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 Nouveau couple, nouveau mensonge

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Nouveau couple, nouveau mensonge Vide
MessageSujet: Nouveau couple, nouveau mensonge   Nouveau couple, nouveau mensonge EmptyDim 8 Mar - 1:16





couple et mensonges ....




J’ouvris la porte de ma maison … C’était un sentiment étrange, vraiment très … Désagréable. J’avais perdu toute intimité, et j’allais partager ma maison avec l’ennemi. Et je n’avais aucune idée de combien de temps cela allait durer. J’avais envie de lui fermer la porte au nez et de laisser les rebelles gérer eux-mêmes leur merde ; après tout, depuis quand est-ce qu’on prenait des otages ? Au lieu de ça je tendis le bras devant Azilys et lui adressait un maigre sourire (qu’il m’avait fallu un mal fou pour faire apparaitre) …

◄ MELVIL ►
« Bienvenue à la maison Azilys. »

Flashback

Je venais d’arriver à notre QG. Jason était venu me trouver pour me dire qu’on avait un gros problème et que j’étais attendu. Je m’étais empressé de rejoindre les autres …

Lorsque j’étais arrivé sur place, il y avait un brouhaha et un étrange attroupement. Je ne m’approchais pas tout de suite. Au lieu de ça, je demandais à un Brooklyn ce qui se passait …

◄ BROOKLYN ►
« T’as pas entendu ? C’est ta nouvelle femme. »

J’avais haussé un sourcil avant de me rapprocher … Et de la voir. Il y avait une femme qui était attachée sur une chaise … Mon dieu … Elle était vraiment dans un état lamentable. Je l’observais, inconsciente … Elle me disait vaguement quelque chose … Je l’avais déjà vue … Au Capitole !  Puis je me retournai vers un homme que je reconnaissais comme un rebelle très haut placé au district 4. Je me dirigeais vers lui.

◄ MELVIL ►
« C’est quoi ce bordel là !? Si tu prends des otages, t’es gentils tu les gardes chez toi, tu les ramènes pas dans notre unité !
◄ REBELLE D4 ►
- Quoi Thorne, on t’avais dit que y’avait aucun risque quand on était dans la rébellion ?
◄ MELVIL ►
- Tu sais très bien ce que je veux dire … C’est un risque inconsidéré ! On ne prend jamais d’otages ! »

Il me regarda une seconde, mal à l’aise avant de la regarder et de reprendre d’une voix plus calme.

◄ REBELLE D4 ►
« On a eu un problème de procédure. On devait obtenir des informations de son mari par tous les moyens … On l’a torturé mais le con là était fragile, on a rien réussi à en tirer qu’il nous claquait déjà entre les doigts … La femme a essayé de s’enfuir, et y’en a un qui a craqué … Il l’a tabassée … On l’a amenée au 2 pour la faire parler mais quand elle s’est réveillée, elle ne se souvenait même pas de son prénom. Y’a quelque chose à faire avec, faut qu’elle se souvienne, mais dans le deux c’est trop dangereux. Du coup on nous a dit en haut de l’amener dans le douze et que tu t’en occuperais … »

J’avais écouté, complétement choqué par cette histoire. Le mec du Capitole devait être un type bien véreux, et s’il avait des informations qui pouvaient nous aider, ça voulait dire qu’il méritait sans nul doute le sort qu’il avait subi … Mais battre une femme ? Les rebelles avaient parfois tendance à oublier qu’on était censé se battre pour ce qui était bon et juste … Toutefois la dernière phrase me prit de cours …

◄ MELVIL ►
« A moi de m’en occuper ? Mais qu’est-ce qu’ils veulent que je fasse d’elle au douze ? »

Quand la phrase de Brook me revins en tête … « Ta nouvelle femme » … Ils ne pouvaient pas être sérieux …

◄ REBELLE D4 ►
« Les instructions sont de la faire se rappeler des infos qu’avaient son mari. L’histoire officielle c’est qu’elle était rebelle du D5 et qu’elle était infiltrée auprès de lui. Les pacificateurs l’ont battue et on n’a rien pu faire. Elle et toi vous étiez ensembles avant, donc tu vas t’en occuper et si elle se souvient de trop de choses, tu devras l’éliminer. »

J’écarquillai les yeux … Ils avaient déjà tout prévu. Avant que je n’aie pu contester, il avait continué …

◄ REBELLE D4 ►
« Tu étais le meilleur candidat … Tu vis seul, tu es un personnage public, y’a des chances que ton visage lui dise quelque chose, tu plais aux femmes, ça lui semblera pas affreux d’être marié avec toi-même si elle s’en souvient pas … T’es connu chez nous pour être un bon acteur et … Il nous fallait quelqu’un qui n’allait pas nous la repousser trop fort.

J’avais à peine écouté les faux compliments censés surement m’aider à faire passer la pilule … Je m’étais juste arrêté sur le dernier argument. Evidemment. La plupart des rebelles étaient si … Virulents. Ils auraient maltraitée la pauvre femme qui avait déjà visiblement bien souffert. Oh, je haïssais les habitants du Capitole, moi aussi … Mais j’étais sensible à sa vue … Elle semblait si fine, si frêle, si fragile … Si inoffensive … Je trouvais cela horrible, ce qui lui avait été fait …

◄ MELVIL ►
« Oh, bon sang … »

Et elle s’était réveillée. Dans la seconde qui avait suivie, j’avais fait signe au mec du quatre que c’était d’accord … J’allais tout faire pour que ça soit rapide, mais je voulais qu’elle soit bien traité, surtout si la pauvre chose n’avait aucun souvenir.

Je ne savais pas exactement ce qui s’était passé ensuite. Elle avait été emmenée et apparemment on lui avait raconté le petit mensonge qui avait été inventé spécialement pour elle. On avait finalement fini par me l’amener, « vous pouvez rentrer chez toi » m’avait-il dit.

J’avais été très silencieux sur le chemin. Je ne savais pas quoi dire, quoi faire … Alors je profitais du chemin pour préparer mes mensonges, et si elle questionnait mon silence, je mettrais ça sur le dos de l’homme qui souffre de ne pas voir sa compagne le reconnaitre. Comme l’autre l’avait souligné, j’étais un bon acteur.

FIN DU FLASH-BACK

◄ MELVIL ►
« Bienvenue à la maison Azilys. »

Elle semblait assez faible, et je ne savais pas trop quoi faire … Si j’étais censé me comporter comme son mari, n’aurais-je pas du la toucher ? La pousser gentiment vers le canapé pour qu’elle s’y assoie ou même la porter ? Ou devais-je en compagnon attentionné justement la laisser ? Je n’en avais aucune idée …

Au lieu de ça, je la laissai rentrer et refermai la porte derrière elle. Je la fixai un instant avant de me dire que si j’étais vraiment épris de cette femme, je me serais surement inquiété de sa santé.

◄ MELVIL ►
« Tu veux un verre d’eau peut-être ? T’assoir ? Comment va ton corps, pas trop douloureux ? »

Puis je me rappelai de ce qui était censé être le principal problème, et j’ajoutais :

◄ MELVIL ►
« Est-ce que … Est-ce quoique ce soit à la maison te semble … Familier ? »

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MessageSujet: Re: Nouveau couple, nouveau mensonge   Nouveau couple, nouveau mensonge EmptyDim 8 Mar - 21:17

Comment peut-on tout oublier comme ça ? Chercher dans son esprit et ne rien y trouver ? Mes pensées sont telles une suite de constatations étranges, sans passé. J'observe, je mets des noms sur ce que je vois, des phrases, je ne peux rien faire d'autre. Plus j'essaye de trouver qui je suis et plus mon esprit me semble vide. Comment est-ce possible ? Ils m'ont dit que je m'appelais Azilys, je veux bien les croire. « Tu étais infiltrée au Capitole... auprès d'un politicien... Il y a eu un problème... Tu reconnais Melvil ? Ton conjoint du Cinq ? » La voix résonne dans ma tête, grave et dur, agressive, comme si j'avais fait quelque chose de mal. Sur le moment je n'ai pas bien compris, ma tête était prise dans un étau, d'ailleurs j'avais mal partout. Maintenant cela va un peu mieux, j'ai moins mal, je crois avoir pu me reposer un peu, et puis ils nous ont transporté jusque qu'ici. Mais je n'ai pas plus compris. Cinq ? Cinq quoi ? Tout ça n'a aucun sens, je ne me souviens même pas du prénom de ma mère ou de son visage ! Je ne sais pas où je suis, ni là-bas, ni ici. Et Melvil... Son visage me dit vaguement quelque chose, c'est... encourageant je présume. C'est quelque chose. "Déjà ça" oserait-on dire. Je ne lui ai même pas dit, je ne lui ai pas adressé la parole tout court d'ailleurs... Je suis à court de mots et lui aussi apparemment.

Mais quand je pense à ce qu'il est censé être pour moi, je ne ressens pas plus de choses. Il n'y a que la peur, la douleur et ce sentiment étrange d'être totalement perdue. Par moment, j'ai l'impression de flotter hors de mon corps, comme si ce n'était pas moi. Je ne comprends pas. Comment peut-on tout oublier ? Son nom, sa vie, ses souvenirs, les personnes qu'on aime et perdre le sentiment même qui allait avec ? Et pourtant connaître les mots, les sentiments, les émotions, se rappeler de tous ces concepts qui sont dés lors totalement inutiles ?


« Bienvenue à la maison Azilys. »


Elle leva rapidement le regard vers lui, avant de replonger dans le sol, un peu paumée. Son sourire ne la laissait pas dupe sur le malaise qui régnait. Ce n'était sûrement pas facile pour lui non plus. Elle remonta son sweat par dessus son épaule et glissa sa main jusqu'à son coude, serrant le tissu dans son poing de toutes ses forces et tenant son bras gauche par la même occasion. Comme si rentrer dans cette maison était la chose la plus difficile qu'on ne lui ait jamais demandé. Elle déglutit tout en avançant, doucement, passant le pas de la porte puis elle soupira, comme si elle avait accomplie quelque chose d'incroyable. Rapidement elle se trouva dans le salon, détaillant chaque élément avec la plus grande attention. Il la suivait, la laissant aller à son rythme et pour ça elle lui en était reconnaissante.

Elle regardait tout : les meubles, la décoration, les murs, la tapisserie, les fenêtres, les ouvertures vers d'autres pièces. Elle regardait même les taches. Tout ça la laissait dans la plus grande indifférence. Elle avait espéré qu'un détail fasse tout revenir d'un coup, comme par magie, rien qu'un petit détail... Elle pouvait juste émettre un jugement sur la décoration, c'était tout. Elle sentait bien qu'il l'observait, lui parlait même, pourtant elle laissa passer de longues minutes sans rien dire, continuant son tour méthodique et méticuleux de la pièce. La langueur avec laquelle elle avançait ne laissait aucun doute sur le fait qu'aucun détail n'échappait à son attention.  Elle s'arrêta lorsqu'elle aperçut un miroir un peu plus loin et se tourna alors vers Melvil, n'osant toujours pas le regarder dans les yeux, son regard était fuyant, ce qui pouvait se comprendre dans son état. Elle ouvrit la bouche mais aucun son ne s'en échappa, les mots restaient coincés dans sa gorge, elle la referma et la rouvrit, ses lèvres s'animaient dans le vide, encore une fois. Elle déglutit afin de retenter. Elle ne se rappelait même pas du son de sa propre voix.

- Oui... je... ça va... De l'eau, oui... s'il-te-plait...

Elle fut surprise par cette voix : frêle, faible, à peine audible. Ce n'était pas sa voix, ça, cela lui revint soudainement, sa voix était chaude, rieuse, pleine de joie, tout l'opposée de ce qu'elle entendait. Par ailleurs, il était évident entre son ton et son allure que ça n'allait pas aussi bien que ce qu'elle prétendait, elle avait toujours mal un peu partout, souffrait relativement à chaque mouvement, son bras gauche, ses jambes, son ventre... Mais elle ne voulait pas l'accabler encore plus.

- Je suis désolée, non... ça ne me dit rien...

Les mots étaient venus plus facilement cette fois, sa gorge semblait s'être dénouée. Elle était sincèrement désolée et triste, elle aimerait tellement lui faire plaisir en se rappelant quoi que soit, quelque chose, n'importe quoi.

L'instant d'après il était partie, probablement pour chercher un verre d'eau et elle s'avança alors d'un pas plus rapide vers le miroir, visiblement pressée. Elle inspira un grand coup avant de se glisser devant, n'étant pas tout à fait sûre de ce qu'elle allait y voir. Elle pencha la tête d'un côté, puis de l'autre, s'approcha et recula, plusieurs fois. Elle s'était attendue à pire étant donné son mal de crâne et par dessus tout elle se reconnaissait dans ce reflet. Elle passa ses doigts sur l'hématome de sa joue, grimaçant et grinçant des dents. C'était un geste bête mais indispensable. Puis elle effleura sa lèvre se demandant qui exactement lui avait fait ça, comment, pourquoi.

Un vent de panique souffla brusquement, elle se mit à se recoiffer, passant ses doigts dans ses cheveux pour les démêler, les tirant en arrière, inexplicablement et frénétiquement. Cela semblait avoir de l'importance dans sa tête. Elle ne s'arrêta que lorsqu'elle aperçut un visage masculin à côté de son propre reflet et elle se retourna alors, lâchant le début de tresse qu'elle avait commencé, replaçant ses cheveux rapidement. Elle se sentait penaude, pour aucune raison. Il se tenait là, à quelques mètres devant elle avec son verre d'eau, ni l'un, ni l'autre n'était à l'aise, la tension était palpable. Elle avait des tonnes de questions en tête, elle voulait tout savoir sur elle, sur lui, sur eux, sur tout en fait. Pourtant celle qui lui vint en premier n'était pas celle qui semblait la plus importante de prime abord. Mais elle l'était pour comprendre la nature de leur relation. Et parce qu'il faut toujours trouver une raison à tout.

- Est-ce que tu m'aimais ?

Ais. Passé. Elle aurait même pu dire "tu l'aimais". Parce qu'elle n'était pas la personne avec qui il avait été, elle ne l'était plus, et qui pouvait dire si elle le serait à nouveau un jour.


Dernière édition par Azilys Hornley le Jeu 26 Mar - 0:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nouveau couple, nouveau mensonge   Nouveau couple, nouveau mensonge EmptyVen 13 Mar - 21:23





couple et mensonges ....






Azilys détaillait toute la maison, et je la laissais faire. Au fond une voix me disait qu’elle devait trouver tout ça bien laid, comparé au luxe auquel elle était habituée … Mais je e rappelai bien vite qu’elle n’était plus cette personne. Elle était une enveloppe Capitolienne mais à l’intérieur, elle était aussi innoente qu’un enfant qui vient de naître … C’était une enveloppe vide … Je lui proposai de l’eau, ne sachant pas trop quoi faire … Ou quoi dire d’autre.

◄ AZILYS ►
« Oui... je... ça va... De l'eau, oui... s'il-te-plait ... »

Avant d’aller chercher de l’eau, je m’inquiétais quand même faussement de savoir si la maison lui rappela quelque chose. « Stimulez sa mémoire » m’avait dit le rebelle du d2. Sa réponse ne me surpris pas.

◄ AZILYS ►
« Je suis désolée, non... ça ne me dit rien ... »

Je sentis dans sa voix qu’elle était désolée … Elle devait penser que j’espérais plus que tout qu’elle allait se rappeler de quelque chose ; de moi, son mari. C’est sûr que tu ne te souviens de rien, tu n’es jamais venu. Cette situation me mettait très mal à l’aise, aussi je disparu dans la cuisine un instant pour aller lui chercher son verre d’eau … Et pour réfléchir. A cet instant, je ne savais plus vraiment dans quel camp j’étais. J’avais toujours vu les choses en gris ; le Capitole était un mal terrible qu’il fallait éradiquer, mais parfois les méthodes des rebelles n’étaient pas bien mieux … Et à cet instant précis, je me détestais de faire partie d’une organisation qui blesserait une civile sans défense … J’avais du mal à réaliser que j’allais devoir jouer cette comédie pendant je ne sais combien de temps … Je me fis alors la promesse que j’allais faire de mon mieux pour qu’elle retrouve vite la mémoire, quitte à jouer la carte du mari malheureux qui voulait désespérément que ça femme se souvienne de lui et la faire culpabiliser jusqu’à ce qu’elle ouvre ses souvenirs. Pour que cette situation dure le moins de temps possible, pour abréger cette comédie, aussi bien pour moi que pour elle. Bon, elle allait finir par croire que j’avais été chercher de l’eau au puit … Je pris un verre et le remplit avant de retourner dans le salon.

Lorsque j’arrivai au salon, je la découvris en train de se recoiffer frénétiquement et de s’observer dans un miroir. Je souris malgré moi ; à croire que les femmes du capitole avaient le gène de la superficialité. Lorsqu’elle m’aperçu et se tourna vers moi, je tentai de justifier mon sourire par un mensonge … L’un des premiers d’une longue liste. Le plus dur allait être de se rappeler de tous …

◄ MELVIL ►
« Tu as toujours accordé beaucoup d’importance à ton apparence … Je suppose que tes traits les plus marqués ne s’effacent pas si facilement que les souvenirs … »

Je lui tendis le verre d’eau et elle releva la tête vers moi, me regardant vraiment avec intensité pour la première fois depuis qu’on avait quitté QG. Je la fixai en retour avec tout ce que je pouvais de tendresse à ce moment précis. Même si une partie était feinte, je devais admettre que j’avais une certaine … Quelque chose. J’étais compatissant disons. Fixer son visage complétement coloré de marques de coup ne me laissait pas indifférent, qui qu’elle soit. Ce n’était juste pas normal, ce n’était pas bien. Elle brisa le silence, me prenant totalement de cours …

◄ AZILYS ►
« Est-ce que tu m'aimais ? »

Mes yeux s’écarquillèrent. Ca je ne l’avais pas vu venir. J’avais préparé les questions sur sa famille, sur notre vie, notre rencontre … Mais je ne m’étais pas attendu à une question aussi direct. Mais quelque part, ça coulait sous le sens non ? Il fallait vraiment que je pense comme si j’avais été son conjoint avant. Comment aurais-je réagit si ma « femme » m’avait posé la question ? Je fronçais les sourcils.

◄ MELVIL ►
« Evidemment. Et je t’aime toujours Azilys. Et toi aussi tu m’aimais, et tu m’aimes toujours. Ce n’est parce que tu ne t’en rappelle plus que ce n’est plus vrai. »

J’avais honte, et je me dégouttais de jouer comme ça avec elle. Oh, ce n’était pas la première fois loin de là que les rebelles m’envoyaient dans des missions avec les femmes du Capitole, mais c’était bien différent. Au Capitole, pour obtenir des informations, je devais m’attirer les grâces de certaines femmes, mais elles connaissaient « ma » réputation. Elles savaient que c’était sans lendemain, c’était bien plus simple. Là, devoir jouer un mari était une chose très différente, et Azilys sans souvenir était bien plus innocente qu’une femme du Capitole qui pariait sur les jeux. Où ne l’était-elle pas ?

◄ MELVIL ►
« Tes souvenirs vont revenir Azilys tu verras, on va y travailler … Doucement. Je ne veux pas te brusquer, si je le fais surtout dis le moi. Si tu as la moindre question, je suis là pour y répondre, tu peux me demander ce que tu veux … »

Je me forçai à sourire.

◄ MELVIL ►
« Même les questions les plus directes, après tout ça ne me surprend pas vraiment venant de ta part. »

Doucement, je levai ma main et l’approchai de son visage. Conscient que j’étais un étranger pour elle –autant qu’elle l’était pour moi- je ne la touchai pas, je ne fis que dessiner son visage à quelques centimètres de sa peau.

◄ MELVIL ►
« Ceux qui t’ont fait ça vont le payer très cher … »

Cette fois, j’étais complétement sincère. Je n’avais pas eu le temps d’agir plus tôt, pris de court, mais la prochaine fois que je retournai vers mon contact, j’allais exiger des comptes, et des mesures prises contre ceux qui avaient laissé faire ça. La colère se cachait difficilement dans ma voix, mais ce n’était pas grave … Cela collait après tout parfaitement avec le rôle que j’avais à jouer.

◄ MELVIL ►
« Tu dois être épuisée … Je peux te montrer la salle de bain et notre … Enfin, ta chambre, si tu veux aller te reposer … Ou si tu préfères, on peut rester ici, s’assoir un moment sur le canapé, discuter de ce que tu as envie de savoir … C’est comme tu veux. »

Je souris et essayais là encore de glisser des prétendus « souvenirs » en espérant que cela l’aide au plus vite à débloquer sa mémoire …

◄ MELVIL ►
« Ça ne me changera pas de d’habitude, c’est toujours toi qui a fait la loi ici. »

Au fond j’espérais qu’elle allait vouloir aller se coucher. J’étais moi-même épuisé, et j’avais besoin de plus de temps pour peaufiner mes histoires et mes mensonges, trouver une stratégie … Et tout simplement souffler pour la première fois depuis plusieurs heures …

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MessageSujet: Re: Nouveau couple, nouveau mensonge   Nouveau couple, nouveau mensonge EmptyLun 16 Mar - 11:42

Elle prit le verre d'eau d'une main peu assurée, légèrement tremblante. Elle but une gorgée, mais comme pour parler ; sans être vraiment douloureux c'était désagréable. Elle avait dû prendre un coup dans la gorge à un moment ou à un autre.

Sa réponse ne l'étonna pas au final, c'était ce à quoi elle s'était attendue, cela semblait logique et elle désirait réellement s'en souvenir. Elle avait été une fille chanceuse d'avoir quelqu'un comme lui, aimer et être aimé, ça n'était pas donné à tout le monde. Il était doux, tendre, attentif et elle se promit de faire tout son possible pour se souvenir. Il le méritait. Elle l'écoutait en buvant doucement, gorgée après gorgée, se concentrant sur chaque mot. Elle acquiesçait du menton, se trouvant curieusement d'accord avec ce qu'il racontait même si cela ne s'associait à aucun souvenir.

Ma tête est un trou noir. Mais c'est vrai, je fais attention à mon apparence. J'aime me faire belle, notamment pour mon mari... toi... J'aime me coiffer. Et puis avec la tronche que je me paye actuellement ; cet air pitoyable que je me traine, ça ne pourrait pas me faire du mal. Et je suis direct aussi, c'est vrai, je n'hésite pas à dire ce que je penses quand j'en ai envie du moins mais je crois que je sais aussi me taire quand il le faut. Tout n'est pas bon à dire, n'est-ce pas ? A Panem...


Elle murmura ce dernier mot sans s'en rendre compte, à peine audible.

« Panem... Oui, promis, je n'hésiterais pas. »

Elle eut alors un léger mouvement de recul, réflexe naturelle face à cette main étrangère qui envahissait son espace. Mais réalisant la rudesse de sa réaction ; elle s'arrêta net et ne bougea plus, respirant doucement afin de se calmer. Il ne l'avait pas touché de toute façon, elle sentait à peine la présence de sa main à proximité de sa joue, rien de plus. Mais le message était clair, il lui faudrait du temps pour s'y faire.

Toute son attitude changea sous le coup d'une colère subite ; ses jointures se serrèrent et son timbre était devenu dur. Il lui promettait une vendetta contre ses agresseurs, alors elle trouva la force de décrocher un léger sourire, à dire vrai il était venu naturellement ; elle était sincèrement reconnaissante de cette attention. Peut-être que quand elle se sentirait mieux elle irait avec lui... Elle n'avait pas la moindre idée de pourquoi on avait pu lui faire ça mais une petite voix lui soufflait que ça n'était pas méritée. Elle était persuadée d'être une fille gentille, sans problèmes.

« Tu as raison, je suis fatiguée et j'ai mal au crâne. Je veux bien que tu me montres la salle de bain et la chambre, nous discuterons demain ; peut-être que je me souviendrais déjà un peu plus. »

Elle le suivit à travers la maison, évitant soigneusement tout contact physique. Il lui montra la chambre puis la salle de bain, lui confiant rapidement une serviette et un T-shirt trop long pour la nuit. Puis il la laissa et elle s'enferma à clef dans la petite pièce, enlevant rapidement son sweat trop grand et sa tenue dont elle se demanda d'où elle sortait. Elle entreprit de fouiller les placards et ne put que très vite remarquer qu'il n'y avait rien pour femme dans cette salle de bain... Et puis elle se rappela que ce n'était par leur maison, ils n'étaient donc pas si illogique qu'il n'y ait rien à elle ; ils étaient au douze ici et ils venaient du cinq. Sans même s'en rendre compte elle s'était souvenu de Panem et de la façon dont l'état était construit.

Elle passa sous l'eau tiède et se savonna, les cheveux remontés pour ne pas les mouiller, ne s'éternisant pas car l'eau n'était pas très chaude. Elle eut juste le temps de faire le point sur la situation. Elle était du district cinq, mariée avec Melvil et infiltrée au Capitole auprès d'un politicien pour le compte des rebelles. Depuis combien de temps ? Comment Melvil supportait qu'elle soit avec un autre ? Comment elle-même arrivait à faire ça ? Car elle n'était pas tellement dupe sur le genre d'infiltration qu'elle avait dû faire. Une nuit des personnes l'avaient tabassée, probablement du Capitole, elle avait dû être repérée. Elle avait perdu la mémoire et voilà où elle se trouvait désormais. Elle était très certainement chanceuse, elle aurait pu mourir et au lieu de ça elle s'en sortait seulement avec un coup sur la tête.

Elle enfila le T-shirt d'homme qui lui arrivait jusqu'aux cuisses et remit ses sous-vêtements après s'être séchée et sans plus de cérémonie elle sortit de la pièce. Elle recroisa Melvil une dernière fois en se dirigeant vers la chambre.

« Bonne nuit, » fit-elle, se forçant d'esquisser un léger sourire pour lui faire plaisir. Elle essayait de se mettre à sa place et comprenait que ça ne devait pas être facile pour lui de voir celle qu'il aime dans un tel état. Elle culpabilisait tellement de ne pas se souvenir, en particulier de lui.

Elle alla se rouler en boule dans le grand lit, recroquevillée sur elle-même en position fœtale, bien enfouie sous la couette, serrant même un des coussins dans ses bras pour se rassurée. Elle n'avait pas eu besoin de confirmer qu'ils ne dormiraient pas ensemble, ça allait de soi, même si ça la faisait culpabiliser encore plus. Et d'un autre côté, dans le noir soudain, seule, elle avait peur et elle regrettait un peu qu'il soit si loin.

Elle veilla un peu, attentive au moindre bruit mais rapidement rattrapée par la fatigue elle ne put que sombrer. Un sommeil profond, lourd, qui laissait place à ce que tout son inconscient renfermait actuellement. Ses souvenirs, ses peurs les plus profondes, ces pulsions qui ne nous appartiennent pas vraiment. Les rêves s'enchainaient, sombres, étranges sans qu'elle ne s'en souvienne forcément. Et puis il y en eut un particulièrement agité, la faisant se débattre dans son sommeil. Elle était dans un bel appartement avec un homme, plus vieux qu'elle. Des hommes cagoulés se jetaient alors sur eux, sortant d'endroit tous plus improbables, un placard, un robinet... Ils l'attrapaient, tout s'enchainait si vite, l'instant d'après ils la rouèrent de coups. Elle sentait la douleur et se tortillait sur son lit en gémissant. Elle se prit un dernier coup sur la gorge qui la réveilla en sursaut et en nage au beau milieu du rêve.

Soudain tout était flou, il n'y avait plus que le noir de la pièce et la peur au ventre. Elle ne se souvenait déjà plus de ses rêves, juste quelques bribes. Tout était parti si vite. Mais, persuadée qu'il y avait des personnes dans la maison, des personnes lui voulant du mal, elle se sentait incapable de se rendormir. Il fallait qu'elle vérifie que ce n'était qu'un cauchemar. Elle se montra courageuse quelque part en repoussant les couvertures pour sortir du lit au lieu de s'y blottir et d'attendre. Attendre l'aube et la lumière rassurante du soleil.

Elle avança à pas feutré dans la maison sans allumer la moindre lumière, s'étant assez habituée à l'obscurité pour voir, son souffle un peu précipité témoignait de son angoisse. Elle avançait doucement, vérifiant chaque pièce sur son passage, la chambre d'abord, puis la salle de bain. Cependant elle se sentit bien vite vulnérable et démunit ; il lui fallait une arme. Avant de continuer son inspection elle se dirigea vers la cuisine, traversant le salon rapidement en faisant craquer le parquet bien malgré elle. Elle ne put s'empêcher d'inspecter les placards et même le robinet. Elle en profita d'ailleurs pour boire un peu et se rafraichir le visage.

Et c'est poêle en main qu'elle ressortit de la cuisine, bien décidée à sonder tous les recoins.


Dernière édition par Azilys Hornley le Jeu 26 Mar - 0:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nouveau couple, nouveau mensonge   Nouveau couple, nouveau mensonge EmptySam 21 Mar - 23:22





couple et mensonges ....





◄ AZILYS ►
« Tu as raison, je suis fatiguée et j'ai mal au crâne. Je veux bien que tu me montres la salle de bain et la chambre, nous discuterons demain ; peut-être que je me souviendrais déjà un peu plus. »


Je lui avais détaillé toute la maison … Pour qu’elle s’y sente un peu plus à l’aise. Je lui avais laissé implicitement la chambre et lui avait donné de quoi se laver et s’habiller. Finalement, je l’avais laissée se doucher tandis que je me préparais le canapé qui me ferait office de lit, même si je doutais d’arriver à dormir cette nuit. Je terminai à la cuisine pour me servir un verre lorsque je vis Azilys passer et me sourire. Elle faisait de sacré efforts pour quelqu’un qui venait découvrir qu’elle avait été battue et qu’elle ne se souvenait de rien, ni de sa vie, ni de son prétendu mari. Une voix me souffla qu’elle cachait peut-être bien son jeu,  et qu’elle était plus forte que sa frêle apparence ne le laissait croire. Etait-on seulement sur qu’elle ne se souvenait de rien ? N’aurait-ce pas été le meilleur moyen de se défendre ? … Ou peut-être était-elle juste douce et gentille, naturellement, chose qui était assez difficile à imaginer venant de quelqu’un du Capitole …

Finalement, elle alla se coucher et je décidai d’essayer d’en faire de même. Pourtant, une fois allongé, il m’était complétement impossible de trouver le sommeil … Je n’arrêtais pas de penser … Il y avait tellement de choses à réfléchir, inventer tout un tas de mensonges, pour tout et pour rien, et tant à faire … J’allais devoir la cacher, personne au 12 ne la connaissait. Il faudrait lui acheter des vêtements, elle n’allait pas passer ses journées dans mes vieux t-shirts. Elle n’aurait rien à faire, pas de travail … Comment allais-je l’occuper ? Pouvais-je la laisser seule, n’était-ce pas un trop gros risque ? Comment allais-je faire revenir ses souvenirs du Capitole sans paraitre suspicieux … Après tout, c’était la dernière chose dont un mari se serait inquiété …

Ne parvenant définitivement pas à dormir, je m’étais levé et je m’étais dirigé vers la cuisine pour me prendre une bière. Je n’étais normalement pas un buveur nocturne, mais pour cette fois je ferais une exception. J’étais retourné sur le canapé … Soudain, j’entendis un bruit … Des bruits de pas. Sans réfléchir, j’imaginais le pire … Le Capitole, des soldats qui l’avaient retrouvés … Mais j’aurais sans doute entendu la porte, non, c’étaient des pas légers … Les siens sûrement … Elle devait avoir aussi du mal à trouver le sommeil. Ne voulant pas la déranger, je fis comme si je dormais … Mais lorsqu’elle passa derrière moi, j’entendis sa respiration ; forte, haletante … On aurait dit qu’elle avait peur de quelque chose. Je l’entendis fouiller un peu et ressortir de la cuisine. Lorsqu’elle passa, je me relevai …

◄ MELVIL ►
« Azilys ? »


J’évitais à peine la poêle qui manquait de peu de m’arracher la tête. Je poussais une légère plainte car elle avait touché ma joue apparemment, et rapidement j’allumai la lumière. Azilys se tenait devant moi, effrayée, brandissant sa poêle.

◄ MELVIL ►
« Hey, doucement … »


Je tendis lentement et doucement mes mains vers sa poêle. Au bout d’un moment, mes mains vinrent se poser sur les siennes, appliquant une légère pression dessus jusqu’à ce qu’elle la lâche. Lorsque ses doigts finirent par glisser de la poignée, je posai délicatement la poêle sur le canapé sans quitter Azilys des yeux.

◄ MELVIL ►
« Chuut, tout vas bien Azilys, tu n’as rien à craindre ici, je suis là … »


Je m’emparai de ses mains et plongeai mes yeux dans les siens, rassurant. Ou du moins je l’espérais …

◄ MELVIL ►
« Je suis désolé de ne pas avoir été là pour te protéger au Capitole, mais maintenant je suis là. Il ne peut rien t’arriver ici tant que tu es avec moi. »


Quelque part je le pensais. Si j’avais fait partie de cette mission, je n’aurais jamais laissé un rebelle attaquer une civile. Et j’aurais aimé pouvoir la protéger ici mais quelque part, je serais amené à faire tout le contraire si me devoir me le commandait … Elle lâcha mes mains et les ramena contre elle … C’était particulièrement difficile. Franchement, si j’avais été dans cette situation, celle du mari que la femme a oublié … La situation aurait été compliquée …  Mais devoir prétendre être le mari que la femme a oublié quand je ne l’étais pas c’était … A se cogner la tête contre les murs. Je pris une profonde inspiration.

◄ MELVIL ►
« Si tu veux, je bouge le canapé devant ta porte, ou même dans la chambre. Je peux veiller jusqu’à ce que tu t’endormes … »


Sans surprise, elle me répondit d’une petite voix …

◄ AZILYS ►
« Je... hmm.. C'était juste un cauchemar, tout est flou déjà. J'ai cru qu'ils étaient là... dans la maison. Ça va aller, ne t'embête pas. »


Elle n’avait pas l’air d’aller … Elle avait l’air fragile, troublée … Et terrifiée. Mais avant que je ne puisse insister, je senti quelque chose rouler sur ma joue et j’y portai ma main… du sang. J’haussai un sourcil avant de sourire légèrement.

◄ MELVIL ►
« Bien que visiblement tu sais toujours très bien te défendre toute seule … »


Sa réaction ne se fit pas attendre … Avant que je n’ai eu le temps de dire ouf, elle s’excusait déjà …

◄ AZILYS ►
« Oh je suis désolée... laisse-moi nettoyer ça. »


J’aurais voulu lui dire qu’elle devait arrête de culpabiliser ; la pauvre n’était que la victime dans tout ça ; mais je savais que ça ne changerait rien. La culpabilité je connaissais, et je savais qu’il ne suffisait pas de le vouloir pour qu’elle disparaisse, alors je laissai tomber …

◄ MELVIL ►
« Ne t'en fais pas c'est juste une égratignure, on verra plus rien demain. »


Mais elle insista. Je sentais qu’elle se sentait coupable et je me dit que quelque part, si ça pouvait l’occuper et la soulager un peu alors autant la laisser faire …

◄ AZILYS ►
« C'est une belle coupure, laisse-moi juste la désinfecter. Je ne voudrais que tu sois défiguré par ma faute... »


Je ne pu m’empêcher de tenter une petit plaisanterie un peu maladroite, comme pour détendre cette atmosphère si pesante qui règnait depuis qu’on était rentré dans ma … Enfin, « notre » maison maintenant.

◄ MELVIL ►
« C'est sûr, quitte à être marié avec un homme dont tu ne te souviens pas, autant qu'il ne soit pas complètement repoussant ... »


Je souris avant d’aller chercher ma trousse de soin. Elle était étonnement bien fournie, quoique ce n’était finalement pas très surprenant … Pour tout dire, j’avais déjà eu à « réparer » tellement de personnes, moi y compris après des missions un peu tendues que j’avais du me fournir en toute sorte de choses … Je lui tendis la trousse et lui donnai le désinfectant avec du coton. Elle se mis au travail mais avant que je n’ai pu commencer à la remercier, elle se lança sur un sujet que je n’osais même pas attendre …

◄ AZILYS ►
« Je me souviens de lui, enfin son visage. Ça ne te gênait pas de savoir que je vivais avec lui ? »


Je clignais un instant des yeux … Elle se souvenait de lui. Woaw. Déjà un souvenir ? Cette mission allait peut-être tourner bien plus court que ce que j’avais osé espérer, et c’était une bonne chose … Je luttais contre tous mes instincts pour creuser le sujet et pousser sa mémoire de cet homme et de ses activités … Je devais répondre comme un mari l’aurait fait.

◄ MELVIL ►
« Heu ... Tu ne sais définitivement pas poser de questions faciles n'est-ce pas ? C'était compliqué comme situation ... Bien sûr que ça me dérangeait. Je savais très bien en quoi consistaient tous les termes de la mission ... Mais d'un autre côté, c'est aussi comme ça qu'on s'est rencontré, par la rébellion ... Quelque part, je ne t'aurais jamais demandé de renoncer à faire ce que tu croyais bien pour les rebelles, pas plus que tu ne me l'aurais demandé ... »


J’hésitai un instant avant de rajouter

◄ MELVIL ►
« Après bien sûr c'était plus simple quand j'étais au douze. Quand j'allais au Capitole, et que je te voyais avec lui, c'était bien plus douloureux. »


Lui dire ça me permettrait également de me donner un « alibi » si elle se rappelait m’avoir croisé là-bas. Mieux vallait que j’aborde le sujet. De plus ce souvenir était réel ; j’avais déjà croisé son mari au Capitole même si je ne me souvenais pas bien d’avoir vu Azilys, cela n’aurait pas été ma principale préoccupation ; elle m’avait surement vu. J’étais un mentor après tout, elle m’aurait déjà vu sur ses écrans géants du Capitole … Cela pourrait peut-être la pousser à se souvenir un peu plus de « vrais » souvenirs …

◄ AZILYS ►
« D'accord... Je comprends. J'ai des questions plus faciles ! Est-ce que j'ai une famille ? Et toi ? »


Je souris vaguement en songeant à ma famille.

◄ MELVIL ►
« C’est bien tenté … Mais si tu avais tes souvenirs, tu saurais que cette question est loin d’être facile elle non plus … »


C’était la vérité de mon côté. Pour elle, j’avais déjà préparé mon discours. Elle ne devait pas avoir de famille. Si elle en avait une au D5, elle aurait voulu aller la voir, or ce n’était pas possible.

◄ MELVIL ►
« En ce qui te concerne, tu n’as plus ta famille malheureusement. Tu es fille unique … Ton père était un rebelle, qui a été tué par des pacificateurs … Il était en mission quand c’est arrivé. Ta mère a voulu empêcher les pacificateurs quand ils sont entrés chez toi et ils l’ont tuée aussi … Tu avais dix-sept ans, donc tu t’en souvenais assez bien, tu parlais souvent d’eux … C’est cet événement qui t’as poussé à rejoindre les rebelles … C’est moi qui ai été chargé de faire ton initiation. Autant dire que ça avait plutôt mal commencé entre nous … »


J’avais dit ça avec un petit sourire. Les « initiations » étaient toujours un moment assez désagréable, car il fallait un peu pousser les futurs rebelles à bout avant de leur parler, pour savoir si oui ou non ils étaient prêt à tout, à quel point ils étaient dévoués, à quel point ils seraient prêt à donner et surtout à perdre … Je me justifiai rapidement avant de continuer.

◄ MELVIL ►
« L’initiation est toujours un moment un peu délicat … Enfin bref … De mon côté, ce n’est pas beaucoup plus joyeux … Mon père est mort au travail quand j’étais très jeune. Ma mère ne s’en est jamais remise, elle passait la journée à la maison à rien faire, c’est donc moi qui ai dû m’occuper de mes deux sœurs, Kaly et Faye … A dix-sept ans, j’ai été tiré au sort pour aller participer aux jeux … Comme tu le sais visiblement, je m’en suis sorti … Plus ou moins indemne … Mais l’année d’après, c’est Faye ma plus jeune sœur qui a été tirée … »


Je pris une profonde inspiration. Tout cela était vrai. J’aurais du inventer une histoire, mais j’avais appris que quand on mentait, il fallait rester le plus proche de la réalité que possible pour éviter de se contredire et faire sortir ses vraies émotions … Seulement là, mes émotions étaient un peu trop réelles à mon goûts …

◄ MELVIL ►
« Sa grande sœur s’est portée volontaire à sa place. J’ai du l’entrainer, la voir aller dans les jeux. Elle est morte à la corne d’abondance … »


Je baissai les yeux … Mon poing se serra un instant. A ce moment précis, je détestais Azilys. Son mari avait surement parié contre elle, une fille du douze vous pensez. C’était le Capitole qui avait fait cela. C’était le peuple d’Azilys qui avait fait ça … Mais il fallait se ressaisir … Je relevai mes yeux vers Azilys et j’étais sûr qu’ils étaient pleins de rage, mais j’espérais qu’elle y verrait la colère d’un frère blessé, et pas une rage contre elle …

◄ MELVIL ►
« C’est là que j’ai décidé de rejoindre les rebelles. De peur que si j’étais pris cela retombe sur ma famille, j’ai coupé les ponts avec ma mère et Faye, ma sœur. Ca a été la chose la plus dure que j’ai jamais eu à faire … Elles ne savent pas que je voyais quelqu’un, elles ne savent pas que tu existes … N’en prends pas offense, elles ne savent presque plus rien de moi non plus … »


C’était étrange de déballer ça à une parfaite inconnue, mais c’était également étrangement libérateur d’en parler à cœur ouvert. Je jetais un coup d’œil à l’heure avant de reculer d’un pas.

◄ MELVIL ►
« Je pense que c'est assez pour ce soir, tu ferais mieux de retourner te coucher ... Comment tu te sens ? Tu penses que ça va aller ? »


Elle semblait perturbée par mon petit speech, ce que je pouvais tout à fait comprendre …

◄ AZILYS ►
«  C'est dur à encaisser tout ça. Je ne sais pas trop comment je me sens... »


Je la fixai un moment avant de rajouter.

◄ MELVIL ►
« Si tu n'as pas envie d'être toute seule, l'offre tiens toujours d'accord ? »


Contre toute attente, elle acquiesça.

◄ MELVIL ►
« D’accord. »


Je poussai le canapé jusqu’à la chambre et le laissai dans le coin de la pièce. Azilys m’avait précédée, elle était déjà allongée sur le lit. D’un geste qui se voulait rassurant, je me rapprochai du lit et pris la couverture pour la recouvrir avec. Je restais quelques secondes près d’elle …

◄ MELVIL ►
« Je suis juste à deux pas du lit. Je vais rester éveillé jusqu’à ce que tu d’endormes, et si tu as le moindre souci je suis juste là. J’ai un sommeil très léger, si jamais il y a quoique ce soit je l’entendrais bien avant toi, donc ne t’inquiètes de rien, juste de te reposer … »

Je lui souris et reculai de quelques pas pour rejoindre le canapé. Je m’assis là un moment avant de m’allonger, tout en observant Azilys. Après un moment, elle s’allongea dos à moi … Je suppose que la situation était aussi étrange pour elle que pour moi … Lorsque sa respiration se fit régulière, j’attendis un peu avant de fermer mes yeux et de me laisser, après un long moment, tiré moi aussi vers le sommeil …



Le lendemain matin …



J’avais très mal dormi … Azilys avait eu le sommeil agité elle aussi. Je m’étais réveillé tôt et j’avais décidé de la laisser un peu pour « respirer » … Je prenais seulement conscience de la contrainte que cette mission allait représenter. J’étais épuisé, vidé de mon énergie, et cela allait durer … Je ne pourrais pas être moi-même pendant des semaines, peut-être des mois … Alors le moins que je pouvais faire, c’était essayer que la vie d’Azilys pendant ce temps là soit le plus agréable possible. Car en plus de tout le reste, j’étais rongé par la culpabilité … Elle avait souffert par les miens, je lui mentais effrontément, j’allais essayer de la manipuler pour découvrir ses souvenirs de son mari et dieu sait ce qui lui arriverait lorsqu’on aurait ces souvenirs … En fait non, dieu n’était pas le seul à le savoir. Je pouvais toujours me mentir en me disant qu’on « trouverait une solution », je me doutais bien que cette histoire ne pourrait pas bien finir. Alors c’était avec une lâcheté totale que j’avais décidé de décharger ma culpabilité en essayant de rendre la vie de cette pauvre malchanceuse la meilleure possible dans la mesure du possible. Et c’est comme ça que je me lançai à 6h du matin dans la préparation de pancakes …

Lorsqu’Azilys arriva dans la pièce, j’étais en train de terminer ma préparation. Je relevai la tête vers elle et lui souris.

◄ MELVIL ►
« Bonjour la marmotte … Je ne savais pas trop de quoi t’aurais envie, alors j’ai fait un peu de tout … Je me suis dit que tu aurais faim. »


Je la laissais s’assoir avant de faire de même et de m’assoir en face d’elle. Il était encore tôt, et je voulais lui laisser un peu d’espace. A dire vrai j’en avais besoin, moi aussi … Je gardais donc le silence pendant un long moment avant d’ouvrir le dialogue.


◄ MELVIL ►
« Ca va surement être un peu compliqué au début de reprendre tes marques ici … Je n’ai pas envie que tu te sentes prisonnière ici mais … De toute évidence, tu ne peux pas aller errer dans le douze … Personne ne te connais ici, tu n’es pas censée être là et si on s’en apercevait, les pacificateurs en particulier, on aurait de très gros ennuis … Je ne sais pas trop ce dont tu as besoin … Je pensais aller chasser ce matin, prendre un peu l’air et nous ramener de quoi manger. Et en même temps, ça te laisserait l’occasion de t’approprier un peu la maison, si tu as envie de changer des choses, de modifier un peu la décoration pour te sentir « chez toi » … Ou juste d’être un peu seule. Ca ne doit pas être facile pour toi d’être forcée de rester avec un « inconnu » … Mais si tu n’as pas envie d’être seule, je peux aussi rester ici avec toi … Comme il semblerait que je ne sois plus capable de deviner d’un regard ce dont tu as envie, je suppose qu’il va falloir que tu me le dises … »

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Nouveau couple, nouveau mensonge Vide
MessageSujet: Re: Nouveau couple, nouveau mensonge   Nouveau couple, nouveau mensonge EmptyMer 1 Avr - 17:13

Quel mauvais rêve qui m’avait sortie de mon sommeil cette nuit… C’était prévisible cependant, j’ai été agressé, cela laisse des traces, physiquement et mentalement. Je suis probablement en état de choc. Et j’ai frappé mon mari, celui que quelque part au fond de moi, j’aime ; avec une poêle. Je m’en veux énormément, de ça et du reste. Et d’avoir fui le contact de ses mains à nouveau. Cela devait être terriblement dur pour lui, je réalise désormais.

J’avais peur, très peur, sa présence me rassure mais il reste un étranger à mes yeux, aussi triste cela soit-il, je ne peux rien y faire. Je ne sais pas combien de temps il me faudra avant de pouvoir redevenir intime avec lui. Pourtant il est si gentil, si adorable. Et moi je l’ai frappé… Je suis contente d’avoir insisté pour m’occuper de la blessure. Certes ce n’était pas grand-chose mais je préférais quand même. J’ai passé méticuleusement et en douceur un coton imbibé de désinfectant sur sa joue. La coupure en elle-même n’était rien ; je pense qu’il va avoir un beau bleu. En quelques sortes, nous allons être assortis par coups et blessures... D’ailleurs ça avait été un moment agréable, privilégié même, ou plutôt aurait été si je savais poser des questions plus simples. Tous les deux assis l’un à côté de l’autre, très proches, moi m’occupant de sa joue avec douceur, lui me racontant nos vies. La scène ne pouvait être que mignonne, mais voilà…

Le pire c’est quand il a parlé de nos familles. Je n’ai rien ressenti à propos de la mienne, comment m’attrister de quelque chose dont je ne me souvenais pas ? Et puis, ça me paraissait évident quand il l’a dit, comme si je m’y attendais. Mais quand il a parlé de lui… Je ne savais plus où me mettre. Je me souviens avoir mis sa main par-dessus la sienne, sur son poing fermé, juste quelques secondes. Sa pauvre sœur… Il avait l’air tellement en colère. J’étais mortifiée et je n’ai rien su dire alors que c’était de ma faute si nous avions parlé de ça. Ma culpabilité avait atteint son paroxysme, entre le coup que je lui avais mis, mes mains que j’avais presque arraché aux siennes, mes questions… Je n’allais sans doute plus osée en poser. Et en plus de tout ça je l’avais fait dormir dans la même pièce que moi, sur le canapé ; je n’ose imaginer la torture. Être avec quelqu’un qu’on aime et ne même pas pouvoir le prendre dans ses bras. Et se rappeler à chaque fois qu’on pose les yeux sur lui de ce qui lui a été fait et de la colère qui va avec. Mais j’ai survécu, je suis vivante, je suppose que c’est une consolation suffisante. Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec sa sœur. Le pauvre. Néanmoins je ne fais qu’imaginer, supposer, penser ; au fond je ne sais rien, rien du tout.

Finalement nous sommes retournés nous coucher, tous les deux dans la chambre mais chacun sur son support. Il est certain que l’avoir là juste à côté m’a aidé à dormir à peu près en paix. Je ne me souviens pas de ma nuit, aucun souvenir particulier n’est remonté et je ne crois pas avoir refait de cauchemar. Cependant je me suis réveillée fatiguée, ce qui me laisse penser que je n’ai pas eu un sommeil très réparateur ; ma nuit a dû être agitée sans que je ne m’en rende compte. Ou bien c’est le contre coup des coups que j’ai pris sur la tête. En tout cas je ne l’ai pas entendu se lever et je me suis réveillée sous un beau rayon de soleil qui est venu chatouiller ma joue. Je n’ai aucune idée de l’heure et je ne regarde même pas. Je me fais un brin de toilette dans la salle de bain, très rapidement. Je me suis juste humidifiée le visage et brosser les cheveux. J’inspecte ma tenue rapidement. Curieusement j’ai honte à l’idée de le retrouver habillée comme ça. Il est vrai que le T-shirt peine à atteindre mi-cuisse, laissant mes longues jambes dénudées mais je dois bien admettre que, d’abord il m’a vu comme ça hier soir et en plus il m’a forcément vu nue plus d’une fois… Même si cela me laisse dubitative. Mais de toute façon, je ne sais pas quoi mettre d’autre, je ne vais quand même pas remettre la tenue de la veille, si ?

Ayant entendu du bruit dans la cuisine c’est par là que je me dirige, dans mon T-shirt donc et pieds nus, décidée en cette matinée à faire tout mon possible pour lui faciliter la vie. Ce qui est difficile quand on ne sait pas vraiment ce qu’on attend de nous. J’entre à petits pas, un peu timide, limite j’ai peur de le déranger. Mais son sourire, rayonnant me met tout de suite du baume au cœur. J’inspire et je lui rends, très sincèrement puis je m’assieds. Marmotte, c’est mignon.

« Bonjour ! Merci, c’est adorable ! Tout ça a l’air délicieux et tu as raison, je meurs de faim ! »

Je le regarde ensuite cuisiner sans rien ajouter, lui non plus d’ailleurs. J’observe la cuisine avec attention sous la nouvelle lumière, jetant des regards vers lui de temps en temps. Il fallait bien admettre qu’il était beau. Je remarque un bleu sur sa joue et je ne peux m’empêcher de grimacer en voyant ça. C’est de ma faute, vraiment, et je suis même sûre qu’il a mal. Nous mangeons sans rien parler plus, je ne suis pas très sûre de ce que je mange alors je me contente de faire comme lui. Le goût est curieux, j’ai quand même été surprise au début, j’ai trouvé ça pâteux, un peu trop gras, enfin je ne sais pas mais il y avait quelque chose qui me gênait, comme s’il manquait quelque chose. J’ai vite constaté que j’avais arrêté de mâcher alors j’ai tout de suite rectifié le tir en avalant, puis j’ai fini mon assiette sans broncher. Je me suis resservie une fois, parce que j’avais annoncé avoir très faim… Même si mon appétit avait subitement disparu. Je me suis un peu forcée je dois l’admettre, mais je crois que ce n’est que le début d’une très longue liste. Je me redis que je dois tout faire pour lui simplifier la vie et être la plus conciliante possible. Et ce même si par exemple, je n’aime pas ce qu’on mange. Je pourrais lui proposer de cuisiner à l’avenir mais je crois que ça n’est pas le bon moment, là, juste après le repas. Il le prendrait mal.

J’allais ouvrir la bouche pour briser le silence cette fois mais il m’a devancé, comme s’il lisait dans mes pensées. Il doit vraiment bien me connaitre. Je l’écoute sans bouger, sans le quitter des yeux. Très franchement j’ai envie de lui dire non, qu’il reste avec moi parce que j’ai peur ici toute seule. Je ne le connais plus mais j’ai confiance en lui. Mais c’est tellement bête d’avoir peur comme ça, il n’y aucune raison, il faut que j’arrive à passer au-dessus de mes angoisses. Et nous avons besoin de certaines choses et entre autres, j’ai besoin de vêtements. Et puis je suis à peu près sûre qu’il a besoin d’air, de se vider la tête, de se changer les idées. Je peux très bien le comprendre, ce serait vraiment injuste de le confiner ici avec moi.

« Je ne pense pas que je vais refaire la décoration, c’est très bien ici, mais vas chasser si tu as besoin d’air. Ne t’en fais pas pour moi, je crois que j’ai peur du noir surtout. Par contre si tu sors, je veux bien que tu me ramènes quelques habits… »

Je souris, un brin gênée tout en ouvrant mon T-shirt d’une main comme s’il s’agissait d’un éventail, histoire d’argumenter avec le côté trop grand. Puis j’attrape les couverts et les assiettes, soucieuse de me rendre utile. Je pose tout ce qui est sale dans l’évier puis je me retourne vers lui. Hésitante et à nouveau gênée, je pose ma main sur la sienne, à peine, comme une plume qui serait tombée là. Il y a quelque chose que j’aurais voulu dire hier soir et que je tiens à dire mais en même temps, je crains de ne faire que tourner le couteau dans la plaie…

« Je suis désolée pour ta sœur… »

Je ne le regarde pas, préférant fixer un point plus bas, sauf au dernier moment, pour vérifier qu’il ne le prend pas mal. C’est sincère cependant, je n’ose imaginer ce qu’il a dû vivre… A quel point ça a dû être difficile. Se faire tabasser n’est rien à côté de la perte d’un être si cher et de façon si brutal. Aussitôt, je me remets fasse à l’évier et je commence à faire la vaisselle à la main. Il n’y a presque rien, ça me parait logique. Et j’aime bien quand tout est propre. C’est aussi l’occasion de voir où se range chaque chose et ce n’est pas désagréable de s’activer à remettre en ordre la cuisine, de s’occuper tout simplement. Je range et nettoie tout jusqu’à ce qu’elle soit impeccable. Lui laissant ainsi le temps de se préparer et probablement de se doucher. Après avoir rangé toute la vaisselle propre et sèche dans les placards je passe un coup d’éponge sur la table et les plaques, puis un coup de chiffon afin d’enlever l’humidité. Ça me parait nickel.

D’ailleurs, j’ai à peine fini lorsqu’il revient, habillé et prêt à sortir. Je lui souris et m’approche, présentant une petite moue comme si je devais m’excuser de quelque chose.

« Et oui, c’est tout propre… »

Décidément, je ne suis vraiment pas rassurée sur ce que je suis sensée être ou faire, j’ai peur de le décevoir à chaque geste. Ce n’est sans doute pas plus mal qu’il sorte finalement, je vais me retrouver seule et réfléchir un peu, me détendre et arrêter j’espère de me poser autant de questions. Même si ce « qui suis-je ? » reste en suspens dans mon esprit, se reposant chaque seconde sans jamais trouver de réponse ni d’indice.

« C’est vraiment pas joli ta joue, je ne t’ai pas raté. C’est même un peu enflé. Ça doit te faire mal, non ? »

Histoire de rajouter une couche à la culpabilité qui m’étouffe déjà. En tout cas je laisse ma main le long de mon corps, je ne voudrais surtout pas lui faire mal en posant mes doigts sur le coquart même si c’est le réflexe primaire de toute personne inquiète. Il pourrait bien en garder une cicatrice si ça se trouve. Nous échangeons ainsi quelques banalités, je lui demande s’il a mis de la crème, nous étudions ce dont nous aurions besoin et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il se décide à partir finalement. Un dernier au revoir pour le rassurer.

« Ne t’en fais pas Melvil, ça va aller. Je vais me doucher et, je ne sais pas, réfléchir ou apprendre à connaitre la… maison. Bonne chasse. »

Un dernier sourire et je vois la porte se fermer devant moi, me laissant derrière dans toute ma perplexité. J’inspire puis j’expire longuement, je regarde autour de moi. Je n’ai aucune idée de ce que je vais faire. Ce qui est sûr que j’ai menti. Pourquoi ? Pour le rassurer. C’est un petit mensonge, ce n’est pas bien grave, sauf si cela en cache un plus gros. Celui où je ne dis pas que je ne voulais pas être seule parce que j’ai peur. Parce qu’il faut que je fasse face à tout ça le plus vite possible. Et donc, je n’ai jamais eu l’intention de prendre une douche, si je m’enferme dans la salle de bain, je n’en sortirais pas jusqu’à ce qu’il revienne. En plus le bruit de l’eau couvre tous les sons, si jamais… Si jamais… Bref. Maintenant je vais être sale et j’aurais l’air con si je me douche ce soir. Il va me prendre pour une maniaque. Ok, je le suis un peu, ça je l’ai deviné en nettoyant la cuisine.

Je me dirige vers la chambre après avoir fait le point. Il faut que je me change, je ne vais pas rester les jambes à l’air en permanence. Malheureusement, il n’y a vraiment rien d’autre que je puisse mettre et qui soit à ma taille. J’enlève le T-shirt pour le mettre sous mon coussin, jetant un œil par la fenêtre dans le même temps. De grandes haies cachent la vue mais c’est agréable de voir le ciel, bleu qui plus est, et quelques plantes. J’enfile un nouveau T-shirt propre et plus court et puis j’essaye un pantalon. Non vraiment ça n’est pas la peine, ça ne tiendra jamais au niveau des hanches. Je vais donc bien être obligée de remettre le jogging de la veille. Mais il y a quelque chose qui me chagrine encore plus : les sous-vêtements. Je me vois contrainte de troquer ma culotte pour l’un de ses caleçons. Je ne sais pas s’il appréciera mais tant pis, j’ai des limites.

Une fois habillée, je retourne dans le salon et trouve le moyen de mettre un peu de musique. Je ne cherche pas trop quoi, je mets ce qu’il y a déjà, même si je ne connais pas l’artiste et je m’assieds dans le fauteuil. Je ne sais pas combien de temps je suis restée comme ça à réfléchir, sans bouger. Mais soudainement, je ne sais pas trop exactement comment ni pourquoi, peut-être le rythme de la musique, ou l’appel du tapis. En tout cas je me suis levée et je me suis mise sur le tapis, d’abord allongée, puis assise et enfin debout. J’ai effectué une série d’exercices, pour la respiration, pour la tenue, pour m’étirer aussi. Recentrer mes émotions, me calmer. Je crois que cela s’appelle du yoga. J’en ai fait au Capitole, j’en suis sûre. Après une heure comme ça je me sens déjà beaucoup mieux, ma peur a fini par passer, et j’ai même quelques bribes de souvenir qui reviennent. Je suis tellement dans mon truc que je ne l’ai pas entendu ouvrir la porte, je n’écoutais pas, trop concentrée sur ma respiration. J’étais en plein mouvement au sol, en tailleur, allongeant bras et dos devant moi puis me relevant tout en expirant. En levant les yeux, je l’aperçois là devant moi et je dois avoir l’air un peu ridicule.

« Je me suis souvenue que je faisais du yoga, et je comprends pourquoi. Ça fait du bien ! Et pas que de ça. Je me souviens de toi ! »

J’ai un petit instant d’exaltation, tout sourire pour lui annoncer ça. Toujours en tailleur sur le tapis. Mais ce sourire fane vite parce que la suite est moins drôle.

« Enfin, juste un petit souvenir de toi pendant tes jeux, plutôt après d’ailleurs, je n’ai jamais trop regardé les jeux. Juste après quand tu as gagné. C’est déjà ça je suppose. On ne se connaissait pas encore, non ? »
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Nouveau couple, nouveau mensonge Vide
MessageSujet: Re: Nouveau couple, nouveau mensonge   Nouveau couple, nouveau mensonge EmptyLun 6 Avr - 19:42





couple et mensonges ....






Azilys venait de rentrer dans la cuisine. Je l’avais salué, avait levé les yeux vers elle … Elle portait un de mes T-shirt, et je détournai le regard vers le petit déjeuné que j’étais en train de préparer. Il allait décidément falloir que j’aille lui chercher quelques vêtements … Mais cela risquait d’attirer l’attention si j’allais chercher des vêtements de femme alors que … Je n’étais pas censé en avoir. Je relevai rapidement les yeux et détaillai rapidement Azilys. J’étais censé être son mari, mais par respect je fis du plus vite que je pus pour ne pas donner l’impression de trop la fixer. A priori elle me semblait avoir un peu la même carrure que Brooklyn, ma collègue la plus fréquente dans la résistance. Je passerais chez elle en rentrant pour voir si elle ne pouvait pas me prêter quelques trucs … Cela ne plairait sûrement ni à l’une, ni à l’autre, car je savais déjà ce que Brooklyn pensait de cette mission : on aurait du éliminer la Capitolienne avec son mari. Elle était comme beaucoup de jeunes résistants bien plus tranchée que moi sur le sujet et pensait que tout le Capitole aurait du être éliminé quelle que soit la faute des habitants, leur âge, leur sexe, ou leur implication dans les jeux. Mais elle était aussi dévouée corps et âme à la rébellion, et si je demandais pour la mission, elle s’exécuterait … D’un autre côté, Brook était plutôt « pratique » dans sa façon de s’habiller, tout en cherchant à rester sexy. Des tenues noires ou sombres pour ne pas être repérée en mission, mais près du corps. Clairement pas à la mode Capitolienne, et de ce que j’avais pu observer d’Azilys, l’apparence était encrée dans ses gènes et son premier réflexe après avoir été battue avait été de se coiffer … Ça n’allait sans doute pas lui plaire de prime abord, mais on ferait avec.

J’avais donc continué à cuisiner, et quand j’eus terminé j’allais prendre place en face d’Azilys. Je constatai avec amusement qu’elle prenait chaque chose que je prenais, et si j’avais constaté que la nourriture n’était visiblement pas à son goût, elle se forçait et n’en laissait rien paraître. Malgré moi, je n’étais pas vexé, plutôt amusé. Bien sûr, je n’étais déjà pas un fin cuisinier, mais son palais devait être habitué à de la cuisine bien plus raffinée … Je ne le fis pas remarquer ; c’était généreux de sa part de faire le maximum d’efforts pour le cacher et je ne voulais pas être responsable d’une autre vague de culpabilité chez elle … Elle était la victime dans cette histoire et avait déjà trop souffert. Elle était amenée à souffrir encore, évidemment, mais je voulais minimiser cela au maximum.

J’avais proposé d’aller chasser pour lui laisser un peu d’air, tout en lui laissant entendre que si elle avait peur de rester seule, ce ne serait pas un souci et je pourrais rester là. Elle m’avait répondu que ça ne serait pas un problème, surtout qu’elle aurait besoin de vêtement, tout en montrant sa tenue … J’avais acquiescé.

◄ MELVIL ►
« Oui en effet j’avais remarqué … Moi ça ne me dérange pas, je te trouverais toujours aussi belle même enroulée dans une bâche, mais en effet ça serait plus pratique que tu ais des vêtements à ta taille. »

Oui, il fallait bien tenter de placer quelques mots de temps en temps en référence à notre relation. C’était assez compliqué à jouer comme rôle. Je ne pouvais pas la traiter comme une complète étrangère ; nous étions censé être en couple et le fait de la traiter comme une simple connaissance soulèverait des questions. D’un autre côté, je ne pouvais pas non plus la traiter comme si elle était ma femme, elle n’avait pas de souvenirs de moi, un « vrai » mari aurait pris des pincettes pour ne pas la brusquer … Ce rôle était vraiment compliqué, et je devais l’avoir en tête à chaque instant.

Puis, sans que je m’y attende, elle posa sa main sur la mienne. J’avais été surpris et avait presque sursauté … Elle qui la veille avait elle-même reculé face à tout contact que j’aurais pu tenter d’établir …

◄ AZYLIS ►
« Je suis désolée pour ta sœur… »

Elle avait relevé les yeux vers moi, et je tentai de ne pas paraître surpris – ou coupable. Cette femme semblait si douce, si bienveillante, que j’avais du mal à l’imaginer mariée à un monstre comme on me l’avait décrit, et comme je le connaissais. D’un autre côté … Il était difficile de savoir si c’était elle qui était comme ça, au fond d’elle-même, ou si elle essayait comme moi de faire ce que l’autre attendait. Mais je savais de source sûre que certains Capitoliens étaient meilleurs que les autres, il n’avait qu’à voir mon ami rebelle, Héspéros … Le temps que je trouve quoi répondre, elle s’était mise à faire la vaisselle …

Pendant ce temps, je filai rapidement prendre une douche et me changer. J’étais content qu’elle ait décidé de me laisser aller chasser car cela allait me faire du bien d’arrêter cette mascarade, ne serait-ce que pour une heure ou deux. Lorsque je revins dans la cuisine, quelques minutes plus tard, elle avait tout nettoyé … Une vraie fée du logis. Elle m’interrogea sur ma joue, si je l’avais soignée, si j’avais mal, et je souris amèrement.

◄ MELVIL ►
« Ce n’est rien Azylis … Regarde toi … Tu es bien plus blessée et bleue que moi. On est plutôt bien assortis au final. »

J’avais incliné la tête, et même si j’avais dit ça pour la réconforter, je voulais qu’elle arrête de se mettre une telle pression et de se sentir coupable d’être là.

◄ MELVIL ►
« Sérieusement Az’, arrête de te culpabiliser … Ce n’est pas ta faute si tu as eu peur la nuit dernière. Ce n’est pas ta faute si tu ne te rappelle de rien … Tu es la victime dans cette histoire. N’essaye pas de compenser en faisant du nettoyage ou en te forçant à faire quoique ce soit d’accord ? Les choses vont revenir, petit à petit, mais en attendant … Prends le temps qu’il te faut pour faire ce que tu veux, et si je fais quelque chose qui te dérange ou si tu n’aimes pas la maison, ma cuisine … Tu le dis, et on s’adaptera en attendant d’accord ? »

Je lui avais souris et j’avais terminé d’enfiler mon manteau avant de regarder vers la porte. Etait-ce une bonne idée de la laisser toute seule ? Je ne pouvais pas m’empêcher d’hésiter … Mais elle sembla voir mon doute et me rassura, me poussant presque dehors.

A l’instant où je fus à l’extérieur, mon cœur se souleva. Je pris une grande inspiration … Ce que je ressentais … Un tel … Soulagement … Je ne m’étais pas rendu compte jusque là à quel point c’était pesant … Je levais la tête avant de regarder autour de moi. J’allais avoir une après-midi bien chargée … Je devais aller voir les rebelles, pour leur faire un rapport sur la première soirée avec Azilys, aller chasser, déjà parce que j’en avais envie et puis, si j’avais dit à Azylis que j’allais chasser mais revenait sans gibier, elle allait se poser des questions. Enfin je devrais passer chez Brook pour récupérer des vêtements ; voilà qui n’allait pas non plus être une partie de plaisir. J’aurais bien terminé par la chasse aiss les vêtements seraient de toute évidence un encombrement gênant pour chasser. J’entrepris donc d’aller à l’arrière du district pour me rendre vers le cabanon de rendez-vous.

Je fis comme habituellement passer mes affaires par-dessus la clôture avant de teste la tension avec un bâton. La barrière était rarement alimentée, mais mieux valait être prudent à chaque fois. Pas de problème cette fois-ci. J’avais grimpé après l’arbre pour traverser et avait couru jusqu’à la cabane. Lorsque j’arrivai, j’entendis du bruit ; mon contact était déjà là. Je frappais deux fois comme convenu et la personne me demanda le mot de passe.

◄ REBELLE ►
« Quel mot de passe ? »

La porte s’ouvrit sur l’homme que j’avais rencontré la veille. Il était là, devant moi, imposant. Mais je n’étais pas né de la dernière pluie, et j’étais difficilement intimidable. On était après tout dans mon district. Il m’avait demandé des nouvelles évidemment, très brièvement. Mais ce n’était pas ça qui l’intéressait vraiment, non … Ce qu’il voulait savoir, c’était si j’avais déjà obtenu les informations qu’il désirait avoir. J’avais objecté vivement que cela ne faisait un jour et qu’Azylis était en plein traumatisme, ce qui était tout à fait compréhensible.

◄ REBELLE ►
« Azylis ? Monsieur Thorne, arrêtez de penser à elle comme à une femme de votre district. Elle n’était peut-être pas à l’origine des horreurs coordonnées par son mari, mais elle savait tout et ne disait mot. C’est presque pire que si elle avait pris elle-même les armes contre nous et nos enfants … »

J’avais balayé sa remarque d’un revers de la main, même si je savais qu’il avait à la fois tord et raison. En effet la femme de ce monstre avait bel et bien entendu des choses et n’avait rien fait pour les empêcher. Mais la personne qui était chez moi en ce moment ignorait tout de cela, c’était presque deux personnes différentes … Pouvait-on la blâmer pour des choses dont elle n’avait aucun souvenir ?

◄ REBELLE ►
« Il nous faut ses informations Thorne. Et au plus vite. Elles pourraient ne plus nous servir à rien d’ici deux semaines. »

Elle … Parlait-il des informations ou d’Azylis, pensais-je avec ironie. Je tenais toutefois à m’assurer d’une chose avant de partir.

◄ MELVIL ►
« Je ferais de mon mieux monsieur. Et quels sont mes ordres une fois que j’ai obtenu ces informations ? Que dois-je faire de la Capitolienne ? »

Il me fixa avec un air suspicieux quand à mon changement radical de point de vue avant de détourner le regard.

◄ REBELLE ►
« Rien du tout. Vous nous la remettrez et nous prendrons les choses en main à partir de là. »

D’accord … Au moins c’était plus que clair. Je m’étais bien douté qu’on n’allait pas remettre Azylis bien sagement au Capitole. Azylis qui connaissait l’identité d’une demi-douzaine de rebelles y compris la mienne, Azylis qui connaissait l’existence du treize. Il m’avait rapidement congédié et j’étais ressorti sans demander mon reste …

J’avais trainé un moment dans la forêt en essayant de penser à rien, malgré le fait que ma tête n’arrêtait pas de partir dans toutes sortes de pensées … Ma sœur, mes blessures, réveillées par la discussion que j’avais eu avec Azylis. L’approche imminente des jeux de la faim qui allaient me forcer à laisser la jeune femme seule chez moi sans personne pour lui apporter à manger ou la surveiller. La façon dont j’allais moi-même la cacher pendant tout ce temps. La fait que j’allais être un étranger dans ma propre maison pendant des jours voire des semaines. La façon dont j’allais obtenir les informations d’Azylis. Ce qui allait se passer une fois que j’aurais obtenu lesdites informations … Lorsque finalement je décidai d’arrêter de me torturer, j’allais récupérer mon arc. Je ne laissais jamais de collet, je laissais cela pour les gens qui avaient plus besoin de nourriture que moi. Je préférais courir après mes proies. Courir avait toujours quelque chose de libérateur pour moi, même si quelque part cela me rappelait sans cesse mes jeux. C’était ça qui m’avait sauvé, plus que mon courage ou ma détermination. Alors quand je courrais, je ressentais souvent ce que j’avais ressenti lorsque j’avais couru pour sauver ma vie et emprisonner ces gosses dans le cratère du volcan. Ce qui me faisait peur, c’était que je ne ressentais pas que de l’horreur, de la peur ou de la tristesse lorsque je courrais et y repensais. Je ressentais l’adrénaline et la joie, celle d’avoir survécu … En tuant mes adversaires. C’était le seul moment où j’y repensais réellement. Mais rapidement, mes pensées se concentraient sur la traque et j’étais arraché à ces sombres pensées …

Aujourd’hui la chasse avait été bonne. J’avais eu deux lièvres et un faisant. J’aurais pu m’arrêter avant, mais la vérité et que je n’avais aucune envie de rentrer. Mais au fur et à mesure que le ciel s’obscurcissait, je réalisais que j’avais laissé mon « hôte » trop longtemps. J’avais donc refait le chemin opposé jusqu’à ce que sois de retour dans le district.

Sur le chemin pour rentrer, je m’étais arrêté chez Brooklyn. Lorsqu’elle avait ouvert et qu’elle m’avait vu avec le faisant, elle avait souri et m’avait demandé ce que je voulais. Il était vrai que je n’étais pas vraiment du genre à passer lui déposer des cadeaux. J’avais haussé les épaules et était rentré de le vif du sujet ; il n’y avait pas de raison de le lui cacher. J’avais besoin de vêtement pour Azylis, en acheter au district serait trop suspect. Elle était rebelle et se devait de participer à la réussite de la mission. Je l’avais évidemment présenté comme ça en sachant que son appel du devoir serait plus fort que son orgueil ou sa rage contre tous les habitants du Capitole. Elle avait râlé pour la forme, disant que de toute façon les Capitoliens étaient si grassement nourri qu’elle serait bien étonnée que la « grosse » Capitolienne ne rentre dans ses t-shirts. Je l’avais laissé râler même si en réalité, en ayant Brook sous les yeux je songeais qu’Azylis était sans doute plus maigre et moins musclée qu’elle, et que ça pourrait lui aller un peu grand. Mais comme le fait d’aider Azylis semblait déjà coûter un bras à Brook, je l’avais laissé objecter et avait même soutenu sa théorie en disant que dans le pire des cas, les femmes du Capitole n’avaient rien à faire de leur journée que de s’occuper de leurs vêtements et qu’elle pourrait sans doute faire quelque chose pour les reprendre un peu. Franchement, j’avais déjà eu une journée assez lourde comme ça et je n’étais vraiment pas d’humeur à me disputer avec Brooklyn.

Je rentrai donc chez moi avec mes deux lièvres dans le sac. J’espérais que cette nourriture plairait davantage à mon invitée. Je poussais la porte de la maison et arrivai dans le salon. Azylis était assise en tailleur par terre, les yeux fermés. Soudain elle ouvrit les yeux comme si elle avait pris conscience de ma présence.

◄ AZYLIS ►
« Je me suis souvenue que je faisais du yoga, et je comprends pourquoi. Ça fait du bien ! Et pas que de ça. Je me souviens de toi ! »

A sa mention du yoga, je souris. Je n’avais aucune idée de ce que cela pouvait être. Mais quelques secondes après, elle m’annonça qu’elle s’était souvenue de moi … Comment cela pouvait-il être possible ? Mes yeux avaient du s’écarquiller, car elle s’expliqua rapidement. Je posai mes deux sacs par terre et me rapprochai d’elle pour aller m’assoir à ses côtés sur le tapis.

◄ AZYLIS ►
« Enfin, juste un petit souvenir de toi pendant tes jeux, plutôt après d’ailleurs, je n’ai jamais trop regardé les jeux. Juste après quand tu as gagné. C’est déjà ça je suppose. On ne se connaissait pas encore, non ? »

J’acquiesçai sans rien dire. Bien sûr oui, on avait du se croiser au Capitole après ma victoire.

◄ MELVIL ►
« Heu oui, non je … J’ai été recruté un an après ma « victoire » aux jeux … »

Les idées se bousculaient dans ma tête. Elle s’était rappelée de moi, au Capitole. Un tout petit souvenir, un bref moment, mais quand même ; c’était un souvenir. Je nourri soudain l’espoir qu’elle allait rapidement se rappeler du reste … Mais bien sûr, ça n’allait pas revenir comme ça. Je me doutais au fond que ses souvenirs de moi avaient ressurgi car elle se mettait la pression pour se rappeler de moi, son mari, car elle devait culpabiliser vis-à-vis de moi … Vis-à-vis de « lui ». Il allait falloir que je la pousse à se souvenir du reste, mais je devais encore découvrir comment j’allais faire ça. Je lui accordais un sourire. Après tout, j’aurais du être heureux qu’elle se rappelle de moi, même juste un peu.

◄ MELVIL ►
« C’est super Az’ … Je ne doute pas que bientôt, tu te souviendras de bien plus … Cela ne fait qu’un jour et déjà tu commences à te rappeler de mon visage, c’est si encourageant … »

Sur un sourire, je me relevais et lui tendis la main pour l’inviter à faire de même. Je me dirigeais vers mes deux sacs et ouvris le premier. J’hésitai un instant car je supposais qu’elle avait l’habitude de voir le gibier cuit, dans son assiette. Je ne savais pas trop comment elle allait réagir devant un animal mort. Je décidai donc de ne pas les sortir et de simplement désigner le sac.

◄ MELVIL ►
« J’ai réussi à nous avoir deux lièvres, je crois me souvenir que tu aimais beaucoup ça … »

Je ne m’attardais pas là-dessus et ouvris le deuxième sac avant d’en exhiber le contenu. Il y avait plusieurs t-shirts, deux pantalons et un short. Ce n’était pas énorme mais dans le district, peu de gens pouvaient se permettre le luxe d’avoir des tenues différentes chaque jour de la semaine. Cela se voyait que les vêtements n’étaient pas neuf, aussi je senti le besoin de lui expliquer exactement ce qui se passait ici.

◄ MELVIL ►
« Tu m’avais demandé des vêtements, seulement … Je ne peux pas vraiment aller en acheter au district sans éveiller les soupçons des gens ou des pacificateurs, puisque je suis censé vivre seul … J’ai demandé à Brook’, une de nos amies dans la rébellion si elle ne pouvait pas te prêter une ou deux choses en attendant que j’ai une mission dans ton district pour aller récupérer certaines de tes affaires … »

Bien sûr, il fallait que j’appréhende tout. Tout ce qu’elle pouvait ressentir, tout ce qu’elle pouvait éprouver en passant des vêtements, tout ce qui aurait pu lui paraitre étrange ou poser problème …

◄ MELVIL ►
« Ce n’est pas du tout ton style au cas où tu te poserais la question … »

Je songeais rapidement à ce qu’elle pourrait se rappeler de ses propres vêtements en en portant d’autres. Les habits du Capitole étaient plus doux, plus confortables, de ce que j’avais pu expérimenter. Le textile était plus soyeux, et de ce que j’avais vu d’Azylis j’imaginais qu’elle devait porter des robes fluettes et légères, pas des matières si près du corps, surement pas de pantalons.

◄ MELVIL ►
« Ca devrait faire l’affaire en attendant … »

Je me retournai vers les lièvres. Je n’avais pas envie de les dépecer devant Azylis. Je ne savais pas bien pourquoi mais j’étais comme persuadé qu’elle n’était pas prête à voir du sang, ou des choses mortes. Je n’avais pas envie que cela réveille son traumatisme.

◄ MELVIL ►
« Que dirais-tu que je nous cuisine un lièvre pendant que tu vas essayer tout ça et voir si quelque chose te va ? Il y a un sujet qu’il faut qu’on aborde, mais je pense qu’on sera plus à l’aise pour en parler devant un bon repas et un verre de vin. »

Je sentais que sa curiosité était piquée mais mon ton et mon regard étaient clairs ; j’allais cuisiner d’abord. Je la laissai partir dans la chambre pendant que je m’occupais de dépecer le lièvre. J’essayais de faire cela le plus silencieusement possible, craignant que les coups de hache ne fassent peur à Azylis. Je découpais méticuleusement la viande avant de la mettre à chauffer dans un faitout, puis j’entrepris d’y ajouter des petits légumes et de faire une sauce au vin. C’était l’une des rares recettes un peu raffinées que je connaissais, celle que ma mère faisait lorsque j’étais plus jeune à l’approche de la moisson quand mon père allait chasser. Après sa mort, c’était moi qui allait chasser et souvent, qui devait cuisiner aussi car ma mère n’était plus en état. J’avais fait cette recette pendant toute une année le plus souvent possible lorsque mes sœurs étaient malheureuses, ce qui était souvent le cas. Et puis j’avais arrêté, car j’étais parti aux jeux et que j’avais du quitter la maison. Malgré cela, c’était le genre de souvenir qui restait encré en moi et je me souvenais de cette recette sur le bout des doigts.

J’avais sorti un peu de vin ; j’avais peu l’occasion d’en boire car je dinais le plus souvent sur le pouce, en vitesse avant une mission ou avant de m’écrouler. Il était extrêmement rare que j’ai de la compagnie ; quand c’était le cas cela voulait souvent dire qu’un de mes partenaire avait besoin d’un abri ou était blessé auquel cas le menu était le dernier de mes soucis. Je vis Azylis arriver et je la fixai quelques instants. Elle avait enfilé les vêtements de Brooklyn qui lui allaient parfaitement. Pour la première fois depuis qu’elle était entrée chez moi, je la voyais réellement pour ce qu’elle était ; une vraie personne, une femme. Elle n’avait plus la forme d’un fantôme dans un de mes t-shirt trop grand, non … Elle était très fine, ce qui amplifiait le sentiment de fragilité, et on voyait ses bras qui étaient couverts de bleus. Je relevai mes yeux vers les siens sans faire de commentaire. J’aurais pu demander si ça faisait mal mais franchement, rien qu’à regarder on pouvait deviner la réponse. Je me retournai pour prendre mon gilet que j’avais posé derrière et le posait sur la chaise qui se tenait devant elle.

◄ MELVIL ►
« Tiens, si tu veux. »

En réalité, je savais bien que je lui avais donné ça autant pour moi que pour elle … Parce que lorsque je posais mes yeux sur ses bleus, une voix désagréable n’arrêtait pas de me crier à quel point elle était la victime, et à quel point ce que je faisais était mal ; que la fin justifiait parfois les moyens mais pas dans ce cas. Que si ses souvenirs revenaient, quelques bleus aux bras seraient le moindre de ses soucis.

◄ MELVIL ►
« J’espère que tu n'as pas trop faim … Ce n’est pas tout à fait prêt … »

Je lui avais tendu un verre de vin … Je trouvais que ça faisait … Convivial ? Et puis sincèrement, vu la situation, autant la réelle que l’inventée, un peu d’alcool ne lui ferait de mal ni à elle ni à moi. J’avais hésité à nouveau car je me doutais que son palais se rappellerait que ce n’était pas un grand cru du Capitole, ou du Champagne … Même si c’était le genre de meilleur vin qu’on pouvait trouver dans le district. Je décidai de ne pas m’assoir et de rester debout …

◄ MELVIL ►
« Ecoute, je n’ai pas été complètement honnête avec toi aujourd’hui … Je n’ai pas fait qu’aller chasser. J’ai eu une rencontre avec les rebelles qui t’ont trouvé. »

Si c’était là le plus gros mensonge que j’avais dit, mon âme serait sauvée … Mais je ne devais pas penser à cela. Je devais stimuler sa mémoire, pour qu’on en finisse le plus rapidement possible …

◄ MELVIL ►
« Je donnerais tout pour ne pas avoir à t’infliger cela, ils voulaient venir te parler, mais je leur ai dit que c’était trop tôt pour le moment … »

Je pris une profonde inspiration avant de reprendre …

◄ MELVIL ►
« Ils sont inquiets à propos de ta mémoire. Les informations que tu devais obtenir de l’homme dont tu prétendais être la femme étaient capitales pour une mission qui doit avoir lieu d’ici quelques semaines. Elles auraient pu permettre de sauver de nombreuses vies d’après ce qu’on pense … »

Je plongeais mon regard dans le sien, essayant d’y mettre tout mon cœur et toute ma sincérité car quelque part, il n’y avait pas que du faux dans ce que je disais …

◄ MELVIL ►
« S’il s’agissait juste de toi et moi, de notre relation, je te laisserait tout le temps dont tu as besoin et je me déteste avoir à te mettre une telle pression, de devoir mettre un tel poids sur tes épaules … Mais nous allons vraiment devoir faire ce qu’il faut pour faire travailler ta mémoire, même si les souvenirs sont … Désagréables, pour nous deux … Encore une fois, s’il ne s’agissait que de nous … Mais ce n’est pas le cas, il y a beaucoup plus en jeu … »

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Nouveau couple, nouveau mensonge Vide
MessageSujet: Re: Nouveau couple, nouveau mensonge   Nouveau couple, nouveau mensonge EmptyLun 13 Avr - 0:00

A la télé, elle se souvenait seulement de lui à la télé, pendant la tournée des vainqueurs, déclamant ses discours aux districts. C’était étrange, les rares souvenirs qui lui revenaient étaient insignifiants, presque ridicules. Rien que des faits inutiles. Elle ne saurait même pas dire ce qu’elle faisait quand elle avait vu ça, où elle était, avec qui. Ni même en quelle année c’était. D’ailleurs elle ne savait pas non plus en quelle année elle était aujourd’hui, ni même le jour ou le mois. Même si le contexte de du monde dans lequel elle vivait lui revenait de plus en plus, ainsi que sa propre personnalité. Mais ce n’était pas vraiment des souvenirs ça, c’était comme évident.

Elle acquiesça juste à toutes ses propositions, elle avait envie de se reposer sur lui un peu et de le laisser prendre les décisions, c’était plus facile de suivre sans se poser trop de questions, car elle en avait déjà bien assez en tête. Même s’il lui avait dit de se mettre à l’aise, de ne pas se forcer à quoi que ce soit, de faire en sorte de se sentir chez elle ici, ce qui était donc un peu contradictoire. Mais elle n’était pas chez elle ici, et changer un meuble de place n’y ferait rien alors autant le suivre, faire pareil et écouter attentivement chaque information qui se cachait dans ses paroles. La seule chose dont elle avait envie c’était de cuisiner, sans savoir pourquoi, mais son ton ne laissait pas de place à une quelconque objection. Ça avait l’air de lui faire plaisir de s’occuper d’elle, de la chouchouter un peu et elle ne pouvait pas lui refuser ça. D’autant que c’était loin d’être désagréable, c’était même plutôt plaisant.

Elle tourna donc les talons avec les vêtements en main pour se diriger dans la salle de bain. Elle s’y déshabilla et se regarda à nouveau dans le miroir. C’est vrai que ce reflet était un fantôme d’elle-même, elle avait maigri et puis il y avait les coups, les bleus… Elle se décida aussi à prendre une rapide douche, refusant d’être trop sale. Elle se lava même les cheveux et se les sécha ensuite simplement en froissant le tissu de la serviette autour d’eux. Ils resteraient un moment humides mais cela leur donnait une jolie ondulation. Enfin elle enfila les vêtements qu’ils lui avaient rapportés. Noir, moulant mais un peu trop grand pour elle, alors le tissu baillait un peu. La matière était étrange mais cela ferait largement l’affaire pour l’instant, bien mieux qu’un T-shirt trop grand, et ça ne grattait pas. Son reflet avait changé, lui redonnant un peu d’assurance.

Enfin elle revint dans la cuisine, sous une toute différente forme. Ce qu’il ne manqua pas de remarquer étant donné le regard qu’il lui lança. Elle lui sourit en retour et enfila la veste qu’il mit à sa disposition. Il ne faisait pas très chaud et avec ses cheveux qui dégoulinaient un peu dans son dos elle avait en effet un peu froid. Elle n’avait pas oublié qu’il devait lui parler de quelque chose, cela avait piqué sa curiosité bien sûr et elle en était aussi un peu inquiète, mais Azilys était aussi une femme patiente et elle attendrait le temps nécessaire. Tout comme pour le repas, même si elle avait faim. Surtout avec le délicieux fumet qui émanait de ses casseroles.

« Prends-on temps, je sais être patiente même si ça sent très bon. »

Mais il semblait que le moment était venu. Tout en leur servant du vin il commença à parler sur un ton bien plus sérieux. C’est donc avec une mine grave qu’elle prit place sur un des sièges, reposant son verre de vin pour le moment et ce sans l’avoir gouté, très attentive à ce qu’il avait à lui dire. Elle comprit très vite les tenants et les aboutissants, elle devait se concentrer plus sur les souvenirs de sa mission, moins sur son couple, ce n’était pas lui qui lui demandait mais les rebelles. Ce n’était pas facile mais elle comprenait, et de ce qu’il lui avait dit d’elle, la cause rebelle lui tenait à cœur.

« Oh, je vois. Je vais essayer de plus me souvenir de John et de ce que j’ai pu entendre. D’accord. Ne t’en fais pas Melvil, je comprends l’urgence. Je sais que tu ne veux pas me brusquer, je le vois bien dans chacun de tes gestes, tous les efforts que tu fais. J’aimerais être moins inutile… »


Elle essayait d’être au maximum rassurante tout en ne se culpabilisant pas trop, puisqu’il lui avait demandé ça aussi. Mais si des vies étaient en jeu et que par sa faute ils ne pouvaient les sauver, elle n’était pas sûre de pouvoir se pardonner. Et le prénom de l’homme en question lui était revenu naturellement, sans même qu’elle ne s’en rende compte. D’ailleurs, comment avait-elle pu vivre avec un tel homme, se faire passer pour sa femme ? Elle devait le détester.

« Je veux vraiment tout faire pour aider. Combien de temps ai-je pour me souvenir ? »

Mais ils n’allaient pas non plus passer la soirée à parler de ça, maintenant que c’était dit, elle ferait ce qu’elle pourrait et une autre question la tracassait.

« Au fait, tu es toujours mentor… Quand est-ce qu’ont lieu les jeux ? Tu vas devoir partir je suppose… »

Elle avait réalisé ça sous la douche, si les jeux étaient dans six mois, cela ne poserait pas de soucis mais si c’était bientôt, elle se voyait très mal toute seule ici. Surtout la nuit. Comment allait-elle survivre ? Elle avait besoin de lui, elle voulait qu’il reste avec elle.

« C’est égoïste, mais je ne veux pas que tu t’en ailles… »

Sa voix était troublée par la panique qui venait de la submerger, mais ce n’était pas que l’idée d’être toute seule, il était aussi son seul repère et ce n’était vraiment pas maintenant qu’elle pourrait se passer de lui et vu la tête qu’il faisait, elle devait avoir raison, la moisson arriverait vite. Cela ne fit qu’embrailler un peu plus sa peur. Elle décida donc de rechanger de sujet, ou plutôt de revenir sur le précédent, de retrouver des choses à dire dessus, brutalement ; avant que ses yeux ne tombent en larmes, détournant un peu le regard, les yeux brillants par l’humidité qui les avait envahis contre son gré. Elle avait appris à cacher ses sentiments, ses doutes, ses peurs, avoir l’air heureuse quoiqu’il arrive, en toute occasion, toujours souriante. D’ailleurs elle se força à sourire, mais vraiment un peu parce que cela lui coûtait énormément.

« Comment veux-tu que nous travaillions ma mémoire ? »
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MessageSujet: Re: Nouveau couple, nouveau mensonge   Nouveau couple, nouveau mensonge EmptyDim 17 Mai - 23:38





couple et mensonges ....





◄ AZYLIS ►
« Je veux vraiment tout faire pour aider. Combien de temps ai-je pour me souvenir ? »

Je m’étais pincé la lèvre. Combien de temps … Ca dépend de combien de temps tu veux survivre ? Non, mauvaise réponse. Les rebelles m’avaient demandé des réponses dans la semaine, et ça faisait des jours que je jouais au petit couple avec Azilys sans avoir vraiment poussé davantage. Il fallait que je la pousse je le savais, mais je craignais aussi pour sa vie. Mais je ne devais penser à elle comme à Azilys, la femme douce et gentille que j’avais l’impression d’héberger comme une invitée dans ma maison. Je devais la voir comme ce qu’elle était ; un otage dont je devais tirer des informations.

◄ MELVIL ►
« Ils ne m’ont pas donné de dead-line, Az’. Ils savent que tu fais de ton mieux, c’est juste que … Le plus tôt sera le mieux. »

Elle m’avait regardé un instant et je sentais toute sa culpabilité de ne pas pouvoir aider davantage. J’avais bu une gorgée de vin pour me donner du courage tandis qu’elle me posait une question assez surprenante …

◄ AZYLIS ►
« Au fait, tu es toujours mentor… Quand est-ce qu’ont lieu les jeux ? Tu vas devoir partir je suppose… »

J’acquiesçais rapidement. J’avais repoussé le sujet le plus possible mais en effet, il allait aussi falloir l’aborder.

◄ MELVIL ►
« C’est dans quelques jours Azylis … J’ai trouvé un arrangement avec un ami rebelle pour qu’il vienne s’assurer que tu ne manques de rien … »

Sa dernière réplique me surpris.

◄ AZYLIS ►
« C’est égoïste, mais je ne veux pas que tu t’en ailles… »

Je la fixai un instant. Un instant de trop, visiblement … Cela aurait du faire plaisir au mari d’Azilys, cette petite marque d’affection. Moi ça m’avait terriblement surpris, parce que je ne l’avais pas du tout vu venir … Et j’avais à la fois l’étrange et dérangeante sensation que … Ca me faisait plaisir. C’était perturbant parce que je n’aurais pas du. Mais jamais personne n’avait vraiment attendu mon retour ; c’était le côté positif et négatif d’une vie de solitude. Mes amis chez les rebelles étaient contents de me revoir évidemment mais c’était très différent … Ce sentiment d’avoir quelqu’un qui t’attendais à la maison, je ne l’avais jamais eu. Je ne l’avais jamais voulu. L’otage t’attendrais à la maison Melvil, l’otage. Je n’ajoutai rien, je baissai simplement les yeux vers la table en affichant un sourire discret. Heureusement, elle n’avait pas souhaité continuer sur le sujet et avais rebondi sur le sujet qui nous intéressait vraiment aujourd’hui : sa mémoire.

◄ AZYLIS ►
« Comment veux-tu que nous travaillions ma mémoire ? »

J’avais déjà réfléchi à ce problème. On avait déjà parlé de pas mal de choses, et ça n’avait rien révélé. Ca ne marcherait pas comme ça, sa mémoire était trafiquée et je me doutais que son esprit devait se bloquer à cause de tout ces mensonges, il fallait du concret.

◄ MELVIL ►
« Je pense que tu devrais tenir un journal. Y écrire ce que tu fais la journée, et dès que quelque chose te reviens, l’inscrire dessus … Après c’est un travail sur le long terme … Clairement tu as une mémoire visuelle … Tu ne t’es pas rappelée de ton faux mari ou d’informations sur moi, tu as visualisé des images … Je pense qu’on devrait tenter une autre approche plus ludique. J’irais voir chez les rebelles si je ne peux pas trouver des photos de toi au Capitole, de ton mari, ton environnement … »

Il fallait qu’on progresse, alors je faisais de mon mieux pour réfléchir à tout. Une idée un peu folle me vint à l’esprit. Je lui fit signe d’attendre et je montais rapidement dans ma chambre. Quand je revins auprès d’Azilys, j’étais en costume. Un costume que je détestais, coloré et raffiné, un costume offert par ma styliste ou plutôt la styliste du douze pendant les jeux. Je m’approchai d’Azilys et mis de la musique. Je voyais bien qu’elle devait me prendre pour un fou, mais on n’avançait pas du tout, alors il fallait tenter le tout pour le tout.

◄ MELVIL ►
« Ok, regarde moi. Tu vois ce costume ? Comment tu le trouve ? »

Elle était styliste après tout, et je l’avais vu plusieurs fois se coiffer ici, ses premières demandes avaient été des vêtements. C’était un point clé, c’était évident. Avant de lui laisser le temps de répondre, je continue.

◄ MELVIL ►
« Ferme les yeux … Allez, tu me fais confiance ? Ferme les yeux. Ne triche pas … »

Je monte un peu la musique et je me rapproche d’Azilys pour qu’elle m’entende.

◄ MELVIL ►
« Nous sommes au Capitole. Tu portes une robe sublime, de ta création, et tu es comme souvent au bras de ton mari. Tu me croise, dans ce costume … Tu as certainement un avis dessus, tu aurais fait mieux ... La musique résonne au fond. Et ton mari t’invite à danser. »

J’attrape sa main et l’incite à se lever en tirant un peu dessus. Je la fais tourner avant de l’attirer vers moi et pendant quelques instants, je la fais danser et ne dis rien jusqu’à la fin de la chanson.

◄ MELVIL ►
« Soudain la musique change, vous vous arrêtez un instant … Un homme vient parler à ton mari, quelques mots sont échangés et il te laisse là … »

Je la lâche.

◄ MELVIL ►
« Tu sembles perdue un instant mais un serveur passe avec un plateau et tu attrapes un verre … »

Je mets son verre à vin dans ses mains. C’est un vin Capitolien, pas forcément un des meilleurs mais tout de même.

◄ MELVIL ►
« Tu y trempes les lèvres … Ce n’est pas le meilleur vin que tu ais gouté là-bas, mais il est bien meilleur que celui des districts … »

Je l’observe un instant alors qu’elle a toujours les yeux fermés. J’ai tenté de décrire visuellement au mieux les soirées qu’elle connaissait, et de mentionner le plus possible sa « vraie » vie en faisant abstraction du mensonge avec lequel je la nourrissais depuis ces quelques jours. J’haussais un sourcil avant d’ajouter finalement …

◄ MELVIL ►
« Et toi, qu’est-ce que tu vois ? »
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MessageSujet: Re: Nouveau couple, nouveau mensonge   Nouveau couple, nouveau mensonge EmptyLun 1 Juin - 13:57

Nouveau couple, nouveau mensonge Tumblr_m8z2vulpqj1rtzlzfNouveau couple, nouveau mensonge Tumblr_n30uynFmNQ1r26ao2o2_250

Elle refoula les émotions encore vives, l'angoisse de se retrouver seule ici, de le voir partir. Seulement quelques jours... C'était bien trop court. Quelqu'un viendrait, certes, mais seulement de temps en temps. Elle serait seule la nuit, et... Et... Non, il ne fallait pas se laisser submerger. Elle enfouie tout ça, inspira une grande bouffée d'air. Tout irait bien. Il reviendrait vite n'est-ce-pas ?

Heureusement qu'elle avait changé de sujet, sinon elle serait en train de pleurer comme une idiote. Elle se concentra immédiatement sur ce qu'il lui disait, zappant temporairement ses peurs. Elle acquiesça du menton à chaque phrase, tout ce qu'il disait tombait sous le sens. Tenir un journal, bien sûr, c'était une très bonne idée, elle trouverait bien un support quelque part dans la maison et un crayon et puis ça l'occuperait. Elle avait une mémoire visuelle, bien sûr, ça aussi c'était très pertinent. Elle se trouvait très observatrice, toujours en train de tout regarder, de tout détailler. Les photos ne pourraient que l'aider.

Soudain il l'a surprit en lui faisant signe d'attendre et en disparaissant. Elle resta plantée là un peu ahurie et attendit sans bouger d'un pouce. Enfin, juste un petit peu, de quoi attraper son verre de vin pour en boire une gorgée, une bonne gorgée et le reposa dés qu'elle l'entendit redescendre, l'air de rien. Elle ne savait pas du tout à quoi s'attendre et son regard circonspect ne s'améliora pas lorsqu'il apparut en costume et alluma la musique. Les sourcils légèrement froncés, elle battait des paupières d'incompréhension, tout en se mordant la lèvre inférieur. Mais pas de la façon qu'on a parfois de faire sa séductrice timide, non, non, juste mordre en relevant le menton lorsqu'on est un peu hébété. Et puis il la regarda et lui demanda comment elle le trouvait et elle ne put s’empêcher de laisser passer un éclat de rire, proche du gloussement, la bouche grande ouverte en un sourire amusée. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de répondre il lui demanda de fermer les yeux. Son visage extraordinairement expressif devint interdit. Il insista et elle obéit, un peu nerveuse. Tous les minuscules muscles de son visage continuaient de s'agiter, créant de subtiles mouvement sur ses lèvres et ses paupières closes.

- Qu'est-ce q...

Il ne la laissa pas objecter et la suite fut si intéressante qu'elle n'ouvrit plus la bouche, écoutant toutes ses instructions, s'efforçant de s'imaginer sa robe, la scène... Sa robe était magnifique oui, toujours bien sobre comparé aux autres femmes, d'un très beau violet avec un tissu à motif très travaillé mais dans une coupe simpliste. Elle se souvint d'ailleurs qu'on lui avait reproché son manque d'originalité... Elle le voyait ensuite lui dans son costume, cela lui allait bien mais il y avait mieux à faire et surtout moins... coloré. Plutôt en ton sur ton.

Son mari l'invita à danser... Elle sursauta lorsqu'il prit sa main, résista par réflexe avant de céder. Elle se laissa entrainer alors, toujours les yeux fermés. Elle imaginait l'autre homme, ce mari capitolien à sa place, du moins elle essayait mais ça n'était pas facile. Ce n'était pas sa main, elle était plus grande, plus jeune, moins fine et d'une fermeté très différente. L'une ferme et douce, l'autre ferme et autoritaire. Elle avait dû mal à se lâcher complètement, surtout lorsqu'il la fit tourner sur elle-même, de peur de se prendre les pieds quelque part, ou de se cogner. La confiance ne se gagnait pas facilement.

Il l'attira vers lui, contre lui et ils dansèrent ainsi sur le reste de la chanson. Peu à peu elle se sentit plus à l'aise, se laissa aller dans ses bras, bercer par le mouvement. Elle se rapprocha même, glissa doucement une main vers son épaule, l'autre toujours dans la sienne. Elle appuya son visage contre le sien, tempe contre tempe. Elle pouvait sentir son souffle près de son oreille. Elle était très bien et elle oublia complètement l'espace de quelques instants ce qui lui était demandé. Elle ne se souvenait pas avoir autant apprécié une danse avec son mari... Et puis il y avait de quoi se déconcentrer... La proximité était troublante, si elle avait le malheur de tourner un peu la tête, leur souffle se mêlait et puis le fait de ne pas le voir l'incitait à se reposer encore plus sur lui. Dans ces bras, il lui était difficile, voire impossible, de penser à cet homme qu'elle sentait bien n'avoir jamais aimé, peut-être même le détestait-elle et... Aaaah, cela la dégoutait rien que d'y penser. Mais ce n'était vraiment pas ce qui la préoccupait présentement. Là, elle avait plutôt la nette impression que son corps se souvenait de Melvil.

Heureusement ou malheureusement, la musique changea et il reprit la parole alors qu'elle était toujours aussi troublée. Cela la força à se remettre dans ce qu'on lui demandait et elle s'imagina la scène à nouveau. John qui la tenait, quelqu'un qui arrivait, lui glissait quelques mots à l'oreille et lui qui s'éloignait... Qui s'éloignait... Un serveur, elle tendit la main pour attraper un verre et le porta à ses lèvres. Ce n'était pas le meilleur qu'elle ait pu gouter mais elle le reconnaissait. Légèrement âpre.



Qu'est-ce que je vois...

Il avait du monde comme toujours, de belles robes. Je me sentais abandonnée et perdue. C'était presque inévitable, il ne finissait jamais une danse avec moi.

- Je... Je vois celui qui a fait appeler John, un homme très grand et maigre, un peu courbé. Une barbe bien taillée, des yeux gris. Chauve. Il est un peu plus âgé peut-être. Il le rejoint et ensemble ils vont dans une pièce à part. Il y a d'autres personnes qui les rejoignent, deux femmes, un autre homme et puis... On m'invite à danser, cela détourne mon attention, bien entendue j'accepte... Sinon... sinon je suis... toute seule... Et puis...

Et puis nous tournons, les images tournent avec, de plus en plus vite. J'ai une robe verte, puis jaune, bleu, blanche, puis rouge ou violette, et blanche à nouveau, blanche, blanche, blanche.... Tout défile si vite. J'en ai le tournis. Je danse avec lui, je danse avec un autre, une autre soirée, puis une autre, encore une autre. A chaque soirée, un nouveau rendez-vous important. Tout le gratin du capitole défile sous mes yeux, comme un cinéma projeté sur mes paupières closes, et plus ça va, plus cela s'accélère au point que je ne distingue plus rien. Les robes tournent, se mélangent, comme les couleurs. Je vois flous, des taches impressionnistes et multicolores. J'ai la tête qui tourne, envie de vomir.

Soudain je recule avec la curieuse impression de tomber en arrière, j'ouvre les yeux en étouffant un cri, comme choquée de me retrouver dans cette pièce. Je continue de reculer jusqu'à cogner contre un mur ou quelqu'un chose de dur et stable et je m’appuie dessus pour retrouver mon équilibre, jusqu'à ce que ma tête arrête de tourner. Enfin je lève la tête vers Melvil, la bouche entrouverte, tentant de parler mais aucun son ne veut en sortir.

Est-ce qu'on peut arrêter là pour ce soir ? Manger et aller se coucher ? Est-ce que cela à aider en quoi que ce soit ? Est-ce que...
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MessageSujet: Re: Nouveau couple, nouveau mensonge   Nouveau couple, nouveau mensonge EmptyDim 14 Juin - 21:47





couple et mensonges ....




Je la fixe un moment avant qu’elle ne réponde.

◄ AZILYS ►
« Je... Je vois celui qui a fait appeler John, un homme très grand et maigre, un peu courbé. Une barbe bien taillée, des yeux gris. Chauve. Il est un peu plus âgé peut-être. Il le rejoint et ensemble ils vont dans une pièce à part. Il y a d'autres personnes qui les rejoignent, deux femmes, un autre homme et puis... On m'invite à danser, cela détourne mon attention, bien entendue j'accepte... Sinon... sinon je suis... toute seule... Et puis... »

J’écoute avec attention. Il me semble avoir déjà croisé un homme au Capitole qui correspond à cette description ; ou est-ce plusieurs ?

◄ MELVIL ►
« John … »

Mais Azilys a déjà l’air repartie dans sa tête … C’est dangereux, très dangereux. Cela me frappe : je n’ai pas envie qu’elle recouvre la mémoire, du moins pas tout. Cela m’effraie que, dans quelques secondes, elle se mette à paniquer parce qu’elle se rend compte que la vraie réalité n’est pas celle que je lui ai vendu. Et que je doive faire le nécessaire. En serais-je seulement capable ? Je l’ai déjà fait. J’ai déjà tué, pour les rebelles … Des amis, des alliés même, quand ça s’avérait nécessaire. Ca a été dur à chaque fois, mais j’ai fait mon devoir. Seulement aujourd’hui, avec ce que j’ai vu, avec ce que je sais, avec ce qu’on a fait à Azilys … Les limites entre les gentils rebelles et le méchant Capitole deviennent de plus en plus floues …

Soudain, Azilys recule. Mes craintes s’intensifies … Elle recule encore et encore jusqu’à arriver au plan de travail. Je m’approche doucement alors qu’elle perd l’équilibre et lui tend le bras pour qu’elle puisse se raccrocher si son monde commence à tourner.

◄ MELVIL ►
« Azilys ? Tout va bien ? »

Biensûr que non tout ne va pas bien, la pauvre doit être complétement perdue. Elle ouvre la bouche, comme pour parler mais aucun son ne sort pendant un moment. Je la regarde, essayant de m’assurer que ce n’était que « trop » pour elle, et pas un complet retour de ses souvenirs …

◄ AZILYS ►
« Est-ce qu'on peut arrêter là pour ce soir ? Manger et aller se coucher ? Est-ce que cela a aidé en quoi que ce soit ? Est-ce que... »

Bien … Ca n’a pas l’air d’être une complète réminiscence. Un sentiment de soulagement m’envahi et je hoche simplement de la tête.

◄ MELVIL ►
« Evidemment qu’on peut, biensûr … »

Je l’aide à se remettre sur pied, et à l’instant où elle est debout, elle chavire à nouveau. Cette fois je suis prêt et je la retiens rapidement d’une main dans le dos. Rapidement, je glisse une main derrière ses genoux et la soulève.

◄ MELVIL ►
« Ca va aller … »

Doucement, je l’amenai dans sa chambre et la déposai sur le lit.

◄ MELVIL ►
« C’était trop pour ce soir … On va ralentir un peu le rythme … »

Je jetai un œil vers la porte, hésitant à retourner à la cuisine pour arranger le bazar, mais je me rappelai qu’elle ne supportait pas d’être seule le soir. Je reportai mon attention sur elle.

◄ MELVIL ►
« J’irais donner les nouvelles informations aux rebelles demain, j’ai l’impression que ça va être très utile. »

Je souris, comme pour la convaincre de mes propos avant de remettre en place une mèche de ses cheveux. Ce n’était pas calculé, comme certains gestes que je me forçais à faire pour aller avec le rôle que je devais jouer … Non. Cela m’était venu très naturellement en fait. Au cours des derniers jours, j’avais appris à apprécier la présence d’Azilys. Elle était douce, gentille, bienveillante … Et courageuse. Ce qu’elle avait fait ce soir, remonter le temps après son traumatisme … Même s’il était d’une nature bien différente de ce qu’elle croyait, cela restait courageux, il fallait le reconnaitre. Doucement, je me levai du lit.

◄ MELVIL ►
« Repose toi maintenant, je reste à côté de toi. »

Je reculai un peu et m’installai sur le canapé alors que je regardai ses paupières lourdes se fermer peu à peu, comme sereine … Mais moi, j’étais tout sauf serein. Et si cette information suffisait à mes collègues ? S’ils décidaient qu’elle avait joué son rôle et qu’il fallait en finir … Je restai dans la chambre à observer ma captive longtemps après qu’elle se soit endormie … Je ne donnerais pas cette information aux rebelles. Ma décision était prise … Du moins pas maintenant. Je partais pour le Capitole d’ici quelques jours, et c’était trop peu pour pouvoir gérer les retombées de cette information. C’était ma mission … Je devais être là pour la suivre, c’était la chose la plus professionnelle à faire … N’est-ce pas ?
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