Caractère du personnage -
Azilys est une jeune femme déterminée et perfectionniste, elle aime faire les choses bien, particulièrement lorsqu'il s'agit d'organiser des diners chez elle avec des invités prestigieux. Elle a grandit dans le luxe le plus total, ne manquant jamais de rien, ce qui l'a rendu quelque peu matérialiste et artificielle, elle aime les belles choses, les bonnes choses, elle a pris l'habitude de manger les meilleurs mets, de porter les plus beaux tissus et elle a toujours aimé être félicitée sur la qualité de sa tenue, la décoration de sa maison, l'originalité de son menue.

Mais derrière tout ça se cache une personne plus intéressante qu'il n'y parait, d'abord parce qu'au fond elle n'est qu'une petite fille, faussement épanouie, elle ne se connait pas elle-même et pourrait bien en surprendre plus d'un, elle compris, sous ses airs de midinette frivole. Son caractère a été sans cesse modelé par les autres, par ce qu'on attendait d'elle, on ne lui a pas appris à réfléchir et à donner son avis sauf dans certains cas particuliers, mais plutôt à paraître parfaite. Elle a plus de ressource qu'elle ne veut le croire, débrouillarde, elle saurait vite s'adapter. Mais comment le savoir quand sa vie est routinière ?

Enfin elle est très curieuse et plutôt courageuse, une vraie âme d'enfant trop réprimée. Elle a su placer sa curiosité au service de son intelligence, en ayant parfois trop entendu, elle a très vite compris qu'il était dans son intérêt de garder ces secrets pour elle-même. C'est vers ses vingt-cinq printemps qu'elle a pu entendre certaines choses très perturbantes pour la première fois, n'en ayant jamais parlé à personne cet évènement l'a beaucoup changé, lui permettant de grandir et de s'affirmer. Si le doute sur Panem et sa condition de vie ne lui était pas permis, trop tiraillée par le confort et la facilité de sa vie, la graine était plantée. A partir de là elle a très vite appris à manipuler ses proches, gardant son rôle de jeune ingénue superficielle à la perfection tout en tendant l'oreille toujours un peu plus. C'était peut-être cet élan soudain et la maturité qui allait avec qui favorisa sa carrière.

Histoire du personnage -  
Azilys est née au Capitole dans une famille très aisée et toute sa vie semblait se dérouler devant elle comme un tapis sans qu'elle n'ait jamais vraiment de choix à faire. Elle se laissait porter par la vie, ni vraiment heureuse, ni vraiment malheureuse. Ses parents lui choisirent son mari et son métier. Elle était brillante à l'école et aurait pu briller dans une carrière scientifique, mais ils la poussèrent vers l'art, plus précisément ils voulaient la voir devenir styliste, une grande styliste. Une façon de s'élever encore un peu, dans la gloire cette fois. Et peut-être parce qu'ils la trouvaient talentueuse, ou étaient aveuglés par leur ambition.

Ainsi elle devint mannequin, chose aisée avec son physique et ses relations, tout en prenant des cours de coutures et de stylisme. Elle fut également initiée à travailler toutes sortes de matériaux afin de réaliser des vêtements de plus en plus originaux, même si au final elle ne les ferait jamais elle-même. Puis elle arrêta le mannequinat pour ouvrir sa propre boutique de haute-couture avec son atelier.

C'est pendant ces années là qu'elle épousa John Hornley, un riche politicien très influent et appartenant à la famille éloignée de la présidente mais bien plus âgé qu'elle. Elle ne s'en plaignait pas au contraire, le pouvoir et le luxe l'attirait, et même s'il n'y avait aucun amour entre eux il s'était toujours montré respectueux avec elle et l'avait aidée à monter son affaire. A vrai dire c'était même lui qui l'avait poussée à cesser le mannequinat. A son bras elle allait à de nombreux diners, spectacles, soirées, galas, conférences... Si son affaire ne prenait pas, son jeu du paraître se perfectionna, elle devint de plus en plus sûre d'elle, bonne comédienne et oratrice, ainsi que divine hôtesse. En bonne femme du Capitole et suffisamment intelligente, elle ne répétait jamais ce qu'elle entendait, prétendait même ne rien entendre, pourtant elle ne pouvait s'empêcher de tendre l'oreille.

Elle adorait ça, recevoir, se faire belle, participer avec raffinement et intelligence aux conversations, tout ce qui pouvait rendre son mari fier de l'avoir à ses côtés. Parler peu mais parler bien. Les années s'écoulaient paisiblement, sans que rien ne vienne troubler sa quiétude, si ce n'est la déception de sa propre carrière qui ne décollait pas.

Manquait-elle de talent, ou d'idées ? Ses créations s'inspiraient des temps anciens, des héritages tribales et pour ça, probablement, elles paraissaient un brin désuètes. Mais peut-être était-ce plus compliqué qu'une histoire de talent et de chance, mais plutôt de pouvoir et de concurrence ? Dans tous les cas, elle ne consacrait pas assez de temps à la promotion de son travail, elle ne se vendait pas assez bien. Ni même assez de temps tout court, elle aimait aussi cuisiner, et cela lui prenait énormément de temps.

Durant l'année de ses vingt-sept ans enfin, sa carrière sembla vouloir décoller. Une vainqueur des jeux vint lui acheter une robe pour une soirée mondaine, lui assurant une sacrée publicité et de très belles ventes dans la haute société. Mais c'était sans compter sur le terrible incident qui allait changer sa vie.

Elle avait tout juste vingt-huit ans lorsqu'au beau milieu de la nuit des hommes s'introduisirent chez elle. Ils les attachèrent, torturèrent son mari devant elle. Elle s'échappa alors, avec son doigté agile et ses fins poignées. Mais la sentence n'en fut que plus cruel et son glas sonna au rythme des coups qui lui furent infligés.

***

Tout son corps était douloureux, mais son esprit lui était inexorablement vide. Chaque son, chaque mot était un marteau qu'on lui enfonçait dans le crâne. L'un d'eux ressortis pourtant, intelligible au milieu du brouillard. Une voix grave, inconnue.

- Azilys ?

Elle ne connaissait pas ce nom.

Ambition du personnage -
Au début elle voulait devenir styliste, elle a travaillé dur pour ça, mais probablement pas assez. Elle n'a jamais vraiment réussit à percer dans le monde de la mode. De toute façon ce n'était pas vraiment son rêve mais plutôt celui de ses parents.
Elle, elle voulait juste une belle maison, un beau mari, riche et puissant, des amis tout aussi riche et puissant. Et des robes hors-de-prix ou faites par elle-même. Elle eut tout ça, assez rapidement et sans gros efforts, et il lui fallut de nouvelles ambitions. Et c'est dans la cuisine qu'elle les trouva. Jamais lors d'un diner mondain les personnes de la haute société cuisinaient elles-mêmes. Ce qu'elle ne comprenait pas et un jour elle eut envie d'essayer, elle voulait faire elle-même et mieux que le traiteur, associant son bon-goût avec son esprit créatif. Mais ce n'était pas une entreprise facile et ne souhaitant pas abandonner sa boutique pour autant, elle ne put aller très loin avant de se faire enlever.
Elle qui avait la vie devant elle !

Inconsciemment elle n'a jamais voulu d'enfants, alors que la vie au Capitole leur assurerait une vie tranquille.

Maintenant que son monde a basculé, elle veut se souvenir et survivre, et peut-être même vivre, forger sa propre pensée.