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 La nuit, tous les mentors sont gris...

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Channelle Featherstone
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MessageSujet: La nuit, tous les mentors sont gris...    La nuit, tous les mentors sont gris...  EmptyMer 4 Mai - 17:52



 

La nuit, tous les mentors sont gris ...




Flash-back – quelques jours avant l’expiation

La moisson approchait. Cela faisait maintenant deux jours que je savais que j’avais été désignée pour être volontaire. J’étais aux anges, même si ce n’était pas exactement la surprise de l’année. Nathanaël avait été choisi pour y aller avec moi ; c’était notre rêve depuis tout gosses d’y aller ensemble. J’étais persuadée que le un aurait un gagnant cette année. Et que ça serait moi. Je n’avais pas changé mes habitudes pour autant ; je continuais à m’entraîner aux mêmes horaires que d’habitude, sans zèle supplémentaire : j’étais persuadée que ce n’était pas les derniers jours qui allaient changer quoi que ce soit … C’était le travail acharné depuis des années, l’entraînement sur le long terme, qui ferait toute la différence. Et puis, j’avais ça dans le sang.

Quand j’arrivais au centre ce matin-là, on nous appris que le mentor du quatre allait nous rendre visite pour une petite « leçon de chose ». Plusieurs avaient ricané. Certes, il venait d’un district de carrière mais il n’en était pas un : cela changeait tout. Nous le savions tous ; nous avions visionné et revisionné les victoires des vainqueurs des trente dernières années des dizaines de dizaines de fois, observés leurs stratégies, ce qui aurait pu être amélioré. Dans son cas ? Presque tout était à revoir ; il était évident qu’il manquait totalement d’entraînement. Toutefois, je sentais déjà que mon esprit était tourné vers l’arène … Si ce mentor ne nous apprenait rien sur le plan stratégique ou combatif, il avait beaucoup péché pendant son arène et s’était camouflé. Si je n’imaginais pas devoir me cacher un jour, connaître les techniques pourrait toutefois aider à débusquer les petits malins qui essayeraient de se fondre dans le décor. Je gardais l’esprit ouvert.

Soudain, nos coachs arrivèrent avec Oliver Wingston. Des chuchotements se firent entendre, certains piquants, d’autres observateurs : on comprenait assez rapidement pourquoi il avait eu tant de sponsors. Ils se placèrent devant nous et les murmures cessèrent : malgré l’insubordination et le fort caractère de la plupart des carrières, nous avions le plus grand respect pour nos coachs. Enzo pris la parole.

◄ ENZO ►
« Je ne vous présente pas Mr. Oliver Wingston, vous le connaissez tous déjà. Mr. Wingston vient vous parler de sa victoire aux jeux, je vais lui laisser la parole, vous pourrez ensuite lui poser toutes vos questions, il ne repart que dans l’après-midi, donc pas la peine de vous l’arracher. »

J’avais senti une pointe d’ironie. La plupart de nos coachs étaient d’anciens carrières, aussi j’étais presque certaine que ce n’était pas eux qui avaient demandé à ce qu’il vienne. Mon attention se tourna alors vers le mentor. Même s’il était sans doute moins impressionnant que nos vainqueurs ou ceux du deux, un vainqueur restait un vainqueur : je trouvais qu’il s’en dégageait toujours quelque chose de … Majestueux, malgré tout. Appelons ça le charisme de la victoire.

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les mentors sont gris...    La nuit, tous les mentors sont gris...  EmptyJeu 5 Mai - 23:30


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Bien que la Moisson ne soit que dans plusieurs jours, l'excitation est bien palpable dans tout Panem et ce depuis des semaines.  Déjà, le Capitole fait jouer en boucle ses spots publicitaires, les uns après les autres, rehaussant exagérément leur bonté et leur splendeur habituelle.  Dans les districts de Carrière, contrairement aux districts plus démunis, c'est la hâte qui prédomine sur la peur.  Les impatients Carrières n'en peuvent plus d'attendre l'annonce officielle de celle et de celui qui honoreront leur patrie alors que les enfants ordinaires, surtout leurs parents, sont soulagés de savoir que leur avenir est protégé par les deux élus.  Enfin, quand tout se déroule comme prévu, les jeunes non-Carrières n'ont rien à craindre...

Alors que je descend tranquillement les larges escaliers extérieurs de la gare, je me rappelle immédiatement pourquoi je déteste tant le district 1.  D'abord, il n'y a pas une goutte d'eau à l'horizon ni même une once de vent.  Ensuite, j'arrive à peine à retenir un haut le coeur devant la joie de vivre qui émane de l'écrasante majorité des habitants.  Jamais je ne vais réussir à comprendre comment ces moutons arrivent à se satisfaire d'une vie dont ils ne sont que de vulgaires pantins.  Mais qui suis-je, moi, mentor du district 4, pour critiquer ceux qui suivent à la lettre les ordres du Capitole?  C'est d'ailleurs en suivant un ordre que je me retrouve à fouler cette terre suintant la luxure et respirant un bonheur éphémère.  Malgré le costume propre enfilé spécialement pour l'occasion, je fais presque pitié comparativement aux riches commerçants de ce district qui me répugne.  Bien rapidement, je suis réceptionné par mon comité d'accueil qui me reconduit jusqu'à ma destination: l'imposant et architectural centre des Carrières.

Gardant la tête haute ainsi qu'un sourire mesquin sur mes lèvres, je me laisse guider par quelques colosses à la musculature sculptée au peigne fin.  Lorsque mon regard croise celui d'Enzo, mon sourire s'efface momentanément et je soutiens durement son regard jusqu'à ce qu'il continue notre marche vers la vaste pièce dans laquelle mes auditeurs particuliers m'attendent patiemment.  Enzo...  Si nous n'étions pas piégés dans nos rôles, je suis convaincu que nous ne pourrions pas rester plus que quelques minutes dans la même pièce sans que l'on se saute au cou.  Je le déteste pour ce qu'il m'a fait, pour ce qu'il a fait à Espérance.  Et lui me haïs pour la honte que j'ai amené à notre district en remportant mes jeux.  Il a eu tellement horreur de ma victoire qu'il a préféré s'investir chez ceux qui compétitionnent habituellement les tributs de notre district.  Une chance que nous nous retrouvons rapidement devant quelques dizaines de témoins, qui se mettent déjà à commérer à mon apparition dans la pièce.  Je ne suis pas stupide: je sais qu'Enzo n'est pas le seul à avoir la nausée face aux jeux de 2222.

- Je ne vous présente pas Mr. Oliver Wingston, vous le connaissez tous déjà., fait alors Enzo en guise d'introduction. Mr. Wingston vient vous parler de sa victoire aux jeux, je vais lui laisser la parole, vous pourrez ensuite lui poser toutes vos questions, il ne repart que dans l’après-midi, donc pas la peine de vous l’arracher., s’exclama-t-il d’une voix forte et ferme avant de me laisser la parole.

Alors que l'entraîneur explique le but de ma visite à ses protégés, je prend le temps de les examiner un à un, identifiant les plus vieux, potentiels tributs de l'Expiation.  Certains sont suspendus à mes lèvres, mais la majorité m'observe un air sceptique au visage.  Je ne suis pas étonné: je suis très bien informé de ma réputation en les différentes régions de Panem.

- Remporter les Hunger Games est l'accomplissement d'une vie. Dévouement et intelligence sont les maîtres mots. Parmi tout le groupe que vous êtes, seulement une poignée aura l'opportunité de fouler le sol de cette Arène tant convoitéeUne fois à l'intérieur, il faut être suffisamment dévoué pour tuer les autres tributs et assez intelligent pour leur survivre. Quel sera votre plus grand défi, selon vous? , fais-je alors, parcourant de mon regard les jeunes occupants de la salle, un sourire en coin sur mes lèvres.


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Channelle Featherstone
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les mentors sont gris...    La nuit, tous les mentors sont gris...  EmptyDim 8 Mai - 16:45



 

La nuit, tous les mentors sont gris ...




Flash-back – quelques jours avant l’expiation

Après une brève introduction par Enzo, le mentor nous avait regardés tous tour à tour. Biensûr, il devait jeter un œil aux potentiels volontaires pour savoir ce que ses propres carrières allaient devoir affronter.

« Remporter les Hunger Games est l'accomplissement d'une vie. Dévouement et intelligence sont les maîtres mots. Parmi tout le groupe que vous êtes, seulement une poignée aura l'opportunité de fouler le sol de cette Arène tant convoitée. »

J’avais haussé un sourcil. Il n’avait pas été carrière ; il n’avait même pas été volontaire. J’avais quelques doutes sur le fait qu’il croyait réellement en ce qu’il disait, mais soit. Après tout, il avait été mentor depuis plusieurs années déjà, peut-être avait-il lui-même fini par croire en ce qu’il racontait à ses tributs pour motiver les troupes …

« Une fois à l'intérieur, il faut être suffisamment dévoué pour tuer les autres tributs et assez intelligent pour leur survivre. Quel sera votre plus grand défi, selon vous? »

« L’abstinence ? »

J’avais dit cela à Pearl en réalité, mais ma voix avait porté plus fort que voulu initialement, provoquant l’hilarité de mes camarades. Mon regard s’était immédiatement porté sur mon coach qui tentait au mieux de me donner le regard réprobateur de l’autorité, mais chez qui je décelais malgré tout un demi-sourire. Bien. Je n’aurais pas d’ennuis … Presque aussitôt, une voix s’était levée derrière moi.

« Ca dépend Cha, si t’y vas avec moi ça sera pas un souci. »

Nouveaux éclats de rires dans l’assistance. Heureusement que ce n’était pas « un mentor important » … Parce qu’on faisait une belle bande de guignols. Une autre voix se leva d’un côté, une carrière plutôt jeune …

« Tuer les autres carrières ? »

J’avais levé les yeux au ciel. Elle rentrait dans son jeu. Il ne fallait pas ; on était plus malins que ça … Enfin, pas tous de toute évidence.

« Oui Lara, ça, rester vivant, tuer ses ennemis et ses alliés … Mais c’est que Monsieur Winston veut qu’on dise, n’est-ce pas ? Pour qu’il puisse nous dire que non, notre plus grand défi sera de nous nourrir, et faire une belle transition avec sa leçon sur la pêche … »

J’avais fixé le mentor avec un petit air malicieux alors que Nate me donnait des coups dans les côtes. Oui, j’étais peut-être à la limite de l’insolence, mais lui pouvait vraiment être coincé parfois. Détends toi, regarde, il va être content le mentor, j’lui offre sa transition sur un plateau d’argent.


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MessageSujet: Re: La nuit, tous les mentors sont gris...    La nuit, tous les mentors sont gris...  EmptyMar 31 Mai - 4:48


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Bien que je sois au courant de la dépréciation des districts de Carrières à mon égard, je n’aurais pas cru que déjà ils manqueraient de sérieux.    Moi qui n’avais, au départ, aucune envie de fouler le sol de ce district d’un égocentrisme sans égal, me voilà devant une bande de jeunes suicidaires à balancer un baratin Pro-Capitole soigneusement préparé par ce dernier en guise d’introduction lors de mes visites officielles auprès des potentiels tributs des différents districts.  Évidemment, à en voir la réaction non verbale de mon audience, peu semblent convaincu par le fond de mon message, probablement lié à mes origines.  Écourtant alors mon monologue d’introduction habituel, je tente de les interpeller d’une question plus directe, sans vraiment m’attendre à ce qu’ils y répondent honnêtement.  Y croire aurait été une erreur de débutant.

- Quel sera votre plus grand défi, selon vous?

- L’abstinence?, fait alors une voix féminine, provoquant immédiatement la rigolade parmi les Carrières.

- Ça dépend, Cha, si t’y vas avec moi, ça sera pas un souci!, balance alors un costaud Carrière, un sourire mesquin au visage.

Bien sûr, aucun coach du centre ne désapprouve cette réponse déplacée.  Pourquoi le feraient-ils alors qu’eux aussi, au fond, doivent surement bien apprécier de pouvoir se payer ma tête.  Mais tout ça me passe dix pieds par dessus la tête.  Franchement, je n’en avais rien à faire de ces Carrières qui se prennent pour le centre du monde.  Alors, ils pouvaient bien rire, mais à la fin de la journée, c’est leur vie qui tiendra toujours sur un fil et pas la mienne.  L’image que je projette de moi embarque donc dans le jeu, feignant de retenir un rire, imitant un amusement face à cette préoccupation primaire parmi toutes les autres qui fera partie de leur quotidien dans l’Arène.

- Tuer les autres Carrières?, dit alors une autre jeune femme, plus sérieuse que les autres.  Mais elle se fait rapidement couper par la brune qui avait répondu en premier.

- Oui, Lara, ça, rester vivant, tuer ses ennemis et ses alliés…  Mais c’est que Monsieur Winston veut qu’on dise, n’est-ce pas?, fait-elle alors avec son air supérieur, se pensant visiblement plus maline que les autres.  Pour qu’il puisse nous dire que non, notre plus grand défi sera de nous nourrir, et faire une belle transition avec sa leçon sur la pêche…

- Tu te trompes, commençais-je en m’adressant directement à la brune arrogante.  Je ne veux entendre aucune réponse en particulier.  J’étais juste curieux de savoir ce qui pouvait bien préoccuper les si célèbres Carrières du district 1 quelques jours avant la Moisson, dis-je avec une légère pointe de sarcasme concernant la célébrité du district 1.  C’est à croire que certains ont des inquiétudes beaucoup plus primaires que d’autres…, laissais-je en suspens, en levant les yeux au ciel.    Bon, trêve de bavardage.  Si parler vous intéresse si peu, montrez moi donc ce que vous savez faire.

Et c’est ainsi que j’écourte ces échanges verbaux visiblement inutiles pour les faire passer directement à l’entraînement.  Les Carrières du un sont habituellement des machines à tuer, ce qui, au moment présent, me conforte puisque je n’aurais pas grand chose d’autre à faire que de circuler entre eux en faisant des gestes approbateurs.  Malgré leurs apparences, ces jeunes sont intelligents et je doute que l’un d’entre eux ne me montre leur vrai talent.  Surtout que leurs entraîneurs surveillent leurs moindres faits et gestes et qu’ils ont probablement donné la consigne d’y aller tranquillement en ma présence.  À la fin de la journée, je n’ai pas vraiment perçu d’information qui pourrait être particulièrement utile pour mes tributs de cette année.  Tant pis alors, j’aurais réellement perdu une journée de pêche à amuser des gamins arrogants.  Sans porter attention aux mentors qui ont semblé me juger de leurs regards envahissants, j’ai fini par quitter le richissime centre des Carrières

Ayant désespérément besoin de me ressourcer sur l’océan après une journée pareille, je prends le chemin le plus direct possible vers le train qui me ramènera dans mon patelin.  Vraiment, cette génération de Carrières était des plus cinglée que j’ai vue depuis un long moment et leur attitude a drainé mon moral.  Je pense déjà à l’équipement que j’amènerais avec moi pour maximiser mes prises lorsque des coups secs de ces sifflets que je connais trop bien me tirent de mes pensées.  Par pur réflexe, mon cœur se met à pomper, mes sens s’activent et l’énergie afflue en moi, prêt à sprinter en cas de besoin.  Mais, cette fois, je n’ai absolument rien fait et c’est un autre homme qui se fait courser.  Je n’ai pas hésité plus d’une seconde avant de bifurquer dans une petite ruelle assombrie par le coucher du soleil, suivant le chemin vers cette agitation anormale en ce district pro-Capitole.  C’est alors qu’un homme que je reconnais aussitôt tourne rapidement devant moi sur la ruelle, visiblement en fuite, les jambes à son cou.  Il ne semble pas m’avoir vu, mais je sais très bien qu’il s’agit de Shawn, un rebelle avec qui j’ai effectué de nombreuses missions périlleuses à mes débuts très actifs dans la cause.  Malgré les années, il ne semble pas avoir tant changé.  Sauf que maintenant, il est dans un beau pétrin, les pacificateurs à ses trousses.  Heureusement, les sifflets semblent encore assez éloignés pour l’instant.  Je m’élance donc à sa poursuite pour pouvoir lui fournir une distraction en cas de besoin.  Il se dirige probablement vers le Cobra et il ne pourra pas y entrer s’il est suivit de trop près.

Or, avant que je ne vois venir la chose, il percute de plein fouet une jeune brunette qui traversait la ruelle en biais, les envoyant tous les deux valser au sol.  Ralentissant légèrement ma course, mon cœur rate un bon lorsque je replace la Carrière arrogante du centre des Carrières.  Merde!  Elle ne va pas le laisser filer de sitôt, ça c’est certain!  C’est comme déposer un seul petit poisson dans le bassin d’un requin.  L’instinct de chasseur et la gloire de remporter le trophée prime sur tout le reste.  Le moment de fournir ma distraction est venu et je sais exactement quoi faire.  On l’avait pratiqué des centaines de fois, à l’époque.  Reprenant ma course à pleine vitesse, je fond sur lui, envoyant un coup de poing bien senti à sa figure après lui avoir laissé une seconde et demie pour voir et replacer mon visage.  Lorsque ses yeux se reposent sur moi alors que son nez est en sang, je vois que le déclic s’est fait.  

Alors que j’envoie un second coup de poing similaire au premier, il intercepte mon poing et percute mon ventre d’un puissant coup de pied qui me propulse de toute ma grandeur directement sur la Carrière, d’une stature beaucoup plus frêle que la mienne.  Le souffle momentanément coupé par son coup qu’il n’a pas ménagé, je suis sonné quelques secondes que j’exagère légèrement, ce qui lui donne suffisamment de temps pour se remettre sur pied et poursuivre sa fuite.  Il est un bon coureur alors je ne suis pas vraiment inquiet.  Même si la Carrière se relevait rapidement, je saurais la retenir un peu plus longtemps.


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MessageSujet: Re: La nuit, tous les mentors sont gris...    La nuit, tous les mentors sont gris...  EmptyVen 3 Juin - 0:41



 

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Flash-back – quelques jours avant l’expiation

Le mentor nous avait observé nous entraîner tous l’après-midi. Nous avions reçu l’ordre au préalable d’y aller doucement, aussi je me focalisais sur le fait d’esquiver les attaques de mes opposants plutôt que de jouer sur l’offensive. Je m’étais principalement entraînée avec Nate qui était à n’en pas douter le meilleur ici. Et puisque nous étions amenés à aller ensemble dans l’arène … Il jouait le jeu lui aussi, mais moins bien que moi ; il ne savait pas prétendre qu’il était moins bon. Il était entier. J’avais encore du mal à réaliser que la moisson était toute proche …

L’entraînement fini, chacun était rentré chez soi. J’étais repartie assez vite car Sélène devait descendre du train, et je voulais lui annoncer la bonne nouvelle … Mais alors que j’étais en route, je fus heurtée par un homme. Il était essoufflé, courait, et j’entendais au loin les sifflets des pacificateurs. Se pouvait-il que … Oui, c’était ça …. Un traitre. J’allais me relever pour le frapper lorsque le mentor sorti de nulle part et me devança. Il le frappa et l’homme tomba à terre. Le mentor tenta un second coup mais l’autre le stoppa et l’envoya directement sur moi. Je tombais à terre, prise sous le poids d’Oliver tandis que je voyais l’homme partir en courant. J’aurais pu tenter de le suivre, mais … Je n’étais pas un pacificateur. Ils étaient payés pour cela après tout. Je me redressai lorsque le mentor se poussa. J’aurais sans doute réussi à l’avoir s’il n’était pas intervenu, mais ses intentions étaient louables. Et puis, il était plutôt beau gosse, ça jouait en sa faveur. Je pivotai vers lui.

« Merci d’être intervenu. »

Mes yeux se baissèrent vers sa main que je saisis pour l’observer. Elle était salement amochée et gonflait déjà.

« Un conseil pour la prochaine fois : ne visez pas le nez. Vous avez de la chance de ne pas vous être cassé de phalange. »

Je relevai la tête vers lui un instant avant de continuer.

« Vous avez raté votre train en essayant de me venir en aide. La maison est vide, vous pouvez rester sur le canapé jusqu’à ce que le premier train passe demain … Je vous trouverez un peu de glace pour votre main, c’est le moins que je puisse faire. »

Je commençai à avancer en attendant qu’il suive. Tout en avançant, je tentai de faire la conversation. Je n’avais pas souvent un ancien vainqueur sous la main qui n’était pas de mon sang.

« Alors, qu’avez-vous pensé des recrues du un monsieur Wingston ? A la hauteur de vos attentes ? »

J’avais en réalité quelque chose de bien précis en tête. Quelque chose dont on ne nous parlait jamais au centre des carrières, et dont Sélène et Kyle ne parlaient presque jamais, mais que je mourrais d’envie de savoir. Je tournai ma tête vers lui.

« Je ne trouve pas ces échanges très instructifs, ils se ressemblent tous … Vous gardez tous les meilleures informations pour vous. Parlez-moi du Capitole, comment est-ce ? Ca doit être absolument grandiose …»

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les mentors sont gris...    La nuit, tous les mentors sont gris...  EmptyMar 14 Juin - 1:09


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L’entraînement fini, chacun était rentré chez soi. J’étais repartie assez vite car Sélène devait descendre du train, et je voulais lui annoncer la bonne nouvelle … Mais alors que j’étais en route, je fus heurtée par un homme. Il était essoufflé, courait, et j’entendais au loin les sifflets des pacificateurs. Se pouvait-il que … Oui, c’était ça …. Un traitre. J’allais me relever pour le frapper lorsque le mentor sorti de nulle part et me devança. Il le frappa et l’homme tomba à terre. Le mentor tenta un second coup mais l’autre le stoppa et l’envoya directement sur moi. Je tombais à terre, prise sous le poids d’Oliver tandis que je voyais l’homme partir en courant. J’aurais pu tenter de le suivre, mais … Je n’étais pas un pacificateur. Ils étaient payés pour cela après tout. Je me redressai lorsque le mentor se poussa. J’aurais sans doute réussi à l’avoir s’il n’était pas intervenu, mais ses intentions étaient louables. Et puis, il était plutôt beau gosse, ça jouait en sa faveur. Je pivotai vers lui.

Faisant mine d’être sonné quelques secondes, je finis par me redresser tranquillement avant de tendre ma paume à la Carrière qui ne m’avait pas épargné son arrogance, à peine une heure plus tôt. À mon grand soulagement, elle ne se lança pas à sa poursuite, se contentant de le regarder prendre les jambes à son coup. Pourtant, il y aurait eu là une belle occasion pour un individu d’un tel égocentrisme de démontrer l’ampleur de son talent à l’un des mentors des districts supérieurs. Mais il n’en fut rien. Son attention se dirigea plutôt vers ma personne.

- Merci d’être intervenu , dit-elle simplement avant d’abaisser son regard sur ma main, celle ayant solidement percuté le nez de mon collègue.

Grâce à moi, il aura peut-être droit à une petite chirurgie plastique vite fait au district 13. Cette pensée m’amusa un bref instant. Avec l’adrénaline, je n’avais pas encore remarqué les dégâts sur mon membre suite à l’impact. Déjà, l’enflure était facilement visible et on pouvait entrevoir un début d’ecchymose. Lorsque les mains glacées de la jeune femme s’en emparèrent, une légère douleur traversa ma paume, mais rien d’affolant.

- Un conseil pour la prochaine fois : ne visez pas le nez, me suggéra-t-elle avant de relever ses yeux. Vous avez de la chance de ne pas vous être cassé de phalange.

- C’est noté, dis-je, un chaleureux sourire sur les lèvres, appréciant son attention. Et vous, rien de cassé? Je n’ose pas imaginer les conséquences si je devais avoir blessé la potentielle future tribut du district 1.

Bien sûr, je n’avais pas comme intention de blesser qui que ce soit, mais encore moins la perle du D1. Je n’étais pas stupide : j’avais bien vu comment les entraîneurs la couvaient de leur regard, comparativement aux autres. Je ne serais pas surpris le moindre du monde si c’était elle qui se portait volontaire cette année. Et puis, en tant que mentor d’un district supérieur, il devait être naturel que j’encourage la culture des Carrières ainsi que leur participation aux jeux.

- Vous avez raté votre train en essayant de me venir en aide.

- Merde!, lachais-je malgré moi.

Elle avait bien trop raison! Moi qui rêvais un peu plus tôt d’un petit tour de bateau sur les vagues de l’océan pour m’aérer l’esprit, voilà que je pouvais tout de suite oublier ça pour aujourd’hui… Mine de rien, cette petite altercation m’avait coûté cher. Me voilà coincé dans un district que je déteste et dans lequel je ne connais pas une ombre pour la nuit. Or, avant que je n’ai le temps de m’en faire, la Carrière me propose déjà un arrangement.

- La maison est vide, vous pouvez rester sur le canapé jusqu’à ce que le premier train passe demain … Je vous trouverez un peu de glace pour votre main, c’est le moins que je puisse faire.

Sans attendre ma réponse, la jeune Carrière semble déjà prendre le chemin vers son domicile. Vu les circonstances, je n'avais pas trente et une option disponible avant le coucher du soleil. Même si je ne la connaissais pas du tout, elle me paraissait sincère et sans malice malgré son arrogance d'un peu plus tôt. Et puis, même si j'étais loin d'être le mentor le plus reconnu de Panem, mon statut semblait tout de même avoir une certaine valeur à ses yeux. Je la suivis donc, marchant d'un pas nonchalant à ses côtés.

- Alors, qu’avez-vous pensé des recrues du un monsieur Wingston ? A la hauteur de vos attentes ?

- Je suis convaincu que vous êtes tous à la hauteur de leur réputation, même si je n'ai pas pu véritablement le constater aujourd'hui, commençais-je d'un ton poli et neutre. Sachez je comprends les raisons stratégiques qui ont guidé le déroulement de vos performances d'aujourd'hui. Je ne suis pas né de la dernière pluie, terminais-je, un sourire en coin sur mes lèvres.

Ce n'était peut-être pas ce que la demoiselle voulait entendre, mais malgré mes discours dictés par le Capitole, je préférais jouer la carte de l'honnêteté lorsque je le pouvais.

- Je ne trouve pas ces échanges très instructifs, ils se ressemblent tous … Vous gardez tous les meilleures informations pour vous, fit alors la combattante, visiblement empreinte d'une grande curiosité. Parlez-moi du Capitole, comment est-ce ? Ca doit être absolument grandiose …

L'intérêt de la potentielle tribut du D1 m'étonne un peu. Les entraineurs étant majoritairement des vainqueurs ne leur avaient-ils pas parlé de tout ce qui les attendait après la victoire? La gloire peut-elle vraiment être le seul élément motivateur de tous ces adolescents? Peut-être qu'elle voulait simplement avoir ma version de ce qu'elle avait déjà entendu mille fois de ses supérieurs. J'étais quand même amusé par son intérêt.

- Le Capitole représente seulement quelques semaines par année de la vie d'un mentor. Le reste du temps, la vie continue, hormis les petits voyages comme celui d'aujourd'hui, commençais-je. Sinon, comme vous le savez déjà probablement, le Capitole est l’icône de la luxure, de l'abondance et des excentricités de toutes formes. Il me faudrait le temps d'une vie pour en explorer toutes les richesses.

Et il faudrait que j'en aille envie aussi, mais ça je le gardais pour moi. Il fallait que je pèse bien mes mots, histoire de ne pas laisser croire que je suis en défaveur du Capitole.

- Or, même en tant que mentor, on demeure tout de même un habitant de district. Nous devons plus souvent que parfois faire des choses qui vont contre nos valeurs afin d'accomplir notre rôle convenablement, poursuivis-je en regardant nos ombres danser sur le pavé avant de reporter mon regard amusé sur elle. C'est probablement cette partie que vos entraîneurs négligent de mentionner. Par contre, ne trouvez-vous pas que ma réputation est déjà suffisamment entachée sans que je ne contredise vos supérieurs?

Je laissais à la demoiselle le temps de réfléchir et de réagir à mes propos avant de réaliser que je savais même pas qui elle était. J'étais en chemin vers la demeure d'une jeune femme plus jeune d'au moins une génération sans même savoir son nom! Ou étaient passées mes bonnes manières! J'avais été distrait et les choses s'étaient passées trop vite.

- Je viens de réaliser que je ne connais pas votre nom. Je vous prie de pardonner mon impolitesse.

Beaucoup plus rapidement que je ne le pensais, nous arrivons devant une immense demeure d'un style de construction unique au district 1. Bien que le district 4 soit considéré comme un district supérieur, ses structures étaient bien loin de rivaliser à celles du district le plus riche de tout Panem. Or, même comparativement aux autres demeures que je connaissais du district, il me semblait que celle-ci était encore plus sophistiquée. Je laissais la demoiselle m'inviter à l'intérieur, cachant mes pensées d'un sourire chaleureux sur mon visage.


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MessageSujet: Re: La nuit, tous les mentors sont gris...    La nuit, tous les mentors sont gris...  EmptyVen 17 Juin - 23:58



 

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Flash-back – quelques jours avant l’expiation

Je l’avais remercié d’être intervenu, avant de le prévenir de faire attention ; avec la manière dont il frappait, il s’était sans doute fait aussi mal qu’à notre ennemi.

« C’est noté. Et vous, rien de cassé?  Je n’ose pas imaginer les conséquences si je devais avoir blessé la potentielle future tribut du district 1. »

J’avais relevé les yeux vers lui, un brin surprise qu’il l’ait remarqué, avant de me fendre d’un léger sourire entendu.

« Officiellement, je ne vois pas de quoi vous parlez. »

Nous n’étions en effet pas supposés donner ce genre d’informations aux districts concurrents, mais il m’avait vue me battre. Même en y allant doucement, il fallait bien l’avouer ; j’étais au-dessus. C’était cependant facile à comprendre : depuis mes onze ans, je m’entrainais avec les carrières la journée, et je faisais des heures supplémentaires avec Kyle en dehors du centre. Personne ne pouvait se mesurer à moi, à part peut-être Nathanaël. J’entendis le train passer et lui fis remarquer qu’il venait de le manquer. Il lâcha un juron. Comprenant que ce n’était pas dans ses plans, je l’invitai à rester chez nous. Mes parents partis pour vendre les diamants de la mine au Capitole, j’avais la grande bâtisse pour moi toute seule.

Je ne savais s’il allait accepter, mais je doutais qu’il refuse … Il ne me connaissait pas après tout, comment aurait-il pu se douter que je réfléchissais déjà à l’éventualité de profiter de la situation ? Il m’emboita le pas. Sur le chemin, je le questionnais poliment sur l’entrainement qu’il avait vu aujourd’hui.

« Je suis convaincu que vous êtes tous à la hauteur de leur réputation, même si je n'ai pas pu véritablement le constater aujourd'hui. Sachez je comprends les raisons stratégiques qui ont guidé le déroulement de vos performances d'aujourd'hui.  Je ne suis pas né de la dernière pluie. »

Je le fixais avec amusement. Pas né de la dernière pluie. Peut-être avait-il entendu parler de moi, après tout. Quoique. Si cela avait été le cas, il aurait aussi su que ce n’était pas suffisant à me décourager.

« Ah oui ? Je l’aurais pourtant cru. »


J’affichais une mine joueuse et amusée en faisant référence à son âge sur le ton de la plaisanterie. Tout doux Channelle, attends au moins qu’il soit à l’intérieur avant de lui faire peur.

« Le Capitole représente seulement quelques semaines par année de la vie d'un mentor.  Le reste du temps, la vie continue, hormis les petits voyages comme celui d'aujourd'hui. Sinon, comme vous le savez déjà probablement, le Capitole est l’icône de la luxure, de l'abondance et des excentricités de toutes formes.  Il me faudrait le temps d'une vie pour en explorer toutes les richesses. »

Je souriais doucement. Luxure, abondance et excentricités. J’allais m’y sentir à mon aise. J’allais lui répondre que ça ressemblait fortement à mon idée du paradis, mais il reprit, à ma grande surprise.

« Or, même en tant que mentor, on demeure tout de même un habitant de district.  Nous devons plus souvent que parfois faire des choses qui vont contre nos valeurs afin d'accomplir notre rôle convenablement.  C'est probablement cette partie que vos entraîneurs négligents de mentionner.  Par contre, ne trouvez-vous pas que ma réputation est déjà suffisamment entachée sans que je ne contredise vos supérieurs? »

Je le fixais un instant. Il avait piqué ma curiosité. Des choses qui vont contre nos valeurs … Que nos entraîneurs négligent de mentionner. Toutefois, je commençais par répondre à sa dernière remarque, sur sa réputation, non sans une pointe d’humour.

« Officiellement ? Je ne vois pas de quoi vous parlez. »

Je relevai la tête vers lui avant de creuser un peu le sujet qu’il venait d’aborder et qui ne cessait de tournoyer dans ma tête. « Des choses qui vont contre nos valeurs … »

« Mais vous en dites trop ou pas assez monsieur Winston. Il n’existe aucun secret qui ne puisse être découvert on ne peut rien cacher dans le monde civilisé. Je sais tenir ma langue … »

J’allais ajouter « dans la plupart des circonstances, mais je parvins à me retenir. J’avais dit que j’essayais de rester sage, au moins jusqu’à ce qu’il ait passé le seuil de la maison, et il fallait m’y tenir. Mais je n’étais pas quelqu’un de très patient, et maintenant que l’idée avait germé dans mon esprit … On arriva à la maison, et pendant que j’ouvrais la porte, il m’interrogea sur mon identité.
« Je viens de réaliser que je ne connais pas votre nom.  Je vous prie de pardonner mon impolitesse. »

Ah oui. Merde, j’avais zappé ce détail. Il était mentor, il connaissait Sélène, et peut-être même Kyle. J’étais presque persuadée qu’il savait qui j’étais, mais ce n’était pas le cas … Une aubaine ! Il allait falloir mentir un peu, mais ce n’était pas très important. Ca ne m’avait jamais dérangé.

« Channelle. Channelle Lowe. »

Merci Nate, j’te revaudrais ça

« Mais tout le monde ici m’appelle Cha. »

Ben oui, si on veut en venir là où je veux aller, on va pas s’appeler par nos noms de famille. Il me sourit et j’entrais dans la maison, refermant la porte derrière lui. J’allumais la lumière puis j’allais lui chercher de la glace.

« Mettez-vous à l’aise. »

Je revins avec le sac de glace et pris sa main pour l’y poser. J’examinais ses phalanges de plus près avant de relever les yeux vers lui.

« Ca devrait aller, a priori pas besoin de la couper. »

Je le gratifiai d’un sourire, et avant qu’il n’ait eu le temps de faire quoique ce soit, je me rapprochais et glissais ma main glacée sous son T-shirt. Elle remonta légèrement sur son ventre, puis ses côtes, avant de redescendre, s’attardant plus que nécessaire et s'arrêtant juste au dessus de la ceinture.

« Je ne crois pas que vous ayez de côtes cassées. »

Un sourire malicieux parcouru mon visage avant que je ne recule. Il fallait lui laisser le temps de se faire à l’idée ; j’avais simplement lancé l’hameçon. Ca devait lui parler, il venait bien du district de la pêche, non ? Je m’approchais du placard avant de me retourner vers lui.

« Vous voulez boire quelque chose ? »

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les mentors sont gris...    La nuit, tous les mentors sont gris...  EmptyJeu 21 Juil - 22:22


La nuit, tous les mentors sont gris...
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Alors que la Carrière me guide vers la demeure dans laquelle elle m’a offert l’hospitalité, cette dernière ne cesse de m’envoyer de petits commentaires flatteurs et ce, malgré tout mon sérieux.  D’abord, elle commente mon apparence plus jeune que mon âge pour ensuite tenter de me faire croire que ma réputation n’est pas aussi décimée que je l’entends.  Étant naturellement méfiant, gracieuseté du Capitole, je me doute tout de suite que celle qui me dépanne joue un à un petit jeu.  Dès mon premier passage au Capitole, j’ai appris que nulle flatterie n’est innocente ni gratuite.  Et là, en à peine deux minutes, je venais d’en recevoir plus d’une.  La vie en de mentor semblait intéresser la jeune femme, mais je ne vois pas quel détail croustillant pourrait l’intéresser à ce point.  Il n’y avait toutefois pas grand chose à cacher à ce sujet, excepté la perception que j’ai de cette vie qui pourrait semer des doutes quand à mon affiliation à temps partiel.  Doutant que ce soit donc le réel objectif de sa petite mascarade, j’embarque donc dans son jeu.  Je me contente toutefois d’esquisser un sourire amusé en déviant mon regard vers l’horizon lorsqu’elle me parle de sa capacité à conserver des secrets.  Intérieurement, je riais jaune : comme elle le disait, aucun secret ne restait secret très longtemps en Panem.  Les murs ont de bien grandes oreilles, particulièrement en ce district fidèle serviteur du Capitole.  Et puis, c’est une étrangère en qui je n’ai aucunement confiance.  Je demeurais donc silencieux, préférant changer de sujet.  En plus, peut-être que ça attirera sa curiosité de lui laisser croire qu’il y existe des secrets si croustillants sur le mode de vie des mentors au Capitole.  

- Je viens de réaliser que je ne connais pas votre nom.  Je vous prie de pardonner mon impolitesse.

- Channelle.  Channelle Lowe. Mais tout le monde ici m’appelle Cha.

- Enchanté de faire votre connaissance, mademoiselle Lowe.

Lowe?  Je n’avais jamais entendu quoi que ce soit sur cette famille du un et, pourtant, j’avais une assez bonne mémoire des noms.  Probablement qu’aucun Carrière digne de se porter volontaire ne provenait de cette famille.  Sans plus attendre, elle entre dans la maison, ou plutôt le manoir selon moi, moi à sa suite, avant qu’elle ne referme la porte derrière moi.

- Mettez-vous à l’aise, fait-elle avant de disparaître dans la pièce voisine.

Rapidement, la brunette revient avec un sac rempli de glace puis s’empare de ma main enflée, faisant lentement glisser ses doigts contre les miens pour les examiner attentivement, avant de relever ses yeux.

- Ça devrait aller, à priori, pas besoin de la couper. , fit-elle, un sourire amusé sur son visage.

Bien honnêtement, je n’étais pas vraiment inquiet pour ma main, qu’elle soit brisée ou non.  Évidemment que ce sera moins de trouble qu’elle soit seulement foulée.  Après quelques jours, plus rien ne paraîtrait.  Et pour pêcher, ce sera plus pratique.  Et puis, un mentor avec un plâtre, disons que ça ne paraît pas très bien au Capitole.  Mais, comme d’habitude, j’aurais su me débrouiller.  Sans que j’ai le temps de faire quoi que ce soit, elle rompt la distance entre nous deux et glisse une de ses paumes sous mon t-shirt, la froideur de sa peau me faisant légèrement frissonner.  Mon souffle se fait plus court, peu habitué à ce genre de proximité depuis quelques temps.  Elle parcourt lentement et méticuleusement mon ventre, puis mes côtes sensibles avant de s’attarder longuement tout juste au-dessus de la ceinture de mon pantalon.  

- Je ne crois pas que vous ayez de côtes cassées

- Je suis ravi de constater que vous êtes plus attentive lors de vos entraînements que lors de mes visites… , fis-je en répondant à son sourire plein de malice du mien.   Par contre, je ne crois pas qu’il y ait des côtes aussi bas, Mademoiselle Lowe…

Alors qu’elle se recule avec ce même air qui laisse entrevoir ce qu’elle a derrière la tête, je commence à comprendre ses réelles motivations.  Serait-elle l’une de celles qui perçoivent une certaine forme d’exotisme chez les mentors?  Au Capitole, ce genre de femmes se comptaient à la pelletée et je gardais un bien amer souvenir de quelques unes d’entre elles.  Mais dans les districts, je n’avais jamais vraiment rencontré ce genre de mentalité.  Évidemment, il n’y avait que le richissime district 1 qui aurait pu aspirer ressembler aux excentricités de la capitale de Panem.

- Vous voulez boire quelque chose? , lance alors la Carrière après s’être approché d’un placard énorme.

- Bien sûr.  Servez-moi ce que vous avez de meilleur. , fis-je en décidant d’embarquer dans le jeu Chanelle.  

Habitué aux nombreuses soirées Capitoléennes, je tenais plutôt bien l’alcool.  Et puis, j’allais en avoir besoin pour passer à travers la soirée et la nuit qui m’attendaient, bien trop loin de mon petit patelin au bord de la mer.  Si elle comptait me saoûlé pour avoir ce qu’elle voulait, je lui souhaite bonne chance.  Entre temps, je pouvais peut-être également tirer partie de mon séjour imprévu dans ce district qui me fait horreur par sa dévotion illimitée à la Présidente.

- Dites-moi…  Voilà bien longtemps que j’essaie de comprendre, en vain, ce qui vous pousse au départ à vous engager dans la voie des Carrières. , commençais-je en faisant le tour de la grande pièce et de ses meubles capitonnés, glissant mes doigts sur leurs dossiers.  Vous savez probablement d’où je viens et vous devez donc comprendre l’origine de mon questionnement.

Lorsqu’elle me tendit mon breuvage alcoolisé, je m’en emparais, la remerciant d’un signe de tête associé à un sourire reconnaissant, attendant patiemment la suite de notre discussion fort intéressante.

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Channelle Featherstone
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les mentors sont gris...    La nuit, tous les mentors sont gris...  EmptySam 23 Juil - 21:44



 

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Flash-back – quelques jours avant l’expiation

Je retirais ma main avant de reculer à peine, un large sourire me barrant le visage. Il y répondit ; bon point. Il ne s’offusquait pas. La moitié du travail était faite.

« Je suis ravi de constater que vous êtes plus attentive lors de vos entraînements que lors de mes visites.   Par contre, je ne crois pas qu’il y ait des côtes aussi bas, Mademoiselle Lowe… »

Un frisson délicieux me parcourut alors que je tentais de retenir le sourire qui se pointait sur mon visage. Bon sang, woaw. Ca y est, j’avais envie de lui sauter dessus. C’était l’effet qu’un peu de répondant avait sur moi. J’avais envie de répondre. C’était ma nature, je ne savais pas m’arrêter. Lorsqu’il avait dit ça, mon cerveau avait embrayé ; vous êtes sûre, parce que si je descends plus bas, c’est pas un os que je vais …. Mais non, Channelle. Il fallait être raisonnable, c’était un mentor, un homme un peu plus mature que ce avec quoi j’avais l’habitude de m’amuser. Il fallait le laisser venir en douceur. A la place, je pivotai et lui proposai un verre.

« Bien sûr.  Servez-moi ce que vous avez de meilleur. »

Je m’approchais de la table avec une bouteille de Bourbon, et j’y déposais deux verres avant de les remplir. Peut-être qu’un peu d’alcool l’aiderait à se « détendre ».

« Dites-moi…  Voilà bien longtemps que j’essaie de comprendre, en vain, ce qui vous pousse au départ à vous engager dans la voie des Carrières.  Vous savez probablement d’où je viens et vous devez donc comprendre l’origine de mon questionnement.»

Je pris mon verre et le levai en face du sien avant d’en boire une gorgée. C’était dingue, le nombre de fois où des gens m’avaient posé cette question. Je ne la comprenais pas, au départ. Dans ma tête, je m’étais toujours demandé pourquoi tout le monde ne voulais pas le faire.

« C’est assez rare que les gens qui passent la nuit chez moi ou à qui je sers un bon verre me vouvoient. Vous pouvez me tutoyez. »

Je repris une nouvelle gorgée avant de faire quelques pas autour de la table. C’était toujours difficile de l’expliquer à des gens qui ne faisaient pas partie de ce monde. Bizarrement, j’avais toujours envie de leur faire comprendre, pourtant. Et puisqu’il n’y avait que peu de chance qu’il se jette sur moi et m’arrache mes vêtements avant d’avoir fait un peu la conversation, j’allais lui répondre.

« Laissez-moi vous raconter une histoire. C’est le jour de la moisson. Une femme amène son enfant sur la place, la boule au ventre. Il n’a que 13 ans. Il a pris peu de Tessaeraes. Quelles sont ses chances d’être tirées au sort ? Beaucoup moins qu’un jeune de 20 ans, non ? Et pourtant, elle le sait, chaque année ça se produit. Des gamins de 11, 12 ans qui sont tirés. Des gosses qui ne savent pas par quel bout tenir un couteau, et qui vont se faire massacrer dès le bain de sang. Elle amène le sien dans les rangs et doit se reculer pour le laisser. Elle attend la boule au ventre que tout le monde soit installé, et elle voit Selena qui s’avance. Elle tremble. Est-ce que son seul garçon va être tiré par cette main, condamné presque d’office ? »

Je le fixe, droit dans les yeux, sans sourciller.

« Cette petite histoire, c’est ce qui se passe chaque années dans les districts. Pas dans les nôtres, parce que si cette histoire se déroulait ici, cette femme saurait que même si son garçon est tiré, il y aurait un carrière pour se porter volontaire à sa place. Parce que c’est comme ça qu’on fonctionne. A chaque moisson, certains attendent sagement la fin dans les rangs sans angoisse, en sachant très bien qu’ils n’ont rien à craindre. Et un carrière attend de pouvoir se porter volontaire, pour que tous les autres gamins de son district n’aient pas à avoir peur de ça. Même lui n’a pas peur ; il a été entrainé toute sa vie pour ça. »

Je bois à nouveau une gorgée. Je me retrouve juste en face de lui et je le regarde.

« J’ai simplement choisi de ne pas faire partie de ceux qui attendent. »

Ca et, c’est dans le sang, toute ma famille y est passée. Mais ça, ça tu n’as pas besoin de le savoir, sans quoi tu ne me toucheras jamais, et ce serait bien dommage, tu ne crois pas ?

« Vous n'aimez pas beaucoup les carrières. »

Ce n’était pas une question. Il avait beau tenter un peu de le cacher, cela se sentait à son ton, et aux pics qu’ils dissimulaient à peine à notre sujet.

« Vous êtes du genre têtu ou … De ceux qui demandent encore à être convaincus ? »

Je m’étais encore rapprochée. De toute façon, je n’avais pas été d’une grande subtilité jusque-là. Nul doute qu’il avait d’ores et déjà bien cerné mes intentions.

« Etre carrière a tout un tas d’avantages … Par exemple… »

Je m’étais encore rapprochée. J’allais devoir me stopper si je ne voulais pas finir collée à lui. Quoique personnellement, l’idée me plaisait bien.

« Les carrières sont très endurants … »

Je me mordis la lèvre et effaçait les quelques centimètres de décence que je m’étais imposée au départ.

« Et je suis la meilleure. »

Ma main glissa sur son épaule.

« Et je ne suis pas censée dire ça à nos adversaires, mais en plus … »

Ma bouche s’était approchée de son oreille, pour lui révéler le « secret » interdit.

« Je suis extrêmement souple … »


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MessageSujet: Re: La nuit, tous les mentors sont gris...    La nuit, tous les mentors sont gris...  EmptyDim 24 Juil - 20:42


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Saisissant mon verre bien rempli de ma main saine, j’imite son geste et le lève avant d’en prendre une bonne gorgée.  La brûlure de l’alcool me mord la gorge avant de poursuivre tranquillement son chemin.  Même si ce breuvage ne va aider en rien ma concentration, j’en ai certainement besoin pour mieux digérer le fait que je suis coincé jusqu’à demain matin avec une jeune femme qui ne veut que ma peau… littéralement.  Si j’avais lu clair en son jeu avant d’entrer chez elle, je me serais arrangé autrement.  Mais, je crois que tout son petit numéro était organisé d’avance.  Je vais devoir être prudent pour ne lui donner aucune opportunité, enfin, le moins possible.  Vu son état d’esprit, elle va en voir partout, c’est certain.  Je n’ai pas envie de transformer ma visite formative au district un en une nouvelle bien juteuse qui jouera en boucle sur la chaîne télévisée du Capitole.  C’est hors de question.  Je profite donc de l’occasion pour la lancer sur une discussion des plus sérieuses et qui, du même coup, pourrait peut-être m’aider à mieux comprendre le fonctionnement de la psychologie des Carrières parce que, honnêtement, je n’y suis jamais parvenu.  Ce qui n’aide certainement pas mes tributs puisque l’égoïsme, le manque de réalisme et l’absence de sensibilité des Carrières du quatre ont toujours fait fuir mes efforts et mes faveurs de mentor.

- C’est assez rare que les gens qui passent la nuit chez moi ou à qui je sers un bon verre me vouvoient.  Vous pouvez me tutoyer.

Je lève les yeux au ciel face à sa demande, préférant me taire sans répliquer.  C’est assez rare que j’accepte de passer la nuit chez une femme en âge d’être tribut qui me fait des avances.  Alors, le vouvoiement est peut-être l’une des petites choses qui dresse encore une barrière entre elle et moi.  Alors non, elle peut être certaine que je vais continuer à la vouvoyer.  Tout en contournant la table lui ayant permis de préparer nos consommations, Channelle commence sa longue et détaillée réponse à mes interrogations.

La scène qu’elle me décrit, je la connais que trop bien, pour l’avoir vécue à plusieurs reprises.  Certes, le district quatre est composé de Carrières qui proposent leur candidature pour assurer l’honneur du district lors des Hunger Games. Or, il est arrivé à quelques reprises qu’aucun d’entre eux ne se soit porté volontaire.  Pour cette raison, cette inquiétude des parents et des enfants ne se dissipe jamais vraiment.  Qui sait si les tributs pigés seront laissés à eux-même, cette année?  Seuls les entraîneurs haut-placés du centre des Carrières le savent.  Je ne peux m’empêcher de penser à Jaison en ces circonstances ne s’y prêtent aucunement et à ce que ma vie aurait été si un Carrière m’aurait remplacé.  La mémoire étant une faculté qui oublie, les Carrières obtiennent malgré tout la confiance et les éloges de la majorité des citoyens du quatre, année après année.  Je bois une autre gorgée de bourbon.  Il va m’en falloir plus si de tels souvenirs comptent refaire leur chemin, ce soir.

- À chaque moisson, certains attendant sagement la fin dans les rangs, sans angoisse, en sachant très bien qu’ils n’ont rien à craindre, poursuit-elle, ses yeux braqués intensément dans les miens. Et un Carrière attend de pouvoir se porter volontaire pour que tous les autres gamins de son district n’aient pas à avoir peur de ça.  J’ai simplement choisi de ne pas faire partie de ceux qui attendent.  

La combattante sirote une nouvelle gorgée de liquide doré, s’arrêtant devant moi, avant de conclure son monologue.  J’ai vraiment de la difficulté à croire qu’un jeune s’engage dans la voie des Carrières initialement pour sauver les autres enfants.  C’est beaucoup trop rose bonbon et extrêmement trop altruiste pour de tels enfants.  Il y avait autre chose, c’est certain.

- Dit comme ça, on dirait presqu’une noble cause, dis-je d’un ton laissant clairement deviner mon sarcasme.

Une cause parfaitement évitable imposée par les dirigeants qui veulent soi-disant le bien pour tous les citoyens de Panem.  C’est pathétique.

- Vous n’aimez pas beaucoup les Carrières., affirma-t-elle alors comme un fait accompli, ce qui m’irrite légèrement.

- Disons qu'ils n'ont pas été présents lorsque j'aurais eu besoin d'eux. , répliquais-je sèchement, sans réfléchir.

Tout d’un coup, une fois que mes propres mots résonnèrent dans ma tête, je réalise l’ampleur de ma bévue.  Dans le contexte actuel, ces mots prononcées en pensant au peu de chance que mon frère et moi avons eu à nos moissons respectives prenaient une toute autre signification.  Le genre de sens que je m’étais promis d’éviter depuis que les intentions de mon interlocutrice se sont précisées.  Je tente de me rattraper, pour éviter d’être l’étincelle qui allume le feu, même si je sais qu’il est déjà beaucoup trop tard.

- Enfin, je veux dire que les Carrières du quatre ne sont pas les plus fiables lorsque vient le temps de la Moisson…

Misère, dans quelle galère est-ce que je me suis fourré?!?!  Là, elle va penser que je suis intéressé alors que je n’ai nullement l’intention de faire quoi que ce soit de douteux avec une gamine de peut-être même pas vingt ans!  Puis elle, qu’est-ce qui peut bien lui passer par la tête pour me cibler comme ça?!  À l’intérieur, une petite panique prend place bien que je tente de la camoufler.  Mais la Carrière n’en a pas terminé avec moi.

- Vous êtes du genre têtu ou… De ceux qui demande encore à être convaincus?, demande-t-elle, son sourire mesquin plaqué sur son visage avec ce regard qui semble vouloir me dévorer tout cru.

Elle est proche, beaucoup plus que tantôt.  Trop proche, dans ma bulle.  Mais ça, elle le sait très bien.

- Je vais vous laisser en juger… , répondis-je, un peu maladroit, trop embêté par cette proximité pour me douter que ces paroles ne pourraient que lancer de l’huile sur le feu.

Mon cœur commence à déraper, à rater quelques bonds, à me faire suer.  Mon regard balaye son visage.  Channelle est une très belle femme.  Ses traits découpés au couteau, ses prunelles noisettes profondes et illuminées à souhait, ses longues boucles châtain foncé encadrant son visage, sa silhouette très enviable.  Non, mais à quoi je pense, là?!  Arrête tout de suite, Oliver!  Pense aux conséquences!  Et c’est une enfant!!  Enfin, elle n’en a pas l’air du tout, mais tout de même!  En Andro!  Dans quelques jours à peine, je vais la retrouver et peut-être que nous pourrons reprendre là où nous nous étions laissés.  Ça, c’est une vraie relation.  Mais la seconde après avoir pensé ces mots, je me rend compte que c’est tout faux.  Je n’ai aucune vraie relation.  Je suis seul.

- Être Carrière a tout un tas d’avantages…  Par exemple…, fait-elle avant de se rapprocher davantage.    Les Carrières sont très endurants…

Mes yeux, grands ouverts et fixé sur son visage, ne manquent pas un seul mouvement de ses traits.  Lorsqu’elle se mord la lèvre, mon souffle devient plus court et ma raison fuit doucement mon cerveau, comme si elle refusait d’assister à ce spectacle qu’elle désapprouve.  Figé sur place, mon cœur en suspens, je sens alors la chaleur du corps de la jeune femme sur le mien, presqu’aussi bouillant.

- Et je suis la meilleure, finit-elle tout bas avant de glisser sensuellement sa main sur mon épaule.

Par pur réflexe, ma paume abîmée se posa sur sa hanche alors qu’un sourire désarçonné illumina mon visage.  Nos corps ne sont plus qu’un, son souffle s’écrase contre mon cou et ses paroles les plus faibles atteignent mes oreilles

- Et, je ne suis pas censée dire ça à nos adversaires, mais en plus…, dit-elle tout bas avant de frôler mon oreille de ses lèvres. Je suis extrêmement souple

Ça y est, tous mes sens sont entrés en mode alerte rouge, mais sans le son strident et désagréable de l’alarme.  Mon souffle s’accélère, mon cerveau s’éteind, mon entre-jambe me chatouille et mes yeux ne voient plus qu’elle, vêtus d’épaisses œillères.  Le district un, les Carrières, les Hunger Games…  Tout ça est tellement loin.  Lorsque son visage revient face au mien, je le dévore de mon regard brûlant puis, je colle mon front contre le sien alors que ma paume saine vient se poser sur sa joue.  Retenant mon souffle, mes lèvres n’aspirent qu’à retrouver les siennes, sentir leur douceur, prendre leur chaleur.  Mais lorsqu’elles les frôlent, qu’elles se déposent doucement sur les siennes, ma conscience m’envoie un électrochoc.  Me raidissant d’une traite, je me détache brutalement de son étreinte et emprunte le premier corridor de la demeure qui s’offre à moi.  J’ai besoin de fraîcheur, j’ai besoin d’air.  Oh!  J’apperçois une salle de bain au bout du corridor.  Sans réfléchir, je m’y engouffre, claquant  la porte plus fort que je ne l’aurais voulu et la verrouillant derrière moi.  J’abandonne mon verre à moitié vide sur le comptoir pour me diriger droit vers le mur extérieur de la pièce.  Vite, la fenêtre!  J’ai besoin d’air!  Je respire un grand coup, emplissant mes poumons de cet air frais de la première heure d’obscurité.  M’appuyant sur le bord du comptoir de mes deux paumes, j’ouvre le robinet d’eau froide et la laisse couler quelques instants durant lesquels je baisse la tête et ferme les yeux pour tenter de reprendre le contrôle de mon esprit.

- Qu’est-ce que tu fous là, Oliver…? , me dis-je tout bas, sans égard aux oreilles dans les murs.

Je me passe de l’eau froide sur le visage et dans le cou avant de me regarder longuement dans le miroir, sans reconnaître mon reflet.  Ou est passé le pêcheur activement anti-Capitole que j’avais été avant les jeux?  Ce pêcheur n’est certainement pas dans cette pièce.  Je ne vois que le triste pantin que le Capitole a construit et façonné de ses mains, à travers les années.  Cet homme, ce n’est pas moi.  Mais je n’ai aucune idée comment faire pour retrouver le pêcheur.  Pas ici, pas dans cette maison, pas près d’elle et de ses envies égoïstes.  Je dois retourner chez moi, sur la mer, sinon je vais devenir fou et faire des choses pas très morales.  Pour le moment, je suis coincé ici.  Même si je suis chez elle, même si elle a clairement d’autres projets pour la soirée, je dois rester calme et en contrôle de moi-même.  Je reste ainsi immobile, appuyé sur le comptoir quelques minutes avant de reprendre mon calme.  Je finis par essuyer l’eau anciennement fraîche qui perle dans mon cou et sur mon visage avec la serviette à main.  Je cale la fin de mon verre cul sec avant de respirer un bon coup et sortir de la salle de bain.  Je n’ai pas eu à chercher bien longtemps avant de retrouver la jeune femme, maintenant une distance respectable entre elle et moi.

- La patience ne semble effectivement ne pas être l’une de vos vertue, mais elle est l’une des miennes , dis-je d’un ton assuré et sans place à discussion.  Si cela ne vous pose pas problème, j’aimerais me contenter d’attendre sagement le premier train de demain.  Autrement, la gare saura me recevoir d’ici le lever du soleil.


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Channelle Featherstone
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MessageSujet: Re: La nuit, tous les mentors sont gris...    La nuit, tous les mentors sont gris...  EmptyJeu 18 Aoû - 18:51



 

La nuit, tous les mentors sont gris ...




Flash-back – quelques jours avant l’expiation

Lorsque le mentor colle son front au mien, je sens que j’ai fait mouche. Je le vois à son regard, à sa main crispée sur ma hanche. Mon rythme cardiaque s’accélère, comme s’il se préparait déjà pour ce qui, il le sait, ne saurait plus être retardé bien longtemps. Sa main frôle ma joue alors qu’un léger sourire vient barrer mon visage. Ses lèvres frôlent les miennes et j’approche doucement mon bassin du sien lorsque … Il recule brusquement et fonce dans le couloir, vers la salle de bain. Je reste quelques instants immobile, mes doigts frôlant doucement mes lèvres alors que je me tourne vers l’endroit où il est parti. Bon sang, j’étais proche. Très proche. J’aurais juré qu’il allait céder, mais il semble avoir plus de principes que de pulsions. Toutefois cela reste un homme. J’ai la conviction que je peux le faire changer d’avis. Certaines se seraient sans doute un peu vexées, mais pour ma part il n’en est rien. Le sexe, c’est bien, mais ce n’est pas le plus excitant. Ce qui l’est vraiment, c’est la traque. Après quelques instants, je le vois reparaitre, le regard sombre et solennel. Je me pince la lèvre. Ça ne sent pas bon.

« La patience ne semble effectivement ne pas être l’une de vos vertu, mais elle est l’une des miennes. Si cela ne vous pose pas problème, j’aimerais me contenter d’attendre sagement le premier train de demain. Autrement, la gare saura me recevoir d’ici le lever du soleil. »
« Sagement ? »

Je le regarde avec un léger sourire. Ce que les gens peuvent être compliqués parfois. Je me rapproche de lui, tout en laissant une distance raisonnable entre nous. Quel que soit ce don j’ai envie, j’ai encore un ego ; je n’ai jamais eu à forcer personne, ça ne commencera pas aujourd’hui. Je relève les yeux vers lui et plonge mon regard dans le sien. Très bien, Monsieur Winston. Voyons comment cette soirée se termine.

« Je commence à comprendre ce que vous vouliez dire, lorsque vous parliez de problèmes d’éthique. »

Je soupire.

« Je comprends, je vous assure, je comprends bien ce qui vous bloque. J’ai juste du mal à voir les choses comme vous. Les carrières, les coachs, les mentors, l’éthique. L’âge. Au fond tout ça, ce ne sont que des mots et des chiffres. »

J’avais refait un pas vers lui, et ma main avait trouvé sa joue, doucement. Je ne voulais pas le brusquer. Juste qu’il arrête de réfléchir et qu’il fasse ce que, je le savais, il avait envie de faire.

« J’ai cru comprendre que quand on est mentor, tout ça se complique. Mais ici ce n’est pas votre district. Vous n’avez pas à être mentor. Vous pourriez juste être l’homme qui m’a sorti d’une mauvaise passe tout à l’heure et qui est revenu chez moi. Et moi la femme qui vous remercie comme elle peut. »

Mes yeux n’avaient pas quitté les siens une seconde.

« Pour moi les choses sont très simples. Vous êtes ici, ce soir, chez moi. Un homme très séduisant. »

J’avais réduit la distance qui nous séparait, et mes lèvres avaient à nouveau trouvé son oreille, mais cette fois elles descendirent dans son cou.

« Et j’ai envie de vous. Et je pense que vous aussi … Les corps mentent moins que les gens. »

Ma main libre avait glissé sur son entre-jambe pour appuyer mes dires, avant que mes lèvres ne lâchent son cou pour me retrouver à nouveau face à lui.

« Dites-moi que j’ai tort, et je m’arrêterais … »

Mes lèvres effleurèrent les siennes, mais cette fois-ci je n’attendis pas qu’il change d’avis pour m’en emparer. J’attrapai ses lèvres doucement, pour lui laisser le temps de s’enfuir s’il le devait. Car après cela, il ne pourrait plus faire machine arrière …

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