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 Tu comptais me le dire un jour ?

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MessageSujet: Tu comptais me le dire un jour ?   Tu comptais me le dire un jour ? EmptyMar 4 Aoû - 11:53

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Les jours passaient et une certaine routine c'était finalement créée, rendant les choses simples. Si simple qu'il était même difficile de croire que la version de Melvil était fausse, qu'ils n'avaient jamais vécu ensemble. Et il savait être convaincant dans son rôle de mari, dans son prétendu amour pour elle. Azilys n'y voyait que du feu, elle se raccrochait énormément à lui et s'attachait véritablement à cet homme qui restait malgré tout un inconnu. Sa présence rassurante l'aidait à guérir doucement de ses angoisses récemment acquises, elle le devait afin d'être prête pour le jour où il devrait partir.

Il fallait dire qu’Azilys était devenue une véritable maitresse de maison durant ces années de vie commune avec son époux, ça n’avait pas été facile au début il fallait bien l’admettre mais petit à petit, aidé par son tempérament facile et influençable, elle s’y était faite. Elle avait vite compris son rôle, à l’image d’une époque lointaine et révolue dont elle n’avait même pas connaissance. Faire plaisir à son mari et lui ôter tous les tracas de la vie quotidienne. Il y avait tout de même un détail où elle n’y connaissait pas grand-chose : le ménage. Bien sûr Mr Hornley était riche et il n’allait pas laisser sa belle et jeune épouse s’abaisser à ce genre d’activité. Mais elle avait tout de même observé leurs employés et retenu quelques choses. Pour la cuisine, ça aurait dû être la même chose si ça n’avait pas été par ennui et par passion. Et puis ça ne lui était venu que sur le tard, une fois qu’elle eut admis que sa carrière de styliste ne décollerait jamais et qu’elle commençait à s’assagir. Sans le vouloir, elle avait lancé une petite mode au capitole : mettre la main à la pâte et cuisiner soi-même.

Avec Melvil elle reproduisait donc le même schéma, comme si c’était ancré dans ses gènes. Ne ménageant pas ses efforts pour que la maison reste impeccable et s’adaptant à ses réactions. Par exemple, elle avait bien vu sa grimace le premier soir qu’elle avait préparé le repas, un beau repas presque digne d’un restaurant, elle avait senti qu’elle en avait fait trop et qu’il n’appréciait pas forcément qu’elle cuisine systématiquement. Aussi elle essayait de faire plus simple et ne cuisinait pas tous les jours. En fait, Azilys s’adaptait de façon assez incroyable, ce qui la rendait assez facile à vivre, et ce même si elle restait très attachée à l’apparence. Et puis s’occuper de la maison et d’elle-même était un peu sa seule occupation. Comme avec John finalement.

Côté mémoire par contre, ça n'avançait guère. Rien ne lui revenait vraiment en tête depuis l'autre soir, depuis la danse. Et ce malgré l'inventivité de Melvil. Elle avait vu un visage, une femme, proche de son mari mais aussi de la présidente. Elle l'avait décrite avec le plus de précision possible mais c'était tout. Aucune véritable information. Elle se demandait même si elle avait vraiment entendu quoique ce soit, un jour. Il était plus probable que son cerveau bloque volontairement mais inconsciemment les informations, la nouvelle vérité ne correspondant pas à ses souvenirs, ceux-ci passaient donc au rang de refoulés. Ce qui était plus qu’autre chose la raison de son angoisse. Mais elle ne pouvait pas le savoir, pas encore du moins.

Ce matin-là, Melvil avait encore dû s’absenter. Elle ne lui en voulait guère, ils vivaient ensemble – et ce  sans se connaître – mais chacun avait aussi besoin de ses moments de solitude, tranquilles, même Azilys. Il prenait l’air et elle aussi, bien qu’elle soit enfermée, ce qu’elle commençait à trouver un peu difficile. Pour se détendre un peu, elle avait lâché sa salle de bain et le ménage et s’était assise sur le fauteuil du séjour, allumant l’écran. Capitol TV, bien sûr. La chaîne faisait un reportage sur l’expiation, montrant quelques images d’archives des autres expiations mais aussi bien sûr de chaque mentor au moment de leur victoire. Azilys eut envie de vomir lorsqu’elle vit la jeune femme du huit avec ses longs cheveux blancs prendre la couleur du sang. Certains tributs étaient vraiment dégueulasses et prêts à tout pour gagner. Et en dernier vint Melvil bien sûr, bien plus jeune à l’époque, et sa course fulgurante pour refermer la grotte. Elle ne put s’empêcher de sourire, de se sentir fière de lui, pourtant elle savait que c’était affreux de se retrouver là-dedans et que lui-même n’en était pas fier. Fort heureusement, il n’était pas là et ne la verrait donc pas.

Et puis les portraits des mentors défilèrent avec la question en dessous « Retourneront-ils dans l’arène ? » Azilys fit une tête de poisson, la bouche ouverte, les yeux ronds, trop choquée de voir ça. Elle avait complètement oublié les règles de l’expiation, la possibilité donnée aux mentors d’y retourner afin d’aider leurs tributs. Elle mit en pause sur le portrait de Melvil avec la question en dessous et s’enfonça dans son siège, croisant les bras et fronçant les sourcils. Sa moue boudeuse étant loin d’exprimer le sentiment de trahison qui l’habitait. Elle attendit ainsi son retour, sans bouger, sans quitter des yeux son visage. Comment avait-il pu oublier de lui en parler ?


Dernière édition par Azilys Hornley le Mar 20 Oct - 18:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tu comptais me le dire un jour ?   Tu comptais me le dire un jour ? EmptyMer 23 Sep - 13:57





couple et mensonges ....




Après avoir salué Azylis, j’étais parti de la maison pour aller voir ma mère. Sur le chemin je n’arrêtais pas de penser à Azylis, enfermée toute seule dans cette maison. Je n’aimais pas m’absenter, car j’imaginais à peine combien elle devait se sentir captive là-dedans, seule … Et j’avais toujours peur d’une visite à l’improviste et que quelqu’un découvre qu’elle était là, qui elle était et donc par conséquent, qui j’étais vraiment.

Paradoxalement je ne me sentais pas non plus bien en restant à la maison. Cette mission était certes importante, mais j’avais l’impression d’abandonner les rebelles qui recevaient des missions dangereuses alors que je ne pouvais pas m’absenter de la maison pendant plus de quelques heures. Et puis cette mission me compromettait de plus en plus, même si je refusais de me l’avouer … J’en avais conscience. Après des années de solitude, avoir quelqu’un à la maison … Et Azylis n’était en rien telle que je connaissais les femmes du Capitole ; elle était douce, attentionnée … Lorsque je passais trop de temps à la maison, à force d’enfiler ce masque de mari aimant, j’en oubliais parfois qui j’étais, et qui elle était. Sortir était donc la seule façon de me reconnecter à la réalité, au vrai Melvil …

De plus aujourd’hui j’étais en quelque sorte forcée de partir. Deux jours plus tard, ce serait la moisson. Deux jours plus tard je ne reviendrais peut-être jamais au douze et je devais voir ma mère pour m’assurer qu’elle tiendrait le coup. Je savais qu’à cette heure-là ma sœur ne serait pas à la maison, ce qui était sans doute la meilleure des choses vu la façon dont s’était terminée notre dernière conversation …

J’avais donc rencontré ma mère, nous avions pris le thé et j’avais commencé par des sujets simples … J’avais ensuite rassuré ma mère en lui disant que si Faye était tirée, elle n’avait rien à craindre … Une amie à moi s’était proposée de se porter volontaire à sa place. Seulement si on devait en arriver là, je devrais moi-même l’accompagner, je ne pouvais pas la laisser faire ce sacrifice seule. Je taisais le nom de toutes les autres personnes que j’étais prêt à accompagner dans l’arène : Jason, Elena, Brooklyn si même si elle ne se portait pas volontaire pour Faye … Il était inutile d’effrayer maman, elle devait juste être préparée à l’idée de ne plus me revoir.

Je l’avais supplié de ne pas craquer à nouveau et de prendre grand soin de Faye, et lui avait expliqué que quoi qu’il arrive, Faye savait où se trouvait ce dont elles auraient besoin avant que le Capitole ne réquisitionne la maison pour un autre futur vainqueur. Avant de partir, je lui avais rappelé que malgré tout les chances étaient minces, mais je ne pense pas qu’elle m’ai cru … Car lorsque je la pris dans mes bras, j’avais beau lutter, mon étreinte fut plus forte que je ne l’aurais voulu, témoignant à elle seule que mon avenir était plus qu’incertain.

Je l’avais ensuite laissée pour retourner auprès d’Azylis. Azylis … Cela me frappa alors … Elle ne savait pas ce qui se tramait, elle ignorait que j’allais peut-être y retourner. Je doutais même qu’elle soit consciente que j’allais être absents pendant des jours, voire des semaines … Je n’avais pas ignoré le sujet, pas consciemment du moins, mais quand je rentrais dans la maison je changeais de rôle, je changeais de monde, et j’avais laissé les Hunger Games à la porte. Il allait falloir aborder le sujet … Peut-être pouvais-je attendre encore une journée ?

◄ MELVIL ►
« Hey Az’, je suis rentré ! »

Pas de réponse. Immédiatement mon rythme cardiaque s’affole. Et si elle s’était souvenue et s’était enfuie ? Et si quelqu’un l’avait trouvé ? Et si les rebelles avaient perdu patiente, et si, et si …

◄ MELVIL ►
« Azilys ?! »

J’entendais moi-même le léger soupçon de panique dans ma voix … J’avançais rapidement dans le salon lorsque je la vis, sur le canapé. Mes yeux se posèrent immédiatement sur l’écran … C’était mon visage. Mon visage maquillé par ma styliste, que je reconnaissais à peine. En dessous, on pouvait lire la mention « Va-t-il y retourner ? » … Merde.

◄ MELVIL ►
« Azylis, je voulais t’en parler … »

Bien trop dans mon rôle, je sentais déjà la culpabilité m’assaillir. « Comment as-tu pu attendre si longtemps avant d’en parler à ta femme ! », me hurlait ma conscience. Mais ce n’était pas vraiment ma femme. Jouer le jeu. C’était presque devenu trop facile de me glisser dans la peau de ce personnage-là … Je m’avançai vers elle et je m’accroupi devant le canapé. Doucement, je pris une de ses mains.

◄ MELVIL ►
« C’est juste que, je ne voulais pas t’inquiéter … Tu as déjà tellement à gérer en ce moment, et puis les chances que j’y aille sont faibles … »

Au moment où je levais les yeux vers elle, je su que j’aurais du dire nulles. Les chances que j’y retourne sont nulles, bien sûr, je ne vais pas te laisser seule dans ton état ; voilà ce que j’aurais du dire …

◄ MELVIL ►
« Mais ne t’en fais pas d’accord, j’ai déjà pris mes dispositions, quand je serais parti tu auras de la visite, des rebelles viendront t’approvisionner, tu n’auras à t’inquiéter de rien … »

Je n’avais jamais été marié. Dieu du ciel, je n’avais même jamais eu de relation sérieuse … Sans quoi je me serais sans doute rendu compte que ce que je venais de dire n’allais en rien apaisé les craintes qu’elle pouvait avoir …
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MessageSujet: Re: Tu comptais me le dire un jour ?   Tu comptais me le dire un jour ? EmptyMar 20 Oct - 19:38

Le voilà qui rentrait enfin. Enfin... Il me fallut une bonne minute pour réaliser qu'il était là tellement j'étais absorbée par mes pensées. Depuis combien de temps je contemplais son portrait ? J'aurais dit que cela faisait une éternité. Plus je le regardais et plus je me devais d'aller à l'évidence qu'il était beau, vraiment très beau, et si cela aurait pu me radoucir en d'autres circonstances, là j'étais bien trop en colère. Je me sentais trahie parce qu'il ne m'avait rien dit, et abandonnée d'avance par son prochain départ. La moisson approchait à grand pas, bien trop vite, je ne voyais pas comment vivre sans lui et par dessus tout, s'il mourrait, je savais inconsciemment qu'il ne faudrait que peu de temps avant que je le suive. Il me protégeait. Et je n'avais même pas idée d'à quel point il était seul contre tous dans cette entreprise.

Mais même s'il ne retournait pas dans l'arène - ce que j'espérais du fond du cœur - il serait absent un certains temps. Une semaine ? Peut-être plus. Et ça aussi il l'avait omis. Qu'allais-je devenir pendant tout ce temps ? L'idée d'être entièrement seule, même s'il laissait de quoi subvenir à mes besoins... C'était horrible. Être enfermée dans cette maison pesait chaque jour un peu plus sur mon moral, mais si en plus je devais être seule... Je savais déjà que je ne pourrais pas tenir. L'air frais commençait sérieusement à me manquer.

Alors que j'étais encore en train de retourner tout ça dans tous les sens, de chercher des solutions et que je ne prêtais même pas attention à son retour - d'une parce que j'étais dans mes pensées, de deux parce que je lui faisais la tête et n'avais pas plus que ça envie d'entendre ses excuses ou des fausses promesses qu'il ne pourrait tenir - Melvil vint s'asseoir devant moi et prit ma main, tendrement, de sorte que je ne pouvais plus l'ignorer. Je le fusillai un instant du regard, plus méchamment que je ne l'aurais voulu, reprenant ensuite un air neutre. Puis il m'adressa la parole à nouveau et je me concentrai pour bien en saisir tout le sens, toute la portée.

« ... faibles... »

Je répétai dans un vague murmure, comme pour m'assurer que j'avais bien entendu puis pour réaliser que ça n'était pas ce que je voulais entendre. Mon visage redevint dur et je repris ma main, assez sèchement. Évidemment je voulais qu'il me promette de ne pas retourner dans l'arène, je ne voyais aucune raison valable pour y retourner d'ailleurs. Qu'il puisse vouloir y protéger quelqu'un alors qu'il y avait aussi moi ici ne me venait tout simplement pas à l'esprit. J'en oubliais sa sœur.

« Faibles... mais pas inexistantes hein ? »

Outre les quelques mots qu'on échangeait, il y avait un silence pesant. J'avais plein de choses à lui dire mais rien ne sortait vraiment. S'il-te-plait, Melvil, n'y retourne pas. Promets-le moi... S'il-te-plait, reviens moi vivant. Et si tu ne reviens pas, que vais-je devenir ? Je réalisais dans le même temps que c'était profondément égoïste. Je le voulais pour moi et avec moi alors qu'il était évident que s'il y retournait ce n'était pas par plaisir, que c'était parce qu'il y était contraint. Et qu'une fois à l'intérieur, son sort serait mille fois pire que le miens. C'est lui que je devais plaindre, pas moi... Et pourtant... J'étais furieuse, voilà tout.

Il m'annonçait dans le même temps qu'il avait tout prévu pendant son absence, que je ne manquerais de rien, tout irait bien pour moi. Cela ne semblait pas m'apaiser. J'avais peur, vraiment très peur, pour moi comme pour lui. J'avais envie de lui crier dessus, de le taper, de me jeter dans ses bras, tout ça en même temps. Je ne savais plus trop. Et je restais tellement amorphe que j'avais moi-même envie de me crier dessus, ne faisant qu'augmenter ma propre rage. Je me sentais comme un poisson rouge, sous le choc de toutes ces nouvelles difficiles à avaler, qui avait mangé un lion féroce. Déjà que comme il le disait si bien, j'avais beaucoup à gérer, beaucoup à comprendre et moi-même à redécouvrir en plus de lui et de nous. Je voyais bien qu'il attendait une réaction de ma part et tout ce que je parvins à dire, après un gros effort fut :

« Et si tu dois y retourner ? »

J'avais envie de rajouter « Je serais le cadet de tes soucis », mais on sentait bien assez la colère dans mon ton, inutile d'en rajouter. Surtout je voulais la retenir car je n'arrivais pas vraiment à lui en vouloir. Tout était si compliqué... J'en avais mal au crâne.
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MessageSujet: Re: Tu comptais me le dire un jour ?   Tu comptais me le dire un jour ? EmptyDim 1 Nov - 23:01





couple et mensonges ....




◄ AZYLIS ►
« Faibles... mais pas inexistantes hein ? »

Je sentais que le ton de sa voix n’était pas vraiment celui du questionnement … Non … Il y avait de l’accusation, une pointe d’ironie et … De la provocation, presque. Mais ce n’était pas de sa faute … C’était sinon de la mienne, de celle des rebelles. Elle ne pouvait pas comprendre que, malgré le fait que je me sois évidemment attaché à elle, elle n’était pas ma femme. Elle n’avait par conséquent pas l’importance que pouvaient l’avoir certaines autres personnes, à commencer par ma sœur.

◄ MELVIL ►
« Non, pas inexistantes. Si Faye est tirée par exemple, ce qui a des chances d’arriver … J’irais pour la protéger. De nombreux mentors ont des frères ou des sœurs, voire des enfants … Bref, des potentiels tributs auxquels ils tiennent … Je serais à peine surpris si le Capitole truquait un peu le tirage cette année pour pousser le plus de mentor possible à accepter  la règle de l’Expiation … »

C’était la vérité, en tout cas en partie. Brooklyn m’avait promis de se porter volontaire à la place de Faye si jamais son nom devait être pioché, mais j’aurais le devoir de l’accompagner quand même. J’avais fait la promesse à Jason d’y accompagner sa sœur également. Mais la réponse que j’avais donné était la plus simple … Après tout, quel mal pouvait faire un si petit mensonge après tous ceux que je lui avais déjà servi … Et quelque part, j’avais appris à connaître Azilys … Elle était si douce, si gentille, si compréhensive … Que je savais au moment où j’avais donné ma raison qu’elle la comprendrait à défaut de l’approuver. Je lui expliquais néanmoins que j’avais pris les mesures nécessaires pour elle pendant mon absence pendant que j’assumerais mon rôle de mentor au Capitole. Mais le principal problème résidait dans le fait que j’ai éventuellement à y assumer mon rôle de tribut …

◄ AZYLIS ►
« Et si tu dois y retourner ? »
◄ MELVIL ►
« Si je dois y retourner, il va sans dire que je ne reviendrais pas. »

C’était parti comme un coup de tonnerre. Je n’avais pas eu le temps de penser que déjà, la réplique courrait hors de ma bouche … Et de ma portée. Je ne pouvais plus le retirer … Quelque part, je pense que j’avais eu le besoin de le dire à voix haute, ne serait-ce que pour moi-même. Je n’y avais pas tellement pensé, je l’avais encore moins exprimé … Mais si j’y retournais avec ma sœur, ou Brooklyn qui se serait portée volontaire à sa place … Je ferais tout pour les protéger, sans espoir de retour. Je ne me l’étais même pas avoué parce que cela me semblait presque évident. « Il va sans dire … »

◄ MELVIL ►
« Si je dois y retourner, ça ne serait pas pour la gloire de gagner. Il n’y a qu’un sortant dans les jeux Azilys, qu’un seul survivant. »

J’avais arrêté de dire « vainqueur » ou « gagnant » il y a bien longtemps maintenant … Si longtemps que je ne le disais même plus en lapsus … Les survivants étaient des mentors, mais ils n’avaient en somme gagné que le droit d’entrainer les prochaines victimes de l’arène …

◄ MELVIL ►
« Si j’y vais pour accompagner Faye, j’y vais sans espoir de retour … J’irais pour m’assurer qu’elle gagne, et cela ne pourra se faire qu’une fois que … »

Je n’avais pas terminé ma phrase. Ce n’était pas nécessaire, on savait tout deux comment elle se terminait. Je n’avais pas eu le courage de relever les yeux vers elle. Parce que, quoique je dise, si je me condamnais, je savais très bien que je la condamnais avec moi, même si elle l’ignorait. La seule chose que je pouvais faire, c’était espérer que la chance désignerait un tribut que je ne connaissais pas, et je me détestais de penser cela. Pire, je me détesterais de toute façon de vivre avec ça car je savais pertinemment que si je refusais le « deal » des jeux, mes tributs en pâtiraient tôt ou tard et qu’il faudrait ensuite vivre chaque jour avec le regard de leurs proches sur moi. Le Capitole laissait rarement une alternative réjouissante à ceux qui leur « appartenait ».

Après un silence un peu pesant, je me sentis l’obligation de dire à Azylis ce qui l’attendrait dans le cas où … Mais mon esprit s’embrouillait déjà. Si je partais sans donner de réponse aux rebelles quant à sa mémoire, tout allait se compliquer. Il y avait de fortes chances pour qu’ils la torturent et la tue, sans autre forme de procès. Je n’y avais jusqu’alors pas pensé. Cela ne m’avait même pas traversé l’esprit tant Azylis était à présent dans ma tête comme dans mon mensonge, ma femme. L’esprit était un terrible farceur. Moi-même je me perdais dans mes mensonges, au point que je n’avais pas pensé à ce que les rebelles lui feraient si je mourrais, et au point qu’ayant maintenant cette idée en tête, mon esprit s’attachait à l’idée que je devais prendre des mesures pour empêcher cela, la protéger. Une seule personne pourrait m’aider ; la seule qui comprenait mon tiraillement entre rebelles et Capitole, la seule qui avait fini elle-aussi par voir ce monde en gris : Mia, la mentor du onze, ma plus grande allié et celle qui m’avait recrutée. Elle était la seule qui pourrait accepter de protéger Azylis malgré l’avis des rebelles.

◄ MELVIL ►
« Si cela devait se produire, si tu me voyais mourir à l’écran … Tu ne devrais ouvrir à personne jusqu’à la fin des jeux, peu importe qui s’annoncerait à la porte, il faudrait te cacher, jusqu’à ce que Mia s’annonce. J’ai besoin que tu ne poses pas de questions à ce sujet. Elle est la seule personne à savoir exactement toute l’histoire qui entoure notre fuite après ton attaque, et la seule personne à laquelle je confierais ma vie. »

J’avais cette fois-ci regardé Azylis dans les yeux. Parce qu’elle ne pouvait y lire que la stricte vérité. Mia était peut-être la seule personne qui ferait passer ses proches avant la « cause ». J’étais presque certain que Simon ou Brooklyn, qui étaient pourtant mes plus proches amis, n’hésiteraient pas à me coller une balle en pleine tête si notre chef annonçait que j’étais un traitre, ou que ma mort était nécessaire au bien commun. Mais je voyais le trouble dans le regard d’Azylis … Evidemment, rien qu’en lui disant cela, je lui disais presque de se méfier des rebelles. J’étais presque en train de griller ma couverture … La seule chose qui pouvait me sauver, c’était le lien que nous avions établi pendant ces quelques semaines … Alors je glissais ma main vers son visage et tendrement, je caressais sa joue.

◄ MELVIL ►
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MessageSujet: Re: Tu comptais me le dire un jour ?   Tu comptais me le dire un jour ? EmptyMar 17 Nov - 12:21

Faye.
F.A.Y.E. Quatre lettres. Un mot.
Un mot qui sonnait comme une sentence. Un simple petit mot qui évacua toute la colère que je pouvais ressentir.
Comment avais-je pu oublier Faye, sa petite sœur encore trop jeune pour échapper à la moisson ? Ce que je pouvais être égoïste, égocentrique et tout ce qui commençait par égo. Il n'y avait pas de mot pour décrire à quel point j'étais désolée. Je sentis ma mâchoire se décrocher et mon menton tomber mollement, à nouveau oui mais dans une expression bien différente cette fois. Il n'y avait plus de regard accusateur, de haine, ni rien de négatif. Seulement un profond dépit, un certain désespoir et surtout de la culpabilité.

C'était évident et normal que si sa sœur était tirée au sort, il n'avait d'autres choix que d'y aller pour essayer de la sauver. Est-ce que c'était le genre de tricherie que se permettait le Capitole ? Peut-être. Je n'aurais pu dire. Ce capitole restait une identité floue dans ma tête, comme tout le reste. Même si une petite voix en moi me disait qu'il fallait obéir à ses lois. Mieux encore, que c'était La Loi. Au lieu de lui en vouloir, de ne penser qu'à moi, si j'étais une bonne épouse je l'encouragerais, je le soutiendrais dans ce choix. Malgré toute la peine et le désespoir que je pouvais ressentir.

Sauf qu'il était un inconnu, encore et toujours, un inconnu charmant certes mais je n'avais plus cet amour pour lui que j'étais censée ressentir et qui m'aurait rendu la chose plus évidente. Un inconnu qui était mon seul repère malgré tout. Pour le soutenir, il faudrait que je prenne sur moi, que je fasses appel à mon devoir d'épouse. Et ça, pour des raisons que j'ignorais, c'était évident. Je m'en sentais capable. Plus que capable, je le ferais sans sourciller, sans me plaindre.

Je ne l'écoutais qu'à peine, plongée dans mes pensées et mes réflexions. Je savais ce qu'il disait. Il devrait y aller si sa sœur était tirée et il ferait tout pour qu'elle en sorte vainqueur. C'est à dire sans lui. C'était évidemment triste, mais c'était normal, ce qu'il fallait faire. Je ne pouvais rien dire, je comprenais son choix. Mon cerveau tournait à plein régime, j'imaginais toutes les possibilités, les éventuelles solutions. Je me promettais d'être forte quoiqu'il arrive. J'espérais tout de même égoïstement que quelqu'un d'autre soit tiré et qu'il n'y retourne pas. Je ne me doutais pas qu'il y avait d'autres personnes qu'il avait promis d'accompagné, je n'y pensais même pas.

Un lourd silence pesait maintenant, je le regardais sans le voir et lui me fuyait un peu. Il avait fini par dire ce que j'imaginais, qu'il n'en reviendrait pas vivant. Il avait du mal à l'assumer devant moi... Bien sûr ! Je me montrais injuste avec lui, après tout il m'aimait et souhaitait autant que moi rester à mes côtés. c'était lui qui risquerait sa vie s'il retournait dans l'arène. Non plus que risquer, c'était du suicide... Pour une cause juste. Je repensais à l'expiation, à l'annonce des nouvelles règles... Il y en avait d'autres encore non dévoilées, peut-être qu'elles permettraient que plusieurs personnes gagnent. Le Capitole ne pouvait pas tuer tous ses mentors après tout, il a besoin d'eux non ? Je m'accrochais à ce maigre espoir, parce qu'il m'était nécessaire, et j'allais lui en faire part lorsque son visage se releva et qu'il plongea ses yeux d'un bleu pénétrant dans les miens.

Son regard était dur à soutenir, je ne le lâchais pas pour autant. Je me concentrai cette fois pour l'écouter et ne rien manquer de ses paroles. Il me parlait d'après... Après, bien sûr, je n'y avais même pas pensé. Ce que je pouvais être idiote. J'avais réfléchis à comment j'allais pouvoir supporter son absence, mais jamais son non-retour. Il fallait dire que l'idée était assez insoutenable... Lorsqu'il prononça le mot "mourir", une bouffée d'angoisse m’envahis. Mon cœur fit un bon dans ma poitrine, mes yeux s'humidifièrent. Je fis un dernier effort pour les contenir, l'écoutant très attentivement.

Mia et personne d'autre. C'était noté et je n'oublierais pas. Je mourrais d'envie de lui poser des tonnes de questions. Qui est-t-elle ? Pourquoi elle et personne d'autres ? Etc. Etc. Je devais me résigner et ravaler ma curiosité.

Et puis sa main vint embrasser ma joue, rassurante et bienvenue. Je me laissai aller contre, fermant les yeux. Là, les larmes se mirent à couler alors qu'il me demandait si je lui faisais confiance. Avais-je vraiment le choix Melvil ? Je ne doutais même pas. J'hochai le menton affirmativement tout en le regardant, les yeux et les joues noyés par mes larmes qui se répandaient d'ailleurs allègrement sur ses doigts. Jusqu'à maintenant j'étais restée silencieuse, je n'avais rien dit lui permettant de savoir et de comprendre tout ce que je ressentais. Lui dire que je le soutiendrais quoiqu'il advienne. C'était important pourtant. Il fallait que j'ouvre ces lèvres et que je dise quelque chose, même si ma voix était chevrotante et entrecoupée de sanglots.

- Mia... Je n'oublierais pas... Je te fais confiance...

Et puis je pris sa main dans la mienne, sans le lâcher des yeux. Je la serrai très fort, l'appuyant encore plus contre mon visage.

- Je suis avec toi... Pour toujours...

Les mots étaient difficiles à trouver tant l'émotion était palpable. Contrastant avec la lourdeur qui régnait un peu plus tôt. Toutes traces d'accusation avaient disparu désormais.
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MessageSujet: Re: Tu comptais me le dire un jour ?   Tu comptais me le dire un jour ? EmptyLun 23 Nov - 23:45





couple et mensonges ....




Et voilà, elle pleurait. J’avais vraiment tout gagné … Mais quelque part, ça aurait presque pu être comique. Je lui demandais de me faire confiance, elle acquiesçait en pleurant … Comme si quelque part, une part d’elle-même savait que ce n’était définitivement pas la bonne chose à faire, que j’étais la dernière personne à qui elle devait faire confiance …

◄ AZYLIS ►
« Mia... Je n'oublierais pas... Je te fais confiance... »

Lorsque sa main se posa sur la mienne, renforçant le contact avec son visage, mon estomac se noua. « Je te fais confiance … ». Cela aurait du me soulager. C’était ma mission, et au-delà de cela, c’était capital si je tenais à sa survie, à la protéger. Pourtant, il n’en était rien. Sa confiance me faisait me sentir comme la pire des personnes. Cela aurait sans doute été plus simple qu’elle ne me croit pas, que sa mémoire perdue l’empêche de croire à tout ce que je disais … Cela aurait été tellement plus simple. Mais c'était Azilys. Du moins, celle que je connaissais, celle à laquelle je devais m’empêcher de penser comme à « mon Azilys », cette femme qui donnait sa confiance sans réfléchir … Pas une Capitolienne assurément. Trop droite, trop sincère, trop douce pour être des leurs. Et paradoxalement, trop droite, trop sincère et trop douce pour être des nôtres.

◄ AZYLIS ►
« Je suis avec toi... Pour toujours... »

Mon cœur manqua un battement. J’aurais du voir à quel point c’était mal, comprendre l’horreur de cette situation, à quel point elle était malsaine et dérangeante. Mais ses yeux fixés dans les miens empêchaient totalement mon esprit de fonctionner. C’était si intense que ses paroles raisonnaient sans que j’y réfléchisse. Et c’est l’esprit vide que ma main resserra son emprise sur son visage pour l’attirer vers le mien et m’emparer de ses lèvres.

Je ne saurais dire combien de temps s’était écoulé avant que mon cerveau ne me rappelle à l’ordre à coup d’électrochocs. C’était comme une suite d’image qui défilaient à grande vitesse dans ma tête ; moi au Capitole, avec ces Capitoliennes que je séduisais pour les besoins de « la cause », Azilys, au bras de son « vrai » mari, Azilys battue par les rebelles, le visage en sang et le corps noir de bleus, le discours de mon supérieur sur le destin qui lui était réservé, le coup de casserole, moi portant Azilys dans son lit, moi dansant avec elle … Je reculai brusquement. Quelle horreur. Qu’est-ce que je faisais ? J’avais fait trois pas en arrière et m’étais retourné, la main portée à mon visage. Je devais mettre le plus de distance entre elle et moi, maintenant. Rapidement, je parcouru les quelques pas qui me séparaient de la porte, et je sorti.

Je portai ma main à ma bouche. Mon cerveau tourbillonnait sans que je puisse en contrôler le flux. Les informations rationnelles s’alternaient avec des insultes … Où aller ? Tu es un monstre. Qu’est-ce que je fais ? Profiter d’une femme sans souvenirs. La forêt ? Tu n’attendais que ça … Ta mission : que va-t-elle penser ? Tu y penses depuis le début. Etait-ce vrai ? Non, bien sûr que non. J’avais accepté cette mission pour elle, pour la protéger. Et qui la protège de toi ? Elle est toute seule à l’intérieur, elle doit être perdue … Qu’est-ce qui doit se passer dans sa tête … Je ferme les yeux. Pense rationnellement. Tu sais le faire. C’est pour ça que tu es bon. Alors je prends une profonde inspiration, et j’ouvre à nouveau la porte.

Azilys se tient là, derrière la porte. Mon regard se pose sur elle, et là je vois. Oui, elle est sans doute la femme la plus tendre et la plus douce que j’ai pu côtoyer, Capitole et District confondu. Mais ça je le savais. Mais à cet instant, je vois la vérité que je refusais de voir alors qu’elle était sous mes yeux depuis le début. Elle est sans doute la plus belle également. J’avais été professionnel, comme toujours. J’avais refusé de le voir. Mais la vérité était là, sous mes yeux. Je la revoyais à son arrivée, dans mon T-shirt. Puis plus tard, dans des vêtements empruntés. Puis là, devant moi. Ces pensées étaient mauvaises, pour tellement de raisons. C’était mal. Il ne fallait pas. Alors, comme l’homme rationnel que j’étais, je l’attrapai et la plaquai contre la porte. Mes yeux se plantèrent dans les siens dans une seconde d’hésitation avant que je ne l’embrasse, à nouveau. C’était différent de la première fois. Je plongeais dans ce baiser avec une passion que je ne me connaissais pas alors que ma main glissait le long de son bras. C’était mal. Il ne fallait pas.

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MessageSujet: Re: Tu comptais me le dire un jour ?   Tu comptais me le dire un jour ? EmptyJeu 10 Déc - 22:59

C'était électrique, nouveau, passionnel, doux. Ces lèvres m'évoquaient tout et rien à la fois. Il n'y avait pas de souvenirs qui leur était associées, mais ça n'était pas si surprenant, simplement décevant. Je ne doutais pas, je croyais pleinement, absolument au mensonge qu'il me servait et maintenant plus que jamais. Même et surtout après ce baiser. Parce que cela sonnait juste. Sa main qui saisissait mon visage, ses lèvres contre les miennes, entre les miennes. En ce point nos deux corps rentraient enfin en contact et ils réalisaient à quel point ils s'étaient désirés pendant tout ce temps.

Je m'y abandonnais sans vraiment m'y abandonner. Immobile, je profitais juste du toucher, des senteurs, du goût, de toutes ces sensations si précieuses qui parcouraient mon être. Il n'y avait que lui. C'était lui. Je l'avais aimé, et je pourrais l'aimer à nouveau, je le savais.

Il y avait aussi une curieuse pensée, comme un interdit, l'impression d'enfreindre les règles. Cela ne faisait que rendre ce baiser encore plus excitant. Je ne voulais surtout pas que cela s'arrête, pour rien au monde. Mon cœur battait à tout rompre et je me disais que peut-être que l'amour, le vrai, pouvait survivre à toutes les épreuves et que c'était ça qui nous avait uni. Comme si nous étions fait l'un pour l'autre. J'y croyais de toutes mes forces, parce que je voulais y croire avant tout.

Même si, contrairement aux histoires, le baiser n'avait pas réveillé la belle endormie.

Et puis aussi subitement qu'il était venu, il prit fin. Dans mon imagination des doigts le tenaient, le griffaient, l'empêchaient de partir. Mais au lieu de ça, ils restaient cois. Et moi interdite. La bouche entrouverte, le regard dans le vague. Je savourais, tout en étant plongé dans la plus totale incompréhension.

Milles questions.
Un profond désespoir.
Une joie immense.

Ce n'était pas bien ? Ou mal ? Était-ce ce sentiment de braver l'interdit ? L'aurais-je embrassé d'une façon différente à ce qu'il a l'habitude ? Souffrait-il trop du non retour de ma mémoire ? Était-ce une trop forte et trop soudaine pulsion envers moi ? Avait-il peur que cela soit trop tôt ? Pourquoi ? Pourquoi maintenant ?

Mes doigts effleurèrent mes lèvres encore empreintes des siennes.
Je ne comprenais pas.

Je me levai, allai vers la porte et attendit devant, toujours aussi pantoise. Je n'eus pas à attendre longtemps avant de le voir revenir. Il me regardait, je n'arrivais à lire dans ses pensées.

Et puis ce fut le même sursaut qu'un peu plus tôt, la même décharge qu'un peu plus tôt. Peut-être même encore plus forte et plus violente. Coincée entre lui et la porte, nos deux corps se parlaient, de tout leur long cette fois, et dans un langage qu'ils comprenaient très bien. C'était facile, évident. Et bien sûr excitant. Je lui rendais son baiser encore plus passionné que le premier. Peut-être un peu trop.

Il faisait chaud, beaucoup trop. L'excitation montait, trop vite. Je le voulais et mon corps savait le lui dire, trop facilement. Trop proches, trop serrés, trop intimes. Sa main glissait trop vite le long de mon bras. Nous avions trop d'habits aussi. Je voulais sa peau, un peu trop. Je dépassais les limites, beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. Rêver, fantasmer, mais pas toucher. Même juste un baiser. C'est interdit. Interdit, Azilys. Trop de contact, trop de lèvres, trop de lui. Je le veux mais je n'ai pas le droit. Trop, juste trop. Trop loin, trop vite. Trop dépassé les limites. Trop, trop, trop. Je n'ai pas le droit. Je ne sais pas pourquoi. TROP.


Je suis toujours contre lui, en nage, visage enfouit dans son torse. Recroquevillée, bras contre la poitrine. La pression redescend, les émotions s'estompent, l'esprit se reprend.
Si, je sais, je sais pourquoi.

- Je ne peux pas... Même si je veux... John... Il va te faire du mal, il le saura. Il sait toujours tout...

Je détestais John... Comment j'ai pu vivre avec lui tout ce temps ? Comme j'ai pu accepté qu'il me touche ? Comment il a pu l'accepter ? Pourquoi cette idée me rend malade, m'énerve même ?
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MessageSujet: Re: Tu comptais me le dire un jour ?   Tu comptais me le dire un jour ? EmptyMer 23 Déc - 20:40





couple et mensonges ....




J’étais comme pris dans un tourbillon. J’avais oublié toute notion de ce qui était bien et juste, j’avais oublié mon devoir, n’écoutant que mon désir. Et même si j’avais conscience d’être en train d’agir comme un gosse de vingt ans sans aucune notion de responsabilité, j’étais incapable de m’arrêter … Heureusement, sans doute, Azylis s’en chargea pour moi. Elle me repoussa doucement, me faisant l’effet d’un choc électrique me ramenant à la réalité de façon brutale.

« Je ne peux pas... Même si je veux... John... Il va te faire du mal, il le saura. Il sait toujours tout... »

Un nouveau déchirement se créa dans mon esprit. Une partie s’auto-flagellait pour ce que j’avais failli faire ; quelle horreur, heureusement qu’elle t’a arrêté, tu te rends compte de ce qui a failli se produire ? … L’autre partie, plus responsable, voyait là ce qu’elle devait : les souvenirs d’Azylis qui tendaient à refaire surface. Elle se souvenait de John, de son emprise sur elle, de la peur qu’elle en avait visiblement. « Il sait toujours tout » résonnait dans ma tête. Tu as bien fait, elle avait besoin d’un choc pour faire remonter des souvenirs en surface … Mais même avec toute la bonne volonté du monde, je ne pouvais pas me faire croire à moi-même que ce que j’avais fait résultait d’un calcul intelligent. J’avais cédé à des pulsions ridicules. Je devais m’assurer que cela ne se reproduirait jamais. Je reculai de quelques pas.

« Ne … Ne t’en fais pas. Tu es en sécurité ici. Il ne peut rien t’arriver. »

Respire. J’avais encore reculé davantage. Je devais mettre de la distance, reprendre mes esprits. Un regard vers elle pourrait parfaitement me faire perdre à nouveau les pédales ; hors c’était impossible. Plus encore que plus tôt. Avant, la seule chose me retenant était la raison, le fait que c’était mal, qu’elle ne savait pas tout, qu’elle était « mon otage ». Maintenant il y avait elle : elle était fragile, elle n’était pas prête. Elle ne le serait jamais. Je soupirais doucement, songeant à quel point j’avais failli déraper, et au soulagement teinté de honte que j’éprouvais.

« Je suis désolé, je ne sais pas ce qu’il m’a pris. »

Je relevai les yeux vers elle un instant. Je ne pouvais pas quitter la maison. Je ne voulais pas qu’elle se sente seule, ou qu’elle ait l’impression qu’elle avait fait quelque chose de mal. Mais je ne voulais pas non plus rester avec elle.

« Je vais aller dans mon bureau, j’ai des choses à mettre en ordre avant de partir demain. Je … Je t’appellerais pour le dîner. »

J’avais détourné le regard et m’étais dirigé vers mon bureau. J’avais en effet un tas de chose à faire, si jamais je ne revenais jamais ici après les jeux. Je devais cacher toutes traces de mon implication rebelle, et mettre ce que je destinais à Faye à l’endroit convenu …

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MessageSujet: Re: Tu comptais me le dire un jour ?   Tu comptais me le dire un jour ? EmptyMar 29 Déc - 18:17

Je suis en sécurité, je ne dois pas m'en faire. Mais pourquoi me lâche-t-il ?
Je le lui ai demandé, c'est vrai. D'une certaine façon... J'ai paniqué.
Sauf que j'étais bien contre lui.

Ce qu'il t'a pris ? Mais... Tu m'aimes non ?
Il recule encore. Il me laisse seule et un peu perdue contre la porte.
Pourquoi est-il si fuyant d'un coup ?

Il avait fini par partir en prétextant quelque chose. Ou pas d'ailleurs, je n'en savais rien. Moi je suis restée là sans bouger, perdue dans mes pensées. J'avais fort à réfléchir et c'était plus difficile avec ce baiser qui restait pendu à mes lèvres. Ce n'était visiblement pas bien, par rapport à John, mais c'était terriblement bon. Et il avait fuit. Soit il était trop lâche pour affronter mon mari, et je ne saurais lui en vouloir, Mr Hornley a un pouvoir que beaucoup n'ont pas. Soit... Soit je n'ai pas trouvé à part en me remettant en cause.

Et puis soudain il y a eu cette étincelle dans mon esprit, une clairvoyance miraculeuse. Je me rappelais de quelque chose qu'il m'avait dit : John était mort. C'était vrai : si j'y pensais fort, je pouvais le voir mourir mais je n'en avais pas envie. John était mort, alors pourquoi ne me l'a t-il pas répété quand dans mon angoisse j'ai oublié ? Il était mort, il ne pouvait rien nous faire, nous pouvions vivre.
J'ai sourit aux anges parce que je n'avais jamais osé admettre avant à quel point sa mort me réjouissait. Ce n'était certes pas très gentil de ma part, mais je ne pouvais pas non plus dire qu'il me manquait. Il m'a fait souffrir pendant des années, et moi qui voulais juste être parfaite... Qui avais vendu mon âme pour vendre des informations aux rebelles... J'étais enfin libérée.

Alors si John était bien mort, pourquoi a-t-il eu si peur ? Il aurait pu simplement me le dire, me rassurer et continuer à m'embrasser. C'était la chose la plus juste et la plus évidente à faire. Ou au moins, me tenir dans ses bras s'il craignait que je ne sois pas encore prête. Mon esprit se faisait encore un peu fragile, mais mon corps lui était parfaitement apte. Comme toute femme, j'avais des besoins, des envies et même s'il m'avait sauté dessus, je n'avais nullement eu à me forcer. Comme si physiquement et psychiquement, nos corps n'avaient pas oublié l'amour qui nous a uni.

J'ai donc chercher d'autres possibilités, mais celle où il voulait me préserver restait la plus plausible. Et s'il avait reculé, et bien c'est parce qu'il se sentait incapable de rester contre moi sans céder à la tentation. Je connaissais bien les hommes alors je savais pertinemment que ce n'était pas toujours facile d'enrailler la machine.
A moins que... John ne soit pas mort. C'est pour ça qu'il a peur, qu'il me cache des choses, qu'il me cache ici. Je l'ai vu mourir dans mon souvenir mais peut-être qu'il était juste évanouit, tellement mal en point... Auquel cas j'aurais des raisons d'avoir peur moi aussi.

Je ne m'en étais même pas rendue compte mais pendant mes pérégrinations intérieurs, j'étais montée jusqu'à notre chambre et je m'étais assise sur le lit, regardant par la fenêtre. Cela faisait un bon moment déjà puisque la luminosité avait fortement diminué. C'est un gargouillement dans le ventre qui me rappela à la réalité et me signala que l'heure du diner approchait. J'étais toujours en tenue de sport et sentais la transpiration. En plus d'être horriblement mal coiffée. Je fila pour prendre une douche rapide et me faire belle. Vraiment belle.

En fait, je me rappelais de la soirée de l'autre fois où nous avions dansé et je me disais que ce soir était l'occasion parfaite pour sortir ma nouvelle robe. Il faisait tellement attention à cuisiner de bonnes choses pour moi, à changer l'ambiance du salon. Je voulais lui faire plaisir aussi en n'étant pas simplement jolie mais magnifique. Je voulais être resplendissante pour lui, pour lui montrer que je me sentais bien dans mon corps, que j'allais mieux et que j'appréciais sa présence à défaut de me souvenir de notre amour. Et puis après ce qui s'était passé aujourd'hui, je n'avais que plus envie encore d'être belle. Je voulais terminer ce que nous avions commencé. Du moins si John était bien mort, quoique s'il ne l'était pas, ça n'avait plus vraiment d'importance non plus.

Pendant mes heures d’ennuis, j'avais repris la robe qu'il m'avait donné et je l'avais entièrement remaniée. J'étais vraiment douée en couture et avec tout ce temps que j'avais à tuer, j'avais eu de quoi faire. Je l'avais évidemment raccourcie pour mettre mes belles jambes en évidence et puis j'avais ajouter des trucs par-ci, par-là. Cousu, recousu, froissé, dentelé. Je m'étais bien amusée je dois dire. Avec une nette impression que ça n'était pas ma première fois. Cette robe était volontairement sexy sans en faire trop, sans tomber dans le vulgaire. Et elle m'allait très bien.

Je pris même le luxe de me faire désirer lorsqu'il m'appela à table, finissant d'enfiler ma tenue et de me coiffer. Si j'avais eu le temps et la force, j'aurais même viré le canapé de la chambre. Ce temps là était révolu, j'étais bien déterminée à ce qu'il dorme avec moi et à profiter de sa présence avant son départ.

Je descendis radieuse et souriante pour le retrouver, impatiente de voir sa tête lorsqu'il me découvrira.

- Excuse moi pour la légère attente.

Tu comptais me le dire un jour ? 878b406bf9531e98762cd2b11f8ad4a8_400x400

Et je ne fus pas déçue. Mais sans me démonter ou me laisser intimider, je m'approchai de lui et prit sa main. Reprenant un air et un ton des plus sérieux.

- Tu as finis ce que tu avais à faire ? De mon côté Melvil, j'ai quelque chose à te demander...

Je me raclai la gorge.

- Il est bien mort n'est-ce pas ? John ? Ce n'était pas un mensonge, hein ?
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MessageSujet: Re: Tu comptais me le dire un jour ?   Tu comptais me le dire un jour ? EmptyLun 18 Jan - 23:58





couple et mensonges ....




A l’instant où je me posais à mon bureau, des images de la scène qui venait de se dérouler entre Azylis est moi défilaient dans ma tête. Moi l’empoignant, la plaquant contre le mur, l’embrassant … Je pris ma tête entre mes mains. Bon sang, heureusement qu’elle m’avait arrêté. Comme si la situation n’était déjà pas trop ambiguë, pas trop compliquée … Je me saisis d’une bouteille d’alcool et me servit un verre. Il fallait que je pense à autre chose … Et j’avais du pain sur la planche. Faye était la priorité. Peut-être que ce que je devais lui écrire me rappellerait pourquoi je faisais tout ça. Alors je pris mon stylo et commençai à écrire.

« Ma chère Faye … »
Je froissai immédiatement le papier.
« Ma petite sœur chérie … »
Je le froissai à nouveau. Ca allait être long …

*** Une heure plus tard ***

… Pour toujours et à jamais,
Melvil »

Je pliais le papier, la main tremblante, et le cachais là où j’avais dit à Faye de venir s’il m’arrivait quoique ce soit. Puis je revins à mon bureau, me mettre la tête entre les mains. Venais-je vraiment d’écrire une lettre d’adieu ? En étais-je arrivé là ? Il fallait croire qu’une fois de plus, je ne pensais pas que la chance allait être de mon côté. Si chance il y avait, et que le Capitole ne piochait pas volontairement les proches des mentors pour les pousser à se porter volontaire. Je tendis la main et repris un second verre.

Après quelques temps, je m’étais rendu à la cuisine. J’allais cuisiner quelque chose. J’étais désireux de mettre l’épisode de l’après-midi derrière nous. J’allais partir. Ca rendrait les choses bien plus simples. Et que je revienne ou pas, tout aurait changé. Quelques jours d’éloignement me feraient le plus grand bien, ça me remettrait les idées au clair. Je préparais donc le repas, calmé par la pensée que j’avais tout mis en ordre et que ce qui s’était passé avec Azylis était aussi derrière moi.

Lorsque tout fut prêt, j’appelai Azylis. J’appréhendais malgré tout de la voir apparaitre. La situation allait sans doute être tendue, délicate. Mais j’espérais qu’un bon repas et quelques banalités nous permettraient de passer une soirée normale. Il ne restait après tout que trois jours avant la moisson, mais cela pourrait sembler très long si la situation était étrange entre nous. Toutefois, mon malaise ne disparut pas lorsque je remarquais que les minutes passaient mais qu’Azylis ne descendait pas. Peut-être avait-elle peur elle aussi de l’ambiance du repas. Ou peut-être … Peut-être que cette situation avait fait rejaillir des souvenirs de … ? Non. Non, pas possible, pas maintenant, pas …

« Excuse-moi pour la légère attente. »

Elle m’avait surprise. Je pivotai vers elle, un brin soulagé … Lorsque mon regard se posa sur elle. Elle était simplement magnifique … Pire, elle était terriblement sexy. Et lorsque mon regard remonta jusqu’au sien et que mes yeux croisèrent les siens, je compris que cela avait été fait sciemment. Je me pinçai la lèvre tout en la regardant.

« Très jolie, la robe. »

J’ajoutai pour moi-même « très Capitolien », puis je pivotai. A quoi jouait-elle ? C’est alors que je senti sa main attraper la mienne, me poussant à lui faire face. Elle en avait fait du chemin, depuis qu’elle était arrivée. Mais moi aussi visiblement.

« Tu as finis ce que tu avais à faire ? De mon côté Melvil, j'ai quelque chose à te demander... »

Dans un autre contexte, j’aurais sans doute répondu « tout ce que tu veux ». Mais là, je me méfiais. L’après-midi, la tenue … Et cette question qui ne présageait rien de bon. C’était une question compliquée sans aucun doute ; sinon elle me l’aurait posée directement. Je me contentais d’acquiescer d’un petit mouvement de la tête.

« Il est bien mort n'est-ce pas ? John ? Ce n'était pas un mensonge, hein ? »

Mes yeux s’écarquillèrent de surprise. D’où est-ce que ça venait ?

« Bien sûr Az, quelle question ! »

C’était drôle comme sensation, la vérité. Pour une fois, je n’avais pas à mentir. Ma réponse avait été directe … Mais bientôt, mes yeux se plissèrent. Ca ne pouvait pas être un souvenir ; il avait été tué devant ses yeux …

« Pourquoi est-ce que tu … »

Un sourire tendu apparu sur mon visage. Voilà d’où ça venait. Cette situation, cette après-midi avait soulevé des questions dans son esprit. Pourquoi j’étais parti, pourquoi j’avais reculé. Instinctivement, je retirai ma main de la sienne.

« Si je me suis excusé cette après-midi, c’est parce que je n’ai pas voulu te brusquer. J’ai eu un moment d’égarement, où j’ai oublié que tu n’es pas … Tu ne te souviens plus de … Bref. Je n’ai pensé qu’à moi et j’ai oublié ta condition. »

C’était bien plus simple de tourner les choses de façon à ne pas avoir à mentir. Mais, sans que je contrôle vraiment le flot de mes paroles, je continuais.

« Et c’était assez perturbant que tu te souviennes de lui à ce moment-là. »

Les mots me surprenaient presque moi-même. C’était exactement la réaction qu’aurait eu un mari jaloux. Sauf que je ne l’avais pas préparée, elle m’était venue … Spontanément. Il était vraiment temps que je mette de la distance avec cette mission, je perdais totalement le sens des réalités. Etais-je vraiment jaloux de son défunt ex-faux-vrai mari ? Je levai les yeux au ciel, exaspéré par mes propres voix intérieures. Ca avait été une longue journée. L’après-midi, la lettre à ma sœur, les deux verres d’alcool, la tenue d’Azylis … C’était de la fatigue.

« Oublie ça. Mangeons. »

J’ouvris le placard et sorti une bouteille de vin. Je savais que j’avais assez bu, mais il allait me falloir au moins ça pour survivre à la soirée. Je voyais déjà mes espoirs de soirée normale et détendue s’envoler. Je lui servis un verre avant de remplir le mien.

« Est-ce qu’on peut juste … Oublier et ne plus en reparler ? »

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MessageSujet: Re: Tu comptais me le dire un jour ?   Tu comptais me le dire un jour ? EmptyDim 24 Jan - 13:42

Ce n'était pas vraiment ce que j'espérais. L'accueil fut plutôt froid, enfin ce n'était pas l'accueil mais la conversation dans sa globalité ajoutée à ce qui s'était passé un peu plus tôt. Que se passait-il exactement ce soir ? Pourquoi tout semblait si compliqué depuis ce baiser ? Ce baiser était très simple lui, évident. Parfois, il valait mieux se taire et s'embrasser. Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé ça, mais ça avait l'air de me correspondre. Je retirai ma main de la sienne, inquiète et gênée.

Ma confusion me laissa un peu de répit lorsqu'il me confirma la mort de mon faux-mari. J'étais soulagée, je soupirai même, et intérieurement j'étais contente. Mais je ne souris pas cette fois parce que je ne comprenais pas ce changement d'attitude, et je ne comprenais pas son manque d'enthousiasme. En fait, ce n'était pas tant sa réaction qui me chagrinait, plutôt que ça ne correspondait pas du tout à l'idée que je m'étais faite de la soirée. Je pensais qu'il y aurait de la tendresse, des sourires, peut-être même des baisers et plus que ça. Et oui, je voulais passer la nuit avec lui. Inutile de le cacher.

Alors forcément, à côté de ça tout pouvait avoir l'air très froid. La Azilys qu'il voulait, c'était celle avec ses souvenirs, pas celle qu'il avait devant lui. J'étais très mal à l'aise.
Il m'expliqua pourquoi il avait reculé, prétendant que c'était pour me rendre service. Je pouvais comprendre qu'il eue pensé ça, mais je ne trouvais pas la raison spécialement bonne. Et puis sans me laisser le temps de répondre il ajouta quelque chose qui me fit immédiatement devenir écarlate. Je sentais mes joues dégager une chaleur insensée. Heureusement, il ne fit aucune remarque à ce propos.

Mince, comme j'avais pu être aussi con ? Je m'en voulais à mort désormais. On s'embrassait et moi je lui parle de John. Vraiment, quelle abrutie. Il a dû se représenter toutes ces nuits que je n'ai pas passé avec lui... Bon sang, que ça devait être difficile à vivre, pour lui comme pour moi. Comment est-ce que nous pouvions supporter une telle chose ? Il fallait vraiment être dévoué à la cause. J'étais sous le choc et je voulais m'excuser de ma stupidité, d'avoir retourner le couteau dans la plaie. Mais je n'arrivais pas à parler. Je le regardai me dire d'oublier et de passer à table, puis aller chercher une bouteille de vin et nous servir. Il buvait trop et je commençais à bien le connaitre, il buvait encore plus lorsque quelque chose ne lui plaisait pas, disons. Ce n'était peut-être pas le meilleur verbe pour qualifier ça, mais je n'avais guère mieux en tête.

Je pris le verre qu'il me servit, très bonne idée, j'avais aussi besoin de ça. S'il le faisait c'est que ça devait l'aider et là je me sentais atrocement mal. Entre le manque de tendresse et la culpabilité. Je m'étais faite belle pour rien, la surprise était totalement gâchée. Et pourtant, j'en avais passé du temps à faire cette robe, ça avait eu le mérite de m'occuper. J'essayais de trouver comment formuler tout ça : que j'étais désolée d'avoir évoqué John, qu'il ne m'avait pas brusqué et que j'en avais autant envie que lui, que je le trouvais froid et que je me sentais mal, que je ne voulais plus qu'il dorme dans le fauteuil.

Cela devait se lire sur mon visage, toujours rougit, parce qu'il répéta à nouveau que nous devrions juste oublier et passer à autre chose. Je murmurai contre ma volonté - les habitudes ont la vie rude - et ne le pensant pas le moins du monde, parce que j'étais une petite femme si parfaite : « D'accord... »

Je repris une gorgée de vin. Cette situation était assez écœurante. Et c'était moi ou bien on se faisait du mal pour rien ? Je reposai mon verre. Tout ceci me coupait l'appétit.

- Je n'ai pas tellement faim, je vais aller me coucher. Et je ne fais plus de cauchemars maintenant, si tu veux redescendre le fauteuil et dormir... où tu veux. A ta guise.

La proposition de dormir avec moi avait donc pris une autre tournure. Tant pis, je préférais encore être seule que de subir une situation aussi tendue. Sans m'attarder plus, je pris le chemin des escaliers pour rejoindre la chambre où un t-shirt trop grand et un lit douillet m'attendaient. Bonne nuit Melvil.
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