Espace 5 - Chasse

EXPIATION - Entrainement

“ Chasse

Cette salle est consacrée à la chasse. Lorsque les tributs mourront de faim, il serait bien qu'ils aient participé à cet atelier ... Ils peuvent s’entraîner au tir à l'arc, ainsi qu'à la pose de pièges et à la reconnaissance des traces d'animaux.

Jour un
Après -midi

Après une première matinée d'entrainement intense à l'atelier course, nous avons choisi de nous séparer avec Thalia.
D'abord parce que je ne pense pas qu'elle aurait pu enchaîner directement sur un autre entrainement aussi physique que celui là, et puis nous pouvons comme cela couvrir plus d'ateliers.

Après avoir un peu hésité, j'ai fini par me diriger vers l'atelier chasse. Si nous survivons plus de deux jours dans l'Arène, il faudra que nous trouvions à manger. Généralement il y a toujours des animaux comestibles, pour les tributs qui sont assez débrouillards pour les attraper.

Si je n'aurais aucun mal à pêcher en bricolant filets et harpons, à condition de trouver des branches et des grandes herbes, je ne connais pas grand chose à la chasse.

Je me dirige donc vers l'instructeur, qui semble plutôt heureux de pouvoir transmettre son savoir à un carrière.

- Bien bien. Je vous propose de commencer par tirer à l'arc, puis nous verrons comment fabriquer une sarbacane, et enfin nous pourrions terminer par quelques collets ?

- C'est très bien, ça me va. dis-je simplement.

Je me mets alors en position devant une cible, un arc à la main.
L'instructeur corrige ma position, me donne quelques conseils, puis je tire ma première flèche.

Elle atteint le bord de la cible. Comme je suis plutôt bon au lancer de harpons, je ne suis pas catastrophique, mais je ne risque pas de tuer un lapin pour le moment...

Alors, inlassablement, je tire flèche après flèche pour ressentir au fond de moi comment me placer et comment viser.
Mon instructeur est très compétent, il me corrige dès que je fais une erreur sans m'abreuver de paroles, et me laisse tâtonner avant de me donner la solution.

Au bout d'une bonne heure et demi de tir, j'ai les bras en feu.
Je n'atteint toujours pas le centre de la cible, mais je pourrais peut-être atteindre un lapin boiteux avec de la chance.

Mon instructeur m'octroie alors une petite pause avant de m'enseigner comment fabriquer une sarbacane. Il s'avère que je suis plus doué pour ça que pour le tir à l'arc, même si je me sentirais plus à l'aise avec un harpon et un filet. Le tir à la sarbacane demande un grande concentration, ce qui n'est pas mon point fort.

Puis, notre séance se poursuit par l'apprentissage de quelques collets simples, mais très efficaces.
Faire des nœuds, ça me connait, alors je prends vraiment plaisir à faire de beaux collets qui seraient capables de suspendre un daim...ou un humain.
Si je parviens à trouver quelque chose qui puisse faire office de corde dans l'Arène, nous devrions pouvoir manger avec Thalia... et les carrières devront surveiller le sol avec attention...

Entrainement à la chasse ♪

Le repas, l'heure de retourner au centre allait bientôt arriver. Encore un repas plus que silencieux, Jason était éprouvé par l'atelier de combat au corps à corps. Il s'était donné à fond et avait exploité ses ressources physiques et mentales au maximum. L'adrénaline des coups qu'ils avait donné lui manquait, il avait pu se défouler comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Il en avait terriblement besoin avec toutes les émotions qui se bousculaient dans sa tête, toutes ces choses nouvelles auxquelles il n'arriverait jamais à se faire et tout ce qu'il devait abandonner. Ses rêves bien que peu ambitieux, sa liberté principalement mise en cage pour l'éternité, la mort procurerait peut être la libération de celle-ci ? Une matinée de passée, il restait encore quatre demies journées pour apprendre, glaner quelques astuces et conseils, techniques de combats et de survie. Déjà une de passée, ça passait si vite, il devait être efficace, ne pas rêvasser et s'investir un maximum. Chloé était restée à l'atelier de soin, il aurait voulu lui demander ce qu'elle avait fait et apprit, lui raconter comment cela s'était passé de son côté, mais ce n'était pas le moment, au repas du soit peut être. Peu probable, il aurait aimé que sa main trouve sa sienne, que leurs regards se croisent et un sourire se dessine sur son beau visage. Seulement c'était des traits fermés qu'on pouvait observer, même Ethan restait silencieux, sa tasse de café sûrement non loin. Au programme de l'entrainement de l'après midi, atelier de chasse avec Chloé, il était secrètement heureux qu'elle soit avec lui, il se sentait mieux en sa compagnie, une présence rassurante.

La porte s'était rouverte et ils avaient contemplé la grande salle, n'osant dire mot, il avait simplement esquissé un sourire chaleureux avec un soupçon de nostalgie accompagné d'un regard protecteur et rassurant. Enfin c'était l'effet qu'il voulait montrer, le rendu devait être bien différent, l'intention était pourtant là. Puis ils se dirigèrent vers l'atelier recommandé par leur mentor. Beaucoup plus familier que celui de combat ou il était plus que débutant, là il était dans son élément. La chasse était le seul atelier auquel il pouvait prétendre être pas trop mauvais. En effet, avec Alison et Chloé, jadis ils chassaient ensemble tous les jours. Jason avec ses pièges, Alison et son arc et Chloé les aidant dans la traque et tout le reste. Une époque malheureusement révolue et la décision d'Ethan de les confronter à cette activité allait raviver le souvenir, de vieilles rancœurs et une mélancolie profonde. Tout allait pour le mieux, une harmonie s'était créée dans le monde cruel où ils vivaient, cependant elle était si fragile qu'un rien pouvait la briser. Or ce rien était arrivé avec cette moisson qui resterait pour toujours dans la mémoire de Jason. Celle ou Alison fut tirée au sort, cela fut un choc pour Chloé comme pour Jason qui essayait de consoler Chloé comme il le pouvait mais c'était vain. Bien que débrouillarde et tireuse à l'arc expérimentée ce n'était pas suffisant elle avait péri dans cette arène, c'était à ce moment là que la dispute avait éclaté. Les sanglots les pleurs de Chloé qui se bornait à dire qu'elle s'était battue alors qu'au contraire elle s'était laissée mourir. Quelle ironie de se retrouver à sa place, de marcher dans ses pas mais en espérant cependant de ne pas subir complètement le même sort. Chloé se tenait à côté de lui et contemplait l'atelier. Les traces d'animaux et les collets n'avaient aucun secrets pour eux, pourtant un en particulier attira l'attention de Jason.

"Je n'ai jamais vu un piège comme ça ..." murmura t'il pour lui même

Il pensait à voix haute. Ce piège était peut être plus efficace que ceux qu'il avait apprit à faire, il devait l'essayer. Il s'approcha et observa puis il étudia comment celui-ci était fait, assez ingénieux. Chloé le regardait et le laissait faire lorsqu'il essaya de le reproduire. Il fallu plusieurs minutes pour étudier la confection et plusieurs essais pour arriver à un résultat similaire et satisfaisant.

-Tu veux essayer ? Il parait complexe mais il est assez basique au final. Regardes comme ça ...dit il avec douceur

Puis il posa sa main sur la sienne et là son regard trouva le sien. Le bruit environnant, la mort imminente les pots de peintures, les autres tributs, tout disparu l'espace d'une seconde. Volatilisés les problèmes et l'avenir oppressante. Etrange ressentiment qu'il avait déjà ressenti et qui le déstabilisait beaucoup. Puis ave une légère précipitation ou plutôt un soupçon de panique il enleva sa main et fuit le regard de Chloé. Une légère gêne s'était installée.

-Je ... prononça t'il sans oser finir sa phrase

Il avait seulement trois mots à prononcer mais il n'en avait pas été capable, c'était trop tôt, ou bien trop tard. Il savait qu'il devrait se l'avouer un jour et lui dire avant qu'il ne soit trop tard. Un peureux maladroit, voilà ce qu'il était, mais ça même les jeux ne pourraient pas le changer. Il se ressaisit et expliqua commet il avait réussi à faire le piège avec des hésitations par moments. Il n'osait pas croiser le regard de Chloé et essayait de se concentrer sur l'atelier qui n'attirait plus son attention.

Aedan avait longtemps discuté avec Vahine ainsi qu'avec leur mentor la veille. Chacun savait ce qu'il avait à faire et le garçon devait bien avouer qu'avoir avec eux leur mentor dans l'arène le rassurait quelque peu. Lors de la parade, il avait compris que ceux qui avaient fait ce choix était peu nombreux et que, par conséquent, leurs chances de s'en sortir en étaient réellement améliorées ! Ils allaient se battre et si cela se trouvait, ils allaient gagner. Du moins, c'est ce que Mikel leur avait fait comprendre : lors de la Moisson, ses paroles n'avaient pas été vides de sens, ni de sentiments, il voulait vraiment les aider du mieux qu'il le pouvait et Aedan voulait croire que cela serait suffisant.

Alors que Vahine avait rejoint le stand de survie, Aedan avait finalement préféré se séparer d'elle. Non pas qu'il ne veuille pas la soutenir devant les autres tributs mais il en avait déjà tellement fait ensemble qu'il avait envie de s'essayer à un atelier seul... La chasse s'y prêtait parfaitement. Dans l'arène, quelles que soient les proies, chasser serait une priorité vitale. Mikel avait avoué ne pas avoir de talents particuliers dans ce domaine alors il fallait bien que quelqu'un s'en charge. De plus, Aedan avait toujours rêvé de toucher à un arc et voir que certains étaient disposés au stand de chasse le ravissait intérieurement. C'était comme s'il allait pouvoir réaliser un peu l'un de ses rêves, même si les circonstances étaient bizarres. Il priait seulement pour qu'il n'y ait pas grand monde de présent au stand : se sentir le plus jeune presque partout où il était passé le mettait très mal à l'aise. On le regardait comme une pauvre petite chose alors que lui avait peut-être déjà vécu plus durement que beaucoup d'entre eux.

Arrivé au stand de chasse, Aedan lâcha un soupir. Il n'y avait que trois tributs présents. Deux semblaient être occupés ensemble, à confectionner des pièges qui parurent d'ailleurs très complexes à Aedan. Il préféra penser que c'était parce qu'il ne s'y connaissait pas plutôt qu'un réel talent de la part de ces deux tributs qui avaient l'air extrêmement proches. Plus loin, un autre tribut s'entraînait. Il était bien plus massif que les précédents, plus impressionnant avec sa carrure de carrière : le tribut du District Quatre, s'il ne se trompait pas. Mikel leur avait fait visionner les Moissons de tous leurs adversaires et leur avait demandé de bien retenir leur visage, selon lui c'était primordial de bien connaître ses ennemis pour mieux pouvoir les contrer. C'est pour cette raison que Aedan les observait du coin de l’œil tout en se dirigeant vers les arcs. Les tributs du Dix avaient l'air très liés, comme lors de leur Moisson, apparemment ils ne faisaient pas semblants même si le garçon parut avoir un petit geste de recul à un instant. Aedan sourit, cela lui rappelait le comportement de son grand frère quand il faisait les yeux doux à la fille du boulanger, Olivine, avant de l'épouser. Ce tribut avait la même lueur dans les yeux quand il la regardait... Mais si lui, Vahine et Mikel voulaient gagner ils allaient devoir mettre fin à leur histoire.

Enfin, ce n'était pas le sujet actuellement. Comme une souris, Aedan prit place sur le pas de tir. Il passa en revue les différents arcs disponibles et en choisit un plutôt petit, se disant que cela serait parfait pour sa taille. Une flèche dans l'autre main, il s'avança devant la cible. A bonne distance, il monta son arc, plaça la flèche comme il l'avait vu faire par des concurrents des arènes précédentes, à la télévision. Avec un peu de difficulté due à sa force de moineau, il tira sur la flèche mais trembla au dernier moment à cause de la tension contre la corde et la lâcha malheureusement... Elle alla se planter dans le mur derrière la cible... La bouche d'Aedan s'étira en une moue déçue, il ne pensait pas que cela serait si compliqué. Mais, si la vie lui avait appris une chose, c'est qu'il fallait toujours persévérer dans ce qu'on entreprenait. Il se dirigea donc vers les carquois pour attraper une nouvelle flèche et retenter sa chance.

By Sélène, la contacter pour toute question.

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De plus, ce post vous permet de reposter à la suite si vous le souhaitez (pour ceux qui avaient déjà écrit ici mais ne pouvaient pas le refaire par manque de réponse).

Premier jour d'entraînement – Après-midi

A midi, l’ambiance avait été glaciale. C’était presque sans un mot que nous avions pris notre repas, la tension était presque palpable. Nous avions certainement tous bien des choses dans nos esprits embrumés par le poids qui pesaient sur nos épaules, tous nos problèmes et ceux à venir. Tous les couverts qui s’échelonnaient autour de mon assiette m’aidaient à trouver une espèce de sérénité pour ne pas songer à tout ce qui me rongeait de l’intérieur : je tentais de deviner l’utilité d’une fourchette un peu particulière puis celui d’un couteau plus rond que son prédécesseur. C’était futile, ça ne me servirait pas dans l’arène, mais au moins j’arrivais à retrouver un semblant de contenance. Finalement, malgré le silence lourd qui régnait, le repas se termina rapidement. Pendant que nous descendions dans l’ascenseur, ma main n’eut plus le réflexe de trouver celle de Jason. Je le sentais moins tendu que le matin et m’était promise de ne plus avoir ce genre d’approche avec lui, même si cela me laissait ressentir un vide douloureux… Je ne devais pas le pousser à s’attacher à moi encore plus, à vouloir expier une faute dont il n’était pas le seul coupable.

Lorsque la porte s’ouvrit, je me sentis un peu plus à l’aise que le matin même. On ne pouvait pas dire que j’étais dans mon élément : tout me semblait encore étranger, froid et impersonnel. Toutefois, le fait de ne plus être confrontée à l’inconnu, de savoir à quoi m’attendre dans les grandes lignes me rassurait quelque peu. Mon visage se tourna vers celui de Jason, comme pour vérifier que lui aussi avait trouvé une certaine stabilité à l’abord de ce lieu si hostile. Il affichait un air rassurant, protecteur et un large sourire dans lequel je voyais se noyer toutes ses angoisses. Il n’avait jamais été bon comédien, du moins pas avec moi. C’était d’ailleurs la première vraie révélation qu’il m’avait faite lors de nos virées à deux, dans la forêt. Selon lui, j’étais la seule à réussir à voir derrière le masque… Malgré tout ce qu’il s’était passé, rien n’avait changé…

Un pincement au cœur, je lui rendis son sourire afin de lui montrer que je lui faisais confiance et le suivait.

Nous arrivâmes donc à la salle d’entraînement destinée à nous aider à nous améliorer en chasse. Elle présentait de nombreux aspects de celle-ci, toutes les possibilités avaient été imaginées : pose de pièges, relevé de traces et même tir à l’arc… En les voyant tous aligner sur leur présentoir, je m’arrêtai devant l’atelier en revoyant le visage d’Alisson… Lors de nos parties de chasse, c’est elle qui tenait l’arc et qui savait tirer quelques animaux avec. Pendant son arène, elle en avait un mais n’avait pas su s’en servir…n’avait pas voulu s’en servir comme me l’avait rappelé Jason. Les cris de notre si cinglante dispute revinrent dans un écho effroyable à mes oreilles, tous les mots que nous avions prononcés avec tant de véhémence… Nous étions blessés ou plutôt j’étais blessée et je n’arrivais pas à entendre la vérité. Voilà ce qui avait coupé court à tout cela. Nos parties de chasse, la Moisson… Notre amitié… Notre… Non. Nous n’y avions plus le droit désormais.

Je chassais toutes les images de nos moments heureux de mon esprit, de cette époque où nous courions dans les bois. Nous traquions des biches grâce à mes talents de pisteuse, juste pour le plaisir de voir la bête avec son petit… Alisson, elle, préférait tirer sur des cailles ou d’autres petits oiseaux qu’elle pouvait aisément ramener à sa mère pour la cuisine. Quant à Jason, il était un expert dans les collets et autres pièges. Je me souvenais des heures que nous passions, assis autour d’un petit feu : pendant qu’Alisson déplumait ses proies, Jason fabriquait de nouveaux pièges à poser le lendemain et moi je l’aidais en lui suggérant des améliorations. J’adorais pouvoir mettre ma créativité à l’œuvre autrement qu’en pâtisserie ! Sans compter que ces moments passés ensemble étaient toujours l’occasion de grands éclats de rire, de complicité telle que le monde semblait nous appartenir et Panem ne plus exister…

- Je n'ai jamais vu un piège comme ça ... murmura Jason à mes côtés.

Sortie de mes souvenirs, je le suivis comme une ombre jusqu’au piège qu’il avait repéré. Effectivement, il était différent de ceux qu’il avait eu l’habitude de poser quand nous chassions encore ensemble. Je faillis lui rétorquer qu’il ressemblait quelque peu à celui qu’il avait un jour utilisé pour attraper un lièvre qui nous avait fait tourner en bourrique plus de trois semaines avant de tomber dans nos filets, seulement je me rappelai au dernier moment où nous étions, dans une salle surveillée par le Capitole qui, lui-même, interdisait le braconnage. Pas d’ennui supplémentaire, nous en avions déjà assez.

- Tu devrais tenter de le refaire… On ne sait jamais, tout est bon à prendre puisqu’on ne sait pas ce qu’il nous attend.

Délicatement, il manipula chaque pièce de l’engin afin d’en comprendre les rouages. Pendant ces longues minutes, je l’observai en silence. Ses yeux sombres étaient concentrés sur sa tâche, comme toujours lorsqu’il était plongé dans le monde de la chasse. Qu’est-ce que j’avais pu me moquer de lui parfois, lui envoyer quelques petites blagues sur cette ride qui apparaissait toujours sur son front quand « il faisait fonctionner ses neurones » ! Et lui, il bondissait et me courait après jusqu’à réussir à m’attraper par la taille et m’ébouriffer les cheveux de son poing fermé tandis que je riais à gorge déployée ! Un sourire sincère se posa sur mes lèvres à l’évocation de ces instants magiques qui n’étaient plus et ne seraient peut-être jamais plus.

Après son étude approfondie du piège dont, malgré mes pensées parasites, j’avais réussi à me faire un petit plan dans mon esprit, Jason chercha sur la table tous les éléments nécessaires à sa reproduction. Tous étaient assez basiques : bois sec, fines cordelettes qu’on pouvait aisément tresser avec des fibres de chanvre,… Toutefois, le mécanisme était plutôt ingénieux et surtout le piège était très plat, discret à dissimuler pour prendre au piège n’importe quel tribut. Peut-être pourrions-nous ne pas compter sur les pièges et collets que pour manger finalement… A nouveau, comme le matin même, un frisson me parcourut et je chassai cette image de mes pensées.

Un essai, puis un deuxième et un troisième… Jason réussit à fabriquer une réplique très réussie du piège qu’il avait analysé. J’en appréciais beaucoup l’idée de base et était certaine qu’il ferait un excellent outil, aussi bien pour nous protéger que pour nous nourrir dans l’arène… Enfin… Cela c’était si je décidais de rester avec lui et de le laisser faire ce qu’il désirait faire : me protéger. Mais sa vie qu’en faisait-il ? J’étais un fardeau et il était hors de question que je le laisse se sacrifier pour moi, il fallait que j’apprenne autant de choses que lui à cet atelier car, une fois seule dans l’arène, je ne pourrais compter que sur moi-même pour honorer la promesse que j’avais faite à mes parents avant de partir… Il fallait que Jason lui aussi soit prêt, mais il me suffisait de poser les yeux sur sa fabrication pour être certaine que, même s’il n’était pas aussi fort que ce carrière qui bombait ses muscles à chaque tir d’arc, il avait lui aussi des atouts certains…et j’en étais heureuse.

- Tu veux essayer ? Il parait complexe mais il est assez basique au final. Regarde comme ça...

Sa voix avait été douce, très tranquille pendant qu’il formulait sa proposition. Puis sa main se posa sur la mienne, pour me guider. Comme autrefois. Mon regard s’était posé sur ce symbole de quelque chose de plus fort que ce que j’avais bien voulu voir, de ce que j’avais craint aussi et il ne se releva que pour trouver celui de Jason dans lequel se plonger. Pendant un court instant, tout semblait s’être figé. Nous n’étions plus dans cette salle, nous n’étions pas non plus dans notre District, dans les bois, non nous étions ailleurs. Dans un ailleurs où la Moisson ne nous avait pas brisé, où les Jeux n’existaient pas, où nous avions toute notre vie pour nous pardonner les erreurs de l’autre… Pour nous aimer ? J’aurais tant voulu avoir le courage de briser ce qu’il se passait, de lui donner une bonne raison de me laisser tomber, d’abandonner l’idée de me protéger mais j’en étais incapable. Un sentiment complètement insensé, incompréhensible, m’empêchait de le faire… Il le fit à ma place.

Dans un geste brusque, il retira sa main de la mienne laissant un grand vide entre nous. Ses yeux se détournèrent pour fuir mon regard interrogateur et déjà nostalgique de cette magie qui n’avait que trop peu duré. Mes lèvres s’étaient entrouvertes dans une question muette auquel il sembla vouloir répondre :

- Je ... commença-t-il presque dans un murmure.

Mais déjà les mots futurs s’étaient perdus dans un silence de marbre dont je sentis qu’il ne pouvait sortir. Quelles que soient les paroles qu’il s’apprêtait à prononcer, cela était peut-être mieux ainsi… Nous deux et pour sa survie.

Gênée d’avoir cru que quelque chose aurait pu se produire, je baissais le visage vers le piège qui n’avait pas bougé. Prenant une grande inspiration, je déclarai :

- Tu as raison, je devrais essayer, dis-je d’une voix peu assurée qui trahissait mon malaise suite à notre contact bien trop bref.

Mes mains s’activèrent afin de chercher sur la table les bons outils nécessaires, comme il l’avait fait auparavant. Néanmoins, j’ajoutai un petit clou en ferraille à mes préparatifs avant d’en commencer le montage. Il me fallut bien plus de temps que Jason pour parvenir à la même réussite que lui. Pendant tout ce temps, je n’avais pas osé relever le visage pour interroger son expression ou son silence : comme si je craignais ses mots qui anéantiraient tout mon espoir d’avoir le courage de me sauver, de lui donner sa chance de vivre dans l’arène sans avoir besoin de s’occuper de moi.

Une fois parvenue au résultat que j’escomptais, je plaçai le fin clou dans un petit trou que j’avais réalisé au milieu de la branche centrale du piège, celle censée se casser pour emprisonner le membre du malheureux qui aurait l’audace ou la malchance de s’y poser.

- Voilà ! Il est quand même bien moins solide que le tien, j’ai toujours autant de mal à faire des nœuds corrects, il faudrait qu’on voit ça à l’atelier de survie… déclarai-je en essayant de prendre un ton bon enfant. Tu les as toujours mieux réussi que moi de toute façon ! Quand je le disais devant Ethan ! lançai-je comme une boutade pour tenter de détendre l’atmosphère bien que je doutais de son efficacité.

En prenant mon courage à deux mains, je rivai mes pupilles sur Jason. Il paraissait toujours aussi mal à l’aise, même si un fin sourire avait illuminé son visage à ma dernière remarque, comme du temps de nos aventures. Il tentait de me faire plaisir en se montrant ainsi, c’était une évidence, mais rien ne servait de briser les apparences maintenant. Je secouai légèrement la tête pour reprendre mes esprits alors que je commençai à nouveau à me perdre dans son regard étincelant et ajoutai en désignant le petit clou que j’avais ajouté :

- J’ai… J’ai pris la liberté d’installer ça en plus, dis-je à une voix assez basse pour que les autres tributs ne puissent entendre mon stratagème. N’importe quel morceau métallique ou suffisamment pointu devrait suffire. L’idée est de le recouvrir d’une préparation de plantes toxiques quand on le pose, comme ça si un tribut pose son pied dessus…

Je n’eus pas le courage de finir… Je me dégoûtai moi-même...

- Je fais cela pour toi… murmurai-je dans une justification de ma funeste créativité qui avait habillé son piège d’un atout mortel avant de me rendre compte que j’avais dit « toi » et non « nous ».

J’espérais seulement que cela ne le choquerait pas, ne l’interpellerait pas assez pour qu’il en tire de quelconques conclusions. J’étais tellement maladroite depuis la Moisson, tellement peu réfléchie : j’avais bien du mal à me reconnaître là, moi qui habituellement était toujours si prévenante, qui calculait la moindre de mes paroles… Ma générosité elle aussi avait disparue, elle n’était plus qu’un vestige malhabile qui, sous l’effet de la peur et de l’instinct de survie, se transformait peu à peu en une manipulation que je ne me connaissais pas. C’était donc cela qu’avait subi tous les vainqueurs pour ne jamais revenir pareils à eux-mêmes dans notre District… Tout le monde le disait sans le comprendre… Sans savoir ce qui les hantait… Maintenant je savais : c’était leur eux d’avant, celui qui ne se sentait pas prêt à faire d’horribles choses juste pour se sauver ou, mon visage pivota vers Jason, pour sauver quelqu’un à qui il tenait.

Entrainement de chasse ♪

La gêne semblait avoir prit racine et le fait qu'il n'avait pas fini sa phrase avait l'air d'avoir déçu Chloé. Il aurait voulu lui dire, mais ce n'était pas le moment, pas l'endroit et il craignait que la convergence des deux « conditions » n'arrive jamais. Il devait lui dire, il le devrait un jour ou l'autre, cela faisait trop longtemps qu'il se taisait. Elle baissa son regard qui alla vers le piège et inspira profondément, elle avait décidé de briser le silence qui était devenu étouffant.

- Tu as raison, je devrais essayer

Ses mains se posaient sur les divers outils disposés sur la table et son regard avec. Elle cherchait les éléments essentiels et à la surprise de Jason prit un petit clou métallique. Il n'en avait pas utilisé mais il se demandait quelle en serait l'utilisation que Chloé allait faire. Elle était très concentrée et réfléchissait pour essayer de reproduire au mieux la confection qu'il avait produit. Elle assemblait, nouait avec délicatesse et rapidité, faisant quelque fois des pauses pour observer et voir ce qui allait ou pas. De longs instants passèrent et Jason la regardait avec douceur et le regret de n'avoir rien dit, il aurait tellement voulu en être capable. Il sentait qu'il aurait la force de tuer des tributs s'il le fallait mais quelle ironie, il n'avait pas le courage de lui avouer ses sentiments. Tel un lâche mais après tout ce qu'ils avaient vécu, les bons, les mauvais moments, la moisson, l'arène prochaine, l'issue macabre, c'était assez compliqué. Elle essayait sans relâche, ne montrait aucun signe d'abandon, c'était bien Chloé, elle ne renonçait jamais, quand elle avait une idée derrière la tête elle allait jusqu'au bout, quoi qu'il en coûtait. Il repensa à la veille, après la parade lorsque Ethan les avait « convoqués » pour des conseils et un point sur la stratégie, elle avait plus ou moins dit qu'elle ne voulait pas gagner. Qu'elle voulait que ce fut lui qui rentre au district 10. Elle se dévalorisait et se pensait être un fardeau, pourtant ce n'était pas vrai, mal gré sa jambe elle avait pleins d'atouts elle aussi et devait en prendre conscience. Elle était intelligente, savait pister les animaux et avait avoué avoir quelques bases de soin. Lui ne savait pas faire grand chose, à part causer le malheur autour de lui et piéger quelques lapins désorientés. Il n'avait rien à perdre en mourant, son père le haïssait tout comme lui et l'avait envoyé dans l'arène pour se débarrasser de lui. Personne ne l'attendait au district, personne. Elle par contre avait une famille, des parents qui l'aimaient, un avenir, des amis. Elle avait tout à perdre, lui rien. Si elle était en difficulté c'était de sa faute, s'il n'avait pas était inconscient elle pourrait encore marcher et courir avec aisance mais le fait était là. Elle boitait tout ça à cause de l'égoïsme de Jason qui avait voulu qu'elle souffre comme il avait souffert après leur dispute. Il allait la protéger, ou essayer du moins car il n'avait pas les traits d'un garde du corps ou même d'un carrière, certes il était assez grand et un minimum solide mais quand il avait vu les carrières et les musculature impressionnante il s'était découragé. S'il devait mourir, parce que c'était ce qui allait se passer, il aurait au moins rendu la pareille à Chloé, ils seraient quitte en somme.

- Voilà ! Il est quand même bien moins solide que le tien, j’ai toujours autant de mal à faire des nœuds corrects, il faudrait qu’on voit ça à l’atelier de survie… Tu les as toujours mieux réussi que moi de toute façon ! Quand je le disais devant Ethan !

Elle essayait de détendre l'atmosphère tendue et si silencieuse. Plus loin on pouvait entendre les bruits d'épées qui se cognaient, des crépitements de feu naissants et des respirations bruyantes vers les tapis de course. Elle cherchait son regard, il le sentait alors il arrêta de contempler le piège un peu fragile mais qui tenait en place pour le river à son tour dans les beaux yeux de la belle. Un véritable océan ou il se noyait désespérément et il ne voulait pour rien au monde que quelqu'un le tire de là. C'était bien de sa part d'essayer de le faire sourire, de le rendre plus détendu, mais ce jour là il avait du mal, pas comme au temps des rires joyeux dans la forêt ou une remarque comme celle là l'aurait fait sourire. Cependant il lui rendit son sourire, il lui devait bien et puis il avait envie de lui faire plaisir en retour.

-Il n'est pas si mal réussi regardes dit il en montrant le piège. S'ils étaient aussi réussis c'était parce qu'une petite voix me disait comment les améliorer.

Il sourit de manière mélancolique à l'évocation de ce souvenir. C'était le bon vieux temps mais cette époque était malheureusement révolue, depuis bien longtemps et il la regrettait amèrement. Elle l'avait pardonné, il le sentait mais n'en était pas persuadé, cela le soulageait un peu mais il s'en voudrait toujours pour ce qu'il avait fait, irréparable. Elle secoua la tête comme pour chasser certaines pensées ou peut être se reconcentrer. A quoi pensait elle ? Il aurait tant voulu le savoir ...

- J’ai… J’ai pris la liberté d’installer ça en plus. N’importe quel morceau métallique ou suffisamment pointu devrait suffire. L’idée est de le recouvrir d’une préparation de plantes toxiques quand on le pose, comme ça si un tribut pose son pied dessus…

Elle avait parlé si doucement que seul Jason pouvait l'entendre, une voix si douce et mielleuse pour des paroles aussi choquantes de sa part et si cruelles. C'était très étrange d'entendre Chloé, la gentille et douce Chloé qu'elle était il y a un instant devenir une Chloé vicieuse et méchante. En un sens de telles paroles rassuraient Jason, cela voulait dire qu'elle commencer à penser comme il le fallait même si c'était horrible en y réfléchissant. Il fallait songer cruellement à la mort de son prochain, à des manières comme celle du piège qu'avait imaginé Chloé à les faire souffrir pour mieux s'en sortir. Seulement même s'il était content qu'elle envisage de se défendre, peut être même d'attaquer mais la Chloé des bois d'autrefois lui manquait, il l'aimait naturelle mais le Capitole essayait de la faire changer. Les jeux les changeaient tous de manière plus ou moins importante. Il ne voulait pas changer, il voulait mourir tel qu'il avait toujours était, il resterait naturel. Mais il se battrait pour qu'elle puisse retrouver la lumière à l'issue de ces jours de ténèbres qui arrivaient petit à petit. Il n'osait pas répondre, elle n'osait pas finir. Il n'avait rien à rajouter, c'était une bonne idée mais c'était assez horrible, surtout de se représenter quelqu'un mourir d'un tel piège.

- Je fais cela pour toi…

Elle voulait tout faire pour le garder en vie, il le savait mais ses quelques mots l'avait retourné. Il ne voulait pas qu'elle fasse tout pour sa survie et pas pour la sienne. Quelle ironie, elle voulait tout faire pour qu'il vive et il voulait tout faire pour que ce soit elle qui rentre, un triste constat. Il fut très déstabilisé, en perdit ses mots, ils devraient tout faire ensemble pour que l'un deux s'en sorte, ils devraient se battre s'étaient certains mais ensemble, l'union faisait la force. Pourtant son cœur lui donnait une autre version de son raisonnement, se battre pour qu'elle vive, se sacrifier s'il le fallait et surtout ne pas l'abandonner.

-Je le sais, mais je ne veux pas que tu te sacrifies pour moi, c'est toi qui dois rentrer, pas moi.

Il tremblait presque et sa voix avait était plus forte vers la fin. Son regard fuyait celui de Chloé mais il le redirigea vers elle pour appuyer son dernier mot. Il regarda autour, personne n'avait entendu, heureusement. Il espérait qu'elle ne s'emporterait pas, qu'une nouvelle dispute cinglante n'éclaterait pas, ce n'était pas le moment. Au plus profond de lui il voulait qu'elle comprenne qu'il était là et le serait toujours, dans les bons comme dans les mauvais.

Nikolay & Pearl

▲ Entraînement Jour 1 – Après-midi

Nate et moi avions décidé de nous séparer pour l’après-midi. J’avais choisis un stand où nous avions tous les deux des lacunes : la chasse. On ne nous avait rien enseigné là-dessus au centre d’entraînement, et connaître les bases me semble indispensable, surtout lorsque nous n’avions aucune idée de l’arène où nous allions atterrir. La chasse allait être peut-être notre seul moyen de se nourrir, il ne fallait pas la négliger. Je n’allais pas mourir dans l’arène à cause d’un manque de nourriture, c’était hors de question.

Je me dirigeais vers le stand de chasse, un léger sourire aux lèvres. J’avais hâte de découvrir les éventuels tributs qui s’y trouvaient. Mon sourire s’élargie lorsque je reconnu la silhouette de Nikolay. Parfait. Il était accroupi, je le devinais en train de fabriquer un piège pour attraper de petits animaux. Je m’avançais et lui lança, sûre de moi :

« Eh bien Nik, t’as enfin réussi à te débarrasser de ta coéquipière ? »

Je l’avais provoqué exprès, histoire de jauger sa réaction. J’ajoutais avec un sourire :

« Tant mieux, on sera plus tranquille pour discuter. »

Je m’assis à côté de lui, attrapa une corde et entreprit de fabriquer un collet, suivant les instructions du manuel. Je laissais quelques secondes et repris la parole, plus bas afin que personne ne nous entende :

« L’accord que nous avions effectué avant l’Annonce de l’Expiation ne nous concernait que tous les deux. Cependant, après la nouvelle règle… la donne a quelque peu changé. Il est hors de question que j’exclue Nate, j’ai une totale confiance en lui, et nous aurons besoin de ses capacités dans l’arène. »

Je ne lui fis pas remarquer qu’en dehors de ses capacités et de la nouvelle règle, il était hors de question que je ne fasse pas équipe avec Nate. Mais ça, Nik n’avait pas besoin de le savoir.

« En revanche, en ce qui concerne ta partenaire… Thaïs, il me semble… »

J’avais écorché son prénom volontairement, encore une fois pour juger sa réaction.

« … Je ne la connais pas, mais elle ne m’a pas l’air d’une grande utilité, et ressemble plus à un boulet qu’à un atout, dans l’arène. Il se peut cependant que je me trompe, c’est pour cela que je désirais avoir ton avis. »

Je me tus, et en attendant sa réponse je me reconcentrais sur mon collet qui pour l’instant ressemblait plus à un gros nœud qu’à autre chose. Je jetais des coup d’œil à celui Nik, beaucoup plus réussi que le mien, et m’appliquais à répéter ses mouvements pour que mon collet prenne forme.

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«- Eh bien Nik, t’as enfin réussi à te débarrasser de ta coéquipière ? Tant mieux, on sera plus tranquille pour discuter.

Je levais les yeux pour découvrir Pearl, qui me regardait avec un petit sourire narquois. Rentrant dans son jeu, je lui répondis avec le même sourire :

- Oui, j'avais envie d'être un peu seul. Et je suis content de voir que de ton côté tu t'es débarrassée de ton prince charmant...

Elle s'assit à côté de moi et entreprit de faire un collet, tandis que je continuais le mien.
Elle chuchota alors, de façon que personne ne nus entende :

- L’accord que nous avions effectué avant l’Annonce de l’Expiation ne nous concernait que tous les deux. Cependant, après la nouvelle règle… la donne a quelque peu changé. Il est hors de question que j’exclue Nate, j’ai une totale confiance en lui, et nous aurons besoin de ses capacités dans l’arène. En revanche, en ce qui concerne ta partenaire… Thaïs, il me semble…

Je me retins à grand peine de tiquer lorsqu'elle écorcha le nom de thalia, mais je ne voulais pas qu'elle se serve de ce que je ressentais contre nous... Je restais donc plus ou moins de marbre.

- Je ne la connais pas, mais elle ne m’a pas l’air d’une grande utilité, et ressemble plus à un boulet qu’à un atout, dans l’arène. Il se peut cependant que je me trompe, c’est pour cela que je désirais avoir ton avis.

Je me concentrais un instant sur mon collet, que je terminais sans soucis, puis je me tournais vers elle :

- Je sais que Thalia ne ressemble pas à une carrière, elle n'en est pas une. Mais elle ne manque pas de ressources, crois-moi... Et puis, imagine ce que notre couple va nous valoir comme sponsors ! En ce qui concerne notre accord, il tient toujours pour moi. je pense qu'on ne sera pas trop de quatre contre les tributs du deux !

Nikolay & Pearl

▲ Entraînement Jour 1 – Après-midi

Nikolay employait le même ton que moi, et je ne pus m’empêcher de rire lorsqu’il qualifia Nate de « prince charmant ».

Il prit son temps avant de répondre, ce n’est qu’après avoir fini son collet qu’il dit :

« Je sais que Thalia ne ressemble pas à une carrière, elle n'en est pas une. Mais elle ne manque pas de ressources, crois-moi... Et puis, imagine ce que notre couple va nous valoir comme sponsors ! En ce qui concerne notre accord, il tient toujours pour moi. Je pense qu'on ne sera pas trop de quatre contre les tributs du deux ! »

Sa réponse ne me satisfit pas, bien que j’hochais la tête pour feindre l’acquiescement. Je décidais de le tester encore un peu, pour voir jusqu’où allait sa sincérité.

« Si je comprends bien, le couple que tu formes avec elle n’est là que pour satisfaire les caméras ? C’est bien, ça me rassure, tu ne tenteras pas de trucs idiots pour la protéger, ou du moins tu feras semblant. Heureusement, parce que malgré les qualités que tu lui vantes, je ne pense pas qu’elle vaille le coup que tu te sacrifies pour elle. Au fait, on pensait s’allier également avec les jumeaux du Deux. On s’est dit qu’il valait mieux les avoir dans notre camp plutôt qu’en ennemi…»

Je jetais un coup d’œil à mon collet. Il commençait à prendre forme, mais il restait un nœud que je n’arrivais décidemment pas à réaliser. Je continuais sur le même ton, comme si la vie de Thalia avait autant d’importance que la réalisation de mon collet :

« Tu veux bien m’aider à faire ce nœud ? En tant que pêcheur, tu dois avoir l’habitude de faire des pièges comme ça, non ? »

Tout en parlant, je lui tendais mon collet et lui montrais l’endroit que je n’arrivais pas à terminer.

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Premier jour d'entraînement – Après-midi

« Une petite voix qui lui disait comment les améliorer »… Jason avait toujours su trouver les mots, c’était un de ses grands talents qui lui avait valu nombre de mes sourires…sauf lors de notre dispute : il avait suffi qu’il ne sache pas deviner mes sentiments une seule fois pour que tout s’arrête. Et maintenant, quand mes yeux se plongeaient dans les siens et que mon cœur commençait à battre la chamade, je devais me répéter dans mon fort intérieur que ce n’était plus possible. Malgré sa main contre la mienne, malgré tout ce que je pouvais ressentir, il fallait que je prenne sur moi, que j’accepte de laisser de côté mes émotions : on avait vu où elles nous avaient menés dans le passé, rien de bon n’en était ressorti et aujourd’hui je ne voulais pas que nous cédions à la même erreur…

Après ma déclaration, j’avais vu dans son regard cette lueur de terreur. La pensée que j’avais prononcée à voix haute était horrible, cruelle, elle n’était pas moi mais elle était eux : tous ceux qui attendaient de nous que nous devenions des monstres. Et même si j’espérais encore réussir à ne pas laisser disparaître entièrement l’ancienne Chloé, je savais aussi que le retour en arrière n’était plus une option. Même Jason devrait le comprendre, lui qui n’arrivait apparemment pas vu sa mine pâle à comprendre que l’idée que j’avais formulée était notre réalité de demain. C’était cela qui nous attendait si nous voulions vivre ! Il ne fallait pas s’imaginer que cette pensée me réjouissait, mais si c’était lui ou les autres tributs alors ce serait lui et je ferai ce qu’il faudrait pour ça : tout ce qu’il faudrait.

Dès que j’eus prononcé ma tentative d’explication hasardeuse, je sus que j’aurais dû me taire. Ma langue avait fourchée et je priai désormais pour qu’il ne l’ait remarqué. Mais c’était comme demander à un chien de ne pas aboyer à la vue du facteur… Discrètement, je le regardai du coin de l’œil. Ses traits étaient fermés, sa bouche tirée et il était si songeur. Quelles questions pouvaient bien le torturer ainsi : non au fond je les connaissais, les mêmes me hantaient sans relâche. Je ne pensais pas que quelque chose puisse me terrifier encore plus, jusqu’à ce que quelques mots franchissent ses lèvres.

- Je le sais, mais je ne veux pas que tu te sacrifies pour moi, c'est toi qui dois rentrer, pas moi.

Sa voix avait été plus forte sur la fin, comme pour affirmer son choix, m’imposer son idée. Peut-être espérait-il que c’est ainsi qu’il réussirait à me convaincre ? Lui qui ne m’avait jamais parlé sur un ton si…déterminé. Ma main s’était levée dans un réflexe de fureur, prête à le gifler. Au lieu de ça, comprenant que ce n’était pas une bonne idée ici au milieu de tous ces tributs qui scrutaient nos moindres faiblesses et aussi sans doute parce que ça ne me ressemblait pas de craquer ainsi, je l’attrapai par le col pour approcher encore davantage nos visages et lui murmurait :

- Tu n’as pas le droit de dire cela, je te l’interdis. Tu vas te battre et tu vas survivre. Je le lâchai avec beaucoup plus de délicatesse. La tension était retombée, je m’en sentais presque coupable… Ma main passa sur sa joue tandis que mon regard se faisait plus triste. S’il n’y a plus qu’une chose que tu veuilles faire pour moi, je veux que ce soit ça.

Je voulais qu’il vive… C’était tout ce que je demandais alors pourquoi ne voulait-il pas me l’accorder sans broncher ? Pourquoi fallait-il qu’il complique toujours tout ?

Je me détachai de lui, ma main stoppant sa furtive caresse. Je me détournai pour éviter de croiser à nouveau toute sa tristesse, sa désapprobation, son incompréhension aussi… Un soupir m’échappa et je pris mon piège dans les mains avant de faire le tour de la table afin de le mettre dans la trappe destinée à faire disparaître les créations qu’on ne voulait pas que les autres tributs voient. C’était mieux ainsi. Peut-être songeais-je à cet instant faire disparaître aussi nos paroles en supprimant cet engin qui avait provoqué cette discussion… Mais rien ne pourrait l’effacer. C’était comme cela et nous allions devoir vivre en sachant que l’un lutterait contre l’autre. Comme si nous n’avions pas déjà assez d’ennemis sans que nos désirs entrent en conflit…

Rien ne servait d’ajouter quelque chose maintenant, ce n’était pas le moment ni le lieu et j’espérais que ce ne le serait jamais plus. A côté du destructeur dans lequel j’avais jeté mon piège, différents casiers étaient posés. Pas très haut, chacun était composé d’un autre type de sol : de la terre, de l’herbe, de la boue, du foin, du sable, de la neige dont je me demandais bien comment il faisait pour la garder à bonne température,… Toutes les possibilités étaient exposées là et dans chacun d’elles on pouvait distinguer des traces : les traces que je pistais à l’époque de nos parties de chasse. Décidant que c’était un bon élément pour rebondir et couper court à cette conversation qui ne mènerait à rien, je lançai à l’attention de Jason.

- A mon tour de t’apprendre un truc !

D’un geste de la main, je l’invitai à s’approcher.

- C’est facile, il suffit de bien retenir quel type de traces pour quel animal…

Jason s’approcha doucement de moi tandis que je me mettais à genoux devant les casiers et montrai du doigt les différentes traces en même temps que je les énumérai.

- Là tu as les sabots d’un daim… Tu vois la forme, ce n’est pas tout à fait les mêmes que celle d’une biche… Pareil pour ceux d’un renard et d’un loup, la forme reste la même ou du moins est très proche : c’est la taille et la profondeur de l’empreinte qui aide à définir quel animal c’est. En désignant une parmi les autres, j’ajoutai : Tu vois, celle-là est plus profonde que celle autour, c’est un loup c’est sûr mais certainement un mâle ou du moins un qui doit avoir une certaine stature…

A nouveau, je me souvenais de l’époque où j’annonçai fièrement quel animal nous traquions avant que Jason et Alisson ne tombent dessus et découvrent avec stupéfaction que je ne m’étais pas trompée pour deux sous : le pire, c’est quand j’avais réussi à trouver des poils et que j’étais allée pousser le vice jusqu’à leur prédire la couleur de leur prise. Mon rire s’élevait dans la forêt quand leurs yeux ronds me dévisageaient comme si j’étais une voyante, un devin ou un truc comme ça.

- Par contre, je ne connais pas ces traces-ci, dis-je en désignant deux traces différentes, l’une dans le sable, l’autre dans la neige. Ce ne doit pas être des animaux qu’on croise par chez nous…

Mes sourcils s’étaient froncés. Avant cette découverte, je n’avais pas réfléchi au fait que nous aurions peut-être à affronter des éléments différents et que nous devrions nous y adapter pour survivre. Certes, ce matin à l’atelier de soin, j’avais longtemps étudié toutes les plantes, de divers climats, afin d’être parée à toutes éventualités mais je n’avais pas réfléchi au fait que cela ne s’appliquait pas qu’aux plantes… Cela s’appliquait à tout : aux pièges qui devraient être adaptés aux animaux que nous trouverions pour nous nourrir, à notre façon de nous déplacer pour être le plus discret possible, à ce que nous savions de la survie… Tout en fait. Cela me glaça, je me figeai dans mon action avant de songer qu’il fallait que je me reprenne, que ce n’était pas le moment de flancher. Il n’était hors de question que je lui donne des raisons de plus de vouloir me sauver, de croire que je n’étais pas assez forte toute seule.

J’attrapai donc une tablette et commençai à faire glisser mon doigt sur l’écran, à la recherche des empreintes qui correspondraient à mes interrogations. Retrouver une activité aussi intellectuelle me rassurait, me calmait un peu dans ma vie qui semblait s’effondrer un peu davantage à chaque seconde qui s’écoulait dans le grand sablier du temps…

- Si je comprends bien, le couple que tu formes avec elle n’est là que pour satisfaire les caméras ? C’est bien, ça me rassure, tu ne tenteras pas de trucs idiots pour la protéger, ou du moins tu feras semblant. Heureusement, parce que malgré les qualités que tu lui vantes, je ne pense pas qu’elle vaille le coup que tu te sacrifies pour elle. Au fait, on pensait s’allier également avec les jumeaux du Deux. On s’est dit qu’il valait mieux les avoir dans notre camp plutôt qu’en ennemi…

Jed laissais couler la première partie de son discours sans réagir, comme si cela n'avais pas d'importance. Je ne voulais pas que Thalia devienne la cible privilégiée du un par ma faute...

Quand aux jumeaux du deux... J'avais déjà mon idée :

- Pour les jumeaux du deux, je suis d'accord, ils vaut mieux les avoir dans notre camp, mais pas pour longtemps. Ils sont trop dangereux, trop fusionnels, il faudra s'en débarrasser très rapidement avant qu'ils ne brisent l'alliance. Ou bien, tu pourrais leur faire croire, qu'une alliance avec nous a échoué, et ils se méfieront moins comme ça...

Je la laissais réfléchir à ce que je venais de proposer. Elle était toujours en train de se débattre avec son propre collet. Elle me demanda d'ailleurs, comme pour se donner le temps de réfléchir :

- Tu veux bien m’aider à faire ce nœud ? En tant que pêcheur, tu dois avoir l’habitude de faire des pièges comme ça, non ?

Tout en souriant, je saisis alors son collet et lui montrais comment faire le dernier nœud.

- Regarde, tu passe le fil dans la boucle une première fois, puis tu repasse dans l'autre sens et tu ressors par derrière avant de tirer un coup sec.

Je redéfis alors le nœud que je venais de faire et lui tendis son collet pour qu'elle s’exerce.
Quel dommage que nous soyons adversaires. je devais avouer que je l'aimais bien. Elle était belle, courageuse et elle savait ce qu'elle voulait, des qualités que j'appréciais.
Dans d'autres circonstances, nous aurions pu être amis....

Nikolay & Pearl

▲ Entraînement Jour 1 – Après-midi

Nikolay avait l’air d’être sur la même longueur d’onde que moi, et cela me rassura. Peut-être que notre alliance allait fonctionner finalement, dans l’arène. Bien sûr, nous n’avions pas parlé de ce qui allait se passer lorsque le nombre de tribut aura diminué et nous seront obligé de nous séparer, nous verrions ça en temps voulus.

« Je pense aussi que la meilleure stratégie reste encore de ne pas s’allier trop longtemps avec eux. Ils ne m’effraient pas mais peuvent se révéler dangereux si on leur en laisse l’occasion. Sauf qu’on ne leur la laissera pas, et on prendra tout de suite l’avantage. »

Il prit ensuite la corde que je lui tendais et m’expliquais point par point ce qu’il fallait faire pour réussir le nœud.

« Regarde, tu passes le fil dans la boucle une première fois, puis tu repasse dans l'autre sens et tu ressors par derrière avant de tirer un coup sec. »

Je me concentrais sur chacun de ses gestes, en essayant de les mémoriser le plus possible. Chaque détail peut être déterminant dans l’arène, au point que même ce nœud pourrait me sauver la vie. Il défit ensuite ce qu’il venait de faire et me le tendit pour que je refasse la même chose. Les informations étant encore fraîches dans mon esprit, j’arrivais à faire le nœud sans problème. Ravie de voir que ce collet était en état de servir, j’adressais un large sourire au garçon:

« Avec ça, j’attraperais ce que je veux dans mes filets… Merci à toi ! »

J’avais ponctué ma phrase d’un regard plein de sous-entendu. J’étais là pour m’amuser, alors autant en profiter jusqu’au bout. Je me relevais et continua :

« Je vais enchaîner avec le tir à l’arc. On ne sait pas quel type d’arme nous sera mis à disposition, autant se préparer à toute éventualité. »

Je lui avais désormais accordé ma confiance, je parlais donc beaucoup plus librement, sans avoir à réfléchir à chacun de mes mots. Joignant le geste à la parole, je pris un arc et quelques flèches qui étaient mis à notre disposition. On s’était entraîné parfois à l’arc au centre d’entraînement, mais je n’avais pas accordé toute mon attention, préférant largement le corps à corps ou la course. Je connaissais cependant les bases, je savais donc prendre mon arc correctement et positionner les flèches de la meilleure manière. Les premières flèches ne furent pas glorieuses, je n’arrivais à atteindre que le bord de la cible. J’étais un peu rouillée, cela faisais plusieurs mois que je n’avais pas tiré. L’habitude repris cependant rapidement le dessus, et mes flèches se rapprochaient de plus en plus du centre de la cible.

Lorsque je fus satisfaite de mon résultat, je me tournais vers Nikolay :

« Eh bien, je pense que ça suffit pour aujourd’hui. Si on ne se voit pas pendant les entraînements, je dis à bientôt, dans l’arène. Sauf si je te manque trop, auquel cas tu peux passer me voir quand tu veux, tu sais où je loge… »

Terminant sur un clin d’œil, je posais l’arc et me dirigea vers les appartements du district 1, où je pourrais parler stratégie avec Sélène et Nathanaël…

Pearl comprenait vite, et réussit cette fois le collet à la perfection.

- Avec ça, j’attraperais ce que je veux dans mes filets… Merci à toi ! Je vais enchaîner avec le tir à l’arc. On ne sait pas quel type d’arme nous sera mis à disposition, autant se préparer à toute éventualité.

- Oui, tu as raison. Pour ma part, je vais reprendre mon entrainement à la lance.

Je choisis donc une cible non loin de la sienne et lançais plusieurs lances de tailles différentes. Comme à l'arc je n'étais pas très doué, je préférais me montrer sous mon meilleur jour devant Pearl.
La confiance a ses limites...
J'envoyais donc mes projectiles en plein dans la poitrine du mannequin. J'étais plutôt content de moi.

Au bout d'un moment, pearl se tourna vers moi :

- Eh bien, je pense que ça suffit pour aujourd’hui. Si on ne se voit pas pendant les entraînements, je dis à bientôt, dans l’arène. Sauf si je te manque trop, auquel cas tu peux passer me voir quand tu veux, tu sais où je loge…

J'éclatais de rire à sa dernière remarque. Elle était incorrigible !

- A bientôt ma belle. Et, si tu t'ennuie un soir, toi aussi tu sais ou je loge non ? Dis-je avec une grand sourire complice.

Je me sentais un peu coupable de na pas avoir dit toute la vérité à Pearl, mais je devait d'abord penser à Thalia.
Et puis, quoiqu'il arrive, je n'attaquerais pas Pearl par derrière, en traître. Si nous devions nous affronter un jour, ce serait face à face.

En ce deuxième jour d'entraînement Nolan avait fait le choix de se rendre à l'atelier de chasse , une activité qu'il connaissait bien et qu'il pratiquait régulièrement depuis son plus jeune âge dans son district. Elle se dirigea donc sûr de lui ver l'atelier de disposition de piègs , un art qu'il maîtrisait à merveille , il passa quelques minutes à nouer dénouer de longues cordes , à manier des lames effilées et à lier le tout de façon à former des pièges les plus efficaces et les plus meurtriers possibles.
Après près d'une demi-heure il décida de s'entraîner un peu à l'arc , il était un peu moins doué dans ce domaine de la chasse mais maîtrisait tout de même les bases. Il prit donc un arc et des flèches , relut attentivement quelques méthodes simples sur les tablettes numériques et commença à tirer. Au fur et à mesure de ses essais il se rapprochait de la cible et quand il en toucha le centre il ne put s'empêcher de brandir un poing vainqueur au dessus de lui.
Satisfait il ressortit.

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