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Kyle T. Featherstone
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MessageSujet: Sortez couvert    Sortez couvert  EmptyJeu 26 Mar - 0:56


Sortez couverts

Kyle & Channelle Featherstone


J’avais pris la route ce soir. C’était rare que je me déplace en voiture, autrement que pour me rendre au centre des Carrières. J’allais même dans les bars à pieds, ça me permettais de prendre l’air et je ne craignais à peu près rien. Pourtant parfois, ressortir ma grande impala avait du bon : se griser derrière un volant, lancer un regard condescendant aux gamins qui trainent dans la rue, parcourir des kilomètres sans que rien ne nous arrête hormis le plein d’essence. Je pouvais aller où je voulais, à peu près. J’avais juste envie de rouler. De respirer. De me sentir un peu loin de tout ce qui s’était passé ces derniers jours : la famille, la trahison, le complot, Sélène au Capitole, Pearl aux Hunger Games, et Channelle… Channelle, je n’avais pas eu de ses nouvelles depuis que je l’avais virée de devant chez moi. En même temps qui aurait voulu l’accueillir le soir-même de son acte de trahison ? D’humiliation ? Seuls les carrières et certaines têtes pensantes étaient au courant de sa nomination, mais c’était bien assez pour que la rumeur se répande. Je refusais d’être vu comme un faible ou que mon nom soit entaché de cela. Je refusais tout net qu’on manque de respect à ce que je représentais. Le premier qui faisait une réflexion aurait affaire à moi.

J’avais roulé un long moment. Sacrément long même, avant de rentrer chez moi par le village des vainqueurs. J’avais garé l’impala dans son garage, faisant claquer la porte pour la refermer et me dirigeant vers la porte de chez moi. Un tour de clefs plus tard, je pénétrais à l’intérieur et les jetait négligemment dans la poche de ma veste, qui rejoignit le dossier de mon canapé. Allumant les lumières, je me préparais un mug de café chaud pour me tenir réveillé ; je n’aimais pas dormir inutilement, pas quand je devais rattraper ce que j’avais manqué sur les préparations des tributs. Quand je descendais de la voiture, je retournais à ma réalité. Et celle des jeux de la faim qui faisaient vibrer Panem dans un rythme effroyable. J’attendais avec impatience l’évènement suivant pour pouvoir me rendre au Capitole à nouveau, revenir sous les feux des projecteurs et reprendre un peu mon ancienne place. J’étais un tueur, un vainqueur, et personne ne l’avait encore oublié.

Je passai devant la fenêtre et avisa des gamins en train de marcher devant la rue. Etrange, puisque l’accès était fermé. Je haussai les épaules en me détournant de la vitre, grognant dans ma barbe contre les manières des jeunes, avant de me laisser tomber dans le canapé pour assister aux derniers préparatifs des gamins. Je remarquai sans mal Pearl derrière l’écran, rapidement rejointe par Nathanael pour quelques coups au corps à corps. Je ne pus m’empêcher de les imaginer parler entre eux, ils avaient été proches mais c’était surtout ma sœur avec qui s’entendait le jeune homme… Ils auraient fait un couple de tribut vraiment remarquable et j’espérais que devoir le tuer ne lui aurait pas trop pesé sur la conscience. Mais la décision ne lui revenait plus désormais, elle était ici. Lui là-bas. S’il mourrait, elle n’aurait qu’à s’en prendre à elle-même.

Je vidai mon mug, me levai pour ajouter une équivalence en whisky à l’intérieur de la tasse. Coupai la télévision en avisant l’heure bien avancée du matin qu’il était. Je dormais peu, mais je dormais toujours. Il était tant de rejoindre mon lit pour ce soir. Je repassai devant les fenêtres. Les gamins n’étaient plus là… Mais alors qui c’était, ça, assis sur le bord des marches ? Je plissai les yeux pour essayer de distinguer l’intrus un peu plus nettement malgré les faibles lumières de la rue. Allons bon, on m’avait encore prit pour un hôpital ou quoi ? Je restai silencieux malgré mon agacement, attendant que mon regard ne s’habitue à l’obscurité pour parvenir à détailler la silhouette. Pas très grande. Recroquevillé. Les jambes tremblantes. Les mains maladroites. Etaient-ce des béquilles, ces trucs informes à côté ? Je reconnu sans mal ses cheveux sombre et son allure. Elle paraissait carrément frêle de dos, penchée en avant comme si elle essayait de dormir dans ses propres genoux.

Terminant la dernière gorgée de whisky, je posai la tasse sur la table du salon et me dirigeai vers la porte. J’avais tout un tas de répliques cinglantes de prêtes pour ma petite sœur ; elle n’était pas prête de pouvoir remettre le pied chez moi sans conséquences. Je ne voulais plus la voir, ne lui avais-je pas enseigné que la rancune était une arme très efficace contre le reste du monde ? J’ouvris. M’appuyant dans l’encadrure. Qu’est-ce que je faisais, je lui balançais un coup de pied pour la faire déguerpir de mon porche ? Ca paraissait une idée séduisante. Mais quelque chose clochait : pourquoi elle était là, avec des trucs ressemblant à des béquilles, assise sans rien dire ? Je décidai de retenir encore un peu ma colère et mon agacement, pour lui lancer un :

Bon, tu te décides à sonner ou tu veux que j’te vire comme la dernière fois ?


Sec. Dur. Comme toujours. Mais il fallait bien qu’elle se décide à bouger plutôt que de jouer les personnages en carton sur MES marches. J’avais un mauvais pressentiment, tout de même. Quelque chose que je n’avais pas vécu depuis très longtemps.


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Channelle Featherstone
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MessageSujet: Re: Sortez couvert    Sortez couvert  EmptyJeu 2 Avr - 20:11



 

Kyle & Channelle





Zane avait proposé de me raccompagner bien sûr, mais j’avais poliment refusé. Il en avait déjà fait bien trop pour moi ce soir, plus que je ne le méritais. Je n’avais pas le droit de lui demander de se promener avec moi dans les rues, et encore moins de le laisser voir Kyle, ou plutôt de laisser Kyle le voir. J’avais donc pris mes béquilles et j’avais commencé à avancer lentement mais surement jusqu’à la maison de Kyle … Le trajet me parut durer des heures, mais c’était peut-être le cas. Moi qui avais l’habitude d’être rapide comme une fusée, là clairement j’allais moins vite qu’un escargot malade. De plus, je prenais tous les chemins les moins fréquentés malgré l’heure avancée … Et j’avais tellement honte d’avoir cette réaction, mais à chaque bruit que j’entendais, je me surprenais à sursauter.

Les carrières m’avaient eue. Je devais avouer ma défaite, ils m’avaient battu. Alors oui, ils étaient plusieurs, oui, ils m’avaient maintenue et avaient été lâches au point que je ne pourrais jamais plus les appeler mes camarades, mais le résultat était là ; j’étais dans un sale état. Ma jambe était cassée, et je ne pouvais pas m’appuyer dessus, ce qui me fatiguait. Tout mon corps était couvert de bleus, mon visage aussi, et la moindre grimace, le moindre mouvement me faisait un mal de chien. Je détestais le monde entier, je détestais les carrières, ma sœur, moi-même … Mon corps, si fragile, si faible, si douloureux … J’aurais voulu disparaitre, mais la colère me maintenait éveillée et me faisait avancer … Je voulais me venger, tellement que cela me réchauffais littéralement le corps. Je sentais cette rage aussi fatigante qu’elle n’était vivifiante. J’allais me refaire, et ils sentiraient le poids de mon retour.

Après de longues minutes de marche, je sentais que mes mains commençaient elle aussi à faiblir. Je me callais contre un arbre pour regarder mes paumes meurtries par le bois et la force que j’appliquais dessus depuis tout à l’heure. Merde. Je tentais tant bien que mal de déchirer un bout de mon T-shirt pour le mettre entre les béquilles et mes mains mais je n’avais plus la force, et chaque effort me causait une douleur insoutenable … De rage, je poussais un léger cri et mon pied frappa l’arbre … Immédiatement je me pliai en deux, tordue de douleur. Trop spontanée, aucune réflexion … Frapper dans un tronc avec une jambe cassée, visiblement, les carrières avaient eu quelques neurones avec ma fierté, ma dignité et mon corps. Mes mains se crispèrent sur le sol. J’avais envie de pleurer, mes dents se serraient et mes mains se vengeaient sur le sol, la terre se glissant sous mes ongles. Bon sang ! J’avais envie de hurler, de cogner dans quelque chose, n’importe quoi … Mais même ça, je ne pouvais pas le faire.

Il me fallut toute ma motivation pour réussir à me redresser et à continuer à marcher. Je fini par arriver devant la maison de Kyle … La lumière était allumée, il ne dormait pas … Lui aussi avait du regarder la parade. Je fis quelques pas vers sa maison avant de me stopper … En voyant la porte, je me rappelai de la dernière conversation qu’on avait eue ici … « Trop faible. Trop sentimentale. », « me trahir », « quand on fait des conneries, on va s’étouffer avec plutôt que de venir pleurer chez les autres » … Non. Non, je n’allais pas aller pleurer chez lui, je ne pouvais pas … Ses dernières paroles … Ca vient juste en me voyant il n’aurait qu’une envie, celle de terminer le travail … Je jetai un œil à la forêt … Elle était si loin … Si je pouvais m’assoir sur le banc devant sa porte, juste une seconde, juste une … La douleur et l’épuisement eurent raison de moi et je décidais de m’assoir, juste quelques secondes … Quelques secondes, quelq…

J’entendis la porte grincer et je sursautai. Je m’étais endormie … Combien de temps ? Il faisait toujours nuit … Et Kyle était là, dans l’encadrement de la porte, à me fixer.

◄ KYLE ►
« Bon, tu te décides à sonner ou tu veux que j’te vire comme la dernière fois ? »

Dans mon sommeil, j’avais oublié ma peine, aussi je me redressais et le fixai, avant de sentir tout mon corps crier et ma jambe plier sous mon poids. J’atterri tout droit sur Kyle en poussant une plainte, et avant qu’il n’ait pu le faire, je le repoussais de mes deux bras et reculai avec ma jambe valide. Quelle douleur atroce … Je saisi une béquille, puis l’autre afin de me remettre debout et de garder le peu de dignité qu’il me restait devant mon frère. Mes yeux étaient rivés sur le sol, et je tentai une explication..

◄ CHANNELLE ►
« J’allais vers la forêt … j’ai voulu me reposer un instant … J’ai du m’endormir … Je n’allais pas te « déranger » … »

Mes yeux se relevèrent et trouvèrent les siens … Et sans que je comprenne ce qui était en train de m’arriver, mes yeux s’embuèrent. J’essayais de toutes mes forces de garder la face, de retenir mes larmes, mais mes yeux en étaient trop pleins, c’était trop tard. J’avais mal, j’avais honte, j’avais peur … Et je n’avais personne. Tout cela était de ma faute, tout. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même, blessée aussi bien physiquement que psychologiquement, et tout ce que je pouvais penser c’est que je n’avais personne vers qui me tourner, et plus la force pour m’occuper de moi toute seule … Je dis toujours en le fixant, mais dans un murmure qui faisait que je reconnaissais à peine ma propre voix …

◄ CHANNELLE ►
« On a que ce que l’on mérite, n’est-ce pas ? »

Cette pensée … Sa déception, le fait qu’il avait raison sur tout et que j’avais réussi à décevoir même la personne qui croyait le plus en moi … Le fait que les parents m’aient jetés dehors, que Sélène ne soit pas là et que lui, Kyle, n’oserait sans doute plus jamais m’appeler sa sœur … C’était horrible à supporter. Ma tête se baissa vers le sol et je fermais les yeux pour empêcher les larmes de couler.


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Kyle T. Featherstone
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MessageSujet: Re: Sortez couvert    Sortez couvert  EmptyDim 17 Mai - 11:41


Sortez couverts

Kyle & Channelle Featherstone


Je ne supportais pas les gens plaintifs et complètement tournés vers l’aide des autres. Se débrouiller seul était le meilleur moyen de rester en vie, et il était hors de question que j’aide qui que ce soit qui ne soit pas rudement justifié. Les carrières du centre avaient appris à me connaître et à savoir que je n’accordais jamais rien sans rien. Si je les estimais bien trop faibles, je ne m’intéressais même pas à eux. Me contentant de les faire s’affronter dans un combat final pour leur apprendre à retrouver leur place : au bas des poubelles des bas quartiers. Ce n’était pas parce qu’on naissait dans le district un qu’on avait le droit à une place particulière et à sa dose de respect quotidienne. Le respect, ça se gagnait à la sueur d’un front ou avec notre propre sang ; j’en étais intimement convaincu, même lorsque je déposai mes yeux sur Channelle qui avait l’air d’être passée sous un rouleau compresseur. Ou rouée de coups, au choix. Cependant, cette seconde option me fit tiquer dans une grimace inconsciente, alors que je la jugeais de toute ma hauteur en espérant… qu’elle foute le camp. Lève-toi. Lève-toi et dégage de chez moi. Tu n’es pas aussi mal en point que cela, n’est-ce pas ?

Elle se releva. Bien, enfin quelque chose d’intelligent à faire ! Mais je la vis littéralement vaciller et tomber vers moi, se cognant à mon torse alors que – d’instinct – je venais de baisser les bras pour éventuellement rattraper cette chute. Mais elle me repoussa avec toute la force de son égo et parvint à se tenir debout sur une jambe. Elle ramena à elle des béquilles de fortune… les avaient-elles fabriquées elle-même ? Cela semblait tout à fait possible mais passablement incohérent. Ou bien ma jeune sœur avait des talents très bien dissimulés sous sa petite allure frêle. « J’allais vers la forêt … j’ai voulu me reposer un instant … J’ai du m’endormir … Je n’allais pas te « déranger » … » C’était un peu tard pour me dire ça, non ? J’étais un brin paranoïaque sur les bords et je regardais toujours à l’entrée de ma maison, des fois que quelqu’un ne s’y égare. J’avais pendant longtemps eu tout un tas de personne plantées devant chez moi après ma victoire, désormais je savourais le calme paisible qui s’installait pendant les jeux. Les médias revenaient toujours à la fin. Et le Capitole rappelait à lui ses anciens vainqueurs pour une énième soirée mondaines pleine de faux semblants. Un régal.

J’étais là, à songer à cet avenir lorsque je vis qu’elle me fixait. Pire. Qu’elle se mettait… à pleurer. Pardon ? Depuis quand est-ce qu’une Featherstone se mettait-elle à pleurer pour quelques blessures ? « On a que ce que l’on mérite, n’est-ce pas ? » Exactement. Fatalement, on a toujours ce que l’on mérite. J’étais parfaitement à ma place, même si l’autre sœur avait pris mon siège de mentor sur les fauteuils du Capitole, et je n’avais que ce que je devais avoir. Mais pourquoi parlait-elle de son état comme d’une punition ou quelque chose de ce genre ? Certes, elle méritait d’être passée à tabac pour avoir refusée sa place de volont… Passée à tabac ? Attendez, était-ce bien ce à quoi je venais de penser ? Et surtout, est-ce que quelqu’un avait réellement eut cette idée face à Channelle ? Je sentis mes mâchoires se serrer, ma gorge déglutir difficilement et une bouffée de violence inouïe me monter au cerveau. Elle était ma petite sœur. Et même si elle m’avait profondément déçue au point de refuser de la revoir, personne n’avait le droit de la toucher de cette manière. J’étais sans doute l’investigateur de ces pensées chez les jeunes carrières et j’aurais sans doute apprécié cette volonté même de rétablir l’honneur du district, mais il y avait un hic. C’est que celle qui avait tout foutu en l’air… c’était elle. La cadette Featherstone. Et ça me foutait un sacré boulet à la cheville.

Elle luttait contre ses larmes. Même si elle était dans un état pitoyable, elle était debout. Cherchait-elle à prouver quelque chose dont elle n’était absolument pas capable ? Elle avait refusé la chance de pouvoir marquer les mémoires via les jeux de l’expiation, la réponse était parfaitement claire. La peur. Le regret. L’amertume. L’indécision. Et qu’elle ne revienne pas me sortir qu’elle avait fait ça pour notre famille ou pour Pearl, c’était parfaitement irrecevable. Tout ce qui venait de Channelle était irrecevable depuis la moisson. Je détaillais son visage grâce à la lumière de chez moi, marqués de coups et d’hématomes, même d’un peu de sang séché par endroits. Sa tenue laissait facilement voir des traces identiques, et sa jambe prenait réellement un angle étrange. Celle qui la retenait encore tremblait sous ses sanglots silencieux, alors que les béquilles n’allaient pas tarder à lâcher si elle continuait de s’appuyer aussi longtemps. On a que ce que l’on mérite. C’est vrai. Foutrement vrai.


T’es venue jusqu’ici pour aller… dormir dans la forêt. Tu ne te fous pas un peu de moi, encore ?


Je ne pouvais pas m’empêcher d’être sec et dur avec elle. J’avais des griefs à son encontre, parfaitement justifiés, et j’avais énormément de mal à les chasser. Je n’avais pas de cœur, c’était bien connu, non ? Elle s’attendait à quoi ? Déjà la dernière fois il avait fallu la pousser dans ses retranchements pour qu’elle cesse de venir m’importuner. Et là, elle revenait à la charge. Faible. Fatiguée. Blessée. Mais debout. Je poussai un soupir, m’écartant alors soudainement d’elle pour retourner vers la porte. J’entrai à l’intérieur, m’apprêtant à refermer mais à la place, je restais la main sur la poignée et tournait ma tête dans sa direction.


Dépêches-toi de venir, avant que je ne change d’avis.


Lâchai-je enfin, attendant qu’elle ne se décide à avancer et à franchir le seuil de cette porte que je lui avais refusé précédemment. Personne ne regardait de toute manière. Personne ne saurait. Mais j’allais toucher deux ou trois mots aux responsables – car j’allais les retrouver – voir briser un ou deux crânes. Quand elle passa à côté de moi, je pris d’avantage conscience de son état pitoyable et de sa constitution frêle malgré son tempérament. Faiblesse. Honte. Tout son être semblait exprimer des sentiments aussi négatifs que violents envers eux-mêmes. Je fermai la porte derrière elle. Passant à côté pour finalement revenir en arrière de quelques pas et passer mon bras sous les siens. La relever un peu avant de me pencher d’avantage pour glisser ma main derrière ses genoux et la soulever littéralement.

Laissant tomber les béquilles, je me dirigeai vers les escaliers pour monter à l’étage. Rejoindre une des rares pièces où d’ordinaire elle avait tous les droits de se rendre : une des chambres. La maison en recelait, bien trop grande pour un type seul, si bien que Channelle avait décidé un beau jour que l’une d’elles serait la sienne. Elle l’avait décorée avec ses envies et visions d’enfant même si elle n’y venait que rarement. Et aujourd’hui, je poussai la porte de l’épaule sans lui laisser le choix pour avancer dans la pièce. La déposer sur son ancien lit sans rien dire, lui jeter un regard un peu courroucé, avant de sortir pour ne revenir qu’une ou deux minutes plus tard. Lui lancer sur le lit une serviette de bain ainsi qu’une de mes chemises et un jean.


J’espère que tu peux te laver seule, j’ai pas envie de te tripoter sous la douche.


J’étais au maximum de mes efforts pour ce soir.


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MessageSujet: Re: Sortez couvert    Sortez couvert  EmptyMar 3 Nov - 1:06



 

Kyle & Channelle






◄ KYLE ►
« T’es venue jusqu’ici pour aller… dormir dans la forêt. Tu ne te fous pas un peu de moi, encore ? »

Le pire était que c’était vrai. Je n’avais pas eu l’intention une seule seconde de m’arrêter pour le voir … A tout autre moment j’aurais été trouvé Sélène, mais elle n’était pas là. Et même si elle l’avait été, elle aurait surement pris mon état comme une excuse pour me faire quitter les carrières et oublier mes désirs d’Hunger Games. Mais ça aurait toujours été mieux que Kyle … S’il avait été là ce soir, je n’étais pas sûre de ce qu’il aurait fait … Aurait-il simplement détourné les yeux et laissé mes « collègues » me donner ce que je méritais ? Ou aurait-il poussé les autres pour faire le travail lui-même ? Je regrettais d’avoir eu la faiblesse de m’arrêter ici pour calmer la douleur que chaque pas me causait, car les paroles de Kyle étaient bien plus douloureuses que chaque blessure que les carrières avaient pu m’infliger.

Je vis alors Kyle se lever et avancer vers la porte. Au moins, je n’aurais plus à affronter son regard, sa déception … Mais sa main s’arrêta sur la porte, comme s’il … m’attendait ?

◄ KYLE ►
«  Dépêches-toi de venir, avant que je ne change d’avis. »

Mes yeux s’écarquillèrent un instant mais je n’hésitais pas. Je savais que ses paroles n’étaient pas rhétoriques : il pouvait en effet décider d’un instant à l’autre de me laisser dehors. Alors j’entrai. Je me redressai du mieux que je pouvais, tentant d’avancer avec un peu de fierté … Mais je voyais son regard sur moi. Malgré toute sa rage contre moi, j’avais l’impression d’y lire de la pitié … Ce qui était pire que tout. Mais sans crier gare, il me souleva dans les airs et me monta à l’étage. C’était une scène incroyable, une à laquelle je n’aurais jamais cru assister. Il me déposa sur mon ancien lit et quitta la pièce quelques instants. Je m’étais complétement recroquevillée sur le lit lorsqu’il réapparu et me lança une serviette et des vêtements ...  C’était surréaliste.

◄ KYLE ►
« J’espère que tu peux te laver seule, j’ai pas envie de te tripoter sous la douche. »

Je laissai malgré moi un léger rire sortir … Et au moment où il referma la porte, des larmes se mirent à couler sur mes joues. Elles roulèrent, encore et encore, pendant de longues minutes. Je serrais mes paupières de toutes mes forces pour les arrêter mais il n’y avait rien à faire, mon corps ne m’obéissait plus. Me laver. Il fallait que je me lave, j’en avais besoin, terriblement besoin. Ça vient juste, ça n’était pas si terrible, et une fois la crasse partie, mes blessures ne sembleraient plus si terrible.

Alors doucement, je me levai. Je tentai de tenir sur une jambe mais c’était un tel supplice que je du m’allonger et me contorsionner pour retirer mes vêtements. Certains morceaux déchirés collaient à mes plaies, ce qui ne rendait pas la tâche plus évidente. Mais après ce qui me sembla une éternité, je titubais vers la douche. Mes doigts tremblants ouvrirent l’eau, et je laissais couler. C’était là encore loin d’être agréable, chaque goutte semblait brûler ma chair meurtrie et je contemplais, les yeux baissés, l’eau brunâtre et rouge disparaitre. Après un temps, elle devint plus claire et j’entrepris de frotter légèrement les zones les moins douloureuses. Je me rendais à peine compte que les larmes n’avaient pas cessé de rouler.

Je sorti de la douche et remis « rapidement » (ou autant que mon corps pouvait se le permettre) mes sous-vêtements. Je tamponnais ma peau avec la serviette doucement afin de me sécher du mieux possible, avant de me rendre devant le miroir. La personne qui se tenait devant moi n’était pas Channelle Featherstone. Je ne l’aurais pas reconnue, j’avais l’impression de contempler une étrangère. Mes mains glissèrent sur ma peau comme pour s’assurer que c’était bien mon corps, cette chose bleue et rouge qui était en réalité mon reflet. Mon visage était rougit, bouffi. Il était, comme le reste, griffé … Mais c’était encore supportable  à regarder. Je dis cela car j’avais peine à baisser les yeux et à contempler le reste … Mon corps était couvert de bleus, dont certains étaient déjà jaunâtres. Il y avait bien sûr de nombreuses coupures si nombreuses que j’avais du mal à les compter … Et il y avait ma jambe, qui prenait un angle improbable. Mais étrangement, le plus insupportable était mon thorax. Je devais avoir quelques côtes cassée, et c’est dans cette zone qu’  « ils » s’en étaient donné le plus à cœur joie. Cette zone était noire. Je pivotai très légèrement pour contempler le dos, et j’eus un hoquet de stupeur avant de me remettre de face … Me voir ainsi m’était réellement insupportable. Une dernière larme roula sur ma joue, et je l’effaçai d’un revers de la main avant de me rapprocher davantage du miroir.

C’est là que cela me frappa. Mes yeux … Même eux étaient méconnaissables. Mais alors que je me fixais moi-même, ce n’était plus leur rougeur, ou le fait qu’ils soient si gonflés retenait mon attention … C’était cette lueur terrible que je croyais n’avoir jamais remarqué avant. Ils brillaient d’une lueur … Meurtrière. C’était une rage comme je n’en avais jamais vu avant.

J’enfilai le T-shirt de Kyle et mon regard se tourna vers le lit. Seulement je ne ressentais pas la fatigue … Tout ce que je ressentais, c’était cette bouffée d’adrénaline qui m’en faisait presque oublier la douleur. Alors je passais la porte, et parti à la recherche de Kyle. Je le trouvais en haut des marches, ce qui était une bonne chose. J’avais peut-être eu un regain d’énergie tombée du ciel, mais de là à descendre les marches … Mes yeux le fixèrent un instant alors qu’il me regardait à peine, comme s’il hésitait à regarder l’étendue des dégâts, mais lorsque je captais enfin ses yeux, je ne les lâchai plus.

◄ CHANNELLE ►
« Il faut que tu m’aides Kyle. Je dois m’entrainer. Je dois redevenir celle que j’étais et plus encore. Et je dois commencer maintenant, si je veux être prête pour la sélection de l’année prochaine. »

Ma détermination était totale. Cette fois, nul ne m’arrêterait, pas même Sélène. Oh, je voulais leur faire payer bien sûr, à ces lâches qui osaient s’appeler des carrières. Mais la personne auprès de qui je devais me rattraper, ce n’était pas eux. Ce n’était pas mes parents, bon sang, ce n’était même pas Kyle. La personne auprès de qui je devais faire mes preuves, c’était moi. Je devrais me pardonner … Me pardonner d’avoir oublié pendant quelques semaines qui j’étais. J’étais Channelle Featherstone, et j’allais tout faire pour le redevenir.
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