Caractère du personnage -
Un air bougon, encore un. L'un de ceux que l'on croise tous les jours dans les rues, sans savoir exactement pourquoi ils ont l'air d'avoir cette humeur de lapin mal réveillé, sans comprendre pour quelle raison les coins de leur bouche sont affaissés, créant ainsi une moue bien peu aimable et loin d'être très accueillante. Et pourtant, dieu sait qu'un sourire, rien qu'un minuscule sourire, illuminerait ce visage qui vous fait probablement face. Mais non, certainement pas, restons râleur, constamment agacé par quelque chose qui échappe au regard des autres, pour les éloigner, pour rester seul comme chaque jour depuis des années. C'est mieux comme ça, ça a toujours été mieux comme ça.
Roman est un jeune homme de bientôt vingt et un printemps, mesurant déjà un bon mètre quatre-vingt. C'est de famille, à ce qu'il paraît, mais lui pense surtout que c'est une sorte de malédiction qui l'oblige à se baisser pour passer certaines portes sur lesquelles il ne se gêne pas pour grogner rageusement, protestant, criant presque que cette saleté d'entrée a été conçue pour des gens de petite taille, des nains, des hobbits, même.
Ce garçon aux cheveux aussi noirs que la suie ne serait-il pas légèrement sanguin ? Ou peut-être possède-t-il tout simplement un caractère de cochon... Et ce qu'on pourrait appeler une grande… bouche, aussi grande que sa stature imposante, en vérité. Pour en revenir à sa coupe de cheveux, elle n'est souvent pas très ordonnée, un style saut du lit parfaitement maîtrisé, tout comme pour sa barbe qu'il ne semble jamais raser complètement, en espérant se faire passer un peu plus vieux probablement, pour qu'on ne lui fasse aucun commentaire sur sa jeunesse et sur son expérience de la vie comme certains vieux ont tendance à le faire. Ses yeux bleu-gris, en revanche, lui confèrent un regard qui trahit sa jeunesse, un regard de jeune un peu paumé, qui vous détaille souvent de haut en bas, un regard transpercé par mille émotions à la seconde.
Car oui, Roman, avant d'être un foutu râleur, n'est qu'encore qu'un jeune adulte de vingt et un ans, qui découvre, qui apprend, qui s'amuse parfois, et même souvent. Mais sans sourire, il n'arrive pas à sourire, il trouve ça ridicule cette manière de montrer les dents ou autre. Il n'aime pas ça, sans pouvoir pour autant s'en empêcher par moment. Il est du genre… un peu aventureux, et casse-coup, prenant un malin plaisir à se mettre dans des situations périlleuses, jouant constamment avec le danger. Un accro de l'adrénaline ? Sans aucun doute, mes chers. Pourtant, le jeune homme cache encore bien des facettes, qu'il faudra découvrir à ses côtés. Mais bon… Dans la mesure où il ne fait aucun effort pour aller vers les gens, essayez donc.
   

Histoire du personnage -
La famille Willkins était de ceux qui ne quittaient jamais leur routine. Confortablement installée dans un quotidien que les membres jugeaient rassurant, agréable. Ils seraient bien incapables de le quitter, ce petit cocon qu'ils avaient mis des semaines, des mois, des années, à construire. Certains diront peut-être « Voilà qui doit être d'un ennui... », et d'autres approuveront ce choix, Roman, lui, ferait parti de ces premières personnes. Ils seraient bien incapables de le quitter, ce petit cocon qu'ils avaient mis des semaines, des mois, des années, à construire. Beaucoup d'ailleurs, pour être supporté par les pauvres voisins.
En effet, une nuit comme une autre, neuf mois environ après une annonce qui avait illuminé leur routine, pendant que la bouilloire sifflait, que le plancher craquait, que les portes grinçaient, que les gens s'endormaient, que le feu crépitait, et bien... Un petit garçon voyait le jour dans la famille Willkins. D'ailleurs, à peine eut-il vu la bouille d'ange de son fils, déjà accompagnée par une belle touffe de cheveux noirs de jais, que le père ne put s'empêcher de lancer, sur le ton de la conversation « Un futur cordonnier ! », ce qui ne fut pas tout à fait faux, pour tout dire.
Roman passa son enfance dans le district huit, élevé par des parents aimants, apprenant dès son plus jeune âge le métier de cordonnier. On ne pouvait pas dire que c'était un métier rêvé, comme celui de styliste, comme celui de créateur de mode, comme... Comme plein d'autres, mais dans le fond : que serait une tenue sans chaussures ? que serait une tenue sans chaussures ? Une tenue de danseuse sans ballerines ? Toutes ces choses qui ne tiendraient pas sans ce métier jugé insignifiant de cordonnier. Pourtant... On ne pouvait pas dire que le jeune garçon était très attiré par ce métier, qu'il jugeait ennuyeux. Oui, vraiment ennuyeux au possible. Lui, ce qu'il voulait, c'était l'action, la bagarre, courir, chasser. Il aurait presque voulu participer aux Hunger Games, rien que pour sortir de son morne quotidien. C'est d'ailleurs pour cela qu'il, en compagnie de son oncle, partait tous les matins très tôt pour essayer d'attraper au moins un petit lapin.
Dès l'âge de treize ans, sa passion pour le combat se manifesta encore plus que quand il jouait le petit bagarreur étant plus jeune. Il tapait dans les sacs remplis de chaussures de la cordonnerie familiale, parfois au point de s'en faire saigner les mains, mais que lui importait. La douleur, le sang, étaient des choses naturelles.
Ce n'était encore qu'un gamin, un simple gamin, alors il courrait, tombait parfois, mais curieusement, plus le temps passait, moins il passait de temps chez lui, au grand désespoir de ses parents. Il fallait le comprendre, qui aurait envie de rester dans une maison dans laquelle l'ennui était partout ? Si vous lui posez la question, encore aujourd'hui, il vous grommellera simplement un « bouclez là », charmant homme, ce Roman, n'est-ce pas ?
Et pourtant, aujourd'hui, il tient la cordonnerie familiale de ses vieux parents qui ne pouvaient plus s'en occuper, il n'était peut-être pas si méchant en fait, enfin, ça dépend avec qui...
À l'âge de dix-neuf ans, Roman fit la rencontre de celle qu'il considéra comme l'amour de sa vie. Emilie était séduisante, et bourrée d'humour, elle était loin des jeunes filles qu'il avait l'habitude de fréquenter, à savoir celles qui ne cherchent aucune relation sérieuse, ou le contraire. Mais il tomba réellement amoureux d'elle. Après plus d'un an de passion, un petit garçon vit le jour, du nom de Ben, alors que le couple formé par Roman et Emilie battait de l'aile. Le jeune charmeur qu'il était avait repris ses droits, devenant un home acerbe, froid, sans conscience, qui alla même jusqu'à la tromper.
Lorsqu'elle lui annonça la rupture, elle prit la fuite avec le jeune garçon. Son fils. La chair de sa chair. Si bien étant que durant les deux années qui suivirent, désespéré, il passa nuits et jours à retourner ciel et terre à la recherche de son enfant, sans succès. Il ignorait complètement qu'Emilie s'était recluse dans une maison un peu éloignée, protégée par quelques pacificateurs, dont son nouveau petit ami faisait parti (ben voyons), et qu'elle ne quitte jamais le batiment, de peur de croiser son ex ou qui que ce soit d'autres. Comment la retrouver dans ces conditions? Et surtout, comment Roman pourrait se douter qu'elle était protégée par les pacificateurs eux-mêmes? Vive les relations, hein. Le coeur meurtri, il finit par se résigner à regagner sa petite cordonnerie, et à travailler tous ces matins mornes où il était condamné à passer chaque matin devant la chambre qui était anciennement celle de Ben. Mais il ne pouvait s'empêcher, chaque fois qu'il voyait un gamin qui avait à peu près son âge, de se dire qu'il s'agissait du sien...
   

Ambition du personnage -
Roman n'a pas d'ambitions. Roman est qui il veut. Roman est serveur. Roman est styliste. Roman est tribut. Roman est mentor. Roman est éleveur. Roman est marchand. Roman est cordonnier. Roman s'appelle Jack. Roman s'appelle Raven. Roman n'est rien. Roman est un grain de sable dans l'univers. Roman est tout à la fois, tout simplement parce qu'il ignore. Il ne sait pas. Que veut-il faire ? Quelles sont ses ambitions ? Il n'en a aucune, à part peut-être… une seule, qui est profondément enfouie en lui, qu'il ne dit jamais à personne. Qu'il ne dira jamais à personne, plutôt. Il ne fait que rabâcher qu'il déteste son métier, et qu'il veut se débarrasser de cette cordonnerie démoniaque. Roman veut aller dans l'action. Roman veut se battre. Roman déteste, ou veut détester tout le monde. Roman veut mentir sur son identité. Roman veut être quelqu'un d'autre. Mais par dessus tout, il veut retrouver Emilie. Se venger de ce qu'elle lui a fait subir, se venger de cette femme qu'il a pourtant aimé.
Roman veut retrouver son fils.