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 [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »

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Kyle T. Featherstone
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[Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »  Vide
MessageSujet: [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »    [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »  EmptyJeu 26 Fév - 23:28


Il y a la déception, puis il y a toi

Kyle & Channelle Featherstone


Dire que la moisson de cette année avait été un coup de poignard entre les omoplates était un tendre euphémisme ; c’était bien pire que cela. Tout avait été planifié, calculé, minuté à la seconde près pour que les deux carrières désignés par mes pairs et moi-même se retrouvent face à face dans l’arène. Je n’avais pas eu peur d’exposer ma dernière sœur à quelqu’un comme Nathanaël – après tout, je n’avais pas peur de grand-chose dans mon existence. Je savais qu’elle saurait parfaitement le convaincre de lui faire confiance et qu’il la laisserait remporter la victoire sans même essayer de lutter. Je le savais parce que je connaissais les deux recrues et, surtout, parce que j’avais une grande confiance dans les capacités de Channelle : elle vaincrait sans aucunes difficultés et remporterait la dernière victoire de la famille, celle qui lui revenait de droit, celle qui mettrait un point final à notre nom et plongerait notre famille dans les plus hautes strates du respect et de la gloire. Qu’y avait-il de mal à ça ? Tout était prêt. Tout était parfait. Tout aurait dû se dérouler aussi subtilement que des notes sur un papier à musique.

Et puis elle n’avait pas levé la main.

Non. Celle levée n’était pas la sienne. Je reconnu sans aucun mal la voix de la demoiselle qui venait de se porter volontaire à la place de ma sœur : Pearl. Pearl Standford, une de nos recrues d’à peine dix-neuf ans mais qui n’en démordait pas de mettre aux tapis des adversaires parfois bien plus coriaces qu’elle. Je l’avais connu à son arrivée au centre d’entraînement, mais je ne m’y intéressais que depuis récemment ; à vrai dire, elle avait l’excellente excuse de venir partager ma maison et mon lit à diverses occasion, ce qui m’obligeait à me souvenir de qui elle était. Un tempérament aussi brûlant qu’aguicheur, une obstination sans bornes et des airs de reines des glaces qui en feraient trembler plus d’un quand elle serait… Quand elle serait dans l’arène ? Attendez. Non. Non ce n’est pas possible, ce n’est… Ce n’était pas son tour. Elle n’aurait pas dû lever la main. Qu’est-ce qu’il se passait, putain ?

Mes yeux passèrent de la jolie blonde à la brune qui me servait de petite sœur. Channelle n’avait même pas bougée de sa place. Ni esquissé le moindre mouvement pour arrêter sa camarade. Pire, elle ne semblait même pas surprise de sa réaction, se contentant d’observer les évènements continuer leur cours comme si elle n’en faisait plus partie. Je la fixais, sentant à peine le sang battre à mes temps tellement la colère commençait à gronder en moi. Un sentiment de rage, d’incompréhension, de trahison. Qu’est-ce qu’elle foutait ? Où étaient passés ses beaux discours et cette ambition qu’elle avait jusque-là tant mise en avant ? Où avait fui son désir d’honorer notre famille en se portant volontaire comme tribut ? Bordel de merde, elle nous faisait quand même pas une crise de panique au point de laisser quelqu’un d’autre aller rafler la gloire et la victoire ? Des jeux d’expiation, elle n’aurait jamais une nouvelle chance pareille ! Je me retins de faire un pas en avant, gardant les bras croisés avec fermeté pour m’empêcher d’aller la saisir au col pour la secouer. Sale petite idiote. Stupide, petite idiote.

Je n’avais pas manqué de porter mon attention sur la créature la plus abjecte qu’ai pu pondre le district Un : Sélène. Cette dernière devait forcément être au courant de la chose, non ? Et son air brutalement soulagé ne fit que me confirmer ce que je craignais : quelque chose clochait. Quelque chose ne tournait pas rond. Et cette garce était loin d’être une innocente spectatrice du destin funeste que venait de sceller notre cadette. C’était comme découvrir une machination longuement préparée afin de vous exterminer. Oui, voilà à peu près comment je voyais les choses, et ce n’était pas pour le plus grand bonheur du reste de la fratrie.

Putain mais quelle belle connerie.

J’avais laissé cette journée s’écouler. Puis les suivantes. Déjà que je ne logeais plus depuis bien longtemps chez nos parents, je n’avais désormais aucune raison de m’y rendre. J’alternais donc entre le centre d’entrainement des carrières, actuellement plutôt vide suite au début des Hunger Games, et ma propre demeure plongée dans l’obscurité. Il me fallait un défouloir. Il fallait quelque chose – ou quelqu’un – à frapper, à dépecer, à égorger, à découper… A briser en mille morceau pour faire passer cette colère sourde qui grondait en moi et m’empêchait de clairement réfléchir. Je ne m’attendais pas à une trahison de la part de Channelle, je n’aurais même jamais songé qu’elle pouvait un jour refuser la chance de participer aux jeux de la faim. Et encore moins sans oser venir m’en parler. Bon, d’accord, j’avoue que j’aurais tout fait pour l’empêcher d’appliquer une idée aussi stupide – quite à la menacer pour qu’elle se décide à bouger son joli petit cul jusqu’à l’estrade. Mais il faut croire que la confiance n’était pas réciproque : je n’avais jamais eu vent d’un moindre doute de sa part, et ce qui s’était passé avait mis un terme à toute relation cordiale et amicale entre nous. Je suis rancunier, je ne vous l’ai pas dit ?

L’heure était déjà bien avancée lorsque je consentis enfin à quitter l’endroit qui était devenu comme une seconde demeure. J’éteignais les dernières lumières, repositionnant mon sac de toile sur mon épaule, puis descendais dans la rue retrouver ma voiture afin de rentrer « chez moi ». Une baraque dans le quartier des vainqueurs, un truc bien luxueux tu vois. Le genre d’endroit que Sélène avait sans doute remplis de choses hors de prix et de miroirs pour s’admirer elle-même ; la mienne était un peu plus classique que cela. Garant mon véhicule dans l’allée qui lui était dédié, je pus enfin m’enfermer à l’intérieur pour souffler un peu. L’humeur n’était pas au beau fixe ce soir encore. J’ouvris le frigo, en extirpai une bière que je portai à mes lèvres dans l’intention évidente de la vider rapidement. Attrapant la télécommande, je mis en marche l’écran implanté dans le mur sur la chaine principale du Capitole. Les entraînements des tributs étaient sans cesse diffusés et rediffusés, entre des interviews et des spéculations, ou bien les images des précédents jeux et des rappels sur les conditions particulières liées à l’expiation.

Tout un tas de choses que je connaissais malheureusement par cœur, mais qui m’amusaient plus qu’elles ne me débectaient. J’avais vécu tout cela, j’avais été tout cela, et si je pouvais y retourner, je le ferais sans hésiter. Tuer et sortir vainqueur n’avait pas été un problème pour moi, bien au contraire ; et le souvenir d’Opaline ne faisait que confirmer ce sentiment d’invincibilité qui m’avait pris sans jamais me quitter. Les doigts à ma gorge, pur réflexe inconscient, pour gratter cette vielle cicatrice de strangulation. Sa dernière marque. Son dernier cadeau avant de mourir le crâne fracassé contre la glace et les poumons remplis d’eau gelée. Qu’est-ce qu’elle avait été belle, en tueuse. J’eu la pensée furtive que Pearl pourrait être tout aussi délicieuse lorsqu’elle serait dans l’arène…

Mais trêve de rêverie, ces conneries mièvres, c’est pour les pétochards ou les stupides idéalistes.

Je m’apprêtais à terminer ma bière lorsque quelqu’un frappa à ma porte. Fronçant les sourcils, j’avisais rapidement de qui pouvait bien se permettre de venir me déranger à une heure pareille. Aucune fille normalement constituée en tout cas, puisque même si j’avais coutume d’en ramener une ou deux, ce n’était pas le cas ce soir. Ma régulière se trouvait dans un train lancé à plus de trois cents kilomètres à l’heure avec l’autre hypocrite malsaine. Et la dernière passait sans doute un repas en compagnie de nos parents, de retour du Capitole de ce que j’avais compris. Alors, qui ?


J’espère que c’est VRAIMENT important. Dis-je, en ouvrant la porte après avoir regardé à travers le judas. Mais je suppose que oui, sinon, ma « chère » Channelle n’oserait pas se pointer devant chez moi. N’est-ce pas ?


Je m’appuyai contre la porte, l’air impassible mais vraisemblablement pas accueillant pour un sou. La toisant des pieds à la tête, cette ravissante petite brune. L’une des personnes de qui j’étais le plus proche, peut-être la seule malgré nos dix-sept ans de différence. Mais que je considérais ce soir comme le dernier des morpions. Oui, c’était un peu ce à quoi cette sensation me faisait penser : un morpion. Le genre de truc qui gratte, qui est irritant, insolent, et que l'on a envie de balancer par dessus bord après l'avoir explosé en mille morceaux.


Qu’est-ce que tu veux ?


J’étais déçu et en colère, et je ne manquerai pas de le lui faire savoir.  


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Channelle Featherstone
Channelle Featherstone
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MessageSujet: Re: [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »    [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »  EmptyVen 6 Mar - 23:40



 

Kyle & Channelle




La soirée avait vraiment été terrible. Jusque ce soir, j’avais réussi à éviter mon père … Parce que je savais parfaitement ce qu’il allait me dire. Que j’étais la honte la famille, que j’avais tout gâché, qu’il ne voulait plus me voir … Et je m’étais préparée à tout encaisser sans rien dire. J’avais fait ça depuis plusieurs jours d’ailleurs, évitant soigneusement les endroits et les personnes qui allaient me reprocher mon acte –ou plutôt mon absence d’acte. Ce qui au final faisait beaucoup de personnes ; presque la totalité des gens que je fréquentais. J’étais rentrée à la maison très tard, souvent par la fenêtre, pour éviter d’avoir « la » discussion avec le paternel. Mais ce soir avait été le soir.

J’étais rentrée tard, et il m’attendait dans le salon avec maman. A mère était déçue elle aussi à n’en pas douter, j’avais pu le voir et le sentir mais … Elle était beaucoup moins virulente. J’avais l’impression qu’à ses yeux rien n’avait vraiment une importance capitale, et qu’elle s’en moquait un peu de savoir ce qui nous arrivait. Mais voilà, mon père était différent et j’étais tombée sur lui, j’avais vite compris que j’allais avoir mon sermon.  Et je m’étais promis de ne rien dire, de me tenir, de laisser couler … Mais comme d’habitude, j’étais incapable de laisser couler et de m’écraser. Alors il avait parlé, j’avais répondu et c’est là qu’il m’avait giflée et virée de la maison. J’étais partie en courant sans demander mon reste ; je n’étais pas du genre à pleurer et encore moins à m’excuser.

J’avais erré un moment avant de me décider. Je n’avais pas un million d’options. Sélène m’aurait accueilli à bras ouvert mais elle n’était pas là. Mes « amis » carrières ne seraient sans doute pas ravi de me voir ; où alors ils m’accueilleraient mais je ne devais pas espérer me réveiller. Je n’avais pas parlé à Zane depuis des lustres. Je n’osais pas adresser la parole à Coralie même si je la surveillais de loin avec un regard bienveillant. Nathanaël, le seul ami qui aurait tout pu accepter venant de moi et qui m’aurait accueilli à bras ouverts devait être au Capitole. Non, je n’avais pas un million d’options ; j’en avais une seule … Et je n’étais pas enchantée du tout de l’envisager. Kyle … Mon frère, que j’avais soigneusement évité depuis la moisson. Il devait être tellement déçu. J’adorais Kyle depuis que j’étais gosse, il avait toujours été mon idole, mon modèle, et j’avais toujours tout fait pour le rendre fier. J’avais réussi cet exploit (car il était très exigent) jusqu’à la moisson …

J’aurais pu dormir dehors, dans la forêt, à la belle étoile … Et c’était une possibilité qui avait de forte de chances de devenir une réalité, car Kyle était un Featherstone … Comme mon père, comme moi, … Comme Sélène, même s’il détesterait la comparaison. On était tous plus bornés les uns que les autres, et rancuniers avec ça. Mais plus encore que déçu, je me disais qu’il ne devait pas comprendre ce qui s’était passé. Biensûr que j’aurais dû lui en parler … Mais Kyle était tout moi. Il avait les mêmes ambitions, les mêmes désirs … Moi je voulais plus que tout participer aux jeux. Je l’aurais fait quel qu’en soit le prix, j’étais prête à tuer Nate, mon meilleur et plus vieil ami pour ça … Mais pas Sélène. Oui Kyle était comme moi sur bien des points, sauf sur ce-dernier ; j’étais à peu près sure que le fait de lui dire que Sélène voulait participer avec moi n’aurait pas stoppé ses ambitions au contraire. Je ne savais pas vraiment s’il y avait des vraies raisons derrière cette haine qu’ils se vouaient l’un l’autre en dehors du fait que tout ce que Kyle voulait était de me voir sur les écrans du Capitole, et que c’était tout ce que Sélène redoutait. Je n’avais jamais osé demander …

Seulement voilà, quoiqu’il arrive j’avais déçu Kyle, et si il y a une chose que je lui devais c’était bien une explication. Je m’étais donc dirigée vers le village des vainqueurs. En passant devant la maison de Sélène, mon cœur se serra. Elle était vide … Inhabitée. Une seconde je songeais que cela aurait pu être pour toujours si j’avais pris une décision différentes quelques jours plus tôt … Et une bouffée de chaleur m’envahi. Quoiqu’ils en disent, quoique tout le monde en pense … Même s’il avait fallu me mettre presque tout le district un à dos, je ne regretterais pas ma décision. J’avais fait ce qu’il fallait ; la pensée d’un monde sans Sélène m’étant juste insupportable, je savais que je n’aurais pas pu vivre en était responsable de sa souffrance, voire de sa mort.

C’est forte de cette pensée que je frappai à la porte de Kyle avec détermination. Il n’aimait peut-être pas beaucoup Sélène, mais j’avais la faiblesse de croire qu’il m’aimait moi. J’allais tout lui expliquer, il pouvait comprendre …. Il allait comprendre. Sa voix tonna et lorsqu’il me vit, je senti tout le mépris dans sa voix et en effet … La déception.

◄ KYLE ►
« J’espère que c’est VRAIMENT important.  Mais je suppose que oui, sinon, ma « chère » Channelle n’oserait pas se pointer devant chez moi. N’est-ce pas ? »

Je savais qu’il serait déçu de moi, j’y étais préparée … Mais le voir en face de moi était quelque chose de bien différent.

◄ KYLE ►
«  Qu’est-ce que tu veux ? »

Woaw … Il était froid, et il entendait bien le montrer. Je soupirais … Il était inutile de rentrer dans son jeu, il avait un caractère encore pire que le mien … Mais je n’étais pas sure que la manière douce soit plus efficace …

◄ CHANNELLE ►
« Je veux discuter avec mon frère, c’est interdit par la loi ? »

Aaaah … Bon sang Channelle … Je ne pouvais donc pas m’empêcher de chercher la merde ? J’étais incapable de m’écraser gentiment ? Allez, rattrape-toi …

◄ CHANNELLE ►
« Ecoute, je suis désolée de ne pas être venue plus tôt, et de ne pas t’avoir parlé de ce qui se passait … Mais j’ai vraiment besoin de t’expliquer. Une fois que tu auras entendu ce que j’ai à dire tu comprendras tout je te le promets … »

Je le fixais un instant, me disant qu’il allait bien finir par me dire d’entrer … Mais non, il voulait visiblement que je supplie …

◄ CHANNELLE ►
« Tu ne comptes pas me faire entrer ? »
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Kyle T. Featherstone
« Invité »


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MessageSujet: Re: [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »    [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »  EmptySam 7 Mar - 20:20


Il y a la déception, puis il y a toi

Kyle & Channelle Featherstone


Je n’avais plus vraiment de contacts avec nos parents depuis bien longtemps, et c’était tant mieux pour eux comme pour moi. Je ne parvenais plus à les supporter depuis l’incident qui était intervenu peu avant mon entrée au centre d’entraînement des carrières ; Channelle n’était même pas encore né à ce moment-là, et elle ignorait sans doute encore bien des choses sur les dix-sept années qui s’étaient écoulées avant sa naissance. Dix-sept ans, c’est presque toute une vie pour certains. Des tributs ne vont même pas au-delà, quand d’autres se font massacrer la dernière année de leur nomination. Il faut de tout pour faire un monde. Des faibles. Des forts. Des valeureux. Des lâches. Et des traitres. J’avais horreur des traitres et des hypocrites. Encore plus quand ceux-ci se trouvaient dans ma propre famille, et bafouaient ainsi le nom que nous avions érigé au somment de tout le district Un. Les Featherstone était connus, outre par la joaillerie, mais aussi pour être l’une des rares – si ce n’est la seule – à compter deux vainqueurs dans une même fratrie. Nous aurions pu devenir unique et en compter trois, mais Channelle avait brutalement décidée qu’elle n’honorerait pas le cadeau qui lui était fait, laissant partir quelqu’un d’autre à sa place sans même esquisser le moindre signe de rébellion ou d’agacement.

Ca me mettait hors de moi. Pas un mot. Pas un cri. Pas une exaspération de sa part. Même un regard assassin m’aurait suffi pour me dire que Pearl l’avait doublée et coiffée au poteau. Mais non. Elle avait eu autant de minutes silencieuses que nécessaire pour lever la main. Elle avait eu tout le loisir de jauger le poids de chaque élément, chaque décision, chaque devenir… et elle avait choisi. La mauvaise pente. La chute. Comme la mauvaise graine qui germe dans le côté ombré de la butte, ne parvenant pas à s’accaparer les derniers rayons du sol. Ma sœur ne méritait pas ces rayons. Elle ne méritait même pas d’être une plante, mauvaise ou non. Et ce soir, elle aurait mieux fait de disparaître que de venir m’emmerder. Déçu ? Pas qu’un peu, mon n’veu.

« Je veux discuter avec mon frère, c’est interdit par la loi ? » J’aurais pu me leurrer si je pensais un seul instant que Channelle allait se laisser faire bien gentiment sans rien dire. D’un côté j’aurais apprécié qu’elle se la ferme, s’excuse puis se dépêche de partir la queue entre les jambes pour me laisser finir ma soirée tranquille. Mais ça n’aurait pas été ma petite sœur, celle qui méritait de se battre et qui était aussi insolente que dangereuse. En un sens, elle avait très bien respecté le moule de notre famille, l’arrogance pouvait se lire rien que dans son apparence et elle avait plus de verve et de force que bon nombre des autres types du centre des carrières. Si elle n’avait pas été une fille, elle aurait sans doute été mon portrait craché. Pas celui de Sélène, notre sœur était bien trop sentimentale depuis qu’elle était revenue de ses jeux. Insupportable sentimentale. Je me vantais d’être au moins parvenu à élever l’une des deux comme un vrai combattant du District Un. Enfin, c’était vrai jusqu’à la moisson.

Etrangement, Channelle avait perdu tout intérêt depuis ce jour. Je ne lui avais pas parlé, n’avais même pas cherché à la contacter, et ignorait royalement les merdeux qui tentaient d’aborder le sujet. Pire, j’en avais même mis un ou deux contre le mur à leur en briser les cervicales en les menaçant de leur faire bouffer leur langue s’il continuait à parler d’elle. Peut-être était-ce une bonne chose, ou un mal, que de dévoiler que cela m’agaçait prodigieusement. J’ignorais – à nouveau, décidément on passait son temps à me cacher des choses ! – quelles idées allaient germer dans leurs esprits échauffés, et ce qui allaient en résulter à la suite. Heureusement qu’il n’y avait pas d’entraînements pendant les Hunger Games, je les aurais fait se massacrer entre eux jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un.

« Ecoute, je suis désolée de ne pas être venue plus tôt, et de ne pas t’avoir parlé de ce qui se passait… Mais j’ai vraiment besoin de t’expliquer. Une fois que tu auras entendu ce que j’ai à dire tu comprendras tout je te le promets… » Elle voulait quoi ? Parler ? Parler de quoi ? C’est les gonzesses qui parlent, nous on agit. Dans la famille, on agit toujours après avoir réfléchis. On ne fait rien sur un coup de tête et on revient encore moins s’excuser après.


J’en ai rien à foutre de tes explications. Tranchai-je abruptement, tentant de mettre fin à toutes négociations de sa part. Et j’ai très bien compris ce qu’il s’était passé. Tu veux quoi, me faire un dessin en plus ? Te mettre à chialer ? Me supplier ? Rêve pas, « petite sœur », t’es plus à la maternelle depuis longtemps.


J’étais méchant et je le savais. Ça ne me dérangeait pas, et je n’exprimais absolument aucun remord à lui parler de la sorte. Bon, certes un peu à l’idée que je disais de telles choses à la seule personne de ma famille pour qui j’avais un tantinet de respect et de confiance. Elle avait brisé cette confiance. Elle avait perdu ce respect. Je n’avais plus rien à faire avec elle, il fallait que je lui le dise en quelle langue pour que ça percute dans son petit crâne ? Et elle restait là, campée sur ses jambes devant ma maison, espérant sans doute que j’allais l’accueillir à bras ouverts. D’ailleurs, qu’est-ce qu’elle faisait là ? Elle aurait dû être chez nos parents, sans doute punie dans sa chambre comme un bébé.

« Tu ne comptes pas me faire entrer ? » C’était la question de trop, je crois.


Non mais tu me prends pour un hospice civil ou quoi ? Tu n’as pas lu ce qui est marqué sur l’entrée du quartier ? Village des « vainqueurs ». Des Vainqueurs, Channelle. Et toi tu es quoi ?


J’avançais d’un pas pour claquer la porte derrière moi. Il était hors de question qu’elle foute un seul pied chez moi, et je comptais bien la faire dégager d’ici rapidement. Par chance, il n’y avait pas grand monde dans l’allée des vainqueurs, mais même sans cela je ne me serais pas gêné pour dire ses quatre vérités à ma petite sœur. J’avais un caractère absolument atroce, elle était parfaitement au courant, et elle venait quand même essayer de me prendre pour un idiot au cœur tendre. Désolé ma belle, t’as vraiment pas frappé à la bonne porte.

M’approchant à sa hauteur, je la fis volontairement reculer à au moins deux mètres de ma porte. Qu’elle ne commence pas à m’énerver, je l’étais suffisamment comme ça. Et je n’avais pas peur de frapper les filles, moi.


T’es une gamine qui a eu la frousse de se rendre dans l’arène et qui n’a pas levée la main. Y’a fallu que Pearl le fasse à ta place pour qu’on ait au moins une candidate de valable cette année ! Non mais t’imagine ce que ça aurait été, si on avait laissé l’autre gamine partir ? Rien qu’à l’idée, j’avais envie d’en choper un ulcère. Je la fusillai du regard. Tu n’as rien à faire ici. Va donc te faire dorloter par nos parents, comme la petite gosse pourrie-gâtée que tu es depuis ta naissance. Et ne viens pas me faire chier avec tes explications !


Odieux. C’était exactement le mot. Et fier de l’être.


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Channelle Featherstone
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MessageSujet: Re: [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »    [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »  EmptyMar 10 Mar - 1:44



 

Kyle & Channelle




J’avais demandé à Kyle s’il n’avait pas prévu de me faire entrer. Bon sang, je pouvais voir qu’il était en colère, il ne faisait rien pour le cacher, mais je venais de lui dire que j’avais des explications à lui donner. N’était-il pas curieux de savoir ce qui s’était passé ? Il me connaissait depuis toujours, il savait que j’avais toujours tout donné à l’arène … N’était-il pas surpris ?

◄ KYLE ►
« Non mais tu me prends pour un hospice civil ou quoi ? Tu n’as pas lu ce qui est marqué sur l’entrée du quartier ? Village des « vainqueurs ». Des Vainqueurs, Channelle. Et toi tu es quoi ? »


Je le connaissais, je savais qu’il était obstiné, toujours l’honneur, les jeux, les carrières, le combat … Mais n’étais-je que ça ? Son petit pantin ? Non … J’avais la faiblesse de croire qu’il avait de l’affection pour moi, et bien que je connaisse son caractère, je tentais comme dans un élan de désespoir de l’interrompre …

◄ CHANNELLE ►
« Kyle … »

Mais il ne me laissa pas continuer. Il était un ex-mentor après tout, et un coach … Il était bon orateur et n’allait pas me laisser gâcher son speech … Parce que c’était ça qu’il était en train de faire ; un show, une démonstration de force. Est-ce qu’il pensait que ça allait prendre sur moi ? Il s’avançait vers moi, avait pris soin de claquer la porte et prenait un air terrifiant …

◄ KYLE ►
« T’es une gamine qui a eu la frousse de se rendre dans l’arène et qui n’a pas levée la main. Y’a fallu que Pearl le fasse à ta place pour qu’on ait au moins une candidate de valable cette année ! Non mais t’imagine ce que ça aurait été, si on avait laissé l’autre gamine partir ? Rien qu’à l’idée, j’avais envie d’en choper un ulcère. Tu n’as rien à faire ici. Va donc te faire dorloter par nos parents, comme la petite gosse pourrie-gâtée que tu es depuis ta naissance. Et ne viens pas me faire chier avec tes explications ! »


C’en était trop. J’étais d’accord pour accepter de m’écraser un peu pour ne pas l’avoir prévenu, mais là … Il allait trop loin. S’il croyait qu’il me faisait peur, ou même que j’allais me laisser faire, c’est qu’il me connaissait encore plus mal que je ne l’imaginais.

◄ CHANNELLE ►
« Ca y est c’est bon tu t’es bien défoulé ? Non mais parce que tu crois que Pearl a levé la main de son propre chef ? Tu crois que j’aurais laissé une gamine se faire tirer ? Tout était prévu, on en avait parlé. »

Je n’allais pas lui donner d’explication puisqu’il n’en voulait pas. Je le voyais bouillonner et je savais que j’aurais du partir, mais je ne pouvais pas ; il m’avait déjà lancée et était allé bien trop loin.

◄ CHANNELLE ►
« Et ben Kyle vas-y, puisque tu sembles en avoir tellement envie, frappe moi. »

J’avançai d’un pas en le fixant dans les yeux, presque en le défiant de le faire.

◄ CHANNELLE ►
« Père est déjà passé par là, ça ne vous fera qu’un point en commun de plus. T’en fais pas, je ne me défendrais même pas … Vaux mieux pas, on sait tous les deux que je suis bien meilleure au combat que tu ne l’as jamais été. »

Et voilà. C’était lancé, c’était dit … J’avais moi-même été trop loin, mais il m’avait poussé. J’avais prévu tout un speech lui disant que lui non plus n’aurait surement pas accepté de venir dans l’arène si ça avait voulu dire devoir me tuer … Mais à la voir comme ça, je n’en étais plus si sûre. Au lieu de mon discours sur l’importance des liens du sang, j’étais actuellement en train de le provoquer, et de l’inciter à me frapper. Au fond je voulais qu’il le fasse ; cela m’aurait donné une raison de le détester, car pour l’instant la seule personne que je haïssais c’était moi, moi d’avoir fait passer Sélène avant lui et de même pas l’avoir tenu au courant de ma décision, lui, mon propre frère.

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Kyle T. Featherstone
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MessageSujet: Re: [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »    [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »  EmptyJeu 19 Mar - 21:47


Il y a la déception, puis il y a toi

Kyle & Channelle Featherstone


Oui, je la connaissais depuis toujours. Connaissais. Le temps s’en était allé au passé, et à présent je ne la reconnaissais même plus. J’étais tellement en colère contre elle qu’il m’était bien impossible d’entendre raison et de considérer cette lâche comme la petite sœur que j’aimais tant depuis sa naissance. Channelle avait été mon rayon de soleil pendant des années, quels que soient nos caractères respectifs et notre fervente aversion pour le genre humain. C’était elle que j’aurais souhaité avoir, bien avant Sélène la pleurnicheuse qui n’était sans doute pas en reste dans le changement de situation. J’étais surpris. Furieux. Dépité. Déçu. Beaucoup trop d’adjectifs à la fois pour me permettre de penser raisonnablement. Déjà que j’étais du genre à n’avoir aucune pitié pour les autres, pourquoi l’accorderais-je au dernier membre de cette famille ? Celle-là même qui m’avait renié après que j’ai menacé Sélène d’une arme. Qui m’avais mis dehors et plongé dans le monde des carrières. Celle-là qui aujourd’hui profitait amplement de notre notoriété.

Pour être un pantin, elle en avait été un. Je ne lui avais jamais caché ce que je prévoyais pour elle, ce n’était pourtant pas bien difficile à comprendre ! La bercer d’illusions n’avait pas été dans mes priorités, je l’avais entraînée parce que je savais pertinemment qu’elle y arriverait. L’utiliser pour inscrire à tout jamais notre nom dans les mémoires était l’un de mes but premiers, elle était au courant. Toujours été au courant. Alors pourquoi semblait-elle si surprise que je la rejette de la sorte ? Je n’étais pas le gentil frère aimant qui viendrait la consoler de ses erreurs. J’étais plutôt celui qui lui maintiendrait la tête sous l’eau pour qu’elle s’y noie une fois pour toute. Je l’avais déjà fait, je pouvais recommencer.

« Kyle … » Je l’interrompais. Je ne voulais vraiment pas l’écouter, elle et ses discours qu’elle maîtrisait à peine. J’étais un orateur, exactement, je savais me donner en spectacle et appuyer sur les faiblesses de mon adversaire pour frapper là où ça fait mal. C’était l’une des méthodes de base pour vaincre qui que ce soit, je n’allais pas lui rappeler cette précieuse leçon de vie. Channelle avait la figure de la gamine désemparée qui ne sait pas où aller. Sur sa joue je devinai très nettement la trace des doigts de la personne qui l'avait frappée. Sans doute notre père, c’était sa spécialité.

« Ca y est c’est bon tu t’es bien défoulé ? Non mais parce que tu crois que Pearl a levé la main de son propre chef ? Tu crois que j’aurais laissé une gamine se faire tirer ? Tout était prévu, on en avait parlé. » Que… Pardon ? Comment ça, prévu ? C’était bien une machination. Une idée commune. Oh putain, elle venait quand même de m’avouer que tout était prévu à l’avance ! Sous le coup, je sentis la fureur grimper à toute vitesse jusqu’à mon crâne et mes poings se serrer. Je n’avais pas l’habitude d’être en colère ou dans la violence, j’étais plutôt le genre de type à me délecter en prenant le temps de savourer ma supériorité. Frapper trop vite ne servait à rien d’autre que nous faire perdre un tour. Pourtant la nouvelle de sa machination ne faisait qu’empirer les choses plutôt que les calmer.

« Et ben Kyle vas-y, puisque tu sembles en avoir tellement envie, frappe moi. Père est déjà passé par là, ça ne vous fera qu’un point en commun de plus. » Alors elle commençait à sérieusement y aller plus fort que ce qu’elle pouvait se permettre. Pour notre père, on repassera ; c’était un spécialiste de la torgnole envers les autres sous couvert de son autorité naturelle de chef de famille. Jamais il n’aurait levé la main sur elle si j’avais été là. Mais je n’avais pas le cœur ni la motivation à la défendre ce soir, j’écartai donc rapidement cette donnée pour me concentrer sur les suivantes. Channelle restait Channelle. Insolente, arrogante et impétueuse. « T’en fais pas, je ne me défendrais même pas … Vaux mieux pas, on sait tous les deux que je suis bien meilleure au combat que tu ne l’as jamais été. » Si nous avions été en entraînement, j’aurais été particulièrement satisfait de sa réaction de « défense » pour provoquer l’attaque de son adversaire. Mais elle oubliait un détail. Ici, j’étais le maître. Et elle l’élève.

Je la vis s’avancer, et je ne bougeai pas. Hors de question de reculer ou de fuir. Je jaugeai ma sœur du regard, comme si ce dernier pouvait la réduire en cendre sous ma simple volonté. Ecraser son crâne contre le bitume et la rouer de coups aurait été une option. Lui hurler dessus me paraissait trop féminin et immature. La tuer ? Pourquoi pas. Mais après, ce seriat bien l’un des rares actes que je pourrais regretter. Même si à l’heure actuelle j’avais plus envie de la bouffer que de l’aider, elle restait ma petite sœur.


Tu veux faire l’essai ? Argai-je. T’es même pas capable d’aller dans une arène, alors me fait pas rire avec des provocations à deux balles. T’as eu la trouille et t’as tout prévu pour t’éviter d’aller y crever pour ton manque de jugeote. J’croyais que t’étais prête, mais en fait tu ne le seras jamais. Trop faible. Trop sentimentale. Comme – Ta – Sœur.


La comparer à Sélène était une insulte dans ma bouche. Cette garce était la pire créature au monde à mes yeux, alors savoir qu’elles avaient dû comploter contre moi pour éviter à Channelle son heure de gloire me passait bien au-delà du travers de gorge. Je l’entendais presque se satisfaire de la situation alors qu’elle m’enfonçait ce couteau dans le dos. Le faire tourner dans la plaie. Bien profondément. Si je l’attrapais celle-là, elle allait passer un sale quart d’heure.

Tout comme l’autre petite Featherstone qui me tenait tête. Sans me montrer gêné, je la saisis au col pour la soulever du sol. Sa force avait toujours été moindre que la mienne, j’avais un atout que j’avais toujours très bien su utiliser. Son visage à quelques centimètres du mien, je pus me plonger dans son regard si ressemblant au mien.


T’as choisi d’écouter Sélène et de me trahir. Alors tu n’as qu’à aller pleurer chez elle et la bassiner avec tes explications. Sifflai-je. Viens pas me parler de liens du sang et croire que parce que tu es ma sœur, je vais t’accueillir à bras ouverts. T’as voulu jouer les grandes et prendre tes propres décisions, alors assume-les. J’vais t’apprendre un truc, ma grande : quand on fait des conneries, on va s’étouffer avec plutôt que de venir pleurer chez les autres.


Je ne la lâchai pas. Pas tout de suite.


Démerde-toi toute seule.  


Je n’avais plus envie de la voir. Ou j’allais la tuer.



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Channelle Featherstone
Channelle Featherstone
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MessageSujet: Re: [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »    [Flashback post-moisson] « Il y a la déception, puis il y a toi »  EmptyLun 23 Mar - 1:03



 

Kyle & Channelle




Le regard qu’il me lançait était plein de rage … Je sentais qu’à ce moment précis, il me détestait plus que quiconque … Mais en même temps, je voyais mal comment j’allais apaiser sa colère s’il ne voulait pas me laisser m’expliquer. Bon d’un autre côté, je n’aurais peut-être pas eu besoin de l’attiser non plus, mais c’était plus fort que moi ; comme souvent, mon sang de Featherstone faisait le travail bien avant que les infos ne soient passées par le cerveau.

◄ KYLE ►
« Tu veux faire l’essai ? T’es même pas capable d’aller dans une arène, alors me fait pas rire avec des provocations à deux balles. T’as eu la trouille et t’as tout prévu pour t’éviter d’aller y crever pour ton manque de jugeote. J’croyais que t’étais prête, mais en fait tu ne le seras jamais. Trop faible. Trop sentimentale. Comme – Ta – Sœur. »

Je bouillonnais … J’avais envie de le frapper, dieu m’en soit témoin, et ça m’aurait fait du bien. Ok, j’avais eu tort de ne pas lui en parler mais de toute évidence, je n’avais pas de regrets à avoir : il ne m’aurait jamais écoutée.  Toutefois, même si j’étais en train de m’échauffer, la comparaison avec Sélène me ramena sur terre. Je savais mieux que quiconque les tensions qui existaient entre eux, mais là il allait trop loin. Là-dessus, j’avais beau ne pas être toujours d’accord avec Sélène –surtout quand il s’agissait de ma participation aux jeux- le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle se préoccupait bien plus de ma personne que Kyle.

Soudain, il me saisit par le col et me souleva du sol. En effet, Kyle était fort et j’étais … Légère. Raah, le traitre. En même temps, il n’avait pas eu son titre de mentor dans une pochette surprise, il avait des capacités impressionnantes et un grand sens de la stratégie … Ce que j’avais moi aussi, sauf quand c’était l’énervement qui parlait pour moi.

◄ KYLE ►
«  T’as choisi d’écouter Sélène et de me trahir. Alors tu n’as qu’à aller pleurer chez elle et la bassiner avec tes explications. Viens pas me parler de liens du sang et croire que parce que tu es ma sœur, je vais t’accueillir à bras ouverts. T’as voulu jouer les grandes et prendre tes propres décisions, alors assume-les. J’vais t’apprendre un truc, ma grande : quand on fait des conneries, on va s’étouffer avec plutôt que de venir pleurer chez les autres. Démerde-toi toute seule. »  

S’en était trop. Je n’allais visiblement pas entrer chez lui et à cette heure-ci je n’en avais même plus envie. D’un coup sec, je jetais ma jambe contre lui à un endroit … Particulièrement bien placé. C’était un coup bas, pas un de mes moments les plus glorieux, mais lui-même disait toujours que pour remporter un combat tous les moyens étaient bons … Le temps qu’il se plie en deux, je retrouvais le sol et reculai de cinq pas. J’avais eu ma dose, je n’allais pas en redemander … Pourtant j’avais des choses à dire, et j’allais tenter de les placer le plus vite que possible : je n’étais pas dupe, il allait m’interrompre.

◄ CHANNELLE ►
« Si tu veux tout savoir je ne pense pas que c’était une connerie. Tu crois franchement que c’était sur un coup de tête ? Kyle tu me connais mieux que personne, bordel, l’arène c’est ce que je veux depuis que j’ai dix ans ! J’aurais tout donné pour y aller, j’étais prête à tuer Nate, mon meilleur ami depuis toujours … Mais je n’aurais jamais pu tuer Sélène … »

Je respirais un grand coup, mais vite. Je ne voulais pas lui laisser le temps de me couper et j’osais espérer que sa curiosité le pousserait à m’écouter …

◄ CHANNELLE ►
« Avec cette fichue règle, Sélène a juré de m’accompagner si je voulais aller dans l’arène, pour me protéger jusqu’au bout, et de se sacrifier si ça devait se jouer entre elle et moi, et c’est la seule chose que je ne serais jamais capable de faire, pas même pour toi. Je suis sûre que ça ne t’aurais pas embêté, je sais bien ce que tu penses de Sélène, mais moi je l’aime. Comme je t’aime toi, et si ça avait été toi à sa place, j’aurais fait la même chose … »

Je reculai d’un pas, une larme de rage menaçant de rouler sur ma joue mais je la retins. Je ne voulais pas montrer de faiblesse, pas devant Lui.

◄ CHANNELLE ►
« Même si de toute évidence, toi tu aurais pris une autre décision … Si ça avait du être toi et moi dans cette arène, tuer ta propre sœur n’aurait pas été un si gros sacrifice pour atteindre tes rêves de gloires hein Kyle ? »

Je ri. Un rire nerveux, un rire triste … Je savais ce que j’étais pour lui mais j’avais la faiblesse de croire qu’il avait de l’affection pour moi. J’avais connu bien des désillusions récemment mais celle-là était particulièrement douloureuse. De peur de craquer devant lui, ce qui n’aurait fait qu’aggraver mon cas, je tournai les talons et m’enfui vers la forêt qui allait visiblement me servir de chambre pour cette nuit …

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