 11 — Ego vero sum paratus ; nunc patior nives 12 imbresque in silvis asperam vitam trahens ;13 quanto est facilius mihi sub tecto vivere 14 et otiosum largo satiari cibo ?15 — Veni ergo mecum. » Dum procedunt aspicit 16 lupus a catena collum detritum canis. 17 « Unde hoc, amice ? — Nihil est. — Dic quaeso tamen. 18 — Quia videor acer, alligant me interdiu, 19 luce ut quiescam et vigilem, nox cum venerit :20 crepusculo solutus qua visum est vagor. 21 Adfertur ultro panis ; de mensa sua22 dat ossa dominus ; frusta jactat familia 23 et, quod fastidit quisque, pulmentarium. 24 Sic sine labore venter impletur meus. 25 — Age, si quo est abire animus, est licentia ? 26 — Non plane est, inquit. — Fruere, quae laudas, canis ;27 regnare nolo, liber ut non sim mihi. »


Debout, face à un fragment de miroir , j'applique une énième couche de fond de teint foncé sur mon visage. J'ai revêtu une salopette de travail en blue jeans au nombreuses poches larges, et je me suis confectionné un bandage grossier sur le bras droit.

Jamais je ne pourrai arriver à réunir la somme nécessaire… Je spécule encore une fois sur les ventes que je vais faire cette nuit. Il avait fallut insister, devancer les concurrents, rien de glorieux, mais finalement j'avais obtenu de doubler la commande dans ce bar, et de fournir l'un des patrons du marché illicite dans le district, Stan Marvel, pour un test d'embauche, mais néanmoins rémunéré. Mais l'argent me manque encore, et la seule solution qui s'offre à moi me fait honte rien que de l'avoir pensée. Mon esprit est revenu constamment à elle ces derniers jours, et chaque fois c'est en vain que j'ai essayé de la repousser.
Je me surprends pourtant, j'ai décidé de suivre une voie que je sais pertinemment mauvaise et souillée, je sais que ce n'est que malheur et désespoir que je vends, je sais que la drogue tue mes clients, mais j'ai toujours espérer rester au moins honnête. Non pas avec les Pacificateurs, l’administration du district ou même le Capitole, corrompus jusqu'aux sangs, pourris dans leur chair et dans leur âme, à suer le fric et à puer le pouvoir. L’honnête ne veut rien dire pour eux, si ce n'est un moyen d'écraser un peu plus le peuple qui gît à leur pieds, et c'est le sourire aux lèvres que je fais fît de leurs interdictions. Mais le peuple ne mérite pas qu'on lui mente, tricher contre lui c'est se mettre du mauvais côté de la balance, c'est ressembler aux dirigeants. Pourtant mon objectif est juste, et si c'est une nécessité, il faut être malhonnête. Même si certains pourraient penser qu'acheter un cadeau à une enfant, qui n'est pas même réellement ma sœur est une absurdité, je sais que la valeur des choses est subjective. Je sais qu'une fille comme Indis, orpheline et sans son frère, a besoin d'avoir où s'accrocher, je sais d'autant plus que son père n'a pas les moyens de lui  payer quoique ce soit, et qu'en restant dans le bon chemin je serai moi aussi incapable de l'aider. Et puis il y a également ce sentiment, cette affection fraternel qui me pousse à la rendre heureuse, à la voir comme toutes les fillettes de son âge, le sourire aux lèvres, heureuse.

Je quitte la salle souterraine sous le hangar désaffecté qui me sers de planque par une porte dérobée, et je me dirige rapidement vers le dispensaire, le visage maquillé sous un épais fond de teint foncé, les cheveux en bataille. Chaque semaine c'est un autre déguisement que je dois revêtir pour que mes visites hebdomadaires ne poussent pas un gardien un peu trop zélé à en connaître la raison. J'entre dans la salle d'attente, et quelques minutes plus tard une jeune femme m'invite à entrer dans son cabinet. Une fois dans la petite salle, elle me tend la clef de l'armoire médicale. Je revêt une paire de gants et j'ouvre le meuble, dans lequel sont disposés huit poches de drogue. J'en saisit sept, lui remets la somme correspondante, tentant d'éviter son regard accusateur. Elle n'ose pas me le dire ouvertement – je l'ai sauvé de la prostitution et l'utilisant comme intermédiaire - mais elle m'en veut de ne pas respecter mon engagement et de ne pas embarquer toute la morphling. Puis je regagne ma cachette, là j'ouvre les sacs, transfert le liquide dans d'autres poches, en prenant soin d'ajouter le volume d'eau pour en remplir huit. Enfin, une fois la nuit tombé, je les dépose dans deux sacs puis je vais livrer mes clients. Puis je regagne l'habitation de mon beau-père, et je me glisse dans ma chambre après une brève toilette. Demain, aux aurores, j'irai acheter ce bracelet.
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Dernière édition par Parris Reddings le Dim 15 Nov - 12:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pour un bracelet d'or.   Pour un bracelet d'or. EmptyLun 24 Aoû - 14:06






Pour un bracelet d'or
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FLASHBACK - Indis Winfield et Parris Reddings


La porte claqua derrière elle et pourtant, elle s’appuya de tout son poids pour s’assurer qu’elle était bien fermée. Elle haletait. De la sueur perlait sur ses tempes, gouttait sur son front, et brûlait tellement ses yeux qu’elle s’essuya avec sa manche le visage. Elle le fit d’un mouvement assez fort, au point de laisser des marques rouges un peu partout. Elle se mordit la joue et inspirait profondément pour reprendre son souffle, son calme, son esprit, et c’était tellement dur qu’elle sentit le goût âcre du sang envahir sa bouche. Ou était-ce à cause de l’effort qu’elle venait de produire ? En tout cas, elle se rendit compte que ça la paniquait plus que tout. Elle se retourna d’un mouvement compulsif pour verrouiller la porte, et la ferma à double tour – et plus encore si la serrure le lui avait permis.
Ca faisait à peu près un an qu’ils avaient déménagé et pourtant, elle ne s’y faisait pas.
Indis n’arrivait pas à se défaire de ce goût dans la bouche. On pouvait arrêter de voir en fermant les yeux ; on pouvait arrêter d’entendre en se bouchant les oreilles ; on pouvait arrêter de toucher en se défaisant du contact ; on pouvait arrêter de sentir en se bouchant le nez. Mais le goût, le goût restait, le goût imprimait dans les esprits un souvenir inébranlable qui était essentiellement des émotions. Aussi, la jeune femme pouvait déglutir comme elle le voulait, sa joue continuait d’alimenter l’âcreté du sang.
Un an. Un an et ces hommes continuaient de la terrifier. Un an qu’elle courrait quand elle rentrait de l’école parce qu’elle était apeurée par ces regards que posaient les consommateurs de drogues quand elle traversait ce quartier maudit.
Elle avait envie de pleurer, en cet instant précis. Ca faisait des mois que lorsqu’elle se sentait aussi faible, les larmes étaient sur le point de lui grimper aux yeux. Depuis qu’elle avait perdu l’espoir de revoir son grand frère, Terrell, exécuté quatre mois plus tôt.
Ses jambes tremblèrent tandis qu’elle s’avança dans l’unique pièce qui servait à la fois de salle à manger et de cuisine, et qui était bien petite malgré ces fonctions. Indis trébucha et manqua de tomber, se rattrapant à la table au dernier moment, et elle saisit une chaise sur laquelle elle s’assit. La voix assez faible de son père monta de sa petite chambre :

« Qui vient de rentrer ?
- Indis, répondit la jeune adolescente.
- Tout va bien ?
- Oui. Parris n’est pas là ? »

En cet instant, elle aurait donné pour voir son autre frère, bien vivant, mais également régulièrement absent depuis quelques mois. Depuis, finalement, l’annonce de la mort de Terrell. Il passait, des fois, mais il s’excusait du temps que lui prenait son travail et qui le faisait rentrer tard.

« Non. »

La jeune femme avait, par ces quelques mots, réussit à se calmer, et elle retira ses chaussures sales de neige fondue. Cela faisait des jours qu’il n’était pas venu… Il lui manquait. Elle avait peur.
Indis se leva et alla s’occuper de son père, comme à son habitude, sans quitter les yeux ou les oreilles de la porte d’entrée.

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Dernière édition par Indis L. Winfield le Lun 11 Avr - 0:10, édité 4 fois
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Parris Redings
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MessageSujet: Re: Pour un bracelet d'or.   Pour un bracelet d'or. EmptyJeu 27 Aoû - 22:03



Pour un bracelet d'or.



Quicumque turpi fraude semel innotuit,
Etiam si verum dicit, amittit fidem.
Hoc adtestatur brevis Æsopi fabula.

Lupus arguebat vulpem furti crimine;
Negabat illa se esse culpæ proximam.
Tunc judex inter illos sedit simius.
Uterque causam cum perorassent suam,
Dixisse fertur simius sententiam:
Tu non videris perdidisse quos petis;
Te credo subripuisse quod pulchre negas.


Lorsque   j’ai   regagné   mon lit, je ne suis même pas allé voir si Indis dormait, je n’ai pensé qu’à aller me coucher… Quel genre de frère je fais ? Elle dort encore probablement, il est très tôt, mais je n’ai pas de temps à perdre. J’attrape mon gilet, et je quitte l’appartement. D’un pas rapide, je me dirige vers une ruelle en retrait, sombre et sale, mon sac en bandoulière me frappant le corps au rythme de ma cadence. Je pousse un portail rongé par la rouille et je frappe quelques coups légers sur la porte.

- On ne reçoit pas !
- C’est pas ces paumés d’insectes blancs, tu peux ouvrir Bran.

Bran… Son oeil est collé sur un interstice dans le bois de la porte, puis le bruit d’un verrou mal graissé que l’on tire se fait entendre. Un homme courbé en haillons misérables se tient à la porte, qu’il entrouvre de son unique main.

- Reddy, tu peux me dire que c’est toi, plutôt que de me coller une frousse comme ça. J’ai cru qu’tu viendrais jamais. Alors tu l’veux l’foutu bracelet, c’est ça, ce foutu truc de riches, encore.
- C’est ce que tu prétend avoir…
- Je l’ai, joue pas au malin. Tu sais que ça coûte cher un foutu bijoux comme ça, c’est de l’or partout, hein, tu sais…
- On a déjà fixé le prix. J’ai l’argent, il n’y a rien de plus que ce que je te dois.
- Tu sais bien que je vends pas sans mon... pourboire, hein ! Mais bon, je t’aime bien, ça sera cadeau cette fois.

Le manchot me tend cet objet tant désiré. Il est magnifique, un cercle doré, reflétant sa splendeur sur le murs de la petite salle dès qu’un rayon de lumière l’effleure. Finement ciselé, il est sûrement le plus beau bijoux que l’on puisse trouver dans notre misérable district.

- Il vient d’où ?

Bran n’a pas du aimer le ton de la question, d’autant plus qu’à chaque fois que je la lui ai posée, il l’a prit comme une menace, comme si j’enquêtais sur ses trafics. Son visage sale se défigure en une expression dédaigneuse :

- Pose pas trop de question, gamin, c’est quoi l’histoire cette fois ? Tu veux pas être malhonnête sur le dos du petit peuple ? T’es un foutu de bon à rien. Tu crois que t’es un patron avec les quelques débiles qui te suivent ? Si t’étais un de chez nous tu m’saoulerais pas avec tes foutues histoires d'honnêteté, et t’aurais pas besoin d’un foutu bracelet qui coûte foutrement plus cher que tout le foutu pain que tu peux bouffer pendant des mois pour impressionner une foutue de gonzesse…
- Prends l’argent et ferme-la. Et tu as raison, je ne suis pas là pour impressionner une famelette.
- Eh Reddy ! Tu vois, moi ça ne me dérange pas de prendre ton argent puant, un des plus noir du district. Reviens quand tu veux Reddy, c’est toujours un plaisir de faire du commerce avec toi, et cetera… Fous le camp, j’ai des gens à douiller aujourd'hui !

Je cache le bijoux dans une de mes poches et je sors. Les premiers passants descendent dans les rues. Je me dirige vers la place principale, là où l‘on trouve les boutiques onéreuse. Je retire mon gilet que j’enfonce dans mon sac, j’ajuste ma chemise, et je passe ma main dans mes cheveux pour les plaquer en arrière. J’essaie toujours de paraître inaperçu, d’éviter de donner aux gens de me reconnaître. Je pousse la porte de l’unique cordonnier du 6, qui fait également office de serrurier et d’orfèvre lorsque l’occasion se présente. Une femme bien plus grosse que la plus obèse des pauvres se dandine depuis l’arrière boutique, d’un air jovial.

- Bonjour ! Je ne crois pas t’avoir déjà vu, comment t’appelles tu ?
- Je ne passe pas souvent dans votre boutique en effet, j’habite pourtant pas si loin… Mais heureusement, il y a un début à tout ! Je m'appelle Mike.
- Et que puis-je pour toi, Mike ?

Je jette quelques pièces sur le comptoir, puis dépose délicatement le bracelet.

- Pourriez-vous m’y graver un nom ?
- En effet je vois que tu es nouveau dans ma boutique, le travail de l’or est délicat, il demande du beaucoup de temps, et le temps c’est de l’argent. Tu n’as de loin pas assez, excuse moi.
- Je vous en prie, c’est un cadeau pour ma fiancée… vous savez, je ne pas dépenser plus, et pourtant …
- Je comprends, je vais t’arranger ça. A défaut d’un nom, une lettre peux suffire, non ?
- Mille mercis, ce sera simplement un “i”.
- Attends-moi ici, j’en ai pour quelques minutes.

La cordonnière retourne dans l’arrière boutique, puis en ressort peu après. Elle me tend le bijoux, et me rend l’argent.

- Cadeau de la maison, si c’est pour une occasion pareille, je peux te l’offrir, d’autant que tu es un nouveau client. Et surtout, dès qu’Irène et toi avez besoin que je vous bricole quelque chose, pensez à nous.
- Merci bien, je n’y manquerais pas !

Un sourire au lèvre je pèse l’argent dans ma main, et me dirige vers les ruelles dégoûtantes. Mais au passage je m’arrête chez le boulanger, et achète deux magnifiques pains. Je gravis quatre à quatre les escaliers de la bâtisse défoncée. Et une fois rentré, je vois Indis en train de grignoter un croûton dur et sec. Nos regards se croisent, et instantanément, comme si nous avions répété cette scène, nous courons l’un vers l’autre. Je la serre dans mes bras, et nous restons enlacés un bref instant, qui semble… intemporel. Puis je lui prends une main.

- Ferme les yeux soeurette.

Et je lui glisse le bracelet au poignet.
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MessageSujet: Re: Pour un bracelet d'or.   Pour un bracelet d'or. EmptyLun 11 Avr - 14:30






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FLASHBACK - Indis Winfield et Parris Reddings


Une porte en bois.
Qu’Indis ait les yeux ouverts ou fermés, elle ne voyait que cela : la réminiscence d’une soirée passée à fixer l'entrée dans l’espoir qu’elle se meuve enfin. Mais elle resta inexorablement immobile. Oh, quiconque aurait préféré que le battant reste fermé, puisque c’était là son but : empêcher n’importe qui de pénétrer la demeure. Simplement, il manquait quelqu’un pour rendre meilleure cette journée banalement mauvaise.
Sauf que Parris ne rentra pas ce soir-là.
Indis ajusta sa couverture pour échapper au froid de cette nuit d’hiver, mais rien n’y faisait ; la maison était bien trop mal isolée et la couverture bien trop fine. Incapable de trouver de la chaleur physique, la jeune fille ne put de plus s’en retourner vers la chaleur morale : aucune pensée ne la réconfortait. Elle était donc condamnée à un mauvais sommeil que le vent hurlant à l’extérieur ne souhaitait pas rendre meilleur. Demain, ce serait le premier jour de Mars, et pourtant le temps jouait ses tours d’hiver terrible, et l’enfant alitée sursauta à chaque fois que les fenêtres claquèrent.
La journée suivante fut assez compliquée. Indis manqua plusieurs fois de tomber sur le chemin de l’école, rendu impraticable par la météo capricieuse. Assez mélancolique de sa déception de la veille, l’adolescente n’était pas animée de pensées positives, rendant le temps qui s’écoulait long.
Son visage était donc tendu lorsqu’elle rentra chez elle, grelottante, les vêtements mouillés par la neige fondue. La surprise fut néanmoins au rendez-vous quand son père, assis sur son fauteuil dans le salon, la gratifia d’un sourire radieux et d’une exclamation heureuse :

« Joyeux anniversaire ma puce ! »

Indis fixa un instant son père, détaillant par là essentiellement la robe qui reposait sur ses genoux. Ou flottait-elle peut-être ? Son tissu léger, sa coupe innocente, sa couleur d’un bleu que l’on semblait avoir tiré du ciel même : regarder ce vêtement était une invitation au voyage que la jeune fille attrapa sans hésiter.

« Qu’attends-tu ? Enfile-la. »

L’adolescente, toujours sans voix, attrapa la robe qu’elle partit essayer dans une autre pièce. Quand Indis revint devant son père, elle était ravie : la robe virevoltait quand elle bougeait, et elle avait l’impression d’être un oiseau dedans. Un oiseau en plein vol qui quittait le monde, sous le regard brillant de son père.

« Elle est… magnifique, » articula-t-elle enfin avant de l’étreindre.

Indis avait oublié son anniversaire. Maintenant, elle oubliait ses soucis, et peu lui importait le repas de la soirée : elle était heureuse que son père ait pensé à elle. Alors même le croûton de pain dur et sec acheté trois jours plus tôt paraissait avoir meilleur goût.
Et puis, la porte d’entrée s’ouvrit. Parris était enfin rentré.

« Parris ! »

Si la jeune femme attrapa le regard de son frère au vol, elle ne le soutint néanmoins pas longtemps, puisqu’elle se précipita vers lui pour l’enlacer. Il lui avait tellement manqué ces derniers jours que sa seule présence arrivait à rendre cette belle soirée encore plus magnifique. Elle se sentait rassurée dans ses bras. Comme ce jour d’été où Indis était montée à un arbre et qu’elle s’était soudain rendu compte, comme le plus imbécile des chats, qu’elle était incapable de redescende. Son frère l’avait tirée de là.
Il était toujours là.
Parris rompit doucement l’étreinte et la fixa avec un petit sourire.

« Ferme les yeux sœurette. »

Confiante et fébrile à l’idée d’une surprise, l’adolescente ferma les yeux comme il le lui avait demandé. Puis elle sent qu’il la lui soulève, avant qu’un objet métallique, au contact frais, ne glisse le long de son poignet.
Indis ouvrit immédiatement les yeux, incapable de rester dans la noir plus longtemps, et porta son regard sur un bracelet brillant de milles feux. Elle en resta complètement abasourdie, les yeux grands ouverts, le visage figé en une expression d’étonnement dont elle n’arrivait pas à se défaire. Du bout des doigts, elle tourna et retourna le bijou en or qui reflétait un travail d’une grande précision et d’une grande qualité, avec une lettre gravée. Un « i ». Selon les angles, Indis avait même l’impression de voir un « l » - ou n’était-ce que son imagination qui lui jouait des tours ? Elle s’en fichait, parce que ces deux lettres étaient les initiales de son prénom, et qu’elle souhaitait imaginer cette lettre comme étant à la fois un « i », à la fois un « l ».
Son père lui avait offert une belle robe. Son frère lui avait offert un bracelet. Indis était plus qu’heureuse.
Elle jeta évidemment un regard en arrière vers l’aîné de la maisonnée, qui lui répondit avec un large sourire, avant d’étreindre à nouveau Parris. Elle ne trouvait pas les mots pour le remercier, préférant le lui faire comprendre autrement.

« Ca fait longtemps que t’es pas venu, lui dit-elle. Mais je suis contente que tu sois là. »

Le visage de la jeune femme se para de son éternel sourire rêveur tandis qu’elle rompit, cette fois-ci de son initiative, l’étreinte avec son frère. Puis elle s’avança vers la table, jouant sans se rendre compte avec le bracelet à son poignet, pas encore habituée à sa présence.

« On a commencé à manger les restes, mais si tu as faim, il me reste un bout et j… »

Mais ses yeux s’arrêtèrent cette fois-ci sur le sachet que tenait le jeune homme sous le bras.

« Tu as ramené quelque chose d’autre ? », s’exclama-t-elle avec entrain, sans même savoir si c’était de la nourriture.

Son allégresse était folle et bien installée en cette soirée merveilleuse, et elle échangea un regard avec son père qui, d’un visage soucieux et tendu, se mit ensuite à sourire pour partager la joie de sa fille qui tourna des yeux brillants vers son frère.


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Parris Redings
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MessageSujet: Re: Pour un bracelet d'or.   Pour un bracelet d'or. EmptyJeu 21 Avr - 1:38



Pour un bracelet d'or.



Iam mare turbari trabibus saevasque videbis
collucere faces, iam fervere litora flammis
si te his attigerit terris Aurora morantem.

Heia age, rumpe moras. Varium et mutabile semper
femina." Sic fatus nocti se immiscuit atrae.


La  lumière  solaire  se  reflétant
à son poignet, l'odeur rassurante du pain chaud, une paume chaude serrant le papier brun, une main irriguée de vie serrant Indis …
Je me tiens debout, à quelques pas de la porte. Elle est magnifique, ses cheveux d'or ondulant sur une robe à la couleur de ses beaux yeux bleus. C'est une jeune femme à présent, je la voyais encore comme une enfant. Mes absences me font perdre la notion du temps, je la considère toujours telle qu'elle était à l'époque où je vivais pleinement dans la famille.
Je la prend dans mes bras, elle, heureuse de voir son presque frère : « Ça fait longtemps que t’es pas venu. Mais je suis contente que tu sois là. ». Rayonnante d'une simplicité joyeuse, d'un extase fugace. Je ressens son bonheur, je la sais joyeuse. Moi même j'ai appréhendé ce moment, j'attendais cette rencontre, je me suis démené pour que ce soit parfait. En franchissant la porte déjà, puis en la voyant, en la serrant dans mes bras, et enfin en lui glissant ce bracelet à son poignet, j'ai ressentit cet amour fraternel fort et chaleureux. Je sentais la vie battre en nous.
Mais, brouillard matinal, buée sur le verre, le sentiment déjà se dissipe. Je me sens froid, séparé, distant, éloigné. Absent, je la vois s'éloigner, de loin je l'entend parler. « On a commencé à manger les restes, mais si tu as faim, il me reste un bout et j… ». Mes yeux se perdent, elle fixe l'emballage brun. « Tu as ramené quelque chose d’autre ? ». Elle regarde son père, il sourit. Indis est heureuse de l'instant présent, sans se douter des malheurs parsemant la voie qui mènent à cet instant, sans imaginer les douleurs qui se profilent dans l'avenir. J'envie sa naïveté ; le temps où comme elle j’étais aveugle à la réalité du monde extérieur, où je ne vivais qu'enfermé dans un monde intérieur, a prit fin. Un profond malaise s'installe en moi, je me sens coupable, comme si mon bracelet impur et acide rongeait mon innocente… amie.
J'observe mon père dans son fauteuil, nos regards se croisent. Froids, absents, faux. Lui comme moi sait que dans l'ombre du bonheur de la jeune fille, un monde triste et cruel se dessine. Il doit s'en douter, ce n'est pas de façon honnête que je gagne mon argent, mais c'est en profitant des faiblesses de pauvres gens, tels que nous. Le vieil homme a vécu et sait ce qu'est le monde vrai. La vie est obscure, rongée, malade ; c'est un couleuvre grise, blessée et vengeresse.

« Bonjour Parris. »

La voix est lasse, il ne prononce que quelque mots, machinalement, presque froid. L’absence efface les liens, mon père se fait à mes disparitions, je ne crois pas qu'il s'en inquiète encore. Il est mon géniteur, et pourtant je le vois comme un vieillard et ne m'inquiète plus de sa vision des actes illicites de mon quotidien, ni de la douleur qu'il sentira le jour où il apprendra. Je crains ce phénomène avec Indis, je craint que se perde notre tendresse. Mes temps de présence sous le toit familial se font de plus en plus rares et courts, comment pourrait-elle s'attacher à ce demi-frère si peu existant dans son quotidien ?

« Bonjour ... » Papa, père ? « Comment vas-tu ? »

« On fait aller, Indis m'aide beaucoup, heureusement, elle est là. Comment se passe ton besogne à l'usine ? »

« Je travail. Dur. »  

Mes pas me mènent lentement vers la table, j'y pose le pain et déchire le papier qui l'entoure. Aussitôt une odeur alléchante émane des miches chaudes . Je saisi un couteau et coupe le croûton - quelques tranches seulement, dans les pauvres masures on ne finit jamais sa nourriture - et les dispose dans une assiette de porcelaine, relique d'une époque et la chance encore nous souriait.

« Tu peux t’asseoir, c'est encore chez toi. »

Les mots de mon père se font durs, accusateurs. Mais j'obéis, tire une chaise et prend place à table. Je pousse l'assiette vers Indis en feignant un sourire.

« Tu n'est pas très bavard sur l'usine... »

« Je suis là pour Indis, laisse la vivre son anniversaire ! »

« Crois tu qu'il suffit de venir le jour de sa fête pour être son frère ? »

Sa voix n'est ni coléreuse ni haineuse, mais simplement lasse. Il ne croit plus dans les reproches, mais me met face à mais responsabilités. Je sais qu'il a raison, pourtant je ne peux pas l'admettre. Je ne peux pas me l’admettre. Alors j'observe ma demi-sœur, je me lève et me dirige vers la fenêtre. Un chat maigre, crasseux fait sa toilette sur un escalier défoncé. Il lève les yeux brusquement, soutient mon regard quelques instants, puis se redresse et fuit sous les planches de bois pourrit. Alors je me détourne de la vie extérieure et me dirige de nouveau vers la table. Mes bras se posent enfin sur le dossier du siège d'Indis, j'arrange une mèche rebelle et la glisse autour de son oreille.

« Indis ? »

« Raconte moi, ça va ? »

Je soupire, ferme les yeux. Ce n'est pas ce que je veux dire, pas totalement. Mettre des mots, fixes, définitifs sur des pensées éphémères, incertains… J'aimerais l'entendre affirmer qu'elle est heureuse, que tout va bien. J'aimerais qu'elle me rassure, qu'elle nie la lâcheté de mes absences. J'aimerais que mes choix n'influent pas sur les relations dans la famille, être à la fois trafiquant, brigand et grand frère, jeune homme, fils. Je le sais, un bracelet d'or ne rachète pas un comportement.

« Indis, papa a raison. Je suis désolé de ne pas avoir souvent était là. Je m'excuse. »
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