nightmare dressed like a daydream

« Monsieurﾠ? »

Pas de réponses.

« Monsieurﾠ?! »

Les yeux perdus d'Arcas perdus dans le vague une demi seconde plus tôt se posent finalement sur son éran. Ecran qui affiche la mine exaspérée de son assistant. Pourtant c'est un rictus qui vient s'installer sur les lèvres du Haut-Juge et il se contente de hausser un sourcil.

« Ouiﾠ? Qu'est ce qu'il y aﾠ? »

L'homme digitalement présent devant lui lève les yeux au ciel. Bien évidemment il sait que c'est l'une des plaisanteries douteuse du Haut-Juge qui consiste à faire comme s'il ne savait pas exactement pourquoi son assistant le contact. Pseudo plaisanterie qu'il ne fait que lorsque son humeur est au plus haut fixe, à savoir pendant les jeux de la faim en toute évidence. Qui plus est, l'expiation vient s'ajouter à son euphorie habituelle ce qui n'a d'autre effet que de lui donner un sourire constant et une fierté dans sa posture comme dans son esprit dont il est dans l'impossibilité de se séparer. Enfin ça, c'est s'il l'avait voulu mais il aime plus que tout se pavaner de ses réussites. Comme n'importe quel homme avec un narcissisme de cette envergure. Un ego qui se développe de façon très visible dès les premiers coups de canon du bain de sang.

« Elle a répondu à votre invitation et c'est sans surprise que je vous annonce qu'elle arrive dans quelques minutes. »

En effet, pas de place aux surprises. Si sa nièce est du genre imprévisible, lui sait exactement comment l'aborder et surtout qu'elle ne peut rien lui refuser. L'avantage d'être la fierté de la famille, d'être celui aux commandes des jeux, celui que tout le monde admire et envie. Le détenteur du trône qui regarde de haut les autres et notemment ses deux collègues Haut-Juges qui sont loin d'avoir la même prestance autant que la réputation. De son avis. Il sourit, dévoilant cette mine carnassière qu'on lui connaît tant.

« Et bien, laissez là entrer dès qu'elle est là alors. »

Sans plus de paroles qui seraient d'un surplus total, il éteint l'écran et la conversation se termine là. Entrelacant ses doigts, il observe un instant son grand bureau. Bureau de sa demeure somptueuse de Haut-Juge. Bureau à son image, chaque objet soigneusement choisit, chaque matériaux étudié. Le fauteuil sur lequel il est assis : surement l'un des plus beaux de tout Panem. Tout ici n'est que luxure et il rit presque d'imaginer ceux des disctricts pauvres qui doivent en ce moment même vivre dans une crasse sans nom, surement incapable d'imaginer ou de rêver la moitié de ce qu'il possède. C'est une sensation qu'il ne nie pas aimer au plus haut point. Savoir que là, assis derrière son grand bureau, il est au dessus de chacun des petits travailleurs, tous districts confonduent. Tout ceux qui sont exactement ou est leur place, en train de travailler pour lui. Car oui, tout ce qu'il a il sait que sans tout ces moins que rien, tout ça n'existerait pas. Il sait aussi que c'est exactement pour cette raison que cette race humaine si basse à ses yeux que sont les natifs des districts existe et vie toujours. Parce qu'il a besoin d'eux. Enfin, ce ne sont que quelques coups à la porte qui parviennent à le tirer de ses esprits. Son sourire ne le quitte pas et il devine fort bien de qui il sagit.

« Entre ma chère. »

Le visage de la jeune femme suit le cliquement de la porte. Kaly. Il se lève, les coins de ses lèvres ne faisant que s'agrandirent. Cette jeune femme au tempéremment si ambitieux n'est rien d'autre qu'un petit diamand qu'il faut polir. Il se voit en elle, il se voit dans la détermination de son regard. Non vraiment, cette demoiselle à une certaine grandeur à ses yeux et il ne manquerait pas grand-chose pour qu'elle s'envole dans la société.

« Bonjour Kaly. Comment vas tu ? »

Question de formalité. Il manie la politesse et les manières à la perfection, si bien que même lorsqu'il n'est pas obligé de jouer son total rôle cela devient des habitudes dont il ne se sépare pas.

« Alors, comment trouves tu ces jeux d'expiation ? »

Il hausse un sourcil interrogateur. De but en blanc. Question qu'il pose à chacun de ses interlocuteurs depuis le lancement. Ce n'est que le commencement et pourtant il est de son humeur de récolter des avis. Ne serait ce que pour rechercher les flatteries autant que pour la curiosité de savoir le point de vu de sa nièce. Il la sait intelligente et il l'espère, assez franche pour être que chaque mots qui sortiront de sa bouche ne soit que vérité. Et puis, il faut l'avouer, il espère grandement que le spectacle l'impressionne. Même si, encore une fois, ce n'est que le début.

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La question a passée la barrière des lèvres de l'homme de la façon la plus naturelle qu'il est possible de trouver au Capitole. Si parfois, le Haut-Juge laisse penser qu'il calcule le moindre de ses mots (et c'est vrai il fait l'avouer) lorsqu'il s'agit de son travail il lui est compliqué de résister à l'envie d'avoir des avis. Et sa nièce, bien que jeune, à un esprit brillant et une ambition digne des plus grands, si bien que ses pensées sont plus précieuses que beaucoup d'autre pourtant plus dans la force de l'âge pour le vieil homme. Il l'observe s'asseoir, n'oubliant pas de remarquer qu'elle belle femme elle est devenue. Son regard se porte très vite au sien et c'est sans cillé qu'ils se le soutiennent mutuellement. La force de caractère de cette demoiselle lui plait toujours autant.

- Lier les deux tributs l'un a l'autre, c'est une bonne idée, bien que la mort du second soit un peu trop rapide à mon goût... Par contre, renvoyer des mentors dans l'Arène, ça c'est une idée vraiment brillante !

Il écoute ces mots avec attention, un petit sourire se formant sur ses lèvres. Elle partage le plaisir de son oncle à voir les tributs mourir de façon spectaculaire et c'est la seule chose qu'il retient de ses paroles. Elle a le don de savoir comment lui parler de manière à ce que jamais il ne prenne rien de mal sortant de ces fines lèvres. Le Haut-Juge se contente d'un hochement de tête, manifeste de son approbation tout en étant un signe pour qu'elle enchaîne.

- Bien sûr ils risquent de tous mourir dans l'Arène, et nous ne pourrons plus alors profiter de leur "compagnie"... Mais je crois que le jeu en vaut la chandelle. J'espère que Cassandra ira loin, elle me plait. Quant à la mentor du cinq, elle n'était pas très intéressante de toute façon...

C'est un rire aux intonations presque sadiques qui s'échappe maintenant des lèvres d'Arcas. Les activités des mentors ne sont pas secrètes lorsqu'on est à un rang tel que le sien, il sait aussi que sa nièce profite comme il se doit des petits chouchous du Capitole. Ce qui le rempli plutôt d'une joie cruel, de savoir que même sortis vivant de cette arène truffé de ses pièges, les gagnants venant des districts sont toujours à la merci royale du Capitole. Chacun restant à sa place. En plus de cela, il apprécie les mots qu'elle prononce puisque les même avis que lui concernant les tributs y sont clairement prononcés. Cassandra, l'une de ses préférées, toutes éditions confondues. Elina, une pauvrette avec trop de coeur qui n'a même pas eu le temps d'admirer l'étendue de l'arène.

- Oh, ne t'inquiète pas. Tu auras l'occasion de connaître d'autres gagnants. Quand à Cassandra, je partage ton avis. J'espère juste la voir se montrer un peu plus comme l'on a connue. Quand à Elina.. Son sort parle pour moi.

Il ricane. Un rire dénué de toute pitié. Un rire comme lui seul peut laisser échapper.

- Mais j'espère que vous avez prévu pleins de surprise pour la suite. C'est ma première expiation, et j'espère qu'elle sera grandiose ! Mais bon, te connaissant, je me doute que tu vas nous fournir un spectacle grandiose, plein de rebondissements...

Sourire carnassier. Il aime cette petite. Il aime tout ce qu'elle aime, il aime ce regard sans pitié, ses goûts similaires aux siens, son admiration pour lui. Se redressant sur son fauteuil, il marque une pause avant de répondre.

- Croit moi, rien de tout cela n'est terminé. C'est une expiation ma chère, l'occasion pour moi de mettre tout mon talent à l'oeuvre. Croit moi, tu ne te doutes pas du spectacle qu'il te reste à voir. Grandiose, c'est exactement le mot.

Son regard se perd une seconde dans le vague en repensant à tout ce qu'il va se passer. Bientôt, son idée du gagnant sera faite et bientôt, tout se déroulera comme il l'a prévu. La présidente sera tellement fière. Dans son euphorie de penser à ce qui attend les tributs, il se penche vers la demoiselle en haussant un sourcil.

- Et puis, n'est ce pas excitant de se dire que même les plus fort sont dans le risque de perdre s'ils ne travaillent pas en binôme? Une vraie leçon de travail d'équipe... Même les plus solitaire vont devoir faire un effort pour ne pas s'éloigner de leur copain de district... Au risque de perdre de vue l'objectif de la victoire...

Il ricane à nouveau. Ah, la théâtralité.

- Oh, mais dis moi, il me semble que te voir ainsi, dans une si belle tenue me pousse à t'en dire trop sur les événements!

C'est dans ses habitudes de toujours dévoiler les choses sans en dire trop. A voir si sa nièce va faire preuve d'assez d'intelligence pour déceler l'indice qu'il a glisser dans ses mots. Encore un test pour voir si elle est à la hauteur de ses ambitions.

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L'art de se donner en spectacle est une partie intégrante de la personnalité du Haut-Juge. Et si ce talent ne plaît pas à certain, tout le monde peut au moins lui reconnaître qu'il sait maintenir un discours. C'est d'ailleurs exactement ce qu'il fait lorsqu'il se met à en dévoiler un peu plus à la jeune femme. tout en finesse, dans rien lui dévoiler d'officiel mais en donnant toutes les clefs pour que cela se fasse de manière officieuse. Une stratégie qui est plus de l'ordre de l'amusement qu'autre chose car si l'homme avait décidé de tout lui révéler, personne n'aurait été là pour l'en empêcher. C'est ainsi qu'un sourire vient délicatement relever le coin de ses lèvres quand Kaly semble comprendre ou il veut en venir.

- Hooo, tu veux dire qu'il y a autre chose qui les lient, que le fait de mourir ensemble ? Voilà qui devient vraiment passionnant ! Ils ne vont pas pouvoir s'éloigner l'un de l'autre...sinon... ils vont avoir un handicap quelconque c'est évident...

Arcas hoche la tête. Il a toujours eu un certain plaisir à observer les gens pour connaître leur exact fil de pensés. Pour mieux les manipuler, comprenez bien. Seulement ici, elle les exprime à voix haute et il n'a aucune intention non plus de la manipuler. Mais il aime juste l'observer réfléchir aux intrigues qu'il lui propose. Elle, la relève prometteuse. Tout est toujours un moyen de la tester, la mettre à l'épreuve. Car lui, le Haut-Juge, il n'apprécie que ceux qui savent surmonter n'importe quel pièg c'est évident.

- Au risque de perdre de vue l'objectif de la victoire... Au risque de perdre de vue...

Elle est maligne. Oui, il n'y a pas a dire, elle est bien de ceux qui dominent. L'excation qu'elle témoigne arrache un rictus au vieil homme. Mais surtout, elle a trouvée et il ne s'en trouve pas peu fier.

- S'ils s'éloignent, ils vont devenir aveugles ! C'est ça ?

Il marque un temps, plantant son regard acerbe dans celui de la jeune femme, avant de se laisser à un de ses autres rictus légendaire.

- Félicitation. Bien que je n'ai pas douté une seule seconde que tu n'allais pas être capable de trouver.

Et c'est la pure et simple vérité. S'il doutait de ses capacités ne serait-ce que d'une infime manière, elle ne serait pas là maintenant.

- Ho, c'est tout simplement brillant ! Ils vont être obligés de se battre et de mourir ensemble, qu'ils soient ou non carrières... Ça promet de beaux combats ! Et les mentors sont du coup avantagés par rapport aux tributs... pour le moment du moins...

Pensant à tous les rebondissements prévus, l'homme se dit que l'enthousiasme de la demoiselle ne fait que commencer. Il se lève, se dirigeant vers son petit bar personnel pour sortir deux verres et attraper un bouteille du liquide ambré si apprécié de sa personne. Si tout autre Capitolien digne de ce bon aurait fait appelle à un muet rien que pour les servir, lui préfère regarder le liquide couler tout comme il en sera de même pour le sang des tributs. Il jette un regard à la jeune femme tout en lui tendant le verre qu'il vient de lui servir, prenant le sien dans son autre main.

- Tu ne crois pas si bien dire. Ces quelques petits événements ne sont que les prémices de ce qui s'annonce comme une grand expiation ma chère.

La modestie? Ca ne fait pas partie de son langage. Pourquoi être modeste lorsque l'on croit en ce que l'on fait? Et monsieur le Haut-Juge ne fait pas qu'y croire, non. Il réalise.

- Mais dit moi, à part l'expiation, comment se passe ta vie en ce moment?

Oui, il s'agit de sa principal source d'espérance quand à la gloire familiale et il ne compte pas la lâcher. Même s'il est au courant d'à peu près tout sans avoir besoin de poser la question, il aime entendre sortir de ses fines lèvres les paroles et les exploits de la demoiselle en face de lui.