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 Butterflies and Hurricanes

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MessageSujet: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptyMer 3 Sep - 22:43

Butterflies and Hurricanes


   

« Il ne sert à rien de dire “Nous avons fait de notre mieux”. Il faut réussir à faire ce qui est nécessaire. » Sir Winston Churchill.


   


   
   
Allongé sur la banquette en cuir blanc, Ethan dormait.
La Moisson était close depuis une heure et il n’avait pas fait grand-chose depuis. N’ayant aucune famille à rencontrer (il s’était volontairement éloigné de Chase par crainte des caméras) et aucune valise à récupérer, il s’était directement rendu dans le train qui amènerait les habitants du District Dix au Capitole. Selena, elle, s’était rendue sans traîner au prochain District… Ethan était donc le premier arrivé dans le wagon habitat. Un membre du personnel des transports lui avait montré la chambre dans laquelle il dormirait la nuit prochaine avant de disparaître et l’avait laissé seul, sans aucune occupation, puisqu’il ne pouvait même pas encore avoir accès aux Moissons des autres Districts. Bien qu’il ne les aurait pas regardés dans le cas contraire.
En effet, debout dans la pièce commune du train, le Mentor avait soudain senti toute la pression retomber, et une certaine lassitude s’était emparée de lui. Tant de stress étaient soudain passés… Le laissant vidé. Il avait eu une grande envie de s’allonger. S’il s’était douté qu’il allait s’endormir, il ne s’était pas attendu à tomber comme une masse. La seule chose qu’il avait eue le temps de faire, c’était rabattre son chapeau sur son visage, se plongeant dans une douce obscurité. Puis il s’endormit, sans rêve, avec juste le noir en guise de repos.
Le bruit de la vaisselle tapant sur la table tira Ethan de son sommeil, assez surpris de s’être endormi pour se redresser d’un coup et laisser tomber son chapeau sur le sol. Il ne se pencha pas pour le ramasser.
Devant lui se tenait un Muet. C’était étrange, parce qu’il n’en avait plus croisé depuis des années. D’autant plus qu’il se trouvait seul avec lui qui venait de le réveiller.
Quelle ne fut pas sa surprise de croiser un regard éteint ! Les yeux étant le dernier moyen qu’ils avaient pour communiquer, ceux-ci avaient l’habitude d’être brillants. Il était facile de comprendre ce qu’ils ressentaient, raison pour laquelle ils évitaient de lever la tête et détalaient au plus vite s’ils avaient fait une erreur. Et alors, ils étaient oubliés pour la soirée.
Mais ce Muet-là ne fuyait pas. Bien au contraire, il accrochait de ses yeux vides le regard bleu d’Ethan. Puis, il se détourna et continua de mettre la table, comme s’il ne s’était rien passé, laissant bêtement assis un Mentor qui ne savait pas quoi penser de cet échange. Il n’avait même pas une ébauche d’idée, il se sentait juste pas très bien. Et fatigué. Comme si cette petite sieste - mais combien de temps avait-elle duré ? - était loin de l’avoir reposé.
Il chercha donc du regard quelque chose d’utile sur la table, évitant soigneusement de voir le Muet, quand il croisa la cafetière, et le liquide brun qui bougeait au rythme du train. Ah, celui-ci était en marche ? Depuis combien de temps ? Qu’avait-il loupé ? Personne n’avait pensé à le réveiller ?
Les Tributs étaient donc entrés ? Cela voulait dire que le repas du soir ne tarderait pas.
Ethan ne quitta pas le café des yeux. Puis, faisant soudain preuve de volonté, il se baissa pour ramasser son chapeau et s’attabla, juste à côté. Cela faisait des années qu’il n’avait pas touché une tasse de café et il avouait qu’il avait adoré ce breuvage. C’était donc avec un plaisir légèrement caché qu’il remplit le récipient de porcelaine, qu’il entoura de ses mains pour capter la chaleur en attendant qu’il refroidisse.
Son regard ne quittait pas les remouds du liquide brun qui reflétait les lumière du train. En attendant que celui-ci ait une température acceptable son esprit errait, vide, sans partager ses découvertes… Ethan enclencha à nouveau le mode pensif dont il commençait à s’accoutumer.

   




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Jason C. Drake
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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptySam 6 Sep - 12:43





Butterfly and Hurricanes ♥
feat Chloé P. Olympia and Ethan Underwood




La journée avait été longue, chargée d'émotions, la moisson était finie enfin. Cependant le calvaire ne faisait que commencer. D'habitude à la fin de chaque moisson Jason se réjouissait car il avait un an de vie en plus, mais là, l'issue du tirage au sort était consternante. Lui, garçon provenant d'une famille aisée, d'un père pacificateur haut placé était désormais tribut. On pouvait penser que le rang de son père l'aurait épargné de la moisson, mais le contraire s'était produit. Il avait corrompu le tirage au sort pour que Jason, son unique fils aille aux Jeux pour honorer la famille. Il préférait donc que son enfant meure dans d'atroces souffrances pour honorer la famille plutôt que de l'avoir près de lui en vie. C'était un père indigne aux yeux de son fils, il ne l'aimait pas et ne l'avait jamais aimé, il était toujours resté froid avec lui, impassible avec des expressions toujours indescriptibles. Et puis le tribut féminin qui allait l'accompagner dans l'arène c'était Chloé. Encore une autre histoire mais beaucoup plus triste. Celle avec qui elle avait passé son adolescence puis celle avec qui qui il avait coupé les ponts mais surtout celle qu'il aimait secrètement avait aussi était tirée au sort. Comble de malheur, le destin s'acharnait sur eux. Leur rencontre dans les bois peu avant la moisson, la moisson elle même et puis cette deuxième règle mystérieuse et peu rassurante. Le fait que le destin des tributs soit entremêlé ne rassurait guerre Jason et le fait que le mentor devrait sceller le sort d'un des deux tributs encore moins. C'était si vague, tout était possible et inimaginable, on parlait d'une expiation, soit de nouvelles règles qui changent tout dans l'arène et parfois même avant. Cependant elles étaient rarement bénéfiques aux tributs souvent cruelles et  plus complexes qu'elles ne paraissaient. Jason réfléchissait beaucoup en songeant à toutes les possibilités que cachait cet intitulé, il y en avait trop, impossible de deviner ce que les organisateurs avaient en tête.

Jason, lassé de rester seul dans sa chambre à réfléchir préféra allez dans la "salle à manger", il pourrait peut être avoir un premier contact avec son mentor, il ne l'avait aperçu que de loin, il ne lui avait jamais adressé la parole dans son souvenir. Un parfait inconnu qui allait avoir son destin et celui de Chloé entre ses mains, cependant il avait déjà gagné les jeux donc il allait pouvoir leur donner des conseils, des techniques de survie et des astuces pour attirer les sponsors, ce serait avec lui qu'ensemble sa stratégie verrait le jour. Il était important d'écouter et d'enregistrer chacune de ses paroles, ça pouvait toujours être utile. Encore fallait il qu'il soit au salon. Les pas légers de Jason résonnaient à ses oreilles comme un bruit sourd et imposant alors qu'il était aussi discret qu'à son habitude. Il pénétra dans le wagon ou une table imposante se dressait au milieu et un nombre important de gourmandises et de mets les plus délicats. Jason n'avait jamais manqué de rien mais il n'avait jamais vu autant de gâteaux et sucreries de sa vie, c'était trop car même en si m'étant à trois il y aurait eu beaucoup de restes. Oui il était gourmand, aimait les bonnes choses en sommes.

Ethan était là, assit là avec une tasse de café, sa cuillère tournant inlassablement par les gestes souples de son poignets. Son chapeau de cowboy coiffait sa tête, il l'avait toujours sur lui, c'était son truc, sa touche personnelle. Jason essaya de le regarder dans les yeux, mais ils étaient rivés sur sa boisson, il était silencieux. Il n'y avait pas vraiment besoin de mots dans ces moments là. Il était plutôt content qu'Ethan ne l'ai pas félicité comme l'avait fait son père et Selena, il avait l'air aussi consterné que Chloé et lui, il les comprenaient, il avait lui aussi été dans l'arène. Cependant Jason voulait avoir un premier contact avec son mentor, il le salua donc :

"Bonjour Ethan."

Il espérait que le cowboy sorte de sa torpeur pour lui adresser la parole ...




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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptyVen 12 Sep - 20:07

HRP :
Spoiler:



   
   

Une voix tira Ethan de sa contemplation, comme il l’attendait, sans le savoir.

« Bonjour Ethan. »

L’éleveur leva les yeux de son café encore trop chaud et vit Jason Drake. A la recherche du regard de son Mentor qu’il capta. Mais qu’est-ce qu’il y vit ? Ethan n’eut pas la moindre idée de ce que pouvait exprimer son regard. Il s’en fichait un peu puisque, pour l’instant, il n’avait pas grand-chose à dire. Les conseils ne passaient pas par les yeux, malheureusement.
Le Mentor salua son Tribut un hochement de tête :

« Bonjour… Jason, c’est ça ? »

Puis, pour détendre un peu l’atmosphère parce que c’était plus prompt à la conversation, il continua avec un petit sourire:

« Assieds-toi si tu veux. »

En attendant que le Tribut s’exécute, il retira son chapeau et étudia chacun de ses mouvements. Parce que ce gamin, il ne le connaissait pas du tout, même de vue. Tout ce qu’il savait de lui, c’était que son père était chef des Pacificateurs… Ca faisait quoi de Jason ? Un gamin à fond sur le Capitole, entraîné à la dure dans le but de prendre la suite du père ou de ne pas être surpris pas les Hunger Games ? Pourtant, s’il n’était physiquement pas frêle, il était loin d’avoir la carrure d’un Carrière. Ethan ne s’arrêta pas plus là-dessus que sur le statut social de son Tribut, puisqu’il avait souvent été surpris par les vies menées.
Cela faisait partie des questions qu’Ethan comptait poser. A Jason, mais également à Chloé qu’il avait déjà rencontrée et qu’il avait pu étudier physiquement pendant la Moisson. Alors que Jason était, a priori, un parfait inconnu et, sans oublier l’idée qui avait germé dans son esprit lorsque Chloé s’était effondrée dans les bras de son partenaire, il devait les considérer tout d’abord séparément.
Ethan désigna la cafetière du regard.

« Tu veux une tasse de café ? »

Il se rappela soudain qu’il parlait à un gamin du District Dix. Autant dire qu’il n’avait jamais dû voir de café.

« Si tu sais ce que c’est, se rattrapa le Mentor. Je te déconseille par contre très fortement d’en prendre une tasse si tu comptes dormir ce soir. »

Ethan constata que sa tasse s’était refroidie et qu’il pouvait boire une gorgée sans risquer de se brûler et porta le récipient à ses lèvres. Lui ne comptait pas dormir.
Il avait onze Moissons à regarder.





Dernière édition par Ethan P. Underwood le Sam 13 Sep - 11:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptyVen 12 Sep - 21:30





La moisson.
District 10 et Capitole




Jason cherchait dans le regard du cowboy, une lueur, un contraste dans son iris mais il ne voyait pas grand chose, simplement un regard fatigué et usé par la souffrance et les remords.

 
« Bonjour… Jason, c’est ça ? »


Jason comprenait son hésitation, il ne se connaissaient pas, bien qu'ils allaient devoir faire un minimum connaissance avec les jeux, ne serait-ce que pour trouver une stratégie ou pour acquérir des conseils de survie en tout genre, mais aussi pour les sponsors. Le cowboy essayait de briser la glace qui les séparait, pour une première approche il y avait mieux mais bon vu leur situation dramatique ce n'était pas le plus grave. Jason le regarda et essaya d'esquisser un sourire mais n'y arriva pas, il était trop accablé par tout ce qui lui était tombé dessus pendant la journée.

« Assieds-toi si tu veux. »

Jason s'asseya ou plutôt s'écroula sur sa chaise, un peu comme Chloé l'avait fait durant leur rencontre peu avant la moisson. Jason ne voulait pas penser à cette rencontre dans les bois ou il l'avait croisée. Il préférait d'abord se concentrer sur autre chose bien que cela se révéla impossible. Il sentait sur lui le regard de son mentor, il essayait de cerner sa personnalité et son identité, quoi de plus normal pour un mentor ? Il leva ses yeux restés rivés sur la table et le regarda, il posa les yeux sur le liquide noir qui se trouvait dans la tasse du cowboy.



« Tu veux une tasse de café ? »


Du café, il avait du en voir deux fois dans sa vie, il avait vu son père en boire un une fois et aujourd'hui Ethan. C'était tout, dans le district 10 les boissons de luxe comme le café sont peu répandues et à un prix exorbitant même les plus aisés avait du mal a y accéder. Jason n'avait jamais goûté, il voulait savoir quelle saveur avait ce "café", était il amer ou au contraire sucré ? La tentation taraudait Jason.


« Si tu sais ce que c’est. Je te déconseille par contre très fortement d’en prendre une tasse si tu comptes dormir ce soir. »

Jason comprenait que son mentor se demande s'il savait ce qu'était le café, après tout il venait du district dix et les occasions d'en voir étaient bien rares. Dormir, comme s'il allait pouvoir fermer l'œil cette nuit avec la moisson, la deuxième règle, la dispute de son père, le train de la mort et bientôt le Capitole, c'était tout bonnement impossible, Jason se demandait si Chloé allait réussir à dormir cette nuit mais il se doutait que comme lui, ils allaient passer une nuit blanche.

"Oui je sais ce que c'est mais je n'ai jamais goûté, dit il en esquissant un léger sourire. Ce ne sera pas de refus, je pense que je pourrai pas dormir de toute façon ce soir. "

Un muet que Jason n'avait pas vu s'approcha d'eux et tendit au tribut une tasse brulante ou ce trouvait le même breuvage que le cowboy. Jason porta la tasse à ses lèvres et frémissa à cause de la saveur particulière de la boisson. C'était un goût amer mais avec une légère note sucrée, un peu comme la journée du jeune homme, amère mais malheureusement sans la petite touche sucrée.

"Vous ne me félicitez pas comme Selena ou mon père ? dit il avec un petit rire nerveux. Je ne sais pas comment on peut féliciter quelqu'un pour sa mort ...








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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptyLun 15 Sep - 21:15


   

       
       
Jason hésitait, silencieux, étudiant son vis-à-vis de haut en bas tout comme celui-ci le faisait. Et puis ? A quelles conclusions pouvait-il arriver ? « Mon Mentor est vieux, fatigué, n’a strictement aucune envie d’être là et va nous laisser crever ».Oui… Oui… Oui… Non… Ethan était certes las de tout cela. Pas forcément vieux, mais assez âgé pour en avoir assez de ces conneries. Dans le fond, il aurait le droit de rester dans son coin, de ne rien faire et de laisser ces deux gamins se débrouiller seuls. Jason n’y était pourtant pour rien, et sa partenaire non plus, donc il ne le leur montrerait pas son blasement. Il ferait quelque chose pour eux, quelque chose d’utile, là où son propre Mentor l’avait délaissé. Il tenterait de rendre les conversations agréables en parlant de café, et en retenant leurs noms.
Il se rendit compte qu’il en avait un peu appris sur Jason. Le jeune homme était méfiant et analysait pas mal ce qu’il se passait autour de lui, sans forcément être prompt à la parole, bien qu’il se reprit avec un sourire quand Ethan lui proposa un café.

« Oui je sais ce que c'est mais je n'ai jamais goûté. Ce ne sera pas de refus, je pense que je pourrais pas dormir de toute façon ce soir. »

Ethan acquiesça et alla pour attraper une tasse, quand il remarqua qu’on l’avait devancé. Le Muet. Forcément, quand on avait pendant sept ans évité le Capitole, on perdait l’habitude de se faire servir et survivait très bien sans. Le Mentor leva les yeux tandis que la tasse se remplissait et laissa échapper un merci d’entre ses lèvres. Mais, comme toute à l’heure, il se heurta à un mur, et le servant se détourna de lui pour donner la tasse à Jason. Un léger frisson parcourut le dos d’Ethan, qui se rendit compte qu’en présence du Muet, il ne se sentait pas très bien. Le pire était qu’il n’avait pas la moindre idée du pourquoi.
Pour se réchauffer, il prit une gorgée de son café et se concentra à nouveau sur Jason qui se sentait plus enclin à la conversation.

« Vous ne me félicitez pas comme Selena ou mon père ? – il eut un rire nerveux  -. Je ne sais pas comment on peut féliciter quelqu'un pour sa mort ... »

Ethan inspira profondément. Selena, on s’en fichait, mais son père l’avait… félicité ? Félicité ? Comment pouvait-il ? Son fils semblait blessé que son père l’ait félicité de n’avoir rien fait. D’avoir subi un tirage au sort bouleversant, puisqu’il amenait à la mort. Quel parent pouvait-il comme cela laisser son fils partir pour l’abattoir ?
Oh oui. Ethan le savait trop bien. Il en avait connu d’autres dans le genre. Il savait de quoi il parlait. Sans être dur, il ne souriait pourtant plus à ce gosse quand il répondit :

« Non, je ne te félicite pas, mais j'imagine que ça ne te dérange pas. Ce n’était pas ton but d’aller dans cette arène ? »


Il l’avait agrippé. Il l’avait agrippé aux épaules avec force, aggrippé pour ne pas qu’il s’échappe agrippé pour rester accrocher à la réalité. Parce que ce n’était pas vrai. Ca ne pouvait pas être vrai.
« Tu avais combien de Tesserae, Shaun ? »
Le gamin ne répondait pas. Il le secoua, un peu violemment peut-être, et réitéra sa question avec plus d’insistance, en cherchant son regard. Ce n’était pas sa raison qui parlait, non, celle-ci était trop occupée à rester sur Terre. Ce furent ses tripes.
« Combien de papiers portaient ton nom, Shaun ?
- Arrête, Ethan, tu me fais mal…
- Dis-moi !
- Vingt cinq ! »
Oh bordel…



Avait-il, lui, fait quelque chose pour que son nom sorte ? Ethan ne se souvenait peut-être plus des mots exacts, ni même des images. Ni même du regard de son frère. Mais jamais il n’aurait pu oublier ce chiffre. Vingt cinq. Vingt cinq. Alors qu’il n’aurait dû en avoir que six.
Il se tourna de nouveau vers Jason.

« Quant à la mort, c’est une autre histoire. Même si, il faut être réaliste, vous n’avez, Chloé et toi, pas beaucoup de chances de vous en sortir, vous n’êtes pas déjà morts. »

Ethan ne se voyait pas parler de stratégie. Pas encore. Pour l’instant, il se renseignait.

« Parle-moi de toi. Tu me dis que ton père t’a félicité. Pourquoi ? Il t’entraînait pour les Hunger Games ? Il avait pour ambition que tu te portes volontaire ? »

   

   
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Jason C. Drake
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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptyMer 17 Sep - 15:10





La moisson.
District 10 et Capitole




Le sourire avait disparu du visage de l'homme qui lui faisait face :

« Non, je ne te félicite pas, mais j'imagine que ça ne te dérange pas. Ce n’était pas ton but d’aller dans cette arène ?  »

Jason avait posé cette question afin de voir la réaction de son mentor et aussi pour se libérer car il n'en pouvait plus de garder tout ça pour lui. La réponse lui permit de définir que comme lui il était consterné par la moisson. Ce qui intrigua Jason c'est le fait qu'Ethan puisse se demander si c'était son but d'aller dans l'arène. Bien sûr que non, il ne faut être que carrière pour vouloir être jeter dans cette arène et de croire qu'on a une chance de s'en sortir. Il n'avait jamais voulu de tout ça, il voulait vivre mais il savait désormais qu'il ne le pourrai jamais.

"Bien sûr que non, je n'ai jamais demandé à mourir."

Le cowboy écouta d'une seule oreille et sembla être plongé dans ses pensées. Puis il adressa de nouveau la parole au jeune homme :

« Quant à la mort, c’est une autre histoire. Même si, il faut être réaliste, vous n’avez, Chloé et toi, pas beaucoup de chances de vous en sortir, vous n’êtes pas déjà morts. »

C'était gentil de le rappeler, comme si Jason ne le savait pas assez, ils allaient mourir et leur mentor semblait aussi résigné qu'eux, cependant il avait un petit espoir ou plutôt un constat, ils n'étaient pas encore mort, pourtant la vie et la victoire étaient bien loin, beaucoup trop loin pour y penser. Jason ne répondit pas, il n'y avait pas de réponse pour ce genre de réplique, son silence apporterai peut être plus de mots qu'il n'aurait pu en donner en parlant. Le mentor essayait de le cerner et de le comprendre, il commença ce que l'on aurait pu comparer à un interrogatoire mais bon il était nécessaire :

« Parle-moi de toi. Tu me dis que ton père t’a félicité. Pourquoi ? Il t’entraînait pour les Hunger Games ? Il avait pour ambition que tu te portes volontaire ? »

Que je parle de moi, voilà bien longtemps qu'il ne l'avait pas fait, il n'avait pas voulu, avait préféré garder ses secrets et son histoire pour lui seul, la seule personne qui en savait long sur lui c'était Chloé, du moins au temps ou ils se parlaient encore. Pourquoi mon père m'avait félicité. Tout simplement car il était arrivé à ses fins, il allait enfin pouvoir se débarrasser du fils qu'il n'avait jamais aimé, le fils dont jamais il n'avait été fier. S'il m'entraînait pour les Hunger Games, à plusieurs reprises il avait essayer, cependant Jason n'avait jamais voulu, il n'était pas pré destiné à être carrière et cela, son père ne l'avait jamais accepté. Il croyait vraiment que son fils allait se porter volontaire, enfin il avait eut un leger doute puisqu'il avait corrompu la moisson.

"Pour commencer, mon père ne m'a jamais aimé, enfin il n'a jamais été fier de moi, le fait que je n'avais pas la carrure ni le mental d'un carrière l'a anéanti. Il me parlait tout le temps des jeux, de l'honneur que cela représentait d'y participer. Il m'a haranguer a mainte reprises pour que je me porte volontaire mais je n'ai jamais voulu, je tenais trop à vie. Il avait essayer de m'entraîner pour les jeux mais je m'esquivais toujours. Et aujourd'hui ..."

Jason hésitait de lui révéler ce que son père avait fait, car il était persuadé qu'il ne se trompait pas. Il pesa rapidement le pour et le contre et décida de révéler la corruption, Ethan était son mentor, il devaient se faire confiance.

"Je pense qu'il a corrompu le tirage au sort, ce n'est pas un coup du destin."

Jason releva ses yeux vers le cowboy et le regarda avec consternation et tristesse.

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Chloé P. Olympia
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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptyLun 6 Oct - 1:36

Une phrase de trop...


J’étais restée dans la chambre qui m’était destinée un long moment après être montée à bord du train. Figée devant la porte qui s’était refermée automatiquement dès que les pacificateurs étaient partis, je n’étais pas parvenue à faire le moindre mouvement. Rien autour de moi ne me semblait familier, tout m’était étranger. Les meubles au style bien trop luxueux pour le district Dix, le lustre qui paraissait être constitué d’éléments dans un verre qui étincelait d’une pureté que je n’avais jamais vue auparavant à part à la télévision, lors des cérémonies du Capitole. Même le couvre-lit était tissé dans une matière tellement lisse, douce, que j’étais certaine que dans d’autres circonstances j’aurais pu m’y abandonner à de beaux rêves. Seulement, je n’étais pas ici « dans d’autres circonstances ». J’étais ici pour mourir. Enfin, pas tout de suite non. Il fallait d’abord qu’il y ait tout le spectacle, les simagrées des habitants du Capitole, le désespoir de nos familles,… Tout cela était trop difficile à supporter, j’avais besoin d’en parler : parler à quelqu’un qui comprendrait.

Ethan devait être dans une pièce adjacente, je sortis donc de ma cabine si étrangère pour rejoindre la pièce principale de notre wagon dont la porte métallique s’ouvrit tout aussi automatiquement que celle de la pièce qu’on m’avait assignée. Je ne sais pas réellement ce que je m’attendais à trouver là : l’oreille attentive de mon mentor, des paroles réconfortantes de Jason,… C’était étrange comme mes sentiments pouvaient se bousculer dans un flot incessant et complètement décousu depuis que je ne contrôlais plus rien : depuis que ma vie ne dépendait plus de moi. J’espérais, j’espérais beaucoup en arrivant dans la pièce principale. Seulement trouver quelqu’un, parler et vider mon sac, je ne demandais rien de plus. Cependant c’était déjà trop. La seule chose que je trouvais là fut mon « mentor » tranquillement endormi sur le sofa de la pièce. Comment pouvait-il dormir alors que deux jeunes de son District venaient d’être condamnés à mort sans raison ? Comment pouvait-il dormir alors qu’il était censé cogiter pour trouver  un moyen, une chance même infime que nous faisions ce voyage dans le sens inverse ? Comment pouvait-il dormir alors qu’un jour pas si lointain il avait été à notre place ? Non, trop c’était trop…

En colère, je tournai talons et bousculai un homme en lui adressant un léger « pardon » auquel il ne répondit pas avant que je remarque qu’il ne le pouvait pas. J’ouvris légèrement les lèvres dans une grimace d’horreur et, honteuse de ma réaction, m’enfuis en courant vers ma cabine en lâchant un « désolée » alors que les larmes commençaient à me monter.

Arrivée à ma cabine, immobile au milieu de la pièce, je ne parvenais pas encore à intégrer tous les événements qui s’étaient succédé sans vergogne depuis le matin. Moi qui arrivais d’habitude à analyser sans problème toutes les situations, je sentais que mon esprit était à la limite de la rupture. Je m’en approchai doucement, posai une main sur la vitre froide. La seule chose que je voyais c’était mon avenir, ou plutôt ce qu’il aurait pu être, défiler en filigrane devant les images des paysages de mon District qui défilaient une dernière fois derrière la fenêtre du wagon. Perdue, je regardai tout ce que je connaissais m’échapper définitivement.

Définitivement.

Pourtant j’avais promis à mes parents de lutter, de tout faire pour revenir. Devant eux, j’avais éprouvé tellement de rage, tellement de courage que je n’avais pas cédé à toutes les émotions qui me dévoraient à présent de manière encore plus douloureuse, tordant sans vergogne la moindre parcelle d’espoir qui aurait pu subsister. Puis d’autres paysages effacèrent les champs de mon District, nous nous éloignons de ma vie, de tout ce que j’avais connu jusqu’alors. J’avais tellement envie de pleurer, mais encore les larmes ne venaient pas. Je me demandais ce que Jason avait bien pu dire à son père. Avait-il, comme moi, fais une promesse qu’il n’était pas certain de pouvoir tenir ? Son père s’était-il effondré comme l’avaient fait mes parents ? Etait-il aussi dans sa chambre ? Avait-il envie de me voir ou finirait-il ce qu’il avait commencé une fois dans l’arène ? J’étais injuste avec cette dernière interrogation, surtout après ce qu’il s’était passé dans la forêt… Mais je me demandais au plus profond de moi s’il ne me serait pas plus simple, pour tout ce qui allait se passer, de continuer à le détester…  Peut-être souffrirais-je moins ainsi… Peut-être souffrirait-il moins ainsi…

Combien de temps était passé depuis notre montée dans le train ? Une heure, peut-être deux ? Le regard perdu dans le vague des souvenirs et des événements funestes qui m’attendaient. Maintenant, il fallait que je fasse face ou que je m’effondre.

Je m’asseyais sur le couvre-lit bien trop luxueux pour moi avec mille précautions et pris mon visage entre mes mains. Je voulais pleurer, je voulais crier ma rage. Rien ne sortit… Ni larme. Ni cri. Juste une douleur sourde qui me ravageait le crâne.

Je soupirai et me levai pour rejoindre à nouveau la salle principale, bien décidée à secouer Ethan Underwood s’il ne daignait pas accorder à nous, ses tributs, plus d’importance qu’à sa sieste de l’après-midi. Déterminée, je traversai le couloir pour arriver à la porte lorsque je perçus deux filets de voix : je reconnus immédiatement celle de Jason, celle d’Ethan m’était moins familière mais je n’eus aucun mal à l’identifier une fois arrivée à côté de la porte. J’allai faire un pas supplémentaire afin de provoquer son ouverture, lorsque j’entendis :

"Bien sûr que non, je n'ai jamais demandé à mourir."

C’était Jason, il paraissait être outré par une question du mentor. Je fronçai les sourcils et me glissai à gauche de la porte sans en déclencher l’ouverture, je savais parfaitement être discrète quand il le fallait.

« Quant à la mort, c’est une autre histoire. Même si, il faut être réaliste, vous n’avez, Chloé et toi, pas beaucoup de chances de vous en sortir, vous n’êtes pas déjà morts. »

Il s’agissait désormais d’Ethan… Visiblement, il ne nous donnait que peu de chances de remporter la victoire, voire même aucune. Ce n’était pas étonnant mais n’était-il pas censé tenter de nous donner la fougue pour espérer l’impossible en tant que mentor ? Nous savions déjà que les probabilités étaient contre nous, alors pourquoi nous le rappeler ? C’était cruel… Les larmes montèrent doucement à mes yeux sans couler.

Puis il reprit : « Parle-moi de toi. Tu me dis que ton père t’a félicité. Pourquoi ? Il t’entraînait pour les Hunger Games ? Il avait pour ambition que tu te portes volontaire ? »

Comment ça, le père de Jason l’avait félicité ? Il avait toujours voulu faire de son fils un héros, une espèce d’habitant complètement dévoué au Capitole et à son image. J’aurais parfaitement pu imaginer qu’un des souhaits de son père avait été de participer aux Hunger Games lorsqu’il était jeune, mais féliciter son fils, la seule famille qu’il lui restait… J’avais du mal à l’imaginer, beaucoup de mal…

"Pour commencer, mon père ne m'a jamais aimé, enfin il n'a jamais été fier de moi, le fait que je n'avais pas la carrure ni le mental d'un carrière l'a anéanti. Il me parlait tout le temps des jeux, de l'honneur que cela représentait d'y participer. Il m'a harangué à mainte reprises pour que je me porte volontaire mais je n'ai jamais voulu, je tenais trop à vie. Il avait essayé de m'entraîner pour les jeux mais je m'esquivais toujours. Et aujourd'hui ..."

Je n’avais jamais su tout cela… Souvent, lorsque nous étions encore complices, Jason m’avait parlé de son père et de tous les espoirs vains qu’il nourrissait pour lui. Il m’avait parlé des idées d’avenir que son père lui réservait mais je n’aurais jamais cru que sa vie quotidienne auprès de son père avait été si pénible… Avant, il m’avait toujours eue auprès de lui pour se confier, mais durant ces dernières années, à qui avait-il pu confier son désarroi vis-à-vis de son père ? Il était devenu quelqu’un de très solitaire ou du moins n’avait jamais eu d’autres amis aussi proches que nous l’avions été si j’en croyais des amis communs. M’en avait-il voulu de l’avoir abandonné avec son père qui ne comprenait rien à qui il était vraiment ? Mes émotions tournoyaient dans mon esprit, c’était insupportable et pourtant trop réel.

"Je pense qu'il a corrompu le tirage au sort, ce n'est pas un coup du destin."

Je restai interdite un instant, mon sang ne fit qu’un tour. Tout sentiment de culpabilité que j’aurais pu avoir s’envola dans la seconde. Ne prenant pas le temps de réfléchir, je me dressai dans l’encadrure de la porte qui s’ouvrit immédiatement en me révélant ainsi aux deux hommes.

- Alors c’est ta faute… C’est ta faute si je suis là ! dis-je dans un souffle en m’adressant à Jason.

Je continuai en me dirigeant vers eux, ma voix ne cessant de s’élever en intensité tant et si bien que je ne me rendis pas compte que j’étais presque en train de hurler :

- C’est à cause de toi, de ton père et de notre histoire ! Qu’est-ce qu’il y a ton père trouvait que c’était une très bonne idée de t’envoyer là-bas avec moi, que ça ferait une meilleure histoire et que tu aurais plus de sponsors quand tu finirais le boulot en me massacrant devant les caméras ? C’est vrai qu’à l’époque dans ce pré, ça te rapportait rien mais là tu passeras pour un parfait tribut, un futur vainqueur… Bravo tu vas pouvoir le rendre fier !

J’avais été odieuse et je réalisais mon erreur… C’était la même que j’avais faite il y a quelques années, dont Jason s’était vengée. J’avais pensé que crier ma douleur m’aiderait à avoir moins mal mais je m’étais trompée, elle était encore plus forte, plus ravageuse désormais. J’avais le souffle coupé, l’impression de ne plus pouvoir respirer alors que leurs regards me dévisageaient, me transperçaient comme s’ils pouvaient comprendre mais ils ne pouvaient pas. Mes lèvres s’entrouvrirent dans un essai de ravaler ma contenance, de respirer mais je n’y parvenais pas…

Je m’effondrai sur le sol de la cabine, faible petit oiseau blessé qui aurait tout donné pour que le couperet vienne l’achever à cet instant précis. Les larmes coulèrent enfin et un sanglot énorme, celui qui était resté dans ma gorge depuis que mon nom avait résonné sur cette fichue estrade, éclata enfin. Il était profond, sincère, déchirant. Agenouillée ainsi sur le sol, je devais être bien pitoyable mais après tout quelle importance… Personne ne saurait jamais puisque bientôt nous ne serions plus…

- Désolée... murmurai-je...
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Jason C. Drake
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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptyMar 7 Oct - 18:06





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Chloé et Ethan ♪




Alors que la conversation avec bon train avec le cow-boy, la porte s'ouvrit et telle une furie elle était entrée. Elle était en fureur et Jason ne comprit pas tout de suite pourquoi. Puis sans laisser lui laisse le temps de dire un mot et lui lança de manière acerbe :

- Alors c’est ta faute… C’est ta faute si je suis là !

Elle avait tout entendu, elle avait écouté toute leur discussion ou au moins une bonne partie dissimulée derrière la porte. Elle était si discrète, ni Ethan ni lui ne semblait l'avoir remarquée auparavant. Elle pensait que c'était de sa faute s'il elle se retrouvait aujourd'hui dans ce train avec un aller simple pour la mort et qui plus est avec la personne qu'elle haïssait le plus. Or Jason n'y était pour rien, il n'avait jamais demandé à être tribut et encore moins que Chloé soit elle aussi tribut. Il avait été plus que stupide le jour où elle s'était faite attaquée, il ne savait pas pourquoi il avait fait ça, tout aurait pu s'arranger, ils auraient pu redevenir proches comme ils l'étaient ... Au lieu de ça il avait tout gâché, leurs chances de réconciliation mais surtout la vie de la malheureuse, elle était blessée et boitait à présent, dans les jeux elle n'aurait aucunes chances et tout ça c'était de sa faute, toujours de sa faute sauf pour le tirage au sort, il n'y était pour rien, même s'il avait eut l'air d'un monstre ce jour là dans le champs il n'en était pas un, pas au point de la condamner et de se condamner à une mort certaine. Jason la regardait sans rien dire, il la laissa continuer sur sa lancée avant de lui répondre. Quand elle était en colère, le temps lui avait apprit de la laisser dire tout ce qu'elle avait sur le cœur avant de répondre quoi que ce soit, ça n'aurait fait qu'empirer la situation, déjà assez tendue et complexe. Elle s'approcha et parla en élevant le ton, elle était presque en train de crier :

- C’est à cause de toi, de ton père et de notre histoire ! Qu’est-ce qu’il y a ton père trouvait que c’était une très bonne idée de t’envoyer là-bas avec moi, que ça ferait une meilleure histoire et que tu aurais plus de sponsors quand tu finirais le boulot en me massacrant devant les caméras ? C’est vrai qu’à l’époque dans ce pré, ça te rapportait rien mais là tu passeras pour un parfait tribut, un futur vainqueur… Bravo tu vas pouvoir le rendre fier !

Jason reçu sa réplique de plein fouet comme un couteau en plein cœur. Elle le prenait pour un monstre, elle pensait qu'il allait la tuer dès qu'il en aurait l'occasion pour attirer des sponsors et remporter les jeux, en un sens il la comprenait, ce qu'il avait fait dans ce champs était un acte monstrueux et cruel, à la place de la jeune fille il aurait eut la même réaction, mais ça lui faisait mal de recevoir des mots aussi violents de sa part. Son cœur était meurtri, à vif et saignait seulement elle ne le voyait pas, personne ne le voyait, on le prenait pour un fils de pacificateur sans sentiments et une bête sauvage. Il aurait voulu mourir tout de suite pour abréger ses souffrances mais il ne le pouvait pas, pas maintenant en tout cas. Il était bouleversé parce que Chloé lui avait dit, il en était bouleversé et il se sentait encore plus mal même s'il n'y était pour rien. Il n'avait jamais raconté son histoire avec Chloé mais il avait du en avoir écho, la rumeur avait du faire le tour du district et il avait entendu. Son père avait tout gâché, son père leur faisait mettre un pieds dans leur future tombe, mais diable pourquoi avait il fait ça ? Puis il la vie s'effondrer au sol dans le wagon luxueux. Elle pleurait comme une enfant, mais qui n'avait pas envie de faire pareil ? La situation était désespérée, leur espoir de vie et de victoire était plus que minces voir inexistants, il comprenait ses pleurs, les mêmes qu'à la mort d'Allison à vrai dire. Elle était là, à genoux dans le wagon du train de la mort en train de verser des larmes qu'elle devait retenir depuis trop longtemps. Lui aussi avait une larme au coin de l'œil mais il se força à ne pas la laisser s'échapper, il devait essayer de se montrer fort bien qu'il ne l'était pas. Puis un murmure éraillé par les pleurs :

- Désolée...

Il se leva anéanti, comme dans un état second avec le cœur en morceaux et se dirigea lentement vers elle. Il s'adossa au mur à ses côtés et se laissa glisser lentement, il se retrouva à côté d'elle. Il appuya sa tête sur ses bras posés sur ses genoux et souffla un coup, puis il leva la tête dans sa direction et la regarda. Elle était si belle mais il n'aimait pas la voir triste, il préférait nettement son beau sourire bien que cela faisait des années qu'il ne l'avait pas vu.

Je ... je ne sais pas quoi dire. Je n'y suis pour rien, je n'ai jamais voulu de tout ça, je ne comprend pas pourquoi il a fait ça ...

La larme au coin de l'œil ruisselait désormais sur sa joue, il n'avait pas pu rester aussi fort qu'il le voulait, il était aussi fragile qu'elle, il avait trop souffert, ils étaient brisés et rien ne pourrait jamais effacer les douleurs et la souffrance qui les hantaient. Ils étaient marqués au fer rouge et quand la blessure semblait se refermer, elle était rouverte par un évènement tragique comme la moisson ou leur rencontre dans la forêt. Il se laissa aller et ne pesa pas bien les mots qu'il allait prononcer :

J'aurai préféré mourir directement si ça avait pu te sauver. Je suis désolée, s'il te plait, pardonnes moi ....la fin fut légèrement brouillée par un léger sanglot

Il avait été plus que sincère, il s'était ouvert à elle et lui avait dit tout haut ce qu'il pensait tout bas, ce qu'il avait en tête depuis cette moisson qui avait eu lieu quelques heures auparavant. Il détestait le Capitole, il détestait encore plus son père mais surtout les jeux. Il pensa soudain à son mentor, il avait assisté à toute la scène, qu'allait dire, faire ou penser ? Il se fichait éperdument de ce que pouvait penser un vieil homme ou même de ce pensait les gens, tout ce qu'il voulait c'était se réveiller et se dire que ce n'était qu'un cauchemar, seulement ce n'était pas. C'était la fin du commencement ou plutôt le commencement de la fin, de leur fin à eux.



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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptyDim 12 Oct - 16:08


   

       
       
« Pour commencer, mon père ne m'a jamais aimé, enfin il n'a jamais été fier de moi, le fait que je n'avais pas la carrure ni le mental d'un carrière l'a anéanti. Il me parlait tout le temps des jeux, de l'honneur que cela représentait d'y participer. Il m'a harangué à mainte reprises pour que je me porte volontaire mais je n'ai jamais voulu, je tenais trop à vie. Il avait essayé de m'entraîner pour les jeux mais je m'esquivais toujours. Et aujourd'hui ... »

Ethan resta un instant interdit face à la confession de Jason. Si déjà il avait eu une mauvaise impression du Pacificateur lors de la conversation, ne comprenant pas que l’on félicite son fils de participer aux Hunger Games alors que celui ne venait même pas de se porter volontaire, la suite venait de tout éclairer. Ethan poussa un profond soupir devant la compassion qu’il ressentait pour Jason. Comment, comment pouvait-on pousser un enfant à se porter volontaire ? Comment pouvait-on faire ça dans une District comme le Dix, où rien n’était conçu pour accueillir des Carrières ? Et le pire était d’en vouloir à son fils qui n’était visiblement pas du tout intéressé par les Jeux ! Le comportement de cet homme révulsait le Mentor qui ne sut en cet instant pas quoi répondre. Y avait-il réellement quelque chose à dire pour cela ?
Le pire restait pourtant à venir.

« Je pense qu’il a corrompu le tirage au sort, ce n’est pas un coup du destin. »

Les secondes qui suivirent furent terribles.
D’abord, Ethan se retrouva totalement décontenancé et un tas de questions sans réponses traversa son esprit. Quoi ? A quel point le fanatisme de cet homme avait condamné son fils ? Comment pouvait-on ne serait-ce que penser cela ? Le sentiment paternel d’Ethan se tut pour laisser place à d’autres questions d’ordre plus technique.  Pouvait-on faire ça ? Pouvait-on corrompre un tirage au sort quand on était Chef des Pacificateurs d’un District, surtout quand il était aussi pauvre que le Dix ? Avait-on accès à l’urne ? A quel point était-ce répréhensible, autant pour celui qui avait fait ça – dont le sort n’intéressait pas le Mentor en ce moment – que pour le Tribut sélectionné ?
Ce fut cette question là qui accapara le plus Ethan, celui-ci comprenant qu’il fallait régler cela tout de suite. Surtout du fait qu’il n’avait aucune idée de la portée de tels mots s’ils arrivaient au Capitole; et ils y arriveraient, grâce aux nombreux micros dissimulés dans les murs. Il fallait, vite, tenter de sauver les meubles pour Jason.
L’ouverture de la porte émit un bruit qui prit Ethan de court, le coupant net, tandis que les deux interlocuteurs se tournèrent vers Chloé, debout. Tremblant de fureur.

« Alors c’est ta faute… souffla-t-elle en direction de Jason. C’est ta faute si je suis là ! »

Ethan se retrouva spectateur de la scène qui suivit. Chloé s’avança vers eux, se mettant à parler, puis à crier, puis à hurler, comme si elle avait un compte à régler avec Jason.

« C’est à cause de toi, de ton père et de notre histoire ! Qu’est-ce qu’il y a ton père trouvait que c’était une très bonne idée de t’envoyer là-bas avec moi, que ça ferait une meilleure histoire et que tu aurais plus de sponsors quand tu finirais le boulot en me massacrant devant les caméras ? C’est vrai qu’à l’époque dans ce pré, ça te rapportait rien mais là tu passeras pour un parfait tribut, un futur vainqueur… Bravo tu vas pouvoir le rendre fier ! »

« A l’époque dans le pré, ça te rapportait rien » ? Un regard vers Jason et ses yeux débordant de honte et de culpabilité mit la puce à l’oreille d’Ethan. La jeune femme boitait encore plus sous la colère et il comprit, il comprit qu’elle ne boitait pas de naissance, que c’était un accident dans lequel Jason était impliqué. A le voir, il comprenait totalement la situation et s'en voulait. Que pouvait-il bien s'être passé entre eux, qui aurait mis fin à leur relation - évidente - et qui aurait handicapé Chloé, tout cela par la faute de Jason ? L'histoire qui les liait et les entravait intéressait Ethan, et il ne pouvait dire pourquoi mais ça allait bien plus loin que son simple coaching.
Quand Chloé eut fini de hurler, rien ne s’arrêta, bien au contraire. Le contrecoup de sa fureur la happa en plein vol et elle se figea, puis s'effondra, en larmes. Qui pouvait l'en blâmer ? Elle avait soudain à supporter tellement d'horreurs... Jason aussi. Ces gamins allaient devoir mettre les pieds dans l'arène pour une édition de l'Expiation et ça n'avait que peu d'équivalent. En tout.
Ethan regarda Jason s'approcher de Chloé, s'asseoir à son côté et poser sa tête sur son bras. Puis pleurer silencieusement avec elle qui s'excusait, à qui il répondit :

« Je... je ne sais pas quoi dire. Je n'y suis pour rien, je n'ai jamais voulu de tout ça, je ne comprend pas pourquoi il a fait ça... »

Bien sûr qu'il n'y était pour rien, ça crevait les yeux... Pourtant, Ethan ne sut pas quoi penser parce que selon Chloé, il avait déjà tenté de lui faire du mal. En était-il capable ? Il était vrai que l'on pouvait faire plus de mal que de bien par amour... Et il fixa avec compassion les deux jeunes gens, la larme sur la joue de Jason, les mots qui se brisaient dans sa gorge :

« J'aurai préféré mourir directement si ça avait pu te sauver. Je suis désolée, s'il te plait, pardonnes moi... »

Ethan se sentit idiot. Y avait-il réellement quelque chose à dire à cela ? Que faire ? Il était resté assis là, silencieux, à regarder ses deux Tributs désespérer. Ce n'était pas réellement ce qu'il souhaitait. Il ne voulait pas les voir tomber dans la déprime. Non, non, décidément, il ne voulait pas les voir comme ça, ça lui brisait le cœur.
Mais que dire ? Que faire ? Les phrases qui lui passaient par la tête semblaient plus ridicules les unes que les autres. Mais que voulait-il réellement leur dire ? Il fallait absolument qu'ils gardent leur calme. S'il y avait bien une chose qui l'avait sauvé pendant ses Jeux, c'était son sang froid. Son calme. Le fait que l'on pouvait avoir des idées claires. Mais qui pouvait blâmer Jason et Chloé de perdre leur calme ? Ils avaient le droit, c'était légitime. Et c'était à Ethan de tenter de rattraper les billes pour tout le monde, mais c'était une chose qu'il ne savait pas faire. Plus faire. En sept ans loin du Capitole, il avait oublié à penser aux autres, à sauver ce qui pouvait être sauvé, à parler avec les bons mots... surtout envers ses Tributs.
Il le devait bien, pour Chloé et Jason, faire un effort. Il avait vraiment envie de voir un semblant d'espoir dans leur regard, sans pour autant qu'ils se noient d'illusions... Inspirant profondément, il manifesta sa présence :

« Ecoutez... »

Une fois l'attention des deux jeunes concentrée sur lui, Ethan réfléchit un instant aux mots qu'il pouvait employer. Mais surtout, surtout, espérant qu'il n'y ait aucune caméra dans la pièce, il réfléchit comment il pouvait montrer qu'il fallait que les deux Tributs tiennent un peu plus leur langue, choqués, déstabilisés, ou pas. Parce qu'on ne savait toujours pas si ce type de révélation desservirait les Tributs. Il signa donc en montrant de son doigt la pièce alentour, puis en tapotant son oreille avant de faire un signe de la main. Puis il déclara avec la plus grande sincérité du monde :

« Jason, être tiré à une Moisson est toujours très dur... mais accuser ton père n'y changera rien, malheureusement. »

Tandis qu'il parlait, il fixait Jason et Chloé, chacun leur tour, dans les yeux en tentant de leur faire comprendre qu'il simulait mais que surtout, ils ne devaient jamais, jamais plus en parler. Il continua sur sa lancée, mais cette fois-ci, il était sérieux.

« Je sais parfaitement que ça doit paraître infaisable pour vous deux mais il faut qu'on récupère tous notre calme ici... Ne serait-ce qu'un semblant. »

Il se leva, fit le tour de la table sans quitter les adolescents des yeux, puis tira une chaise de manière à ce que l'on puisse plus facilement s'asseoir dessus à côté de celle de Jason, vacante. Puis invita Chloé à s'y installer et servit, sans plus de détails, un verre d'eau fraîche aux deux Tributs.

« Buvez autant que vous voudrez. Je suppose que vous n'avez pas touché un verre depuis des heures et que vous avez soif. »

Ethan s'appuya sur la table à côté des deux chaises.

« Et si jamais vous n'en voulez pas, dites vous que c'est le premier conseil de votre Mentor et qu'il vous invite très fortement à l'appliquer : tant que vous avez de l'eau sûre à disposition et sans limite, buvez. Ca aide à garder les idées claires. »

   

   
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Chloé P. Olympia
Chloé P. Olympia
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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptyDim 19 Oct - 17:02

Une phrase de trop...


J’étais tombée au sol comme ça, soudainement. Sans que mes sens ne m’avertissent de quoi que ce soit, ma force m’avait quittée : le peu de volonté de résister qu’il restait en moi m’avait brusquement abandonnée, tout comme ma vie qui me filait entre les doigts sans que je ne puisse rien n’y changer. Même si en cet instant tout me semblait bien sombre, ce n’était pourtant pas un cauchemar mais juste une triste réalité, quelque chose de proche et lointain à la fois, une possibilité infime que tous les enfants craignent en silence,… Mais c’était désormais MA réalité. Plus une probabilité effrayante, non une réalité que je devais affronter ou subir.

Affalée sur le sol, le visage baissé vers la moquette bordeaux qui recouvrait tout le sol de ce compartiment, je me demandais si je parviendrai réellement à relever encore la tête un jour. Aurais-je le courage de le faire ? En avais-je seulement les ressources ? Beaucoup au District pensaient que je ne m’étais jamais vraiment remise de mon « accident », alors comment pourrais-je survivre à une épreuve bien plus cruelle encore ? Malgré toutes les belles promesses que j’avais pu faire à ma famille, je faiblissais à présent et d’autant plus qu’un sentiment de culpabilité avait laissé échapper le peu de dignité qu’il me restait.

Une nouvelle fois j’avais rejeté ma colère sur quelqu’un, Jason. La première fois, il était peut-être coupable mais là… Point besoin d’explications, je savais qu’il n’avait pas demandé à son père de nous faire entrer dans l’arène et que, s’il avait connu les desseins de ce dernier, il aurait sans doute préféré fuir que d’affronter les Hunger Games. Non pas que je le pense couard, cependant il fallait bien se rendre à l’évidence : Jason n’était pas un carrière, ce n’était même pas un adolescent entraîné à la dure comme on avait déjà pu le voir dans de précédentes éditions. Il n’avait pas la carrure d’un jeune homme prêt à assassiner de sang-froid ces semblables et il ne l’aurait jamais souhaité. Je le connaissais assez bien pour savoir ça… Alors pourquoi l’en avais-je accusé ? Etais-je une si mauvaise personne ?

Oh et puis qu’importe, hurler ma détresser et pleurer ma souffrance me faisait du bien. Les larmes qui coulaient sur mes joues étaient autant d’inquiétudes, de peurs et d’angoisses qui quittaient mon corps et mon esprit déjà assez endeuillé. Je n’étais pas préparée à cela, qui l’était, mais j’avais voulu faire face et j’avais échoué. Je continuais à sangloter, les mains posées sur mon visage comme pour dissimuler le désespoir qui puisait sa force dans chacun de mes traits tirés.

J’entendis des pas à mes côtés, quelqu’un s’approchait de moi mais je n’avais pas le courage de relever les yeux, d’affronter un regard de plus braqué sur moi… Braqué sur moi comme lors de la Moisson… Un bruit de frottement, un mouvement léger de l’air, un corps venait de prendre place à moins d’un mètres du mien sur ma droite. Une voix finit par s’élever, presque dans un souffle :

Je ... je ne sais pas quoi dire. Je n'y suis pour rien, je n'ai jamais voulu de tout ça, je ne comprends pas pourquoi il a fait ça ...

Dans cette plainte, on pouvait percevoir toute la tristesse qui résidait en lui. Mon cœur se serra un peu plus. Certes, la Moisson devait l’avoir affecté autant que moi mais mes paroles n’avaient fait qu’aggraver notre douleur… J’osais tourner légèrement mon visage dans sa direction, juste assez pour constater qu’une fine larme perlait à son œil et ruisselait désormais sur sa joue… et c’était en partie de ma faute.

J'aurais préféré mourir directement si ça avait pu te sauver. Je suis désolée, s'il te plait, pardonne-moi ....

La fin de sa phrase fut légèrement brouillée par un sanglot qui lui échappa. Je me sentis encore plus impuissante, alors que ma mine était également noyée de larmes. Je n’arrivais pas à lui répondre, aucun mot ne franchissait mes lèvres : j’aurais tant aimé lui dire que, vu notre situation actuelle, tout était pardonné. Mais ce serait un mensonge. Je voulais pourtant tant le rassurer, l’aider… Lui dire que je regrettais tellement… Cependant, je n’y arrivais pas : la gorge serrée, mes lèvres bougeaient sans qu’une parole réconfortante ne veuille les franchir. Je relevai ma main droite et la passai sur mon visage pour en effacer les marques des pleurs. Puis, je la portai jusqu’au bras de Jason dans un geste de réconfort. J’espérais qu’il comprenait que, même si je n’étais pas encore capable de prononcer le pardon qu’il attendait tant, je ne voulais pas lui faire de mal plus qu’il ne nous en était déjà infligé. Son père nous avait peut-être plongés dans cette galère mais il n’en était pas le complice. Ma main fit un petit mouvement de caresse sur son bras. J’avais envie de le prendre dans mes bras, de le consoler comme je le faisais autrefois lorsque son père lui avait fait une nouvelle remarque désobligeante ou plus qu’il était venu me confier… Mais une nouvelle fois, je n’y parvins pas… Cette douce caresse de la main était la seule chose que j’étais capable de lui accorder, surtout après cette révélation quant au rôle qu’avait certainement joué son père dans notre fin proche.

- Ecoutez...

Cette voix sortit de nulle part résonna dans mes oreilles et me fit prendre conscience de l’endroit exact où nous nous trouvions et du fait que nous n’étions pas seuls. Je pris une grande bouffée d’air avant de relever la tête vers Ethan. Il avait été présent durant toute la scène, visiblement tout aussi surpris que Jason par mon déboulement brutal dans la pièce. Apparemment, il lui avait fallu un temps avant de se recentrer. J’avais mis un beau bazar en ne contrôlant plus mes émotions. Ma bouche se pinça, embêtée de lui avoir offert ce spectacle. Nous nous connaissions peu et ce n’était pas la vision de moi-même que je désirais lui offrir, je n’étais pas comme ça…Pas d’habitude… mais rien n’était « habituel » depuis quelques heures. Quelques secondes passèrent avant qu’Ethan n’ébauche un geste assez étrange : son doigt tourna pour désigner le compartiment puis se porta à son oreille. Fronçant les sourcils, je ne mis pas longtemps à comprendre qu’il nous signifiait que nous n’étions « pas seuls ». Mais quel intérêt avait le Capitole à nous observer une fois dans le train ? Les images des tributs à cet instant de leur descente aux enfers n’étaient jamais diffusées que je sache ? A moins que le Capitole ne désire trouver « autre chose » dans ces enregistrements, mais quoi ? C’était étrange… Très étrange. Toutefois, mieux valait être prudent.

- Jason, être tiré à une Moisson est toujours très dur... mais accuser ton père n'y changera rien, malheureusement, continua-t-il, comme pour masquer les paroles que nous avions pu échanger quelques minutes plus tôt. C’était tellement bizarre…

Son regard était perçant. Il passait du mien à celui de Jason alternativement comme pour s’assurer que nous avions saisi. Je hochai la tête tout en ramenant ma main réconfortante pour l’appuyer sur mon genou qui me lançait.

- Je sais parfaitement que ça doit paraître infaisable pour vous deux mais il faut qu'on récupère tous notre calme ici... Ne serait-ce qu'un semblant.

Si seulement c’était possible… Je respirai à nouveau un grand coup, pour tenter de me délaisser du poids que je sentais peser dans ma poitrine. Notre mentor se leva, fit le tour de la table aux boiseries tellement bien travaillées que j’aurais sans doute des scrupules à y poser les mains, et tira une nouvelle chaise juste à côté de celle sur laquelle Jason était installé quelques instants plus tôt. Je tentai de me lever lorsqu’il m’invita à m’y installer, mais je n’y parvins pas : mon genou me tirait jusqu’au haut de ma cuisse. On dit que l’esprit n’agit pas sur les douleurs physiques, en réalité c’est tout le contraire. Jason se leva à côté de moi, me tendit sa main. Je laissai échapper un léger sourire, presque invisible, du coin de mes lèvres, quand ma main se posa dans la sienne et qu’il me tira vers le haut pour m’aider à me lever. Je le lâchai ensuite prestement pour aller m’asseoir sur la chaise qu’Ethan m’avait proposée et attrapai un des deux verres d’eau qu’il avait servis.

- Buvez autant que vous voudrez. Je suppose que vous n'avez pas touché un verre depuis des heures et que vous avez soif. Et si jamais vous n'en voulez pas, dites-vous que c'est le premier conseil de votre Mentor et qu'il vous invite très fortement à l'appliquer : tant que vous avez de l'eau sûre à disposition et sans limite, buvez. Ca aide à garder les idées claires.

- Si seulement c’était vrai… dis-je pensivement à sa remarque quant aux idées claires.

Je pris une nouvelle gorgée, pour m’éclaircir la gorge et la voix, prendre le temps

- Pour l’instant, on a l’impression de contrôler encore un peu les choses, de pouvoir garder encore un peu notre sang-froid et encore… Mais une fois qu’on sera là-bas… dis-je en portant mon regard vers la fenêtre du wagon derrière laquelle défilaient de nouveaux paysages, …qu’est-ce qu’il se passera si on ne convainc pas ?

Mes mains s’étaient fermées sur elles-mêmes et je les posai sur mes genoux, en dessous de la table où elles trituraient vaguement les pans de ma jupe. Ce tic nerveux m’aidait à me contenir mais c’était peine perdue…

- Et… il y a cette seconde règle…

Entre elles et nos futurs adversaires, je n’imaginais pas ce que nous allions subir dans les jours et heures à venir… C’était peut-être déjà inévitablement le début de la fin…
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Jason C. Drake
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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptyDim 19 Oct - 21:18





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Chloé et Ethan ♪




Un regard posé sur son visage où une larme avait franchi le seuil de la porte de son âme, il osa relever la tête qu'il avait baissé anéanti quasiment au plus bas. Il la regarda, son expression avait changée, la colère s'était envolée. Il essaya de décrypter son regard, l'aspect de son visage, de ses traits si beaux mouillés par ses pleurs. Et là il comprit. En partie du moins, elle articulait des mots qui n'avait cependant aucun son correspondant, il essaya de lire mais seul la façon dont elle le regardait avait suffit. Elle tentait de le réconforter pensa t'il mais l'émotion était palpable. Elle sembla se ressaisir, ainsi elle essuya les marques humides sur ses joues et posa sa main délicate et douce sur le bras de Jason. Elle était chaude et l'apaisa brusquement. Elle lui caressa le bras avec une douceur incomparable à la fureur qu'elle avait laisser jaillir quelques minutes auparavant. Voilà bien longtemps qu'il espérait un contact comme celui là, elle venait de confirmer ce qu'il pensait, elle l'avait pardonné, ce simple geste pouvait remplacer des dizaines de mots.

- Ecoutez...
Il avait complètement oublié son mentor avec tout ça, la crise de Chloé, le fait qu'il est craqué et des choses inexplicables. Voilà qu'il se manifestait, qu'avait il du penser de tout ça ? Il devait penser qu'il avait une équipe qui serait en difficulté dans l'arène, la sensibilité du jeune homme et la jambe de la jeune fille. Mais au fond, Jason se fichait éperdument de ce qu'i pouvait penser, ou de ce que pouvait se dire les gens du capitole ou les autres, seul l'importait Chloé, elle et elle seule.

- Jason, être tiré à une Moisson est toujours très dur... mais accuser ton père n'y changera rien, malheureusement.

Jason se crispa et eu un léger rictus, tout était de la faute de son père et il avait du mal à se contenir, mais le regard insistant de son mentor balayant la pièce de son doigt le fit se taire, ils n'étaient pas seuls, ils ne le seraient plus jamais et il ne fallait que personne sache ce qu'il s'était passé peu avant la moisson et ce qu'il avait dit dans le train. Jason regretta soudain d'avoir fit part de ses soupçons, et si quelqu'un les avaient entendu, ou si quelqu'un les observaient ? Il préféra penser qu'ils étaient "seuls" encore pour le moment, le voyage en train n'était jamais diffusé sur la chaîne du Capitole, mais ... Puis un bruit de chaise, le cowboy s'était levé et avait tiré une chaise pour inviter les jeunes gens à le rejoindre. Chloé semblait avoir du mal à se relever, un blocage psychologique peut être. Alors il se leva en puisant dans ses ressources physiques et mentales, puis il la regarda et lui tendit sa main. Tant de significations, ils allaient repartir sur de nouvelles bases, ils ne pourraient pas recommencer tout depuis le début, ils avaient vécus tant de choses, mais il fallait qu'ils essayent de se pardonner mutuellement, c'était le cas dans ce wagon, peut après cette moisson si terrible. Un sourire se dessina sur ses lèvres, un vrai comme il n'en avait pas vu depuis leur dispute au sujet des jeux d'Allison, il comprit ce qu'elle avait du ressentir, la peur et le sentiment de mort imminente, car il le ressentait aussi, décidément le sort s'était acharné sur le trio autrefois inséparable. La sensation si étrange quand la main si délicate de Chloé se posa dans la sienne, il l'aida à se relever et se surprit à réussir à sourire de nouveau. Une fois debout cependant, elle s'empressa de retirer sa main et d'aller s'assoir dans le siège que le mentor avait désigné. Le jeune homme fit de même et ils s'installèrent côte à côte. Elle attrapa un verre d'eau et il fit de même, il n'avait aucune envie de reprendre son café, trop amer et fort. Il préférait les choses au goût plus doux, un peu acidulé, mais en aucun cas l'amertume.

- Buvez autant que vous voudrez. Je suppose que vous n'avez pas touché un verre depuis des heures et que vous avez soif. Et si jamais vous n'en voulez pas, dites-vous que c'est le premier conseil de votre Mentor et qu'il vous invite très fortement à l'appliquer : tant que vous avez de l'eau sûre à disposition et sans limite, buvez. Ca aide à garder les idées claires.

- Si seulement c’était vrai…

Elle avait raison, comment pouvait on garder les idées claires ave tout ce qui venait de se passer, tout ce qui allait bouleverser leur vie à jamais. Ils allaient probablement mourir de la plus horrible des façons.

- J'aimerai y croire ...

Un léger silence s'installa ou seul ressortait le bruit que les trois personnes faisaient en buvant, autrement dit un quasi silence mortuaire, puis elle parla.

- Pour l’instant, on a l’impression de contrôler encore un peu les choses, de pouvoir garder encore un peu notre sang-froid et encore… Mais une fois qu’on sera là-bas… puis en regardant par la fenêtre …qu’est-ce qu’il se passera si on ne convainc pas ?

Jason ne préféra pas y penser, ils devaient les convaincre, ils n'avaient pas le choix, leur survie était en jeu, ils devaient se faire remarquer, aimer pour attirer des sponsors, seul espoir de vie dans l'arène, si toute fois ils survivaient assez longtemps.

- Nous devons tout faire pour les convaincre, tout ...

Serait ils vraiment prêts à tout pour attirer les sponsors ? Sûrement l'espoir d évier qu'ils portaient était trop fort. Quelle stratégie leur mentor avait pensé pour eux, quelque chose de dur ? Non  ils étaient trop fragiles en apparence et intérieurement, quelque chose de trop doux ? Non les autres tributs allaient les prendre pour des faibles, même si la jambe folle de Chloé avait déjà du les condamner. Il hésita à demander quelle stratégie il avait prévu, mais Chloé  changea un peu de sujet.

- Et… il y a cette seconde règle…

Jason avait totalement oublié cette seconde règle, leur mentor aurait une décision plus qu'importante, sûrement privé un des tributs d'entraînement ou pire de sponsors ... Il préféra essayer de ne plus y penser, mais c'était plus fort que lui, cette règle ne serait pas en leur avantage, rien n'était à leur avantage dans ces "jeux", tout était fait pour qu'ils meurent et souffrent pour divertir un public, tellement inhumain ... Il essaya de changer de sujet, se torturer ne servirait à rien, par contre ils devaient développer leur stratégie de groupe.

- Elle me perturbe aussi, mais je ne sais pas à quoi on devrait s'attendre, je pense qu'on devrait commencer à parler de notre stratégie et de certaines choses ...

Il voulait notamment parler de Chloé, la pauvre était sans défense, elle ne pourrait même pas s'enfuir au bain de sang, sa jambe l'handicapait et c'était de sa faute. Elle allait peut être mourir à cause de son handicap, ce serait la faute de Jason, toujours sa faute, en y réfléchissant son père n'avait pas tort, c'était un bon à rien. C'est à ce moment là qu'il s'était promit de la protéger au préil de sa vie, qu'avait il à perdre, rien, elle avait une famille qui l'aimait, la boulangerie, lui un père non aimant et une vie morne sans amour. Il était prêt à mourir pour elle, au final ce ne serait que le juste prix à payer pour toutes les souffrances qu'il lui avaient faites endurer. Il la regarda furtivement avant de murmurer à son intention.

- En tout cas, saches que je ferai tout pour te protéger, même au péril de ma vie.
Puis il la regarda profondément avec un regard protecteur et déterminé, comment allait elle prendre sa dernière phrase ? Se confronterait elle à lui, lui disant qu'elle pouvait se débrouiller seul comme elle l'avait fait par le passé ? Ou comprendrait elle que dans ce piège ils étaient deux et que le destin ne fait pas le choses au hasard ...




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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptyMar 21 Oct - 22:42



Il existait forcément meilleure entrée en matière de conseils pour un Mentor que celle que venait de dispenser Ethan. Il fallait également avouer que de bien meilleures situations s’étaient présentées à lui pour pouvoir assumer au mieux son rôle. Et le problème de l’actuelle était bien qu’elle posait nombre de difficultés… énormément de difficultés.

« Si seulement c’était vrai… pensa Chloé à haute voix.
- J’aimerais y croire… », reprit Jason en réponse.

Ethan avait presque envie de rire et l’aurait-il fait si seulement cela avait été par amusement. Savaient-ils ? Vingt deux ans auparavant, le Tribut du District Dix était un gamin sur lequel on n’aurait pas parié. Bien loin d’être un Carrière, il avait eu le profil du garnement qui avait vécu sa vie entière à courir au dehors et qui avait appris à se débrouiller dans un pauvre District. Mais de tels Tributs il en tombait au moins deux ou trois chaque année, si ce n’était plus… Et quasi autant mourraient. Mais pas lui. Lui, malgré toutes ces volontés qui n’avaient semblé cette année-là ne vouloir que sa mort, avait survécu encore vingt ans.
Alors oui, cet ancien Tribut avait découvert les bienfaits de l’eau fraîche, et les bienfaits mêmes de ce bienfait. Avoir les idées claires et surtout garder son sang froid étaient les clefs véritables de ces Jeux : elles ouvraient des portes qui me permettaient de voir. Sinon, on avançait à tatillons dans une obscurité où d’autres possédaient malheureusement la vue.
Chloé semblait s’être calmée et buvait silencieusement son verre d’eau. Malgré son scepticisme, Ethan se rendit compte que son conseil portait bien ses fruits puisqu’elle lança la conversation.
« Pour l’instant, on a l’impression de contrôler encore un peu les choses, de pouvoir garder encore un peu notre sang-froid et encore… Mais une fois qu’on sera là-bas… »
Le Mentor se resservit un verre d’eau tandis que Chloé portait son regard vers la fenêtre d’où l’on pouvait voir des paysages défilants. Elle continua.

« Qu’est-ce qu’il se passera si on ne convainc pas ? »

Le regard de Jason devint fuyant et il répondit.

« Nous devons tout faire pour les convaincre, tout... »

Les convaincre… Oui, oui bien sûr. Oui, il fallait convaincre. Mais avant de convaincre, il fallait sa battre. Parce que, quelles que fussent les qualités que présentait un Tribut atypique, les investisseurs voulaient des gagnants, puisque leur système reposait sur le pari. Or, avant que les Jeux ne commencent, c’était plus souvent les Carrières ou les « grandes gueules » de plus petits Districts qui attiraient l’attention, soit positive de la part des Capitoléens, soit négative de la part de leurs adversaires…
Mais ça, bien sûr, c’était déjà un gros problème pendant une édition normale. Et ne parlons pas de l’Expiation, à laquelle venait Chloé :

« Et… il y a cette seconde règle… »

Ah oui. La seconde règle.
A la tête de Jason, Ethan comprit que le jeune homme souhaitait également changer de sujet. Il fallait avouer que la règle était d’un compliqué… comment y comprendre quoi que ce fût ? Il fallait avouer que le Mentor n’avait pas eu le temps de se poser pour y réfléchir. Il n’avait même pas encore regardé la rediffusion des Moissons et ne voulait pas, puisque son souhait initial avait été d’en apprendre plus sur ses Tributs avant de les comparer. Il ne s’était pas forcément attendu à ce qu’ils s’effondrent devant lui… mais passons, c’était normal.
Jason continua :

« Elle me perturbe aussi, mais je ne sais pas à quoi on devrait s'attendre, je pense qu'on devrait commencer à parler de notre stratégie et de certaines choses... »

Puis, se tournant vers Chloé, il lui affirma :

« En tout cas, saches que je ferai tout pour te protéger, même au péril de ma vie. »

Ah, oui, d’accord.
Ethan se souvint de Chloé s’effondrant dans les bras de Jason devant Panem entier, puis de Jason se précipitant pour soutenir une Chloé en pleurs et voilà maintenant Jason qui jurait de sauver Chloé, même si ça devait lui coûter la vie. Leur amour était évident et surtout visible, tout comme cette distance émotionnelle qu’ils s’imposaient entre eux. Mais cela avait l’avantage d’ouvrir une porte qu’aucune Mentor ne pouvait laisser passer.

« Comme tu l’as suggéré, Jason, parlons stratégie… Je ne creuserai pas encore, parce que c’est un peu confus… Tout d’abord, à moins que vous ne me contredisiez, je pense que vous prendrez conseil ensemble. »

Dans la confusion de ses idées, qu’il poserait ce soir devant les caméras, il avait au moins des ébauches.

« Et après ce qu’il s’est passé à la Moisson entre vous deux, je pense qu’il faut continuer sur la lancée en dévelopant le côté sentimental. »

Avant même que Chloé n’explosât, puisqu’il sentit que ce forçage de main ne lui plairait pas, Ethan prit les devants.

« J’ai évoqué tout à l’heure le problème principal : c’est que notre équipe part avec un handicap. Et je ne parle pas que du bassin de Chloé, mais ça fait sept ans que j’ai quitté le rôle de Mentor et Jason n’a pas de prédispositions particulières pour le combat. Et peut-être… »

Une idée effleura l’esprit d’Ethan.

« C’est risqué, mais personne ici n’est capable ou n’aurait le temps de t’entraîner à combattre malgré ta jambe. Il faut donc que l’on développe le reste… discrètement. Mon idée est de continuer à vous faire passer pour des Tributs faibles et qu’on vous oublie. Qu’on ne montre ni ton caractère, Chloé, ni ta volonté, Jason. Et on ne restera pas les bras croisés derrière... »

Ethan porta ses lèvres à son verre et le renversa en tentant de récupérer les dernières gouttes qui résidaient au fond. Puis il regarda à nouveau ses Tributs dans les yeux.

« A vous de voir si vous êtes d’accord et prêt à vous lancer là dedans ou si vous avez une meilleure idée à me proposer. Mais je vois mal ce que l'on pourrait faire d'autres... »



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Chloé P. Olympia
Chloé P. Olympia
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★ Âge : 19 ans
★ Occupation : Tribut du D10 / Apprentie boulangère-pâtissière
★ Plat préféré : Muffin au chocolat
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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptySam 25 Oct - 2:49

Une phrase de trop...


Les battements de mon cœur qui s’étaient apaisés après mon contact avec Jason et l’eau glacée que j’avais bu par petites gorgées étaient en train de repartir de plus belle. Dans ma poitrine, il tambourinait avec la force du désespoir que je contenais tant bien que mal. Le train continuait en silence son voyage, sans accroc, sans secousse, il était certainement le seul à ne pas être tremblant ici…

Jason approuva ma remarque, tandis que notre mentor semblait pensif. Après ma remarque, Jason ajouta sur un ton déterminé qui eut le don de me surprendre :

- Nous devons tout faire pour les convaincre, tout...

Pensait-il réellement que nous ayons une quelconque chance de parvenir à séduire les habitants du Capitole ? J’avais beaucoup de mal à y croire. Ces personnes étaient assez cruelles pour envoyer des adolescents et des enfants dans une arène pour les voir se battre jusqu’à ce que mort s’en suive, alors voir une équipe telle que la nôtre, issue d’un district plutôt pauvre à ce qu’on disait et qui était en plus affublée d’une jeune femme blessée avant même de pénétrer dans l’arène… Ils se délecteraient de notre image, de notre mort prochaine et offriraient des cadeaux aux carrières pour qu’ils nous torturent encore davantage, c’était la seule version que je parvenais à envisager. Un frisson me parcourut l’échine, je resserrai mes doigts autour de mon verre, ils blanchirent légèrement sous la pression : seul signe de ma tension interne qui commençait à nouveau à me prendre de cours. Une remarque sur la seconde règle m’échappa…

- Elle me perturbe aussi, mais je ne sais pas à quoi on devrait s'attendre, je pense qu'on devrait commencer à parler de notre stratégie et de certaines choses... répondit Jason d’une voix assez assurée pour détourner mon attention de tous les obstacles insurmontables qui se dressaient sur notre chemin comme autant d’armes prêtes à faire feu sur nous au moindre faux pas.

Et voilà que je me mettais à penser à nous… « Nous »… Quel sens cela avait-il donc après tout ce que nous avions vécu, tout ce qu’on s’était infligé l’un à l’autre aussi ? C’était compliqué, très compliqué. Un casse-tête sans fin dont je doutais même qu’il y existe une solution.

Mes mains continuaient à faire leur petit rituel maniaque sur les pans de la jupe qui se retrouverait bientôt totalement froissée si je n’arrêtais pas de la torturer ainsi. Mais c’était plus fort que moi, c’était ma façon de ne pas exploser à nouveau, de me contenir, d’exprimer mon angoisse sans en faire une démonstration aussi cuisante que celle que j’avais pu avoir quelques minutes plus tôt et dont j’étais très mal à l’aise à présent… Cependant, lorsque je sentis Jason se tourner vers moi, je fus surprise. Non pas que le fait qu’il m’adressât la parole soit tellement surprenant, mais son attitude, son expression, me laissait à penser que ce qui allait suivre était important à ses yeux.

- En tout cas, saches que je ferai tout pour te protéger, même au péril de ma vie.

Je fronçai les sourcils, entrouvris les lèvres, prête à répliquer, mais que répondre à ça. Que pouvait-on bien dire à quelqu’un qui propose de se sacrifier pour vous ? Ma fierté l’emporta sur mon bon sens, une fois de plus mes émotions guidaient mes pas ce qui n’était pas de bon augure.

- Tu n’as pas à faire cela, tu ne me dois rien, répliquai-je sèchement.

A ma grande surprise, j’étais parvenue à garder mon calme même si au fond je bouillonnais toujours de colère contre le sort. Mon évocation de la seconde règle ne fit pas avancer les choses, apparemment personne d’autre que moi n’avait envie d’aborder cette épineuse question pour l’instant et surtout pas notre mentor qui se détourna de cette question et de sa fuite de l’arène dès que l’occasion s’en présenta grâce à une parole de Jason.

Stratégie, tous deux voulaient parler de stratégie. En temps normal, j’aurais levé les yeux au ciel d’exaspération devant une telle attitude : que pouvaient-ils espérer l’un comme l’autre ? Qu’il existait une solution miracle afin que nous puissions combattre à armes égales avec des gamins d’autres districts, qu’on allait réellement les tuer ou réussir à berner des carrières ? C’était ridicule… En réalité, même ma remarqua quant au fait de convaincre les gens du Capitole était ridicule. Qui irait donc parier sur nous ? Jason paraissait robuste, mais il n’avait pas la carrure d’un combattant : il pourrait sans doute faire illusion pendant un temps s’il survivait au bain de sang. Mais moi… Sans même avoir visionné la Moisson des autres districts, j’étais persuadée d’être la pire tribute de cette édition des Jeux… Une Expiation. Le sort s’acharnait vraiment sur nous pour nous avoir choisi une année pareille, une année où on pouvait réellement se demander quelle faute nous avions commise pour être ainsi jeter en pâture à une horde de spectateurs encore plus avides de sang qu’à l’accoutumé. Oui, j’avais été sotte de parler de convaincre : nous n’y arriverions jamais, c’était impossible.

Toutefois, notre mentor tire-au-flanc et dormeur de haut vol semblait bien décidé à éluder la question des règles de l’Expiation et du choix qui se poserait sans doute à lui à un moment donné. Il s’en sortit par une pirouette, si c’était cela la stratégie…

- Tout d’abord, à moins que vous ne me contredisiez, je pense que vous prendrez conseil ensemble.

Cette question était superficielle, cela se voyait dans son regard. Je hochai la tête distraitement sans vraiment exprimer de réponse claire à l’oral. Même si je ne voulais pas encore m’éloigner de Jason pour recevoir des conseils, il était hors de question qu’il se sacrifie pour moi et je devais garder ce repli du conseil séparé s’il venait à persévérer dans cette folie qui me rendrait coupable de l’ultime crime… Je ne voulais pas être la dernière à avoir aggraver notre situation, notre relation si tant est qu’on considère qu’elle existait encore.

- Et après ce qu’il s’est passé à la Moisson entre vous deux, je pense qu’il faut continuer sur la lancée en développant le côté sentimental,, souligna Ethan avec un air à la fois fier de sa trouvaille et prudent qui laissait présager qu’il avait bien saisi que je m’opposerai fermement à ce genre d’idée.

« En développant le côté sentimental », « continuer sur la lancée », « ce qu’il s’est passé à la Moisson entre vous deux »… Cela avait-il été un si grand moment pour qu’il veuille tant s’en servir. Je sentais mes joues chauffer, s’empourprer. La gêne de cet instant intime déballé à la vue de tous se mêlait à la colère du fait qu’Ethan veuille en profiter. Après tout, c’était facile pour lui de donner des conseils, d’utiliser nos sentiments pour manipuler le public mais il nous manipulait aussi, il nous trahissait sans même se demander ce que nous on pouvait ressentir. Et qu’on ne me dise pas qu’il était simplement inquiet et désirait faire de son mieux : s’il avait été réellement soucieux de notre sort, peut-être ne se serait-il pas endormi d’un sommeil paisible à peine entré dans le train…

J’étais sur le point de répliquer une fois encore quand notre mentor, qui avait dû deviner mes intentions, me prit de cours avant même que je n’ai pu prononcer le moindre son :

- J’ai évoqué tout à l’heure le problème principal : c’est que notre équipe part avec un handicap. Et je ne parle pas que du bassin de Chloé, mais ça fait sept ans que j’ai quitté le rôle de Mentor et Jason n’a pas de prédispositions particulières pour le combat. Et peut-être…

Après l’utilisation de notre vie privée, de notre histoire personnelle, de notre relation complexe, voilà qu’il parlait de mon problème de marche et qu’il n’hésitait pas à se plaindre à la suite de son rôle de Mentor ? Non mais on croyait rêver ! Il n’était clairement pas à plaindre dans l’affaire ! Il avait quitté son rôle il y a longtemps certes, mais lui avait eu le choix : il avait pris la décision de rester loin de l’arène, loin de ce cauchemar et de nous regarder nous faire tuer, voire même peut-être devrait-il décider de la mort de l’un entre nous avec cette stupide seconde règle ! Et lui, il s’excusait d’avance à demi-mot de ne pas être performant parce que, le pauvre, avait quitté son rôle de mentor depuis sept ans ? J’étais désormais totalement excédée. La nervosité contenue avait fini par laisser place à une nouvelle vague de fureur que je parvenais cependant mieux à contrôler que la précédente. Je me tendis sur ma chaise, le visage fermé. Mes traits étaient durs, je respirai par de grandes inspirations silencieuses mais profondes pour garder mon calme et mes yeux étaient braqués sur celui qui était censé nous aider et qui visiblement préférait s’excuser d’ores et déjà de notre mort future…

Il tapota soudain sur sa tasse, comme si un éclair de génie venait de le traverser subitement, ce dont je doutais fortement. Quelqu’un qui ne croit pas en ce qu’il fait ne peut pas le réussir… En cela, Jason avait eu raison pour Allison : lors de son édition et de son passage dans ce même compartiment, elle avait certainement déjà arrêté de croire et elle n’avait jamais réussi à retrouver la foi… C’était comme ça qu’elle s’était laissé dépérir dans l’arène et qu’elle était morte. Même si je savais que ma fin serait inévitable, je ne voulais pas qu’on me voit comme quelqu’un ayant abandonné…

Notre mentor nous fixa, toujours avec sa lueur folle dans les yeux, et expliqua :

- C’est risqué, mais personne ici n’est capable ou n’aurait le temps de t’entraîner à combattre malgré ta jambe. Il faut donc que l’on développe le reste… discrètement. Mon idée est de continuer à vous faire passer pour des Tributs faibles et qu’on vous oublie. Qu’on ne montre ni ton caractère, Chloé, ni ta volonté, Jason. Et on ne restera pas les bras croisés derrière...

La première de ces remarques était brute, mais je n’eus aucun mal à l’accepter. Je savais depuis longtemps que, si j’avais un jour le malheur d’être sélectionnée, aucun entraînement ne pourrait me permettre de combattre assez convenablement pour espérer venir à bout d’un autre tribut, sauf par chance ou s’il était plus jeune que moi et moins débrouillard. Et même si le cas se présentait, je n’étais pas certaine de pouvoir faire ce qui était attendu de moi dans cette situation. Je ne savais pas si je serais capable de tuer. Cette réflexion me fit froid dans le dos alors que je repensais à la promesse que j’avais faite à mes parents : « je ferais tout ce qu’il faudra ». Si tuer en faisant partie, alors je devrais m’y résigner. Mais, avec ma jambe, ma première confrontation avec un autre tribut serait aussi et certainement la dernière…

- Développer le reste… pensai-je pour moi à voix basse sans réellement me rendre compte que j’avais chuchoté.

Ethan porta ses lèvres à son verre et le renversa en tentant de récupérer les dernières gouttes qui résidaient au fond. Puis il regarda à nouveau ses Tributs dans les yeux.

- A vous de voir si vous êtes d’accord et prêt à vous lancer là-dedans ou si vous avez une meilleure idée à me proposer. Mais je vois mal ce que l'on pourrait faire d'autres...

- Quoi qu’on fasse, nous allons mourir… Ou du moins, je vais mourir, corrigeai-je en tournant mon regard vers Jason lorsque je fis cette remarque et que je vis dans son regard une drôle d’étincelle. J’inspirai un grand coup pour réussir à faire passer la boule de terreur et de colère qui semblait s’être logée dans ma gorge et m’empêchait de continuer ma tirade, puis je repris d’un ton neutre en fixant Ethan : Vous l’avez dit vous-mêmes, vous n’êtes pas le meilleur mentor et votre sommeil tranquille nous l’a bien prouvé quand nous sommes entrés dans le train… Les yeux d’Ethan s’écarquillèrent, j’étais peut-être allée trop loin mais qu’importe, j’avais pris ma décision. Oui, je suis passée ici quand le train a démarré… Mais maintenant arrêtons de faire semblant. Je n’ai aucune chance de m’en sortir et ce n’est pas de « développer le reste » qui va arranger quelque chose, soyons lucides !

Ma voix était devenue plus intense, tremblante, presque implorante tant je désirais que tous deux comprennent que je ne me voilais plus la face. Il fallait que les choses soient dites.

- Jason est le seul de nous deux à pouvoir avoir une chance… Je le regardai avec douceur du coin de l’œil et remarquai qu’il allait répliquer. Je levai alors ma main droite dans un signe de stopper son élan pour lui indiquer de ne rien dire et me redressai sur ma chaise pour finir par me lever. De ma hauteur, je les regardai avec résignation, tenant de trouver le courage de continuer : Tu n’es pas le plus fort mais…tu es vif, tu sais chasser, tu as une chance…et tu ne l’auras plus si tu veilles constamment sur moi dans l’arène… dis-je dans un souffle en regardant Jason dans les yeux. Décidez ce que vous voulez pour la stratégie de présentation, mais ne me demandez pas d’être une autre ou de jouer les faibles et de baisser les yeux devant nos adversaires : je veux au moins pouvoir défier du regard ceux qui vont peut-être me tuer… Et toi Jason, n’oublie pas que tu peux gagner…

Sans un mot de plus, je tournai les talons et quittai la pièce. Nous allions bientôt arriver au Capitole, les paysages derrière les vitres de verre épais me prouvaient que nous étions désormais bien loin de chez nous. Je restai quelques minutes sans bouger devant cette fenêtre que je pouvais apercevoir au fond d’un petit compartiment resté vide, sans doute celui de notre hôte qui n’avait pas fait le déplacement. Puis je soupirai, même pour lui nous n’étions pas assez importants…

Je fis quelques pas de plus et me retrouvai devant la porte de mon compartiment quand j’entendis des pas derrière moi. C’était Jason, visiblement très affecté. Il passa à côté de moi mais marqua une petite pause dans sa démarche, sans dire mot. Ma main s’abaissa sans appuyer sur l’ouverture que je comptais enclencher pour aller me réfugier dans ma pseudo-chambre du train quelques secondes auparavant et je laissai échapper une parole alors qu’il s’apprêtait à continuer son chemin car il ne trouvait pas les mots pour me dire sa pensée.

- Franchement... Que penses-tu de tout ça ? dis-je en faisant référence à notre mentor, à la stratégie qu’il nous proposait, à ce que j’avais dit aussi…

D’abord surpris, il se tourna vers moi et me regarda avec un air béat. Peut-être ne s’attendait-il pas à ce que je lui adresse la parole après tout le spectacle que j’avais dû représenter à moi seule lors de notre discussion avec notre mentor ? Seulement, je n’étais pas à l’aise avec lui : il me rappelait les Jeux dès que je le voyais et son peu d’optimisme ainsi que son bagou commençait à me faire croire que nous nous débrouillerions aussi bien sans lui. Samuel aurait peut-être été différent s’il avait pu assurer son rôle cette année : malheureusement pour nous, ce n’était pas le cas et nous allions devoir faire avec un mentor qui ne croyait en rien, pas plus en nous qu’en lui-même…

Jason finit par me répondre, tout en restant évasif. De mon côté, pensive, je contemplai chaque trait de son visage pour tenter d’en deviner les pensées cachées qu’il dissimulait. J’adorais faire cela du temps où nous étions amis. Je pouvais passer des heures à le voir poser des pièges, en silence, à amuser de ces expressions tantôt concentrées tantôt énervées, ou encore d’un enjouement tel qu’il nous secouait de crises de rire bien difficiles à stopper. C’était le temps des fleurs, de la jeunesse et de l’innocence. Aujourd’hui, nous avions perdu tout cela. Nous avions grandi et, après cette épreuve et quoi qu’ils adviennent de nous, nous ne serions plus jamais les mêmes : voilà bien le seul point dont j’étais certaine.

Je soupirai en exprimant tout haut les réflexions qui embrumaient mon esprit. Il avait le droit de savoir, j’avais le devoir de lui dire.

- J'ai peur, vraiment peur... Pas cette peur qu'on ressent dans le feu de l'action comme quand le taureau m'a chargée mais comme cette peur qui me prenait à chaque fois que je croisais ton regard au District et que je me rappelais que c'était aussi de ma faute...

Je relevai mon regard triste vers lui. Je m’interdisais de penser qu’on aurait pu être heureux…

- Et maintenant, on en est là… dis-je alors qu’une larme coulait silencieusement sur ma joue et que j’appuyai sur le déclencheur d’ouverture de la porte de mon compartiment pour m’y engouffrer sans un mot de plus.

A peine entrée, mon cœur sembla se briser une nouvelle fois dans ma poitrine, plus profondément encore que lorsque j’avais vu mes parents quelques heures plus tôt. C’était une douleur vive et tranchante, une douleur qui était mienne et qui me laissa m’effondrer de tout mon poids sur le sol velouté du wagon aux allures de luxe dont la fille d’un District comme le mien ne pouvait comprendre toute la futilité… Puis, le train ralentit progressivement et je levai la tête pour voir que de nouveaux paysages venaient d’apparaître dans la brume. Je séchai mes larmes et me redressai en revêtant une nouvelle fois le masque que j’allais devoir porter pendant toute cette mascarade qui nous permettrait peut-être de survivre plus d’une minute une fois le compte-à-rebours lancé. Une nouvelle région totalement étrangère et hostile s’offrait à moi et j’allais devoir tout faire pour en devenir la meilleure amie…
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Jason C. Drake
Jason C. Drake
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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptySam 25 Oct - 11:06





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Elle prit un air contrarié, fronçant les sourcils de manière frustrée et d'une manière très sèche et un peu dure elle lui répondit.

- Tu n’as pas à faire cela, tu ne me dois rien

Il la reconnaissait bien là, il se doutait qu'elle ne s'avouerait pas comme une faible, elle avait trop de fierté pour cela. Elle forçait sans doute à croire qu'elle n'avait pas besoin de lui, il aurait voulu pouvoir imaginer qu'ils avaient tous les deux, leu chance, mais il ne fallait pas se voiler la face, elle était perdue avec sa jambe. Elle était infirme, comment le Capitole pouvait laisser un tribut être tiré au sort en ayant un handicap aussi visible et important que le sien. C'était cruel, inhumain, toute cette mascarade était surréaliste. Comment pouvait on laisser des enfants ou plutôt obliger des enfants, des adolescents, des innocents s'entretuer dans une arène. Dans le seul but de raviver chaque année la mémoire du peuple au sujet des jours sombres. Voilà 175 ans que les gens essayaient d'oublier de tourner la page, mais on les tourmentaient sans cesse, le Capitole avait prit tant de choses aux gens, aux districts, comme l'enfance des enfants, envolées à jamais. La naïveté, la beauté de la vie, le plaisir, ils avaient prit tout ça, l'enfance des enfants se déroulait désormais avec les moissons, dans le but de les envoyer mourir dans une arène. La naïveté, fut remplacée par la crainte, les gens se méfiaient de tout, se sentaient épiés constamment, mais ils avaient raison, c'était le cas. Les gens ne voyaient plus que la noirceur des choses, le côté négatif, qui aurait pu leur en vouloir, ils vivaient pour la plupart dans la misère, voyaient leurs enfants mourir de manière atroce, se voyait retirer leur bien précieux par les pacificateurs, encore une autre histoire ... Là il se sentit à nouveau coupable, son père faisait parti des gens qui persécutaient les habitants du district, mais le pire c'est qu'il voulait que son fils suive sa voie, or il n'avait jamais voulu, aucune envie de rendre les gens malheureux, c'était un métier affreux, il ne savait pas comment les pacificateurs pouvait encore se regarder dans un miroir après avoir fait tant de mal. Il la comprenait, si les rôles avaient étés inversés il aurait eut la même réaction mais encore une fois elle devait accepter que dans cette galère, ils étaient deux, et c'était pour être ensemble, l'union fait la force ...

- Tout d’abord, à moins que vous ne me contredisiez, je pense que vous prendrez conseil ensemble.

Il était encore là lui, il ne croyait pas en ses "recrues", ça crevait les yeux, il leur avait même dit qu'ils n'avaient aucunes chances, un mentor comme ça n'allait pas pouvoir les aider. S'il n'avait pas envie de croire qu'ils pouvaient gagner, comment pouvait il les aider ? Il semblait avoir perdu l'envie de vouloir aider les tributs, voilà fort longtemps qu'il avait gagné et avait cédé sa place de mentor à Samuel, lui aurait cru en eux, pas comme cet homme qui leur faisait ses adieux et les enterraient déjà. Cependant il avait raison sur ce point, c'est ensemble qu'il devaient prendre une stratégie, la deuxième règle disait que leurs destins seraient entremêlés dans l'arène, ils devaient donc "prendre conseil ensemble", mais que voulait il dire par là ?

- Et après ce qu’il s’est passé à la Moisson entre vous deux, je pense qu’il faut continuer sur la lancée en développant le côté sentimental.il avait prononcé sa phrase mais avec une légère appréhension, se doutant sûrement de l'opposition de Chloé.

En même temps qui aurait pu lui reprocher, il en avait prit plein les yeux depuis qu'elle avait fait son entrée, et il devait avoir cerné sa tendance à "exploser" émotionnellement par moment, mais après la moisson si tragique, ils étaient tout les deux à bout psychologiquement. Développer le côté sentimental en continuant sur la lancée. Coup dur, sur la lancée, ils ne s'aimaient pas, enfin elle ne l'aimait pas. C'était l'amoureux transi dans l'histoire bien qu'il n'eut jamais le courage de lui avouer, voilà fort longtemps que ce sentiment était endormi en lui et c'était simple phrase l'avait réveillé. Comment pourraient ils jouer la carte de l'amour alors qu'ils étaient en froid, bien que la situation s'arrangeait petit à petit, il fallait du temps, or ils n'en avaient pas, il leur était compté. Ils vivaient sûrement ses derniers jours de vie. Le cowboy prit les devants et fit signe à Chloé de le laisser terminer.

- J’ai évoqué tout à l’heure le problème principal : c’est que notre équipe part avec un handicap. Et je ne parle pas que du bassin de Chloé, mais ça fait sept ans que j’ai quitté le rôle de Mentor et Jason n’a pas de prédispositions particulières pour le combat. Et peut-être…

Il posait les choses sans essayer de mentir ou de dire des choses totalement fausses, oui ils étaient "handicapés" mais c'était des deux côtés, Chloé avec sa jambe et lui n'était même pas capable de compenser, il n'était pas carrière, son père lui avait proposé de s'entraîner mais il n'avait jamais voulu, pensant ne jamais être tiré au sort, là il regretta. Il la regarda, elle essayait de se calmer mais l'évocation de NOS handicaps l'avait mise sur les nerfs, il n'était pas énervé bien qu'il aurait eut plus d'une raisons, il valait mieux qu'il soit franc et essaye de trouver des solutions plutôt que de leur dire qu'ils pouvaient s'en sortir, chose totalement impossible. Il tapota sur sa tasse, une idée sembla lui avoir traversé l'esprit. Ils se taisaient, le laissaient finir, après tout il avait gagné et bien que cela faisait 7 ans qu'il avait quitté le poste de mentor, il savait quelles stratégies adopter ou décliner.


- C’est risqué, mais personne ici n’est capable ou n’aurait le temps de t’entraîner à combattre malgré ta jambe. Il faut donc que l’on développe le reste… discrètement. Mon idée est de continuer à vous faire passer pour des Tributs faibles et qu’on vous oublie. Qu’on ne montre ni ton caractère, Chloé, ni ta volonté, Jason. Et on ne restera pas les bras croisés derrière...

Voilà qu'après le côté sentimental il voulait les faire passer pour des faibles ! Jason se mit soudainement à douter de la fiabilité des conseils du mentor, en se faisant passer pour des faibles, ils deviendraient la cible numéro des carrières, des "proies faciles" qu'ils se feraient un plaisir à éliminer. Mais cacher leurs points forts était peut être une bonne idée. L'entrainement était impossible pour elle, trop long, il aurait fallu trouver des techniques de défenses dans la mesure de son possible, mais encore une fois manque de temps. Une idée traversa soudain l'esprit du jeune homme, il devait lui demander de l'entrainer ne quelque sorte, de lui donner des conseils de combats, il n'était pas infirme et il pourrait apprendre des petites choses vitales, qui pourraient peut être le sauver. Il n'avait pas d'autres solutions de toute manière ...

- Développer le reste… Dans un murmure léger, elle avait du penser à voix haute

- A vous de voir si vous êtes d’accord et prêt à vous lancer là-dedans ou si vous avez une meilleure idée à me proposer. Mais je vois mal ce que l'on pourrait faire d'autres...

Avait ils le choix ? Non encore une fois, ils devaient se plier aux aléas des jeux, de leur règles stupides et tout faire pour survivre le plus longtemps possible, espérer avoir de l chance, ou comme Selena le disait si bien, que le sort leur soit favorable. Parfois la roue tourne ...

-Je crains fort que nous n'ayons pas d'autres solutions ...

Toujours la même conclusion, aucunes issues, pas moyen de s'enfuir, d'éviter l'arène et la mort, un seul pourrait revenir, sauf si l'équipe était complète, encore une fois ils n'avaient aucunes chances mais comme l'avait si bien dit leur mentor quelques minutes auparavant ils n'étaient pas encore morts ...

- Quoi qu’on fasse, nous allons mourir… Ou du moins, je vais mourir; Vous l’avez dit vous-mêmes, vous n’êtes pas le meilleur mentor et votre sommeil tranquille nous l’a bien prouvé quand nous sommes entrés dans le train… Oui, je suis passée ici quand le train a démarré… Mais maintenant arrêtons de faire semblant. Je n’ai aucune chance de m’en sortir et ce n’est pas de « développer le reste » qui va arranger quelque chose, soyons lucides !

Elle avait visiblement perd son calme si rare, ils étaient tous deux très tendus, mis à l'épreuve par tant de choses assez traumatisantes, le fait de savoir se mort prochaine était responsable préoccupant et éprouvent, et ce n'était que le début malheureusement ... Un échange de vérités dans ce wagon, le cowboy qui leur disaient qu'ils n'avaient pas beaucoup de chances et voilà que Chloé faisait la même chose, choc émotionnel encore une fois. Cependant elle n'aurait pas du contredire leur mentor, il était revenu vivant alors qu'il devait se penser perdu, il avait appris les différentes stratégies, avait vécu et pouvait donc donner des conseils plus qu'utiles. Alors qu'eux ne savait rien sur le domaine des jeux, ce n'était pas des carrières, ils savaient juste que les gagnants au district 10 se comptait sur les doigts des mains. Ils devaient l'écouter même si cela ne leur plaisait pas.


- Jason est le seul de nous deux à pouvoir avoir une chance…

La vérité fut plus que douloureuse à entendre. Tel un couteau en plein coeur, il aurait tant voulu croire que tout ceci n'était qu'un cauchemar, qu'il allait se réveiller et qu'ils pourraient survivre tous les deux, seulement elle n'avait aucunes chances, dans un combat même avec un tribut de 12 ans . Même si elle était intelligente mais sa jambe empêchait la course et plus encore. Alors oui des deux, c'était le seul à avoir une chance mais il ferait tout pour qu'elle puisse aussi avoir sa chance.

-Tu n’es pas le plus fort mais…tu es vif, tu sais chasser, tu as une chance…et tu ne l’auras plus si tu veilles constamment sur moi dans l’arène… Elle le regardait à présent d'une manière douce, comme du temps ou ils étaient amis et m'anticipa en m'indiquant de me taire pour le laisser finir puis elle se leva Décidez ce que vous voulez pour la stratégie de présentation, mais ne me demandez pas d’être une autre ou de jouer les faibles et de baisser les yeux devant nos adversaires : je veux au moins pouvoir défier du regard ceux qui vont peut-être me tuer… Et toi Jason, n’oublie pas que tu peux gagner…

Puis elle regarda par la fenêtre et resta quelques instants à contempler les paysages. Puis elle partit aussi simplement que ça mais néanmoins de manière moins brusque que lorsqu'elle était entrée. Chloé n'avait aucune confiance en elle, elle ne croyait pas à l'espoir qu'ils avaient bien qu'il fut plus qu'infime, quasi inexistant, juste une lueur, mais lui voulait y croire, en avait il le choix ? Il ne devait pas se résigner, pas encore, du moins pas avant de recevoir le coup fatal ... Puis il se leva à son tour et regarda par la même fenêtre, il vit les paysages qu'elle avait vu, c'était très différent du district 10 et c'était plutôt beau, il aurait sûrement apprécié s'il n'était pas dans le train sans retour ... Nostalgiquement il se tourna vers le mentor et dit :

-Je pense qu'il n'y a rien à ajouter, seulement j'aimerai qu'on se parle plus tard, après notre arrivée au Capitole, je ... je vais essayer de me reposer.

Et il s'en alla aussi, le laissant seul mais dans le couloir il la croisa. Peut être son mentor voyait il de quoi le jeune homme voulait lui parler, peut être avait il la même idée en tête. Il marcha lentement, se tourna une dernière fois vers son mentor qui avait la télécommande en main, il allait sûrement visionner les moissons, il n'avait pas pu le faire avant leur "discussion", il était occupé à dormir. Il soupira profondément, quelle entrevue éprouvante, Les pleurs, les cris et la tension si forte. Il marcha lentement et la vit, devant la porte de sa "chambre" et hésitait à entrer puis elle engagea de nouveau la conversation mais plus calmement.

-Franchement ... Que penses-tu de tout ça ?

Que pensait il de tout ça ? De la moisson, de leur mentor, de toute cette mascarade ? De l'évolution de leur relation, moins tendue quoique un peu sur les bords. Il pensait beaucoup de choses que c'était plus que de la malchance. Il fut très surpris qu'elle daigne encore lui adresser le parole. Alors sans réfléchir, las de tout ça, il prononça les premiers mots qui lui passèrent à l'esprit, ceux qui venaient du fond du cœur et qui étaient sincères.

- Je pense que tout ça est trop horrible, trop cruel, je me demande encore et toujours, pourquoi nous. Dit il d'une voix brisée


Elle l'écoutait discrètement et le regardait sous toutes ses coutures, dans tous les angles, elle le faisait souvent autrefois puis elle soupira, redevint sérieuse et parla.

- J'ai peur, vraiment peur... Pas cette peur qu'on ressent dans le feu de l'action comme quand le taureau m'a chargée mais comme cette peur qui me prenait à chaque fois que je croisais ton regard au District et que je me rappelais que c'était aussi de ma faute...

Encore le taureau, cette histoire la hantait toujours comme lui, mais cette fois l'évoquation était différente. Elle le regardait tristement, sûrement parce que les choses auraient pu être différentes, oui sans cette moisson ils auraient peut être pu heureux. Il regrettait encore et encore, mais les remords étaient vais dans une situation aussi critique. Il décide de garder le silence, il n'y avait rien à ajouter, il la regarda une dernière fois avant qu'elle ne s'engouffre dans se chambre, une larme roulait tristement sûr se joue et il se retint de faire la même chose.

- Et maintenant on en est là ...

Et avant qu'il n'est pu dire un mot ou esquisser un geste elle avait disparu de son champs de vision. Il essaya alors de penser à autre chose et s'engouffra dans son compartiment, il s'allongea sur le lit si confortable et regarda par la fenêtre les paysages défiler à une vitesse incroyable. Bientôt ils y seraient et bientôt tout aller définitivement changer leur vie, pour toujours et à jamais.



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Dernière édition par Jason C. Drake le Dim 26 Oct - 21:50, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: Butterflies and Hurricanes   Butterflies and Hurricanes EmptySam 25 Oct - 22:57


       

« Quoi qu’on fasse, nous allons mourir… »


       

   

       
       
Si Ethan avait su ce qu'étaient des montagnes russes, alors il aurait sûrement décrit cette situation comme telle.
Accalmies et tempêtes s'alternaient, irrégulières et soudaines. Alors que la situation avait connu un semblant d'amélioration, les tours se mirent à nouveau à grimper. Et cette fois-ci, la cible de la colère de Chloé n'était plus Jason, à qui elle semblait avoir soudain pardonné, bien qu'elle venait de sèchement lui dire que ce n'était pas à lui de la protéger. Non, dès l'instant où Ethan embraya sur la conversation à propos de stratégie, il avait senti que quelque chose n'irait pas.
Le rouge monta soudain aux joues de Chloé. Colère ou gêne ? Dans tous les cas, elle n'appréciait pas que l'on mette sur la scène publique sa relation avec Jason. C'était tellement compréhensible... Mais n'avait-ce pas été elle qui avait commencé en se laissant tomber dans ses bras ? Ethan n'avait certes pas visionné les Moissons, avec leurs lots de commentaires des présentateurs sur chaque Tribut, mais il était certain que cette histoire les suivrait jusqu'au bout. Un tel élan d'amour, mêlé de désespoir, faisait partie des mets favoris des spectateurs capitoléens qui adoraient se complaire dans la tragédie... derrière leur écran.
Naturellement, la jeune femme supporta encore moins qu'Ethan la prenne de cours : figée, tendue et surtout, signe évident de sa colère, les inspirations profondes sa respiration. Et quand il eut fini, c'était parti.

« Quoi qu’on fasse, nous allons mourir… Ou du moins, je vais mourir. »

Un échange de regard avec Jason, et puis :

« Vous l’avez dit vous-mêmes, vous n’êtes pas le meilleur mentor et votre sommeil tranquille nous l’a bien prouvé quand nous sommes entrés dans le train… »

Là, par contre, Ethan resta marbre de visage, au contraire de sacré remue-ménage à l'intérieur de son corps. De quoi ? Pardon ? Quelle preuve ? Depuis quand un Mentor était donc interdit de dormir ? Ce fut au tour d'Ethan de sentir une certaine colère monter, qu'il temporisa en gardant son imperturbable silence.  Peut-être aurait-il dû s'en vouloir que ses Tributs désespèrent tant parce qu'il avait été franc. Ce n'était pourtant pas le cas parce qu'il savait parfaitement que c'était la chose à faire. Le temps leur manquait; il manquait à chaque équipe de District. C'était un fait général. Et si Jason et Chloé s'étaient attendus à ce que leur Mentor se lamente avec eux sur leur sort, sur leur passé, les berce de simples illusions, il y avait en effet de quoi être déçus. Si ses mots n'avaient peut-être pas été les plus justes ou les plus diplomates, ils ne mentaient pas. Ils ne déviaient pas. Ils allaient droit au but.
Ethan ne se justifiait pas, il le savait, et ça le dérangeait vis-à-vis de ses Tributs. C'était bien ce qu'ils leur devait, non ? Tandis que le visage de Chase s'imposait à lui, il se dit qu'il devait au moins leur dire pourquoi il avait refusé de retourner dans l'arène, ou pourquoi il s'était accidentellement endormi toute à l'heure. Au moins un de ces deux visages pleins de reproches allaient s'éteindre à jamais... A quoi bon retenir les mots ? C'était que l'envie n'y était pas. A la place montait cette colère, qu'il avait appris à masquer par un fixe visage et due au certain égoïsme de la jeune femme face à lui qui continua :

« Oui, je suis passée ici quand le train a démarré… Mais maintenant arrêtons de faire semblant. Je n’ai aucune chance de m’en sortir et ce n’est pas de « développer le reste » qui va arranger quelque chose, soyons lucides ! »

De la lucidité... comme l'avait suggéré Ethan quelques instants plus tôt, ce n'était pas la colère qui apportait la lucidité. Chloé continuait d'en vouloir au monde entier et la question n'était pas de savoir si elle avait tort ou pas. La question était de savoir si elle pourrait s'en défaire. Parce que le handicap qu'elle devrait supporter serait alors plus lourd que sa hanche. Nombre de Carrières pourtant donnés favoris en étaient morts. La preuve en était de la blonde du Deux qu'Ethan avait tué, alors qu'elle s'était jetée toute entière dans les bras de sa folie. Cela lui avait été fatal. Sinon, elle aurait gagné ces Jeux, il n'y en avait aucun doute, et il ne serait plus là pour « faire la conversation » avec ses Tributs.
Un regard à Jason fit sentir au Mentor que celui-ci hésitait. Il pensait la même chose que Chloé, sûrement, mais était d'une nature plus calme et plus posée, il avait d'autres idées en tête. peut-être attendait-il de voir ce que leur coach leur proposerait avant de le juger... peut-être pas. Quoi qu'ils pensaient, l'ancien Vainqueur les aiderait du mieux qu'il pouvait, et cela dépendait en grande partie de leur volonté de s'en sortir.
Ethan resta silencieux, fixant Chloé toujours lancée dans sa tirade, tandis qu'elle regardait Jason et parlait de lui.

« Jason est le seul de nous deux à pouvoir avoir une chance…, puis en se levant et fixant le principal intéressé. Tu n’es pas le plus fort mais…tu es vif, tu sais chasser, tu as une chance…et tu ne l’auras plus si tu veilles constamment sur moi dans l’arène… »

Ce n'était pas parce que leurs chances étaient réduites qu'elles étaient forcément nulles. Seulement, la jeune femme ne laissait pas le temps au temps, elle n'utilisait pas le peu dont ils disposaient. Comme si c'était à la sortie du train que le Vainqueur serait proclamé... Dans tous les cas, le Mentor mémorisa les informations importantes qu'il venait d'apprendre sur Jason.

« Décidez ce que vous voulez pour la stratégie de présentation, mais ne me demandez pas d’être une autre ou de jouer les faibles et de baisser les yeux devant nos adversaires : je veux au moins pouvoir défier du regard ceux qui vont peut-être me tuer… Et toi Jason, n’oublie pas que tu peux gagner… »

Et là dessus, elle tourna les talons. Ethan resta silencieux. Ca ne servait à rien de parler à Chloé, puisqu'une quelconque parole de la part du Mentor serait déformée et retournée contre lui. Et ça commençait à faire beaucoup de reproches, peut-être fondés mais pas justifiés. Et pourtant... Ne pouvait-il pas simplement lui dire que ce n'était pas fini ? Mais à nouveau, l'envie lui en manquait. C'était inutile.
Tout était simplement inutile.
Jason se leva un instant après, légèrement hésitant. Il la fixa sortir. Puis se détourna vers le Mentor et eut au moins la politesse de dire quelque chose avant de partir.

« Je pense qu'il n'y a rien à ajouter, seulement j'aimerai qu'on se parle plus tard, après notre arrivée au Capitole, je... je vais essayer de me reposer. »

Ethan approuva d'un signe puis se retrouva seul.
Le compartiment se para d'un calme religieux et l'arrivée du discret Muet sonna comme un insupportable raffut. Au moins, les trois membres du District Dix avaient animé sa journée... Ethan se resservit une tasse de café et se dirigea vers la télévision. Il n'était pas fatigué. Ou, du moins, pas physiquement. Il se demanda un instant si tous ces évènements avaient un but ou s'ils s'enchaînaient ainsi sans logique. Si jusqu'au bout, Ethan aurait à subir les choses les unes après les autres simplement parce qu'on avait décidé de le renvoyer...
Attendez... Il ne servait à rien de rester coincé dans les évènements passés. Etait-ce pour cela qu'il subissait ? Qu'il agissait plus comme un Tribut dont on avait tiré le nom que comme un Mentor ? Finalement, le reproche qu'il faisait à Chloé pouvait s'appliquer à lui. Ethan resta un instant pensif au dessus de sa télécommande. Il était peut-être temps de commencer à se battre.
A l'instant même où il commença la rediffusion des Moissons, qui s'arrêterait normalement à l'instant où le train arriverait en gare du Capitole, Ethan décida qu'il était grand temps de mettre les choses au clair avec Chloé, et devant Jason. Si lui avait été plus calme, il avait néanmoins était influencé par les propos de sa compagne de District, ce à quoi devait s'ajouter sa propre opinion du Mentor.
Des scènes comme celle-ci, il ne devait dans leur futur proche ne plus s'en produire.

   

       


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